Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

7.1.14

2008 MAR - Un fait sans précédent et trois récits portugais



02 – Diffusion (NBC) du documentaire Missing Madeleine - What really happened the night little Madeleine McCann vanished ? (beaucoup d'erreurs, mais un point de vue critique). Transcription ici

04 – Le superintendant du Leicester Constabulory, Stuart Prior, passe deux jours au Portugal afin de clarifier certains point et discuter avec l'équipe de la PJ des modalités d'exécution des auditions de témoins (en particulier des compagnons de voyage des MC) demandées dans le cadre de l'assistance légale mutuelle.


05 – Renouvellement du contrat de Metodo 3 (honoraires fixes de 8 mille livres payées par le milliardaire Brian Kennedy et dépenses d'environ 50 mille livres, payées par Madeleine's Fund), malgré les extravagances de l'agence catalane qui semble n'avoir travaillé qu'à s'assurer la pérennité de cet emploi en or.

Les MC engagent Adam Tudor, associé du cabinet Carter-Ruck and Partners, réputé comme le plus agressif des cabinets spécialistes en libels de haut profil. Est élaborée une plainte contre Express Newspapers de Richard Desmond (Daily Express, Sunday Express, Daily Star et Daily Star Sunday) pour la publication d'articles sauvagement et grossièrement diffamatoires.

Ce choix de la voie procédurière indique que, sans même la consulter, ils n'ont pas cru que la PCC (Press Complaints Commission) pouvait intervenir. En cas de conciliation et si une somme d'argent change de mains, elle alimentera le Madeleine's Fund, qui commence à être sérieusement entamé (544,000 £, soit moins de la moitié des sommes reçues juste après la disparition).

La PJ continuant à solliciter, entre autres, les données bancaires des MC,  lettre de Frances Kennah (Home Office) demandant au PGR de justifier la demande d'accès au compte  bancaire (mastercard credit) de Gerald MC pour une aussi longue période (du 1er avril au 1er octobre 2007). Le PGR répondra le 14 mars en se référant à la convention de mutuelle assistance européenne, sans pour autant satisfaire la curiosité (?) de Frances Kennah qui exige que la requête soit nécessaire et proportionnelle, moyennant quoi elle serait extrêmement heureuse de la satisfaire !
Pour mémoire cette demande (qui, on le devine, n'aboutira jamais) figurait parmi les données, basiques, que le commissaire Amaral avait demandé, dès le 4 mai au matin (soit dix mois plus tôt), à l'officier de liaison auprès de l'ambassade de Grande-Bretagne de lui fournir. En vain.


06 – Une journaliste de la BBC se fait passer pour une nanny et est engagée par la Mark Warner : On me demanda de surveiller les enfants sur la plage, sans vérifier si j’avais une qualification en natation ou en sauvetage. Encore plus inquiétant, je devais emmener des enfants sur un bateau sans équipement de sécurité suffisant pour tous. Quand j'ai soulevé la question avec mon supérieur hiérarchique, il a tout de même décidé d'aller de l'avant.

08 – Diffusion (CNN) du reportage Mystery of Madeleine McCann Disappearance Still Unsolved (Nancy Grace).

10 – L'inspecteur Gonçalo Amaral signe avec Guerra & Paz Editores un contrat d'exclusivité de dix ans pour la publication d'un ouvrage intitulé "Maddie, a Verdade da Mentira", imprimé ou électronique, dans toute langue et sur toute la planète. Il est stipulé que l'auteur touchera 12% du prix de vente hors taxe pour les 30 mille premiers exemplaires, 14% jusqu'à 50 mille exemplaires et 16% au-delà. 

11 Spiked - Shannon : overshadowed by Our Maddie. Pourquoi la petite Shannon Matthews de la classe ouvrière n'a-t-elle pas suscité la même attention que MMC ?

12 – À la suite de l'intervention du cabinet Carter-Ruck, la direction de l'Express Group se résout à interdire à ses journalistes d'écrire quoi que ce soit sur l'affaire MC et supprime certains articles présents sur son site.


13 – Publication de A Estrela de Madeleine Onde, quando, como, quem, o quê e porquê ("l'Étoile de Madeleine – où, quand, comment, qui, quoi et pourquoi") de l'inspecteur Paulo Cristóvão en l'honneur de ses collègues qui travaillent sur l'affaire MC. Y sont critiquées les interférences britanniques et le lecteur est mis au défi de résoudre l'énigme. Sur la page de garde, la plus célèbre des photos, la plus attendrissante, loin cependant d'être la plus ressemblante.

14 – Après 24 jours de séquestration, la petite Shannon Matthews est découverte ainsi que le pot aux roses : faux enlèvement en vue d'enrichissement à travers un fonds de recherche à la MC. Comme, dans certaines maisons fouillées avec un chien HRD (restes humains), les chiens ont alerté en raison du mobilier d'occasion provenant d'habitations de personnes décédées, l'utilité de ces chiens est bizarrement questionnée. En fait est démontré ici que des objets en contact avec un cadavre conservent une odeur dite résiduelle après la levée du corps.
La vie d'une fillette peut-elle avoir plus de valeur que celle d'une autre ? Et si oui, est-ce une question de classe sociale ? Quinze jours après sa mise sur pied, le fonds de soutien de Shannon Matthews ne comptait que quelques milliers de livres.  Or c'est le succès de Madeleine's Fund (plus d'un million de livres au bout de quinze jours) qui a inspiré le faux enlèvement de SM. Mais on ne prête qu'aux riches, l'argent attire l'argent, etc. La comparaison entre les histoires de ces deux fillettes disparues montre que l'esprit de classe est à l’œuvre. La hiérarchie sociale et les catégories morales associées de la vertu et de l'opprobre y sont singulièrement présentes et actives. 
Les MC se sont attiré un torrent d'argent et de solidarité de la part de célébrités, la vie de Karen Matthew a fait l'objet d'un questionnement condescendant et accusateur. Certains se sont arrogé le droit de dire tout ce qu'ils voulaient sur KM. Les MC sont témoins assistés, donc suspects, mais, à la différence de KM, ils sont présumés innocents.
Se référant à l'affaire Matthews, Gerald MC (blog) souligne que, malgré des circonstances différentes, rien n'indique qu'on ait fait gravement du mal à Madeleine et assure qu'ils ne cesseront pas d'espérer : quelqu'un sait où est Madeleine. 

Réponse du PGR à la lettre du 5 mars (Home Office) : les enquêteurs recherchent de possibles motifs inconnus derrière la disparition de Madeleine MC et l'individu ou les individus responsables. 
 
Lettre de Frances Kennah (Home Office) refusant de transmettre les données bancaires des MC, faute de moment ciblé pour examiner les comptes. Arguments : Pourquoi à partir du 1er avril ? Et pourquoi 6 mois alors que la demande semble liée à un témoignage ponctuel ?

Le Urban Dictionary s'enrichit de nouvelles expressions comme To pull a MC faire de l'argent et devenir une célébrité à l'occasion d'une tragédie. Utiliser les médias à dessein puis se plaindre d'être harcelé par eux. Exposer ses enfants à des dangers puis se proclamer parent responsable. Accuser tout le monde de ses propres erreurs afin de limiter les dégâts. 
Et aussi d'un nouveau verbe, to MC. I mccanned my glasses signifie j'ai bêtement cassé mes précieuses lunettes, je les ai cachées puis ai raconté à tout le monde qu'on me les avait volées et maintenant je souffre parce que je ne vois plus.
 


19 – Un statement in open court (déclaration devant le tribunal en séance publique) met fin au conflit MC vs Express Newspapers, via Adam Tudor (Carter-Ruck) qui représente les premiers et Stephen Bacon qui représente les seconds.
Pour arriver devant le tribunal, il a fallu en faire la demande et payer les frais de justice. C'est la Queen's Bench Division qui s'occupe des cas de diffamation. Un formulaire de réclamation est rempli et un montant de 10 000 £ a été versé parce que la réclamation dépassait 200 000 £. Le demandeur ou son avocat a informé ensuite le défendeur avant d'avertir le tribunal que la demande avait été signifiée au défendeur. 
Express Newspapers ne s'est pas désisté à ce moment-là, puisqu'une date d'audience a été fixée. L'accord a été conclu après la fixation de cette date. Les avocats se sont donc présentés et ont lu devant le juge les déclarations qu'ils avaient préparées.

Si le groupe de presse a cédé à toutes les exigences, c'est que ses chances dans un procès étaient faibles, eu égard à un contexte encore d'inconditionnalité vis-à-vis des MC (le refus de participer à la reconstitution demandée par le PGR, le mois suivant, altérera un peu cette situation). L'affaire aurait fini par coûter encore plus cher, alors que les journaux du groupe, grâce aux excuses en une, se sont vendus comme des petits pains... aussi bien que ceux du lendemain, affichant les réactions. 
Contrairement à Gonçalo Amaral qui finira par gagner l'action civile intentée contre lui par les MC en juin 2009, les tabloïds auraient probablement perdu parce qu'ils s'étaient moqué des faits, cédant aux rumeurs, tandis que GA, dans son livre, colle aux faits. 

Remarquer que les tribunaux britanniques n'ont accordé aucun dédommagement aux MC, ni dans ce cas ni dans les suivants, aucune action n'étant allée jusque-là. Express Newspaper Group a offert des dommages et intérêts et les MC ont accepté l’offre.
Selon l'avocat des médias Paul Gilbert, de Finers Stephens Innocent, les tribunaux encouragent le règlement rapide des affaires de diffamation.

De toute évidence, les avocats de l'Express ont estimé qu'il fallait régler cette affaire sans procès trop médiatisé - ce qui n'aurait pas manqué d'arriver - réalisant, ce faisant, des économies considérables.
Étaient-ce bien des mensonges que Express Newspapers avaient publiés ? S'ils avaient su non seulement que le secret de l'instruction disparaîtrait quatre mois plus tard, mais aussi que les PJFiles seraient rendues publiques, auraient-ils accepté la conciliation ?
Les avocats de Express Newspapers auraient pu plaider qu'il n'est pas diffamatoire de mentionner une déclaration vraie ou tenue pour telle de bonne foi, ce que pouvaient corroborer jusqu'à un certain point les PJFiles. Les MSM, en fait, n'ont jamais vraiment directement accusé les MC, ils se sont contentés de noircir les soupçons des Portugais, tout en vilipendant ces derniers. 

On observe que ces tabloïds n'ont fait ni plus ni moins que leurs confrères d'autres groupes de presse mais du même acabit : s'inspirer de rumeurs, dont certaines lancées par des semi-tabloïds portugais, eux-mêmes incités par des rumeurs britanniques, et broder à l'infini.  Il est curieux que Express Newspapers ait été pris comme bouc émissaire, alors que le groupe de Richard Desmond avait financé, trois mois plus tôt, la publication signée Robert Downing et titrée "Madeleine" (avec en couverture la fameuse photo "à la robe rouge" à laquelle MMC ne ressemblait déjà plus quand elle disparut, mais si émouvante !, photo et titre que reprendra Kate MC pour son livre) : ramassis d'articles de la presse caniveau où pratiquement aucun fait n'est exact mais dont l'objectif évident est de vouer aux gémonies la police portugaise.

Quoi qu'il en soit, le règlement à l'amiable ne veut pas dire que les tribunaux auraient confirmé le bon droit des MC. Il se peut que l'accord ait été moins coûteux et/ou trop risqué (perte en nombre de lecteurs, etc.).

Les MC ont choisi d'épargner the Times, the Telegraph, The Guardian, The Independent, The Observer, The Mirror, The Sun, The Daily Mail etc qui ont publié les mêmes allégations douteuses ! On sait qu'il est habile de diviser pour mieux régner. Et puis les MC ont trop besoin de la presse pour se mettre tous les journaux à dos.

Les MC auraient pu, aussi bien, assigner en justice Sky News quand Martin Brunt prétendit par erreur ou ignorance ou désir de scoop avant tout que 100% de l'ADN des prélèvements de la Scenic matchaient ave le profil de MMC et qu'il n'en fallait pas plus pour soupçonner les MC d'implication dans la disparition de leur fille. 
 
Pour exprimer leur regret, les journaux de l'Express Group (The Daily Express, The Sunday Express, The Daily Star et The Star on Sunday) versent 550 mille livres (698.500 €) au Madeleine's Fund et prennent à leur charge les honoraires de Carter-Ruck dans un règlement à l'amiable (out of court settlement ; ce type de résolution est néanmoins évalué par une cour de justice qui doit donner son accord, peut s'y opposer et suspendre la résolution quand les faits sont encore judiciairement indéterminés). On peut penser que finalement de l'argent peu reluisant, fruit notamment des commérages salaces sur toutes sortes de célébrités, est recyclé.  
En outre, exigence des MC, leurs avocats prononcent un discours d'excuses formelles devant Mr Justice Eady de la Haute Cour.


–  Selon Adam Tudor, du cabinet Carter-Ruck qui a accepté un conditional fee agreement (CFA), autrement dit un no-win, no-fee* :
Le thème général des articles incriminés revenait à insinuer 1° que les MC étaient responsables de la mort de leur fille ou qu'il y avait lieu, solidement et raisonnablement, de le soupçonner ainsi que le recel de cadavre  et 2° qu'ils avaient conspiré pour couvrir leurs actes, notamment en créant des "diversions" pour détourner l'attention de la police des indices qui révéleraient leur culpabilité.
*L'accord conditionnel sur les honoraires peut signifier 1) si vous perdez la cause, vous n'aurez pas à payer l'avocat ou 2) vous ne payez qu'une petite somme au départ et le reste seulement si vous gagnez.  On sait que les honoraires de CR ont été payées par Express NewspapersCR n'a donc pas travaillé pro bono comme certains l'ont suggéré, comme si l'innocence des MC était si flagrante que l'idée de gagner de l'argent à les défendre serait répugnante. 
Il faut distinguer cet accord du Pro Bono, forme abrégée du "pro bono publico" (pour le bien public), qui désigne un travail d'avocat bénévole, donc gratuit pour le client (quel qu'en soit le résultat), fourni volontairement par l'avocat ou son cabinet. L'assistance juridique fournie gratuitement à des amis ou des parents qui ne sont pas indigents du pro bono. "Pro bono" se réfère à  l'attitude de celui qui fournit un service, pas à celle de qui en bénéficie.

Fait "sans précédent", selon le commentateur des médias Roy Greenslade : à la une, 4 tabloïds demandent pardon aux MC d'avoir publié des articles (110 en tout entre septembre 2007 et février 2008) insinuant qu'ils pourraient avoir simulé un enlèvement, attestent l'absence de preuve, proclament les MC totalement innocents, déplorent les soupçons qui ont embrumé leur vie pendant tant de mois, se déclarent réellement désolés d'avoir ajouté à leur détresse et espèrent que Madeleine sera retrouvée vivante

–  Clip de propagande lancé par Clarence Mitchell : Nous sommes très contents que Express Newspapers ait admis aujourd'hui la totale fausseté des nombreuses, grotesques et grossières allégations diffamatoires des titres régulièrement publiés sur nous depuis tant de mois. La publication exceptionnelle de ces excuses, outre la déclaration faite aujourd'hui et les excuses exprimées devant le juge, en cour ouverte, était la seule réponse correcte possible pour le groupe de presse à la suite de nos plaintes.




Kate MC remarque que les journalistes devraient se rappeler que (les MC) sont des êtres humains, pas seulement des noms, pas seulement des personnalités. Il eut été de bon goût de rappeler par la même occasion que Gonçalo Amaral, qui a consacré 6 mois de sa vie à rechercher la fille des MC, est un être humain, lui aussi, et victime lui aussi de traitement infamants et carrément répugnants dans la presse, mais sans la batterie de conseillers en communication et d'avocats qui a enrichi les MC de presque 700 mille euros !
 
Les auteurs du clip, You Care.com - Fighting for Truth and Justice in Journalism!, pleins de bonnes intentions (mais on sait de quoi l'enfer est  pavé), constatent que beaucoup de rumeur hystérique et d'allégations non fondées en une ont maltraité la famille MC depuis la disparition de leur fille. Des journaux, pas seulement Express Newspapers, pas seulement les tabloïds, ont mélangé sans vergogne opinions et faits et perpétué des mythes, ce qui traduit clairement que la presse, aujourd'hui, se sent libre de rapporter des rumeurs infondées (sic !) et des allégations vicieuses en gros caractères à la une. La totale fabrication des nouvelles est prouvée une fois de plus et est massivement l'habitude dans les tabloïds. Par l'utilisation large de prétendues "sources proches", les journalistes sont donc libres d'écrire tout ce qui convient au biais particulier adopté par le journal.
Il n'est pas inutile de dénoncer les biais, encore faut-il les traquer partout, et pas seulement dans la presse.

–  Pour la première fois dans son blog, Gerald MC parle d'une poursuite en justice pour couverture médiatique répugnante, grotesque et manifestement mensongère dont la conclusion ne leur apporte aucune joie mais espère que les événements du jour seront un tremplin pour progresser dans la recherche de Madeleine

–  Une déclaration commune des MC est publiée dans les journaux du groupe Express.

Le LC transmet à la PJ les premières questions des TP7 quant à la reconstitution.

Publication de O Enigma de Praia da Luz du journaliste Frederico Duarte de Carvalho, qui émet deux hypothèses plausibles dont une est que les MC aient été utilisés comme monnaie d'échange. Il s'agit d'une fiction (pas de vrais noms, ajout de personnages et d'éléments imaginaires) basée sur des faits réels, permettant de donner une fin à l'histoire, ce que le public souhaite (une enfant apparaît à la fin).

Lire ici l'opinion de Bob Satchwell et Francisco Texeira da Mota sur les "excuses" des journaux. 

Finalement, pourquoi collecter des fonds quand les litiges peuvent être si lucratifs? Bien sûr, il y a un facteur de risque ; il faut que l'adversaire accepte de régler à l'amiable. Les MC ont assigné en justice et assignent en justice et les médias s'écrasent pour ne pas avoir à se battre contre les tribunaux pour diffamation. Pensaient-ils qu'il en serait de même avec G. Amaral lorsqu'ils tentèrent un accord hors tribunal en janvier 2013 ? Évidemment on ne connaît pas les termes de l'offre faite à GA, mais accepter aurait pour lui admettre exactement quoi ? Que son livre avait empêché la recherche ?
 
20 – Les questions à poser aux MC, élaborées par la PJ, ne sont pas retenues par le Ministère public. Eu égard au droit de non-réponse qui, s'étant manifesté une fois, pourrait être revendiqué une deuxième ? Ou, parce que le retour des MC à PDL pour la reconstitution judiciaire ne devrait pas tarder? Comme témoins assistés ils ne peuvent s'y dérober.

Les MC demandent que soient auditionnées certaines personnes, dont le spécialiste de traumas Alan Pike, leur actuel porte-parole, Clarence Mitchell, et leur ex-chargée de com, Justine McGuiness. Ce droit que leur vaut leur statut d'arguidos est entériné par le Ministère public.


25 – Le parquet souhaite que la commission rogatoire puisse s'effectuer avant le 14 avril, date-butoir de la prolongation exceptionnelle accordée par le juge d'instruction Pedro Frias.

Le procureur de la république  Magalhães e Menezes peut toutefois demander un autre prolongement de 90 jours avant la formulation ou non d'une accusation.


26 – ITV1 commande à Mentorn Media un documentaire exclusif à l'occasion du premier anniversaire de la disparition de Madeleine MC et du lancement d'une campagne de prévention. Les MC, qui ont été suivis depuis un an par une équipe TV, font savoir qu'ils ne seront pas payés, mais que la chaîne TV versera 10 mille livres (12.700 euros) à Madeleine's Fund.

Gerald et Kate (blog), à Washington, sont éblouis par le  NCMEC et rassurés par l'information suivant laquelle plus l'enfant est jeune au moment de l'enlèvement, moins on lui fait de mal. GMC donne à entendre qu'ils œuvrent en vue de l'instauration d' un dispositif du type Amber alert en Europe. 


28 –   Paulo Rebelo (successeur de Gonçalo Amaral à la coordination de l'enquête) et deux inspecteurs (Ricardo Paiva et João Carlos) se préparent à assister aux auditions des compagnons de voyage (TP7) des MC entre le 8 et le 11 avril, date de leur retour. Plus de 100 questions agréées par l'UKCA seront posées par les policiers du Leicestershire Constabulory. Aucun avocat ne sera présent. L'objectif est de clarifier les discrépances des témoignages des TP7 et de questionner la théorie du kidnapping. 


29 – Publication de Maddie, Joana e a Investigação Criminal de Barra da Costa, ex-inspecteur en chef de la PJ, qui dénonce les lacunes de la justice portugaise et les causes structurales des écarts dont pâtit l'enquête criminelle, avec un certain penchant pour la théorie de la conspiration. Joana est une fillette (8 ans) qui disparut en Algarve le 12 septembre 2004. Bien qu'on n'ait pas retrouvé de corps ou de partie de corps, bien qu'il n'ait pas été prouvé que le sang trouvé était le sien, sa mère et son oncle furent condamnés pour homicide, profanation et recel de cadavre par un jury, un des éléments de preuve les plus pertinents étant une reconstitution filmée dans laquelle l'oncle évoque le découpage du corps avec des détails considérés comme "adéquats" par un médecin légiste.


31  –  Rapport d'expert : identification et analyse comparative des vestiges biologiques prélevés à différents endroits. 

Les comptes de Madeleine's Fund, arrêtés ce jour, font apparaître un actif d'environ 1.900.000 £ (dons et ventes de la boutique) et des dépenses d'environ 800.000 £ (dont l'équipe de détectives Metodo 3). On observe, un peu incrédule, que le site web a coûté plus de 37.000 £ (le coût d'un tel site est de quelques livres mensuelles). Les seuls coûts de commercialisation et de campagne s'élèvent à 673.000 £. Qu'inclut ce montant ? Le solde est largement positif. Chiffres.
La suite montrera que les comptes de MF n'ont jamais plus été aussi détaillés. Ils ont été largement diffusés et discutés. On a souligné que certaines dépenses semblaient excessives. Les administrateurs avaient le choix, soit d'être ouverts et coopératifs soit de garder le silence. Ils ont choisi la seconde option et ont de plus en plus réduit leurs explications jusqu'à n'en plus donner du tout. Ce faisant les directeurs ne faisaient rien d'illégal, ils ont révélé ce que la loi leur imposait de divulguer, mais les exigences légales n'étaient pas les seules exigences dont ils devaient tenir compte, les MC avaient fait des promesses...  Ces promesses d'ouverture, de transparence et d'adhésion à certaines lignes directrices, pourquoi ont-elles été abandonnées, pourquoi MF s'est-il enfoncé dans le secret ?
Les administrateurs de MF, qui déclarent suivre les meilleures pratiques mises en œuvre par les organismes de bienfaisance, selon Good gouvernance : A code for the voluntary and community sector, ont pourtant toujours refusé de répondre explicitement aux questions ou aux plaintes concernant les comptes. Cela seul n'est pas conforme aux conseils de la section 6 de la publication à laquelle ils se réfèrent.
Quant aux plaintes, voir ici.  Par ailleurs la seule réponse associée avec MF vient du spin-doctor  Clarence Mitchell :
J'ai maintenant l'autorisation de rendre publique cette brève déclaration de MF en réponse à votre demande : MF remplit toutes ses obligations légales sur le dépôt et la déclaration publique d'informations à laquelle (la SARL) est légalement obligée. Elle est là pour soutenir la recherche de Madeleine et se consacre entièrement  à la retrouver à travers toutes sortes d'actions conformes aux objectifs publiés.  
Je comprends que cela ne réponde pas directement à vos questions spécifiques, mais c'est tout ce que MF souhaite ou est tenu d'indiquer à l'heure actuelle. J'espère que cela vous sera néanmoins utile.
Sincères amitiés,
Clarence
En tant que société à responsabilité limitée, MF n'a aucune obligation envers le public au-delà de ses obligations légales. Compte-tenu de sa raison d'être inhabituelle, MF s'est donné la peine de prendre des engagements supplémentaires. La SARL s'est toutefois limitée à une énumération sur son site Web, dans la pratique elle a refusé de remplir les engagements pris fort ostensiblement. Dans le monde de la post-vérité, les apparences triomphent.