"Madeleine" (signé KMC)
Madeleine's Fund
Malentendu
Manipulation de l'esprit
Marché
Marronnier etc.
Mauvaise foi
Médias
Médias à double tranchant
Médiatisation
Médiatique (couverture)
Mediums (et autres voyants)
Mémoire et stress
Mensonge (détecteur de)
Mensonge : comment le détecter
Mensonge blanc, pieux mensonge
Mensonge par omission
Mensonge (motif)
Mensonge (signes)
Mensonge (de Huelva)
Menterie ou mensonge ?
Menteur vs Mythomane
Mensonge, les paradoxes du
Mère
Mesures (Deux poids, deux)
Mise hors de cause
Monopole
Mots (et malentendus)
Mourning sickness et peur comme facteurs de cohésion sociale
MSM
Münchausen Syndrome By Proxy
"Madeleine" (signé KMC)
Je maintiens qu'en termes psychologiques, la catharsis est atteinte par l'expression d'émotions précédemment retenues ou réprimées
Le livre de Kate est en grande partie émaillé de colère ... une émotion que personne ne peut prétendre avoir retenue ou réprimée.
Les émotions que Kate n'a jamais exprimées sont celles de la culpabilité et de la honte.
Nous ne pouvons pas savoir si c'est parce qu'elle réprime ces sentiments ou parce qu'elle ne les ressent pas réellement, mais, en tout état de cause, ils n'ont pas été exprimés dans son livre.
Si elle avait exprimé ces émotions jusque-là inavouées, le livre aurait pu être considéré comme cathartique.
Elle ne l'a pas fait, ce qui m'amène à partager votre point de vue selon lequel la motivation de sa rédaction était de renforcer le récit McCann et de générer de l'argent pour couvrir les frais juridiques toujours croissants.
Madeleine's Fund
MF n'a
pas été créé, comme la plupart des entreprises, dans un but
lucratif. il a été créé pour le compte d'un enfant disparu. Son
but était de retrouver MMC, de soutenir sa famille et
de traduire ses ravisseurs en justice. Il devait être financé par
des dons du public.
Si une
entreprise utilise des dons comme revenus, elle doit conserver la
confiance du public. Si les administrateurs assurent que chaque
centime dépensé peut être justifié, pourquoi ne pas fournir plus
que les informations minimales prescrites par la loi? En fournissant
de moins en moins de détails sur la gestion du fonds, ils ont fourni
à leurs critiques de plus en plus de munitions. L'ouverture aurait
eu l'effet inverse.
Il
n’y a rien d’illégal; les exigences statutaires sont remplies.
L'interrogation porte sur la raison pour laquelle les administrateurs
ont choisi de divulguer de moins en moins de détails sur les
dépenses.
Après
tout, ils ne sont pas un "groupe douteux", ils sont de bons
citoyens britanniques dont le seul objectif est de financer la
recherche de l'enfant égarée de victimes innocentes, pieuses,
intelligentes et pures, avec beaucoup d'intégrité et sans rien à
cacher. Pourquoi font-ils des cachotteries ? Les MC, sur leur site, demandent activement au public d'envoyer des renseignements au Met.. des renseignements que le Met n'a pas demandés... notamment sur Tannerman qui n'a plus cours. Qu'est cela sinon questionner les conclusions de OG, sinon de l'interférence ? N'ont-ils pas confiance en OG ? Minent-ils l'enquête de OG ? Continuent-ils à faire avec OG ce qu'ils ont fait avec la PJ, mener une enquête parallèle ?
Il est inexplicable que les MC n'aient pas dévoilé au public les portraits-robots payés par le fonds. Comment ont-ils pu ne pas prendre en compte que s'ils rendaient les portraits-robots publics quelqu'un pourrait reconnaître Smithman et que Madeleine pourrait être retrouvée ? Pourquoi Henri Exton aurait-il fait faire ces e-fits si ce n'était dans cet objectif ? Les MC auraient-ils mené leur propre enquête (largement financée par le public) pour sélectivement présenter au public uniquement les éléments qui servaient leur théorie en laissant dans un tiroir ce qui la contredisait ? Un journal de qualité, The Times, a fait savoir que le portrait robot d'un homme portant une petite fille, croisée par une famille irlandaise, avait été cachée au public. Les MC, qui avaient engagé l'équipe d'enquêteur à l'origine de ce portrait-robot, n'ont pas démenti. Or ce portrait-robot aurait pu mener à Madeleine. On observe que leur spin doctor, si rondement payé, n'a pas justifié mais a essayé de (mal) noyer le poisson.
Malentendu
Il
y a sans doute une équivoque quant au contenu du livre de GA qui ne
fait rien d'autre que d'exposer les raisons d'une mise en examen qui
étaient depuis longtemps, et malgré le théorique secret de
l'instruction, du domaine public. GA insiste bien sur l'absence de
preuve suffisante à l'appui d'une conviction qui n'engage finalement
que lui. Il y a bien quelques allusions à des attitudes politiques
peu claires, mais elles ne mettent pas en cause les Ms et ceux qui
sont visés n'ont pas porté plainte pour diffamation. Pourquoi les
Ms (et leurs conseillers, avocats et chargés de communication qui ne
démentent pas) semblent voir dans ce livre autre chose que ce qu'il
y a ?
Manipulation de l'esprit
Marché
La justice négociée, telle que pratiquée outre-Atlantique,
incite à faire de faux aveux pour éviter les risques d’une
peine encore plus lourde ou s’épargner d’autres charges. En
Europe, le fait d’admettre ce qu’on n’a pas fait dans le cadre
d’un marchandage est contraire à l’idée de justice et la
recherche de la vérité demeure une valeur importante.
Marketing
Bien
qu'ils aient été mis en garde contre la publication de détails qui
inciterait l'hypothétique ravisseur (HR) à se débarrasser de Madeleine, le coloboma, bon
stratagème de marketing selon Gerald MC, est devenu d'emblée l'image
de marque, le logo de la petite fille, entrant du jour au lendemain
dans le vocabulaire de tout un chacun. Il devenait du même coup,
pour les spécialistes, la signature de son arrêt de mort, quoique, selon la propre mère de l'enfant, il fallait en vérité s'approcher de très près pour apercevoir la goutte noire dans l'iris de
la petite fille.
Le public,
les lecteurs de romans policiers ou de récits forensiques, savent
qu'il faut garder ces détails secrets. Et pas seulement parce que,
rendus publics, ils peuvent inquiéter assez les ravisseurs pour les inciter à se débarrasser d'une preuve flagrant, mais parce
qu'il est important de pouvoir identifier un vrai ravisseur d'un
faux, si une rançon était demandée.
Marronnier
En journalisme c'est une information de faible importance mais récurrente et prévisible meublant une période creuse. Les sujets
« débattus » dans un marronnier sont souvent simplistes,
parfois mièvres. Son équivalent anglophone est le terme chestnut,
« châtaigne », ou evergreen,
« [à feuilles] persistantes »1.
Parmi les marronniers les plus célèbres, les soldes, le marché de l'immobilier,
les départs en vacances, la rentrée scolaire, les fêtes de fin
d’année. Le
marronnier permet de rester proche des lecteurs et d'en attirer sans
cesse de nouveaux, en traitant des sujets qui rythment leur
quotidien. L'évocation de moments et de sentiments partagés par un
large public permet de renforcer le lien avec celui-ci sans risque de
choquer.
Les serpents de
mer, autre stratégie éditoriale, sont des sujets non saisonniers — sur des thèmes
sociétaux, historiques (au gré des innombrables commémorations
possibles), scientifiques, etc., quand ils ne sont pas purement
anecdotiques — et néanmoins régulièrement traités.
Silly
season : au Royaume-Uni, la saison des idioties désigne une période de quelques mois d'été caractérisée par l'émergence de nouvelles frivoles dans les médias.
Mauvaise foi
Indécence caractérisée par une volonté d'affirmer un propos que l'on sait foncièrement faux ou injustifié, l'interlocuteur en étant également conscient, mais que l'on continue à clamer comme la vérité.
À quel moment la mauvaise foi peut-elle être qualifiée de mensonge ?
L'individu de mauvaise foi reste dans l’exercice de la
toute-puissance infantile, par son comportement, il témoigne d’un ego
surdimensionné, d’une prétention à se considérer au-dessus de tout, y
compris de la vérité.
Selon Jean-Paul Sartre, qui fut l’un des premiers à la théoriser dans L’Etre et le Néant,
la mauvaise foi est « un mensonge à soi », une fuite volontaire et
consciente face à la vérité. Derrière ce comportement, il existe souvent
un rapport biaisé à la vérité qui s’enracine dans l’enfance : la valeur
du « vrai » n’a pas été intégrée.
En droit la "mauvaise foi", qui s'oppose à "bonne foi", est une attitude volontaire et déloyale avec laquelle
une personne agit envers une autre, afin de surprendre sa décision.
Médecin
Il existe un énorme code de silence chez les médecins à propos d’erreurs médicales et de malversations. Il suffit de regarder le temps qu'il a fallu avant que Harold Shipman soit reconnu coupable et de constater que les gens ne veulent pas croire qu'un médecin peut se comporter de manière malveillante.
Médias
Ils sont fondamentalement toujours à l'affût du spectaculaire. Le dévolu jeté sur une affaire fait des émules, des comités de soutien se forment, on voit des gens s'identifient
à la victime, se consacrent à la cause qu'ils défendent et mettent en mots des sentiments que la victime
ne perçoit pas toujours. C'est
comme si c'était leur enfant qui était mort. Our Maddie ! L'exaltation toutefois est inutile :
on n'a jamais vu un kidnappeur renvoyer un
petit chez lui parce qu'il a bien compris la douleur de la mère.
Les MC apprirent très vite à se mettre dans la peau de ceux dont les médias
parlaient, lamentant leur sort, tel le choeur du théâtre
grec.
L'œil toujours ouvert tient à la fois des Lumières et de Big Brother. La presse panoptique veille, surveille et transperce le mur des apparences construisant la carte des sympathies et des antipathies, favorisant la coexistence des idées contraires et brandissant le principe d’indépendance, qui conditionne le rôle de la presse dans une démocratie. La presse est-elle encore la tour de vigie surplombante qu'évoquait Alexis de Tocqueville, conduit par les raisons prophylactiques d’une protection contre la tyrannie à faire de la presse un pivot de la vie démocratique.
En Amérique, comme en France [la presse] est cette puissance extraordinaire, si étrangement mélangée de biens et de maux, que sans elle la liberté ne saurait vivre, et qu’avec elle l’ordre peut à peine se maintenir.
La dépendance chronique des journaux aux revenus publicitaires ou aux capitaux industriels ou même à la classe politique a rendu cette position fort délicate et affaibli, au regard de l’opinion, le crédit des professionnels de l’observation.
Médias à double tranchant
Dès l'aube du 4 mai plusieurs amis et membres de la famille MC rapportaient aux médias ce qui était arrivé. Ils savaient parce que chacun d'eux avait parlé au téléphone avec Gerald ou avec Kate la nuit antérieure, juste après la déclaration de disparition de Madeleine. Significativement les événements sont évoqués de manière uniforme, chacun parle de contrevent forcé, cassé ou fracturé, donc d'effraction. Les MC ont peut-être exagéré dans la panique (bien que Gerry ait vu que le contrevent n'était pas cassé), mais il n'est pas possible que plusieurs personnes aient inventé en même temps la même chose.
Le flirt avec les médias est excellent pendant un temps, ils racontent des histoires qui vous honorent, ils publient de belles photos, les lecteurs sont émus, etc. Vous occupez le devant de la scène, tout va bien. Jusqu'au moment où vous avez une histoire que vous préféreriez garder secrète. À ce moment-là vous déclarez que votre vie est aussi privée que celle de vos voisins et que les médias ont des procédés intrusifs. Une fois que la boîte de Pandore a été ouverte, vous devenez une personne publique, vous êtes obligé vis-à-vis du public dont l'attention a été sollicitée de tout faire pour collaborer dans l'enquête, dépenser l'argent qui a été donné pour chercher Madeleine et vous montrer ouvert, honnête et transparent comme s'y attend le public.
Ou bien vous savez que votre enfant ne peut qu'avoir été enlevé, vous ne renoncerez jamais à chercher cet enfant et ferez en sorte que la recherche soit la plus publique possible.
Ou bien vous avez menti et savez que votre enfant n'a pas été enlevé, vous voulez donc être perçu comme en quête de cet enfant et ferez en sorte que cela soit le plus public possible.
C'est ce double versant qui rend la situation inédite.
D'abord les médias ont été courtisés énormément dans les premiers jours et semaines. Ensuite rester dans l'œil du public produit des bénéfices, ça fait affluer l'argent, ça vous rend puissant.
Si vous voulez dire quelque chose, sur n'importe quoi, les médias sont prêts à l'entendre. Si vous voulez témoigner dans l'enquête Leveson, il vous suffit de le demander et tout le monde vous écoutera. Outre l'argent des donateurs, le fond s'est enrichi des royalties de "Madeleine", et de tous les dommages versés off court sous menace de diffamation, plusieurs millions de livres. Il faut craindre un retour du bâton. Le Met l'a bien vu qui a exigé des MC l'arrêt des interviews etc.
Médiatisation
La médiatisation de l'affaire MC a été sans précédent. Elle impliquait non seulement des professionnels des relations publiques et des spécialistes ayant leurs entrées au sein du gouvernement britannique mais une gestion des médias étroitement organisée. Le public britannique s'engagea dans l'affaire et dans des discussions interminables comme jamais, non pas parce que le crime était unique (décrit comme enlèvement, il était rare) mais en raison de l’émergence des réseaux sociaux (Twitter lancé en 2007, Facebook en 2004) qui ont fourni une nouvelle et puissante plate-forme de partage public d’informations et d’opinions sur une enquête criminelle en cours.
Dès le début de l'enquête, les McCann ont utilisé Internet de manière proactive pour lancer des appels et des images à un public mondial en ligne, sans tenir compte des réserves de la PJ.
Le public a utilisé Internet pour consulter, évaluer et discuter des informations relatives à l'affaire telle qu'elle se présentait, et pour spéculer sur ce qu'il était advenu de la petite fille. Une masse de documents officiels produits par la police portugaise ont été numérisés et mis à disposition en ligne par le Ministère public portugais.
Jamais auparavant dans l'histoire des relations volatiles entre la criminalité, les médias et le public il n'y avait eu autant d'accès facile à autant de données officielles liées à une affaire non résolue.
Pourtant les journalistes ne citent absolument jamais ces documents, c'est comme s'ils n'existaient pas, ou infiniment moins que les rumeurs, plus attrayantes.
En 2007, pratiquement tous les médias étaient en ligne et fonctionnaient 24 heures sur 24 avec des mises à jour, un flux informationnel en direct et une couverture en temps réel des événements, des commentaires et des liens vers du matériel de recherche. L'affaire MC était couverte au fur et à mesure de son évolution, autrement dit extrêmement lentement, ponctuée d'éclats d'activité policière au Royaume-Uni ou au Portugal. Il y a eu des hauts et des bas dans l'intérêt des médias et du public, correspondant à des développements tels que la mise sur pied d'Operation Grange et la "reconstruction" de Crimewatch (BBC) d'octobre 2013. On aurait pu s'attendre à ce que la conclusion, au STJ, des actions MC v Gonçalo Amaral qui a donné raison à ce dernier incite les médias du monde entier à rapporter son hypothèse et les preuves à l’appui de manière consistante. Voeu pieux.
Médiatique (Couverture)
On entend par "couverture médiatique" le traitement et la diffusion d’une information
par différents canaux médiatiques, articles, reportages, interviews, consacrés à un sujet en particulier.
L’information n’appartient à personne ou plutôt elle
appartient à tout le monde. On ne peut donc que très rarement avoir
un impact sur un contenu déjà créé et diffusé.
C'est au niveau de la communication que l'on peut s'assurer
la couverture médiatique la plus large possible : communiqués de presse,
buzz vidéo, organisations d'événements (conférence, gala,
formation, vernissage…), le choix des armes pour convaincre les
journalistes de la portée d'un message est vaste, voire
illimité. Plus ces armes sont différenciées et nombreuses,
plus on a de chances de toucher des médias différents, en termes d’audience ou de support.
Il faut garder en tête qu'il ne s'agit que de
canaux, de personnes dont le rôle est de partager de l’information.
Sans communication claire et démonstration de ce que l'on apporte, ils
n’auront rien à se mettre sous la dent.
La couverture
médiatique comme appropriation de l’information
La médiatisation est
ainsi, l’information reprise par les médias est traitée
selon leur angle d’approche et leur appréciation de l'objet à médiatiser.Le problème, c’est que
l’ensemble de la couverture médiatique n’est pas toujours
contrôlable. Les critiques peuvent frapper de plein fouet, et
même si un droit de réponse existe, ce dernier est dans la réalité
aussi utile qu’un coup d’épée dans l’eau.
Il faut alors un
moyen de « contrôler », ou en tout cas d’influencer, le cœur du
message retransmis par les médias, avant même que ces derniers ne
s’expriment. Ici le
dossier de presse est le plus efficace et doit systématiquement être envoyé à tous les
médias à toucher. Il sert très souvent de
fondation à la création de sujets médiatiques et permet de limiter les éventuels effets
négatifs d’une couverture médiatique (évite que l'on dise n'importe quoi à propos des
informations mises à disposition du grand public.
Couverture médiatique
et concurrence médiatique
Ne jamais se limiter quantitativement dans les contacts avec les journalistes et ne pas viser uniquement les gros diffuseurs ou ceux aux moyens techniques importants. Même les
sources les plus fiables peuvent écrire un papier ou concevoir un
reportage insatisfaisant. Plus les cibles sont nombreuses,
plus l’effet de buzz et par conséquent l’importance du sujet sont démontrés. Même les plus
petits journaux ont un pouvoir communicationnel concret. Enfin, plus
la couverture médiatique d’un sujet est étendue,
plus il y a de chance de stimuler l’intérêt de la concurrence.
Concrètement, si un
journal local accorde une interview, cette dernière peut très
bien servir de prétexte à une chaîne de télévision pour réaliser
un sujet. Dans le monde médiatique, l’effet de ricochet n’est
pas à ignorer.
La couverture médiatique est donc l’étendue du relais de l’information concernant un
sujet particulier par les médias. Plus celle-ci est importante, plus
il est facile d’atteindre le momentum médiatique et
l’instauration d’un cercle vertueux permettant de s'ériger en source informationnelle et d'agiter les médias.
Médiums (et autres voyants)
Dès qu'une affaire paraît
dans la presse, les médiums se manifestent.
C'est la médiatisation de
l'affaire qui explique leur manifestation. Ils veulent être sous
les projecteurs, ils ont besoin de reconnaissance. Parfois, ils
envoient des notes de synthèse, des courriers, des tas de trucs extraordinaires.
Or, dans une enquête
judiciaire, on ne jette rien. Dans toutes les affaires de
disparition, on constitue toujours un sous-dossier avec les choses
communiquées par les médiums ou les cartomanciens.
On ne les met pas dans le
dossier officiel, celui de la procédure, qui est transmis aux
magistrats du parquet. On les glisse dans un dossier fait de notes,
d'impressions de tout ce qu'on reçoit, d'articles de journaux, de
chemises, de papiers, de témoignages… Qui finit dans un gros
carton qui est archivé. Il arrive qu'on le rouvre des années après
quand l'enquête repart.
"En situation de
désespoir, on se raccroche à tout".
Tant que le corps de
l'enfant disparu n'a pas été retrouvé, la porte est ouverte à
toutes les croyances et tous les esprits malsains.
Contrairement aux
Etats-Unis, les enquêteurs français n'ont jamais réclamé
l'intervention de médiums pour résoudre une enquête. On travaille
avec des analystes, des psychologues, des gens de science, mais pas
avec tout ce qui est paranormal. On est dans le rationnel. Et ce même
si la démarche de l'enlèvement peut être irrationnelle. Ce n'est
pas avec un pendule et une carte qu'on va retrouver une petite fille
disparue."
Mémoire (et stress)
Une nouvelle bouleversante, un événement inattendu, un moment de stress particulier s'inscrivent indéfectiblement dans la mémoire, les remémorer n'est même pas un acte volontaire. On se souvient du moment de la journée ou de la nuit, de la manière dont on était habillé, des vêtements que portaient les autres, des mots que l'on a dit et de ceux qu'on a entendus, on se souvient des expressions des visages et de ce qui se passait autour, du temps qu'il faisait. On aimerait mieux ne pas se rappeler tant de détails, mais la scène est gravée plus profondément dans la mémoire que tout autre souvenir, indélébile empreinte.
Non seulement on sait très bien où on était, ce que l'on faisait, quelle l'heure il était, quel jour de la semaine lorsqu'on a appris une très mauvaise nouvelle, mais on se souvient aussi de ce que l'on a fait après, des mots dits et redits de manière cathartique.
La mémoire n'est pas une caméra de surveillance, elle ne photographie pas, elle est reconstructive, elle ne stocke pas tous les détails d'une scène, seuls ceux qui semblent essentiels, elle engrange, elle récupère, elle recombine, elle reconstruit en permanence, elle peut même élaborer de faux souvenirs auxquels le sujet adhère totalement, elle est donc trompeuse. C'est dire qu'un témoignage basé sur des souvenirs très anciens sera implacablement mis en doute par la justice.
On parle de mémoire au singulier, mais en fait on en a deux "à long terme" (Tulving) la mémoire épisodique (autobiographique) et la mémoire sémantique (le monde). On peut avoir oublié d'où on vient, mais savoir que Paris est la première ville touristique du monde.
L'imagination a besoin de la mémoire, elle emprunte ses circuits neuronaux. Les souvenirs les plus émotionnels sont les plus persistants.
Il y a aussi les primary et recency effects : on se rappelle mieux les premiers éléments (effet de primauté) et les derniers éléments (effet de récence) d'une liste.
Il
n'est pas question
d'insinuer que les MC ont pris des libertés avec la vérité, il
suffit de rapporter leurs propos contradictoires pour en juger et
éventuellement conclure à la confusion, la méprise, etc.
La
mémoire certes est faillible, mais les protagonistes de cette
histoire ont fait des études de médecine et de droit, de celles qui
exigent le plus de capacité de mémorisation. Or ils ne se
souviennent pas, ne sont pas sûrs, se trompent... et pourtant la
disparition de Madeleine a certainement gelé leurs souvenirs.
David WP a oublié qu'il avait vu Kate MC enveloppée dans une serviette, celle-ci décrit comme ouverts des
rideaux dont plus tard elle dira qu'ils étaient
fermés, Gerald MC est allé tout seul chercher MMC à la crèche,
même chose pour Kate MC : Gerald dit avoir réceptionné ses enfants au
goûter, mais selon la nanny il jouait au tennis. Matthew MO a vu
deux fenêtres dans la chambre des petits MC alors qu'il n'y en avait
qu'une, Gerald MC n'avait pas idée que la fille des TB étant malade,
Russell était resté près d'elle pendant la moitié du dîner, il avait
aussi oublié par quelle porte il était entré chez lui, il se
souvenait d'avoir bavardé avec Jeremy W, mais situait la scène d'un côté de la rue puis de l'autre, Matthew jugeait avoir pu voir un jumeau respirer dans l'obscurité et à travers
un tissu opaque, selon Rachael MO les MC soulevaient les persiennes
de la porte-fenêtre pour entrer par le patio, Kate MC a complètement oublié, lors des auditions,
qu'elle avait confié à ses compagnes de voyage son inquiétude parce qu'elle avait laissé la porte du patio ouverte, ce qui ne l'empêcha pas de parler à maintes reprises d'un (trompeur) sentiment de sécurité
totale.
Mensonge (bien intentionné)
Essayer d'imaginer un témoin bienveillant remarquant, par rapport à sa propre mémoire des événements, des inexactitudes dans la version des MC, qu'est-il probable qu'il fasse ? Au minimum éviter des tracas supplémentaires à ces malheureux parents au moyen d'un mensonge bien intentionné ? Si le témoin croit fermement que les MC sont innocents, il est probable qu'il ajustera sa mémoire pour s’adapter à la version des MC.
Jeremy W est un exemple intéressant
- il a dit qu'il avait bavardé avec Gerald MC pendant 3 minutes, mais il n'a pas voulu indiquer quand, ce qui n'était pas vraiment difficile puisqu'il était sur le chemin du retour. JW voit principalement Gerald MC comme un père en deuil, et préfère mettre sur le compte de la mémoire défaillante en raison du stress le faux souvenir de GMC traversant la rue.
- mais sa réticence à participer à la reconstitution suggère qu'il veut oublier la part involontairement prise dans l'événement, et il sait que sa déclaration est en contradiction avec celle de Gerald MC.
Un
mensonge est une déclaration utilisée intentionnellement dans le
but de tromper. Une opinion peut être fausse, on ne peut déduire que c'est un mensonge.
Mensonge n'est pas déni
Le mensonge vise, par un travestissement intentionnel de la réalité, transitoire et opportuniste, à
protéger le menteur d'un certain désagrément.
Il peut servir aussi à se faire valoir délibérément, à se donner le beau rôle pour susciter admiration ou compassion. L'enjeu est narcissique, il s'agit de valoriser consciemment son image.
Le premier danger est l'escalade, car un mensonge en appelle toujours un autre et ne pas se
trahir exige une grande vigilance.
Le second danger est d'être pris la main dans le sac. L'affabulateur est non seulement démasqué, mais il
perd cela même qu'il désirait, une image de soi estimable, aimable.
Le mensonge "de Huelva" fait se demander si, comme ils ont auparavant
dissimulé une chose qui leur faisait du tort (pensaient-ils) aux
yeux des médias, ils ne l'avaient pas fait avant et ne le referaient
pas après. Si le public n'a pas confiance, c'est la faute du
menteur, pas du public.
Mensonge
: une contre-vérité répétée sciemment comme étant un fait
accompli.
Mensonge (détecteur de)
Le détecteur de mensonges mesure l'émotivité, pas le mensonge. , il n'est donc pas fiable, mais une personne innocente aura tendance à le demander, ne serait-ce que pour être éliminée d'une enquête, puisqu'elle n'a rien à cacher, aucune raison d'être effrayée. Les coupables craignent, même s'ils savent que le dispositif n'est pas fiable.
Des études
montrent son inefficacité, sa non fiabilité, car il y a des
personnalités qui résistent mieux. En France il est interdit.
Aucune technique (si sophistiquée soit-elle) ne peut conclure avec certitude que tel ou telle est en train de mentir. Cependant, les recherches réalisées par la psychologie sociale expérimentale permettent désormais d’observer cette activité humaine fréquente avec plus de perspicacité. Les résultats des études mettent en évidence des éléments
incontournables à considérer lorsque l’on souhaite se faire une idée un peu précise de la véracité des propos et/ou de la sincérité d’une personne. Ces recherches s’attachent notamment aux aspects non verbaux du comportement des personnes.
Mensonge : comment le détecter ?
Dans la revue Law and Human
Behavior Aldert Vrij, l’un
des spécialistes mondiaux de la détection du mensonge dans un
contexte légal, publie les résultats de deux nouvelles expériences (2007). La première compare la capacité de
trois styles d’interrogatoire de police (collecte d’informations - questions ouvertes, l’interrogatoire
accusateur et l’entretien d’analyse comportementale - questions ouvertes puis prédéfinies) à inciter un
suspect à produire des indices verbaux du mensonge. La
deuxième analyse l’aptitude de policiers à détecter le mensonge
ou la vérité selon le style avec lequel ont été interrogés les
suspects.
Les propos sont analysés selon deux méthodes différentes :
La CBCA (Criterion-Based Content
Analysis)
procède à l'analyse verbale de la validité (vs. fausseté) d'une
déclaration (datant des années 50 (Allemagne, Suède), cette méthode était à
l'origine destinée à évaluer la crédibilité des allégations d'agression
sexuelle faites par des enfants). Le présupposé est qu'une déclaration
sincère diffère en contenu et en style d'une déclaration fabriquée.
le CR (contrôle de la réalité), théorie selon laquelle il
existe des différences qualitatives entre les souvenirs réels et
les souvenirs imaginés (comme les souvenirs inventés). Les
premiers, dérivant de sources externes, contiennent des informations
sensorielles, des détails spatiaux et temporels alors que les
seconds, dérivant d’une source interne, font référence à des
opérations cognitives (pensées, raisonnements...). Les
propos d’un suspect qui dit la vérité devraient donc contenir
plus d’éléments sensoriels et contextuels que ceux d’un suspect
qui ment.
Les résultats de
l’expérience montrent que l’interrogatoire basé sur la
collecte d’informations permet de générer un plus grand nombre
d’indices verbaux du mensonge que le style accusateur. Dans ce
dernier cas, la longueur des entretiens est plus courte, les suspects
répondant typiquement par des dénégations brèves des accusations. Quant à l’entretien
d’analyse comportementale, c’est essentiellement dans la phase de
collecte d’informations que les indicateurs verbaux du mensonge
sont produits. Les auteurs de l’étude estiment donc que l’intérêt
de la phase de questions prédéfinies n’est pas démontré. [1]
Les résultats de la
première expérience indiquent également que le codage CR est un
outil plus efficace pour détecter le mensonge dans les propos
des suspects que la technique CBCA (voir Masip et coll., 2005, pour
une analyse plus nuancée de l’efficacité du codage CR). En
particulier, le codage CR permet de différencier significativement
les mensonges des propos véridiques lorsque les interrogatoires
reposent sur la collecte d’informations ou l’Entretien d’Analyse
Comportementale. Par contre, le CBCA ne peut les distinguer
significativement que dans les interrogatoires basés sur la collecte
d’informations. Autre point
intéressant à noter : le codage CR manuel est plus efficace
que le codage CR effectué automatiquement par un logiciel
(Linguistic Inquiry and Word Count). Les styles
d’interrogatoire d’un suspect ne sont donc pas tous aussi
efficaces pour produire des indices verbaux du mensonge.
La deuxième
expérience de Vrij et al. (2007) a pour objectif de savoir si des
policiers vont être sensibles à ces différences. Ceux-ci
doivent observer des vidéos enregistrées au cours de
l’expérience précédente et décider si le suspect ment ou dit la
vérité.
En raison des résultats
obtenus dans la première expérience, on pourrait s’attendre à ce
que les policiers soient plus performants lorsque les interrogatoires
sont conduits avec la méthode de collecte des informations. Ce n’est
pas du tout le cas ! La précision des policiers dans la détection
du mensonge et de la vérité atteint un niveau similaire avec toutes
les méthodes d’interrogatoire. En moyenne, la précision est
de 50 % et ne diffère pas du niveau de la chance. Ce résultat
confirme une fois de plus que la détection du mensonge est une
tâche particulièrement ardue.
Un élément
inquiétant est noté : lorsque les propos des suspects ont été
recueillis à l’aide d’un interrogatoire accusateur, le nombre de
fausses accusations (juger qu’un suspect ment alors qu’il dit la
vérité) est significativement plus élevé !
Le simple fait d’observer
les interrogatoires ne permet pas de distinguer avec efficacité le
mensonge de la vérité, même lorsque ceux-ci sont réalisés avec
une méthode permettant de générer un plus grand nombre d’indices
verbaux du mensonge par les suspects. Une méthode d’analyse
linguistique de ces énoncés semble alors nécessaire.
[1] Les prédictions sur
le comportement des menteurs qui fondent cette méthode ont fait, par
ailleurs, l’objet de critiques sévères. Par exemple, elles
supposent que les menteurs sont moins coopératifs et apparaissent
plus nerveux que les personnes disant la vérité. C’est le
contraire qui a été observé. Il est probable, pourtant, que cette technique soit
utilisée fréquemment. D’après les données recueillies par Vrij
et al (2007), 300 000 professionnels auraient déjà été formés à
cette technique dans le monde.
Aldert Vrij et Pär Granhag recommandent aux chercheurs de se concentrer
désormais sur les questions que l’interviewer devrait poser à son
interlocuteur afin de provoquer l’apparition des indices du mensonge et
de maximiser les différences entre mensonge et vérité. Ils suggèrent
donc de substituer une approche active de l’interrogatoire à une
approche passive.
Par ailleurs, dans la vie de tous les jours, le mensonge est un
processus dynamique se manifestant au cours d’interactions sociales. La détection du mensonge et de la vérité est
une tâche difficile, certains s'en sortent mieux que
d’autres. Les menteurs efficaces, c’est-à-dire les participants qui, en
mentant, réussissent à être crédibles, sont ceux qui discriminent le mieux entre mensonge et vérité chez leurs interlocuteurs.
Il existerait donc une aptitude générale au mensonge, qui
influencerait à la fois la capacité à produire et à détecter les
mensonges. L’étude a de plus montré que cette
aptitude ne serait pas liée au niveau intellectuel des sujets (quotient
intellectuel), ni même à leur aptitude à l’empathie ou à leur capacité à
identifier et à décrire leurs propres émotions. Voir l'article "Comment détecter un menteur ?"
Mensonge par omission
C'est la dissimulation de la vérité.
Le dicton « toute vérité n'est pas bonne à dire » renvoie aussi à l'idée que, peut-être, toute vérité n'est pas bonne à entendre et entraîne ainsi un "bon" mensonge ou un mensonge "blanc", censé être pour la bonne cause, pour le bien de tous.
Le mensonge est parfois un signe d'immaturité. Les menteurs ne se sentent
responsables que de ce qu'ils ont désiré. S'ils n'ont pas voulu quelque chose, ils déclarent ne pas en être responsables, c'est le destin qui fait les choses c'est un
accident. Cela s'appelle "l'inconséquence".
Il y a un processus continu de réajustement de l'image de soi. On entend dire qu'une personne qui avoue est une meilleure personne que
celle qui n'avoue pas. C'est une voie pour restaurer son
amour propre.
Mensonge (motif)
Si un malheur terrible arrive à un de vos enfants et si vous craignez que la garde de vos autres enfants vous soit retirée, que vous ayez une certaine responsabilité dans ce qui est arrivé ou non, que faites-vous ? Face à l'horreur de la réalité, à l'incontournable panique, vous ne pouvez plus rien faire pour lui, cependant vous pouvez encore essayer de protéger vos autres enfants. Est-ce un crime de le faire si vous êtes absolument convaincu qu'il y va de l'intérêt du reste de la famille ?
Mensonge (signes)
Selon une ex-officier de police de l'Ohio, Stacy Dittrich, le premier appel au secours et la première déposition sont les plus importants éléments de preuve dans une affaire criminelle : "toute l'enquête peut être construite sur quelques phrases". Ce ne sont pas seulement les mots, c'est aussi l'intonation. Un menteur ne répondra pas seulement un simple "oui" ou "non" et donnera trop de détails (ce qui révèle une histoire préparée). Souvent un coupable essaiera de mettre un individu possiblement suspect dans le radar des enquêteurs. Selon Stacy, qui remarque que ceux qui s'en sortent sont ceux qui sont assez perturbés pour croire leurs propres mensonges, la plupart des criminels se trahissent dans leurs propres dépositions.
Mensonge (de Huelva)
Dans "Madeleine", Kate admet avoir menti à la presse. Elle écrit même qu'ils n'en étaient pas fiers. La question est moins de comprendre pourquoi ils ont jugé nécessaire de mentir que de relativiser les déclarations de totale honnêteté des MC. Car Kate déclare par ailleurs n'avoir jamais menti – ni à la police, ni aux médias, ni à personne. Toutefois, à propos du voyage à Huelva (en compagnie de journalistes) que l'inspection de leur villa par les chiens EVRD et CSI obligea à reporter, ils se sont trouvés dans une de ces situations épineuses où il semble que l'on n'a pas le choix. Ils dirent aux médias qu'ils n'allaient pas à Huelva parce que Gerald ne se sentait pas bien et Gerald écrivit dans son blog qu'un virus l'avait obligé à passer la journée à la maison à mettre de l'ordre dans ses papiers.
Ils auraient pu dire aux médias qu'ils avaient repoussé le voyage à cause de l'enquête, ils n'avaient pas à justifier davantage, ils n'étaient pas autorisés à en révéler les détails.
Certes ce mensonge est passablement insignifiant, mais il est présenté comme un mensonge et non comme un faux prétexte. On est fondé à se demander si, oui ou non, il y a eu d'autres situations épineuses où les MC ont senti qu'ils n'avaient d'autre choix que mentir. Certains ont voulu voir dans cet "aveu" un signe d'honnêteté et telle était peut-être l'objectif d'un aveu qui, somme toute, ne s'imposait pas. Mon âme se rend plus blanche si elle avoue qu'elle est noire.
Or la seule conclusion possible est que la protestation d'honnêteté des déclarations des MC n'est pas vraie.
Du reste ils choisirent de mentir au public dont ils avaient d'emblée sollicité l'aide et aux médias dénoncés pour la publication de fausses informations et auxquels ils allaient quelques mois plus tard exiger des dommages. Et cependant ils ont sans état d'âme alimenté la boîte de la désinformation.
Menterie ou mensonge
La menterie est l'énoncé délibéré d'un fait contraire à la vérité. Il ne faut pas la confondre avec la contre-vérité,
qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait
que le locuteur le sache ou non.
Le mensonge est une forme de
manipulation qui vise à faire croire à l'interlocuteur ce que celui-ci n'aurait pas cru, s'il avait eu accès à la vérité.
Mentir implique le déguisement de la pensée, afin de duper, de tromper. L'intention distingue le mensonge d'autres
usages de la parole à des fins autres que la véracité.
Morale et religion distinguent traditionnellement trois sortes de mensonges :
- Le mensonge joyeux, énoncé pour plaisanter, mais pas toujours drôle.
- Le mensonge officieux, que l’on énonce pour rendre
service à autrui (pieu mensonge) ou, le plus souvent, à soi-même. Sa gravité est proportionnelle au sujet et aux circonstances.
- Le mensonge pernicieux ou malicieux, qui a non seulement l'effet, mais le but de nuire à autrui. C'est le seul vraiment répréhensible.
Mais des motivations très diverses, éventuellement inconscientes,
justifient ou auto-justifient des mensonges que H.v Gijseghem classe
selon leur gravité6 :
- Les pseudo-mensonges de l'enfant, souvent ludiques et dits
sans aucune intentionnalité malveillante, sont à relier à la créativité
naturelle de l'enfant ;
- Les mensonges-désirs cherchent à nier une réalité frustrante ou inacceptable (selon l'adage, on pourrait d'ailleurs se mentir à soi-même) ;
- Les mensonges altruistes qui sont censés supposés
protéger l'autre (l'enfant, l'ami, l'être aimé, un groupe vulnérable),
mais ce type de mensonge peut basculer dans l'abus de pouvoir
si l'ignorance ou la faiblesse d'une personne (supposée ne pas pouvoir
supporter la vérité) permettent de la manipuler ou de diminuer son
autonomie décisionnelle. On peut parfois aussi y voir un manque de
courage dans l'évitement d'une recherche commune du chemin qui
permettrait de dire la vérité ;
- Les mensonges utilitaires, pour acquérir un bien ou un service, préserver l'amour de quelqu'un ou s'éviter une sanction ;
- Les mensonges hostiles, nourris par la haine et l'envie, sont proférés dans le but de nuire.
Benjamin Constant, dans son célèbre débat avec Emmanuel Kant, défend le « droit de mentir ».
Si vous mentez et que vous êtes tellement investi dans ce mensonge que vous ne pouvez pas vous permettre de reculer de peur de faire sans excuse figure de menteur, alors vous allez de l'avant, non ? Si vous aviez en outre une sorte de trouble de la personnalité narcissique vous faisant croire que vous êtes plus intelligent que ceux de votre entourage, vous perpétueriez également la saga en raison de l'attention qu'on vous porte. Quelle définition peut-on donner du mensonge ?
Mentir suppose l’intention délibérée d’abuser une autre personne, sans donner le moindre avertissement et sans que la victime lui ait demandé d’agir ainsi. Le menteur connaît la vérité. Il a le choix de la dire ou pas.
Pour quelles raisons ment-on ?
Deux types d’attitude nous incitent à mentir. La première est égoïste, la seconde altruiste.
Les mensonges égoïstes :
- donner une bonne image de soi (ou protéger son image aux yeux d’un interlocuteur) ;
- obtenir un avantage ;
- éviter une punition (quand on est un enfant), un conflit ou une rupture (quand on est un
adulte).
Les mensonges altruistes :
- ne pas faire de la peine ou faire plaisir.
1) L’on peut choisir de mentir par omission (ne rien dire) ou en falsifiant la réalité.
2) Le mensonge peut porter sur des faits qui ne se sont pas déroulés, sur des émotions que nous ne ressentons pas, sur des opinions qui ne sont pas les nôtres.
3) Un mensonge peut être anodin ou beaucoup plus compromettant (pour l’émetteur comme pour la cible du mensonge).
Menteur vs Mythomane Le menteur
sait qu'il ment, le mythomane ne sait pas qu'il ment, il croit à ce qu'il dit. Le menteur
cache une vérité qu'il connaît. Le mythomane ne cache pas une
vérité qu'il ne connait pas, il n'accepte pas la vérité, la
fiction est plus intéressante que la réalité, donc elle devient la
vérité. Il s'agit de sauver l'image que l'on se fait de soi-même,
c'est une variation sur le thème de l'égotisme, de l'égocentrisme
ou du narcissisme.
Au
départ le but du menteur n'est pas de mentir, de tromper les autres,
le
but est au contraire de rester cohérent avec l'image que les autres
se font de vous.
Implique grand narcissisme. Un ensemble de circonstances fait que ça
peut se produire et si personne ne pose la question qui dérange, ça
continue selon la dynamique du succès.
"Un
banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon"
JC Romand
Il faut combattre un stéréotype tenace sur le comportement du menteur. Celui-ci aurait tendance à buter sur les mots ; à mettre du temps à répondre ; à hésiter ou à répondre trop vite ; à ne pas regarder son interlocuteur ; à avoir l’air très nerveux. Bref ! Le menteur serait une personne facile à détecter à partir de ces quelques critères. Il n’en est rien ! Si anodin que soit son mensonge, un menteur ne souhaite pas être découvert. Par conséquent, il s’efforcera de paraître le plus « naturel » possible, c'est-à-dire : souriant, calme et il nous regardera dans les yeux. Il adoptera a fortiori ce type d’attitude si son mensonge doit absolument passer parce que l’enjeu pour lui est important.
Le mensonge vit étroitement avec deux compagnons : l’enjeu et l’émotion.
La force de l’enjeu (« je dois absolument faire croire à cette personne que ce que je dis est la
vérité ») déterminera la possibilité pour l’émetteur du mensonge de contrôler avec plus ou moins de bonheur ses comportements non verbaux. En effet, mentir implique l’activation d’émotions et l’apparition à « la surface » (voix, corps, visage) des effets de ces émotions. Plus l’enjeu est important, plus les réactions comportementales risquent d’être visibles et plus le contrôle de ses comportements par l’émetteur sera ardu.
Mentir active deux types d’émotions, deux négatives et une positive. Les émotions négatives du
mensonge sont la peur (peur d’être découvert) et la honte (la culpabilité engendrée par la
transgression d’une règle morale). L’émotion positive du mensonge est le délice de la duperie.
L’activation de ces deux types d’émotion pourra transparaître dans le comportement du menteur. Il présentera à la fois des signes de son inquiétude et d’autres du plaisir qu’il prend à nous duper. Ce mélange sera visible sur les expressions de son visage notamment.
Chacun d’entre nous a des tics, des manies comportementales quand il est en colère, quand il a peur, quand il est joyeux, etc. Connaître ces idiosyncrasies ou pouvoir comparer un individu quand il dit la vérité et quand il ment aide considérablement à la détection juste du mensonge.
Mensonge, les paradoxes du
Cette activité typiquement humaine offre deux paradoxes intéressants. Le premier paradoxe
concerne la perception que nous avons des menteurs. Des stéréotypes tenaces sont associés à l’attitude supposée du menteur. Lorsque l’on demande à des cibles potentielles
comment elles pensent que se comporte un menteur, celles-ci énumèrent un certain nombre
d’indicateurs révélateurs de nervosité. Lorsque l’on demande à des individus comment ils se
comportent quand ils mentent, ils ne listent pas ce type d’indicateurs. En d’autres termes, nous ne nous comporterions pas comme nous pensons que les autres se comportent ; ce qui est faux bien entendu ! Tous les menteurs font attention à ne pas se trahir et, par conséquent, à ne pas adopter les attitudes stéréotypiques du tricheur.
Le second paradoxe concerne le contrôle que le menteur tentera d’exercer sur son comportement non verbal. La voix et le visage sont directement reliés aux sièges des émotions dans le cerveau, et donc difficilement contrôlables. Le langage et le corps ne sont pas en lien direct avec ces mêmes aires cérébrales et donc, plus facilement contrôlables. Or, lorsque nous mentons, nous allons tenter de mettre un frein aux débordements qui peuvent apparaître sur ce qui est le plus difficilement contrôlable, notre visage, persuadés à juste titre qu’il va être l’objet de toute l’attention de notre interlocuteur. Pour ce qui est de notre voix, très peu de nos efforts seront couronnés de succès dans la mesure où son contrôle est extrêmement difficile. La voix est, par conséquent, un canal très efficace pour détecter le mensonge : celle-ci apparaîtra plus haute chez le menteur. Par ailleurs, le menteur négligera les indices qui peuvent filtrer de différentes parties de son corps. Par conséquent, le menteur devra faire très attention aux expressions de son visage et à sa voix pendant que le détecteur de mensonge devra s’intéresser aux indices corporels de son interlocuteur.
Les excellents menteurs eux aussi sont des détecteurs efficaces. L’introspection qu’ils pratiquent fréquemment à propos de leurs propres forfaits leur permet d’en connaître un peu plus que la moyenne des gens sur ce penchant humain. Réfléchir à l’attitude qu’ils vont adopter quand ils mentiront leur permet d’être des cibles difficiles à convaincre.
Mère
Si les affaires mettant en cause une mère marquent tant les esprits, c’est qu’entre la femme et notre société s’est glissée l’image de la Vierge Marie, avançait la psychanalyste Françoise Dolto. Nous serions donc victimes de nos stéréotypes, comme l’explique à son tour le psychiatre Daniel Zagury : Nous ne parvenons pas à nous libérer du mythe de la mère et de sa pureté. Les crimes de femmes sont souvent marqués par des passions au sens propre du terme. A la différence des hommes, plus pulsionnels. Plonger dans cette noirceur, c’est accepter de bousculer beaucoup de certitudes.
Toute
mère dont l'enfant disparaît fait d'emblée l'objet – au Portugal plus
qu'ailleurs peut-être, n'est-ce pas à Fatima qu'est apparue "Nossa
Senhora" ? – de la compassion de tous, car il est dans l'ordre
des choses que rien de pire ne puisse arriver à une mère. Protégée
par la compassion générale, avec l'apostolique et romaine religion
en veine de sens eu égard aux circonstances et brandissant
l'étendard de "l'espoir vaut la force", la belle Kate MC
lança des appels à l'aide qui firent le tour du monde et rendirent
célèbres Madeleine et sa propre personne. Devant les caméras et
sous les flashes des photographes son visage de madone semblait
souvent de pierre, ses gestes contrôlés, son affliction maîtrisée.
Si l'impression était qu'elle récitait un texte appris par cœur,
fallait-il pour autant la soupçonner de mensonge ? Ne fallait-il pas
plutôt suspecter une grande insécurité ?
Lorsque,
par un revirement cruel, elle devint presque du jour au lendemain
celle dont tout le monde commençait à douter, il s'avéra
impossible d'échapper au broyage d'une machine médiatique que le
clan MC avait habilement mise sur pied avec des soutiens financiers
considérables et probablement quelques appuis politiques. Ils
n'avaient pas prévu qu'elle les mettrait au-dessus du volcan et que
l'être humain ne peut différer à l'infini le travail de deuil.
Quoi
de plus vendeur le jour de la fête des mères, dans l'esprit même
de cette fête commerciale, que de sentimentalement déployer l'image
de l'innocente et orpheline Kate MC ? Est-ce de la distraction ou de la
roublardise ? Est-ce la livrer en pâture à des spectateurs avides
de pain et de jeux ? Est-ce un peu de tout cela ? Coupable ou pas
coupable ? Sympathique ou irritante ? Arrogante ou attendrissante ?
L'attaché de relations publiques veille, opiniâtre, et étouffe
dans l’œuf ces interrogations : les MC font tout ce qu'ils peuvent
pour retrouver leur enfant et maintenir son nom présent dans les
esprits.
Il y a la marque MC, avec ses conseillers, ses rubans de poignet, ses slogans, son attaché de relations publiques et ses entrées dans les sphères du pouvoir politique.
Mesures (Deux
poids deux)
Le
cœur de l'injonction est que GA pose comme fait une mort que rien ne
prouve. Maintenant Carter Ruck pose comme fait un enlèvement que
rien ne prouve, mais n'est pas intimé d'arrêter. Bien que cette
affirmation bafoue le rapport du PGR qui laisse les conclusions
ouvertes (même si la mort est le plus probable).
Mise hors de cause
Personne
ne peut être mis hors de cause par manque de preuve de son
implication.. On peut être éliminé en raison d'un alibi
irréfutable qui vous place ailleurs que sur le lieu du crime à
l'heure du crime. Dans l'affaire MC personne ne sait si un crime a
été commis et si c'est le cas à quelle heure.
Tous les criminels du monde sont légalement innocents jusqu'à ce qu'ils soient déclarés coupables. Cela n'empêche pas de les soupçonner et d'enquêter sur eux. Être éliminé n'est pas la même chose que ne pas être un suspect.
Pour
exclure une personne de tout soupçon, il faut des preuves
irréfutables de sa non-participation à un crime. Il n'y a pas cela
dans l'affaire MC, les trois arguidos (suspects) ont vu leur statut
supprimé en raison d'un manque de preuves et non pas parce qu'ils
ont été prouvés innocents.
Monopole Les monopoles ont ceci de néfaste que, lorsqu’ils ne reposent pas sur la performance, ils confèrent à leurs bénéficiaires un sentiment de toute-puissance qui leur permet de s’abstraire des réalités, de vivre dans le confort rentier de leurs illusions incontestables et de museler ceux qui, d’aventure, auraient l’audace de les remettre en cause.impose son monopole intellectuel sur le débat public en France depuis des années, excluant ceux qui s’en distinguent.
Dès lors qu’elle détient la vérité, toute dissidence d’opinion ne sert qu’à multiplier les risques d’erreur (et une erreur délibérée est une faute…).
Le monopole n’a pas besoin de
se confronter à la réalité.
Les monopoles finissent souvent par
s’effondrer, leurs certitudes alimentant leurs turpitudes. Ils
subissent l’assaut des modèles alternatifs, qui étouffent de
subir leur pression injuste et leur position injustifiée. Le
monopole de la gauche morale s’effrite ainsi depuis quelques
années, sous les coups de boutoir des électeurs humiliés par la
déconnexion qu’ils perçoivent entre le discours officiel et leur
réalité sociale. La concurrence des idées va reprendre de la
vigueur ; mais il est à craindre que ce ne soit au profit de celles
de la colère révoltée…
Mort
Il
est possible que Madeleine soit morte à l'intérieur de
l'appartement 5A ou dans le patio, ou ailleurs, aux mains d'un
ravisseur occasionnel, le cirque médiatique transformant toutefois sa séquestration en risque démesuré pour l'auteur. Il est possible aussi qu'elle soit
sortie dans la rue, à la recherche de ses parents, ait été
renversée par une voiture dont le conducteur, la rue étant mal
éclairée, l'aurait vue trop tard et, horrifié, se serait
débarrassé de son corps dans un trou assez profond pour le mettre à
l'abri des animaux prédateurs.
GA
penche pour cette hypothèse-là, en partie parce que les autres
pistes n'ont rien donné, l'une (l'enlèvement) s'étant révélée
pratiquement impossible, en partie parce que deux chiens,
britanniques et réputés, ont "marqué" l'un l'odeur de
cadavre, l'autre celle de sang, dans l'appartement 5A notamment, en
partie enfin parce que une petite fille, les bras ballants, et
ressemblant fort à Madeleine, a été vue pas très loin du 5A,
contre l'épaule d'un homme ressemblant à son père, par plusieurs témoins.
Toutefois,
si la mort est le plus probable, comment en attribuer la
responsabilité à quelqu'un sans savoir si, de quoi et comment
Madeleine a cessé d'être ? Tant que le ou les témoin(s) de cette
mort garderont le silence (pour de bonnes raisons qui, peut-être,
sont devenues ou deviendront de mauvaises raisons), on ne saura rien
de tangible. Il est peu plausible, selon les experts et compte tenu de la profondeur des eaux de PdL qu'un jour un pêcheur ramène dans son filet un tibia
dont on analysera l'ADN et qui confirmera la mort de Madeleine, rien
d'autre.
Toutefois,
d'autres hypothèses sont possibles.
Mots (et malentendus)
L'imprécision
des mots dans les propos, la substitution d'un terme à un autre à des
fins d'euphémisation qui font le bonheur du poète, font aussi le
lit des malentendus, par lesquels le tragique s’insinue dans les
relations humaines et transforme la discussion en dialogue de sourds
avant même que les bouches n’aient le temps de s’ouvrir. Il est
ainsi des débats qui sont devenus, par la force des choses, des drames mettant en scène des interlocuteurs qui ne se comprennent
pas et qui, plus pressés de trouver un coupable à blâmer qu’une
explication, s’empressent de rejeter mutuellement la faute de cette
incompréhension sur un autre.
Le mot “chien” n’a jamais mordu personne. F. de Saussure
Les
mots sont têtus et ont l’esprit indépendant. On ne peut
imposer un mot dans le corps social, ou au contraire en limiter
l’usage. Le mot blog,
par exemple, s’est imposé malgré la recommandation de le nommer bloc-notes.
Le mot plagiat,
quant à lui, se maintient vaillamment aux côtés du plus convenable
contrefaçon. Et que dire de la fortune du terme
parasitisme !
En bref, il vaut mieux s’interroger sur la prégnance d’un terme
que se réfugier dans le déni de réalité. Pragmatisme exige.
En réalité, il y a de
fortes chances pour que le mot piratage soit utile à la
réflexion. D’abord, le terme est singulier. Le mot contrefaçon
aurait pu suffire, mais parler de piratage est plus évocateur.
Comme souvent dans le cyberespace, c’est une métaphore
maritime : pirate, piratage, piraterie, surfer, navigateur, flux
(d’information), streaming, ancre, filtre, phishing
(hameçonnage), eBay, débit (haut débit). Même le blog a des
sources nautiques : c’est la contraction de web et de
log (qui désignent les journaux de bord de la marine). Les
métaphores sont précieuses pour désigner des phénomènes
nouveaux.
Mourning sickness et peur comme facteurs de cohésion sociale
Il y a une quinzaine d'années, le sociologue britannique Frank Furedi parla de "mourning sickness", "mal du deuil", pour décrire la tendance montante à exprimer publiquement sa peine et ses émotions face à un désastre ou une mort. Comme les sociétés occidentales ont évolué en se fragmentant de plus en plus, les problèmes sociaux ont été redistribués en problèmes émotionnels tandis que les émotions privées devenaient matière à consommation publique. À une époque où les institutions traditionnelles comme les trade unions, les partis politiques, l'Église et la nation se sont atrophiées et où les leaders politiques ont perdu le contact avec le public, la manifestation publique des émotions est devenu une manière de remould l'identité et de tisser des liens sociaux.
La plus frappante expression d'un tel mal de deuil est peut-être la réaction à la mort de la princesse Diana dans un accident d'auto à Paris en août 1997. Une femme qui avait été auparavant passablement ridiculisée s'est trouvée transformée en sainte princesse du peuple. Le prix des fleurs à Londres a grimpé de 25% à cause des 10 mille tonnes de bouquets déposés devant les grilles des palais de Buckingham et de Kensington.
Jadis les Britanniques étaient réputés pour
exhiber une lèvre supérieure rigide et souffrir avec stoicisme.
Aujourd'hui s'émouvoir en public est devenu aussi britannique que la
princesse Di elle-même. En 1997 il a fallu la mort d'une princesse
pour déclencher une telle réponse. Dix années plus tard, les morts de
célébrités mineures ou de figures inconnues sont également
susceptibles de susciter de grands déversements émotionnels.
Certains commentateurs ont accueilli cette nouvelle
expressivité publique comme la manifestation d'une plus grande
maturité émotionnelles. Mais ce qui s'exhibe ce ne sont pas des
sentiments authentiques de cœur souffrant, mais des émotions ersatz
qui s'y substituent. Les vrais émotions, comme la peine que cause la
mort d'un être aimé, vous habitent et transforment votre vie de
maintes manières. L'hystérie qui a salué la mort de la princesse
Diana ou qui maintenant swirls autour de l'affaire Madeleine MC est
construite sur une angst manufacturée qui, dans quelques mois,
s'attachera à un autre objet de peine lorsque l'attention sera
attirée vers une autre victime tragique.
Si l'affaire Madeleine montre à quel point nous en
sommes arrivés à compter sur des succédanés d'émotions comme une forme de
colle sociale, elle montre aussi que l'une des rares émotions
réelles qui relient les gens est la peur. Dans notre monde insécure,
la peur a surgi comme un moyen-clef de se relier à la société. La
peur n'est pas seulement associée à des menaces catastrophiques de
haut profil comme le terrorisme ou le réchauffement global, mais,
comme dit l'écrivain Phil Hubbard, "sature les espaces sociaux
de la vie quotidienne".
Et qu'est-ce qui pourrait créer plus de peur que
l'enlèvement d'une fillette par un prédateur ? Dans notre culture
de la peur, chaque enfant est vu comme une victime potentielle et
chaque adulte comme une menace potentielle. "L'enfer c'est les
autres", dit Sartre, et c'est certainement la manière dont nous
avons tendance à nous voir les uns les autres, ces temps-ci.
MSM (médias grand public) L'abréviation (main stream media) désigne collectivement les grands médias influents qui reflètent et façonnent les courants de pensée dominants. Le terme est utilisé pour contraster avec d'autres médias pouvant contenir une certaine pensée dissidente car ils ne reflètent pas l’opinion dominante.
Le terme est souvent utilisé pour les grands conglomérats d'informations, y compris les journaux et les médias audiovisuels, qui ont subi des fusions successives dans de nombreux pays. La concentration de la propriété des médias a suscité des inquiétudes quant à une homogénéisation des points de vue présentés aux consommateurs de nouvelles. Par conséquent, le terme MSM a été largement utilisé dans les conversations et la blogosphère, souvent dans un sens opposé, péjoratif ou méprisant, dans les discussions sur les médias de masse et les préjugés des médias.
Selon Noam Chomsky, des organisations médiatiques ayant un public d'élite comme CBS News et The New York Times, entreprises prospères disposant des atouts nécessaires pour produire des reportages originaux, donnent le ton à d'autres organisations de presse plus petites manquant de ressources en créant des conversations qui descendent en cascade jusqu’à des agences de presse plus petites utilisant Associated Press et d’autres moyens de regroupement. La presse des élites choisit l’ordre du jour et les plus petites organisations s'y conforment.
Münchausen
Syndrome By Proxy
On
parle de MSBP lorsqu'une mère blesse délibérément son enfant pour
éveiller l'attention des services médicaux. La mère, qui s'"auto-gratifie" ainsi, ne cherche pas à tuer l'enfant, ce qui la priverait de
l'exercice de ses manipulations et pourrait aussi éveiller des
soupçons, voire susciter une enquête. Toutefois les lésions ou le
syndrome doivent être assez sévères pour assurer une intervention
médicale d'urgence ; si, comme il arrive souvent, la mère calcule
mal et que l'enfant meurt, alors le deuil devient un autre moyen de
gagner la sympathie.
La
dépendance vis-à-vis de l'attention des médias, la recherche
d'attention des riches, des puissants et des influents, les constants
appels à la sympathique du public sont apparentés au MSBP.
Le
dossier médical de Madeleine n'a jamais été transmis à la PJ,
malgré ses demandes.