Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

E





Effet cascade d'informations ou de réputation
Effet de Mode (dit bandwagon)
Effet/Erreur d'Othello et Effet Hawthorne
Effet Piété
Effet Pygmalion et effet Golem 
Effet Râteau
Effet Streisand
Emballement politico-médiatique

Embardée médiatique (Mécanismes de l')
Émotion (la stratégie de l')
Émotionnel (choc)
Empreinte (digitale)

Empreinte (génétique)

Enfant (Place de l') 
Enfant (précieux)

Enfants (Sécurité des) 
Enfant (seul)
Énigme
Enlèvement (d'enfant)
Enlèvement (bizarrerie)
Enlèvement vs Kidnapping
Enquête criminelle (Principes de l')
Enquête sur la disparition de MMC
Enquête parallèle
Erreur (judiciaire)

Erreur des MC (L')
Esprit (critique)
Ethnocentrisme 
Evidence (élément probant)
Excuse
Experts (cinq) 
Expiation
Extradition
Euro symbolique




Effet cascade d'informations ou de réputation
Il explique qu'il est plus facile d'adhérer à la croyance la plus répandue, car s'en écarter serait coûteux, puisqu’il faut alors se singulariser. Enfin s'il est parfois exact que nous sommes plus intelligents à plusieurs, dans de nombreux cas c'est l'inverse qui se produit.

Effet de Mode (dit bandwagon)
La consommation d'un bien augmente lorsque les individus savent qu'un grand nombre de personnes demandent ce bien.
La pression sociale existe et nous incite à un comportement conforme. Où l'on rejoint l'expérience de conformité (Asch). Un comportement dans une situation ambiguë nous semble correct si d'autres l'appliquent (effet Werther). La pression pour se conformer est alors si puissante qu'elle échappe à toute critique. Des exemples d'utilisation de cet effet de mode sont "4 parmi 5 docteurs recommandent...", la claque dans un théâtre, les pièces de monnaie dans une sébile. C'est cet effet qui explique en partie que les chrétiens attendent toujours le retour du Christ, un phénomène qui devait, au début du premier millénaire, s'accomplir incessamment...
Les milliardaires et célébrités qui continuent à soutenir (de loin, en prenant soin de ne pas trop "se mouiller" dans les médias) les MC ont tellement investi de leur personne et redoutent tellement les moqueries et critiques qu'ils préfèrent s'accrocher à leur foi et sont prêts à tout pour que l'objet de leur foi  ne soit pas démasqué plutôt que perdre la face.
Si un grand nombre de personnes pratiquent un comportement donné, celui-ci sera beaucoup plus facilement accepté. D'où la très forte influence des films et de la TV. Ces médias peuvent littéralement modeler une société. L'effet de mode peut être utilisé pour influencer volontairement des opinions, des comportements, des idées. Il mène aussi à des catastrophes : les moutons de Panurge
Le rire en boîte fonctionne comme ça : les gens rient plus et plus longtemps. Le rire en boîte est plus efficace qu'un mauvais gag.
Si nous nous conformons au comportement que nous voyons autour de nous, nous sommes moins à même de faire un faux pas social.
Le principe de la preuve sociale nous fait observer les autres, en situation de crise, en quête d'un parti pris à prendre, il fonctionne comme un  pilote automatique. Si personne n'agit, chacun interprète la situation comme non urgente. Latané et Darley ont montré que plus il y a de témoins moins la victime est susceptible de recevoir de l'aide .
La clé de l'ignorance pluraliste est l'incertitude. Si une personne est dans le besoin - victime d'une agression ou d'un problème de santé - le moyen le plus efficace d'obtenir de l'aide est de la demander de manière spécifique et d'adresser la demande à une personne. La recherche montre que les gens sont très réactifs lorsqu'ils comprennent qu'il y a une urgence et que leur aide est requise. Leur inaction est la conséquence de l'observation de l'inaction des autres et de la conclusion que rien ne doit être fait. Outre l'incertitude, le principe de la preuve sociale est activé par la similitude: il opère plus puissamment lorsque nous observons le comportement de personnes comme nous.

Effet/Erreur Othello et l'effet Hawthorne
Il souligne le rôle de la narration dans la crédibilisation d'une conclusion potentiellement improbable, ainsi le personnage de Shakespeare est-il amené à tuer la femme qu'il aime, manipulé par un individu qui a peu à peu instillé la suspicion dans son esprit. Au départ la conclusion n'est pas plausible, le doute est semé petit à petit. Comment manipuler une croyance en racontant une histoire qui aboutit à une conclusion qui au départ aurait paru tout à fait invraisemblable.  Le web permet de faire.
Dans le cimetière des rumeurs/croyances infondées il y a de quoi faire !
Othello interprète la peur et la détresse de son épouse à l’annonce de la mort de Cassio comme prouvant son infidélité, justifiant ses soupçons. son erreur est de ne pas comprendre que, innocente ou coupable, Desdémone pourrait montrer exactement les mêmes signes d’émotion. Nos préjugés peuvent influencer nos perceptions et leur interprétation. Comment s'en sortir ,
1. Prendre conscience de nos préjugés à propos de la personne suspectée
Le fait de s’interroger et de lister explicitement nos préjugés envers la personne suspectée de mentir peut permettre de prévenir les interprétations hâtives. Au pire, cela peut permettre au détecteur de mensonge de conclure qu’il a trop d’a-priori sur la personne pour avoir confiance en son propre jugement.
2. Considérer toutes les alternatives possibles au mensonge
Lorsque le détecteur de mensonge perçoit un signe d’émotion ou un comportement suspect, il doit envisager toutes les alternatives possibles au mensonge. Il doit ainsi se demander quelles émotions un menteur, mais aussi quelqu’un disant la vérité est susceptible de ressentir au moment de l’entretien.
Par exemple, s’il perçoit un signe de peur chez le suspect, le détecteur de mensonge doit se demander si cela correspond à l’appréhension par un menteur de se faire démasquer, ou bien simplement à la peur de ne pas être cru par une honnête personne. En effet, les émotions ne nous disent jamais ce qui les a déclenchées.
Les biais cognitifs sont des schémas de pensée, des raccourcis mentaux susceptibles d’altérer notre jugement et d'avoir une incidence non négligeable sur la façon d’interpréter une situation. Leurs conséquences sur les conclusions que nous formulons dans l’analyse et la compréhension du comportement humain peuvent s’avérer parfois préjudiciables. La recherche de la vérité ne déroge pas à la règle. Le plus connu de ces biais est l’erreur d’Othello.
Othello est convaincu de l’infidélité de Desdémone et de la trahison de son lieutenant Cassio. Ainsi, submergé par sa colère, dépassé par ses émotions, il est victime du biais de confirmation des hypothèses. Il n’interprète les éléments de la situation qu’en faveur de son argumentaire, rejetant toute possibilité pouvant l’infirmer. Mais « l’erreur d’Othello » est bien plus pernicieuse encore. En effet, la fermeté dont fait preuve Othello pour démontrer la faute de son épouse, génère chez elle des réactions de peur, qu’il interprète comme des preuves supplémentaires de sa culpabilité. Le manque d’objectivité d’Othello, l’empêche ainsi de considérer correctement les réactions de Desdémone qui ne sont que des réponses émotionnelles générées, non pas par le prétendu mensonge, mais par la peur de mourir et le désespoir de ne pouvoir prouver son innocence.
« L’erreur d’Othello » est donc un ensemble de biais qui conduisent à interpréter des indices stéréotypés comme étant en lien direct avec le mensonge alors qu’ils ne sont que des réponses générées pour d’autres raisons. Elle empêche de voir la vérité. Desdémone est ce que l’on appelle un faux positif. C’est à dire qu’elle n’est pas un menteur, mais que tous les indices qu’elle présente sont interprétés comme étant des indices de mensonge.
La peur de ne pas être cru et la peur d'être découvert peuvent générer le même type de réaction. Ce phénomène appelé « effet Hawthorne », décrit l’influence du contexte sur le comportement du sujet.
Donc
-Notre comportement génère des réactions chez notre interlocuteur,
-Il n’y a pas d’indices comportementaux directement liés au mensonge,
-Mensonge ou vérité peuvent générer les mêmes réactions,
-Il faut rester objectif et considérer toutes les hypothèses.

Effet piété
Ils étaient des catholiques tièdes avant d'aller à PdL. Là, la disparition de leur enfant a fonctionné comme une révélation, une sorte de chemin de Damas. Avant ils allaient à l'église uniquement lors de grandes occasions, éventuellement pour s'y montrer, après ils se sont mis à y passer des heures, tous les jours. L'idée même d'être loin de l'église la nuit leur était insupportable, l'église étant fermée à clef, si bien qu'on leur a donné la clé!


Les attentes que j'ai à l'égard d'une personne peuvent influencer ses performances. Les effets Pygmalion et Golem sont un type de prophétie autoréalisatrice. Ils font référence à un processus par lequel une personne en position d'autorité développe des attentes à l'égard des personnes qu'elle supervise, et à la manière dont ces attentes influencent les actions et les comportements des personnes supervisées. Ces attentes de la personne en position d'autorité (qu'elles soient positives, pour l'effet Pygmalion, ou négatives, pour l'effet Golem) conduisent à un traitement différencié de la personne supervisée. Cette dernière va alors adapter (le plus souvent inconsciemment) son comportement pour se conformer aux attentes de la personne en position d'autorité. Cette adaptation de la personne encadrée suite au traitement différencié par la figure d'autorité est donc une réalisation de ces attentes, et c'est en ce sens que les effets Pygmalion/Golem sont une forme de prophétie autoréalisatrice. 

Effet râteau 
Il rappelle que l'individu a une représentation du hasard qui est toujours plus organisée que le hasard véritable, il tend donc à «trier» (comme un râteau) dans les occurrences qu'il voit se répéter et y voit un ordre, qui n'y est pas forcément lorsqu’on l’objective statistiquement.

Effet Streisand
L'effet Streisand est un phénomène internet qui se manifeste par l'augmentation considérable de la diffusion d'informations ou de documents dès qu'ils font l'objet d'une tentative de retrait ou de censure. C'est un corollaire du principe économique de rareté. L'inflation d'informations disponibles sans grande hiérarchisation, met à mal notre équipement mental, incapable de maîtriser la complexité et la richesse de l’environnement.

Emballement politico-médiatique 
Exemplarité de l'affaire Marie L de juillet 2004.
Le Monde, après une suite de clichés ("le fait divers sonnait trop juste. [...] le trop vraisemblable n’est pas le vrai. Un simple récit ne constitue pas une preuve. La parole d’une "victime" n’est pas sacrée. La croyance ou la crédulité de tous ne vaut pas certitude."), fit un media culpa de convenance rappelant que le devoir d'indignation et de réaction est intrinsèque à la nature de la presse et invoquant à sa décharge Internet et la célérité de l'information.
Justifier tout, s’excuser un peu et n’expliquer rien.
Le Monde s’abrite (et avec lui ses confrères) derrière une prétendue responsabilité collective qui incombe d’abord au politiques, avant de concéder qu’il a commis une faute. En quoi a consisté exactement « la faute » ?
"les raisons de se méfier ont été dissipées par l'attitude des plus hautes instances de l’Etat, qui ont fait preuve dans cette affaire d’autant d’assurance que de légèreté". Par conséquent nous ne pouvions pas formuler de doutes étayés sur l’agression. Ces doutes ne sont apparus qu’en début de soirée, lundi, lorsqu’on a su que ni la "victime" ni ses "agresseurs" n’étaient visibles sur les enregistrements vidéo.  Cet aveu de dépendance - de la part d’un journaliste dont la probité professionnelle n’est sans doute pas en cause - mériterait qu’on s’y arrête...
Deux exigences :
1) S’exprimer au conditionnel quand on ne dispose que d’une seule source. En l’occurrence plusieurs, mais toutes des proches et ayant l'information de seconde main. unique témoignage d’une victime présumée
2) Ne prendre des positions éditoriales tranchées que lorsque les faits sont établis.


Embardée médiatique (Mécanismes de l')
Dans nos sociétés, l'information, comme produit de consommation, obéit aux lois du marché et de la concurrence entre les dispensateurs de nouvelles, en particulier les tabloïds quant aux faits-divers. Tout événement nouveau représente pour chaque journal le risque de se laisser déborder par un autre, plus prompt et doté d'une source plus au parfum. L’instantanéité de l’information a mis les tabloïds sur le qui-vive en permanence et il n'est nul besoin de forcer le trait pour les comparer à des vautours.
Sur-dramatisation et surenchère ne sont les moindres risques et la TV est là pour l'alimenter d'images frappantes propres à la distraction et entretenir la passivité, donc l'ensommeillement de l'esprit critique.
L’emballement médiatique est la promotion ou la mise en ébullition d'un fait-divers sans importance ni grand intérêt immédiats au mépris le plus total de la hiérarchie des valeurs et dans le mode bombardement. Son extrême contagiosité dans un contexte où le réel est pour une bonne part perçu à travers les émetteurs d'informations fait parler d'"embardée médiatique". Pour filer la métaphore du cheval qui s'emballe, autrement dit perd la tête en raison de quelque stimulation mystérieuse et probablement excessive, c'est au moment où le cheval s'élance frénétiquement au galop en prenant un appui brutal sur la main qu'il faut l'arrêter. Une seconde plus tard, c'est trop tard.
Dans cette dynamique de concurrence, qu'en est-il de la responsabilité professionnelle des journalistes et des rédactions ? 
Maintiennent-ils la distance nécessaire, sont-ils capables de poser les limites et de décider ce qu’il est acceptable de diffuser et ce qui ne l’est pas ?
La répétition quotidienne des mêmes faits, souvent inexacts, mène indéfectiblement de l'effet cumulatif à la saturation, donc à la retombée des ventes, et, plus gravement, au discrédit des médias.
La disparition de Madeleine McCann surgit à la une des journaux à grand renfort de tous les cauchemars de l'inconscient collectif. Un peu d'écho et voilà l'exacerbation médiatique installée. Dès les premiers instants était planté le décor et mis en place les ingrédients du drame au risque de passer à côté de l’événement lui-même et de ses enjeux profonds. Et c’est là qu’un malaise, voire qu’une forme de mécontentement peut poindre et monter dans le public.
On peut se demander quel rôle ont joué les médias tout au long de cette séquence ? Ont-ils été perçus comme couvrant correctement les évènements ou attisant le feu pour vendre des journaux ? Question essentielle eu égard à la problématique ancienne de la crédibilité des médias.
Que s’est-il passé ? Au départ un fait-divers : pas de bébé arraché aux bras de ses parents, jeté dans une auto démarrant sur les chapeaux de roue, mais une petite fille disparue de son lit pendant que ses parents dînaient dans un restaurant voisin. Très vite des volets forcés, une fenêtre ouverte, des rideaux écartés, un courant d'air accusateur. Et puis un homme aperçu portant un enfant comme une victime sacrificielle. Le romanesque l'emporta vite sur la réalité, la compassion rendait tout questionnement obscène. Mais l’effet cumulatif porte une dérive. Très vite, les médias, qui ont amorcé le phénomène, se voient instrumentalisés et, pour donner le change, voilà qu'une journaliste communique à la police britannique ses soupçons. Tandis que les médias guettent, retenant leur souffle, un homme est interrogé. Mais il n'est pas arrêté, les médias grondent, aussi des chiens seront-ils amenés dans son jardin, retourné de fond en comble. Enquêteurs, gendarmes, police maritime... ne savent plus où donner de la tête. Et les médias comptent les points, au nom de la vérité des faits et de la transparence. Empathie, altruisme ?
L’impératif émotionnel est-il dans nos synapses à la naissance ?

Émotion (la stratégie de l')
La dictature de l’émotion, l'empire de l'émotion, la dictature avilissante de l’affectivité, l'invasion des émotions dans l’espace social et politique au détriment de la raison.. Le règne désormais permanent de l’émotion, règne qui nous empêche de nous livrer à la contrainte douloureuse de la réflexion et de la pensée. Le tsunami compassionnel emporte tout sur son passage et nous interdit de penser, et surtout de penser juste.
En finir avec l’omniprésence du lacrymal et de l’indignation dont le rôle grandissant dans nos sociétés a fini par parasiter non seulement le débat démocratique, mais aussi la décision politique.
Voir dans le sentimentalisme ambiant un désarmement de la volonté et même un renoncement de l’Homme, avec un grand H, à lui-même ? La compassion pour les victimes a fini par faire loi au point d’occuper tout l’espace, de clore tous les questionnements et de s’ériger en barrière devant la réflexion.
Les émotions envahissent l'espace public, dévorent l'espace social et politique au détriment des autres modes de connaissance du monde, notamment la raison. Les médias y contribuent pour une bonne part avec leurs simplifications, mais les autorités n'hésitent pas à recourir à la précaution compassionnelle. Des émissions de divertissement à l’actualité médiatique en passant par les discours politiques, le recours à l’émotion est devenu l’une des figures imposées de la vie publique. L'empire des affects incite les hommes à pleurer plutôt qu'à agir. Frémir plutôt que réfléchir. Compatir plutôt qu'analyser. L’émotion demeure l’ennemie radicale de la raison : on n’essaie pas de comprendre, on “ressent”.
L’un des symboles les plus visibles de l’invasion de l’espace public par l’émotion est le phénomène grandissant des marches blanches. La plupart du temps spontanées, celles-ci rassemblent, à la suite d’un accident ou d’un crime particulièrement odieux, des foules parfois immenses à l’échelle des villes et des villages où elles se déroulent. Elles sont dites « blanches » car elles renvoient à la non-violence et à l’idéal de paix. Elles expriment l’indignation face à des agissements aussi insupportables qu’incompréhensibles, mais elles n'ont aucune conséquence pratique.
Aucun slogan, aucune revendication n'accompagne ces processions silencieuses à rapprocher de la valorisation omniprésente de la figure de la victime, parée de toutes les vertus et à laquelle on rend un hommage absolu, sans s’interroger, par un processus d’empathie (ça aurait pu être moi). 
Toute catastrophe s’accompagne ainsi du déploiement théâtral de cellules d’aide psychologique. Les procès de la Cour pénale internationale prévoient désormais des espaces de parole pour les victimes, sans lien avec les nécessités de la manifestation de la vérité dans une affaire donnée, ni interrogation sur les chocs préjudiciables à la sérénité des délibérations que peuvent provoquer ces témoignages souvent aussi sensationnels qu’inutiles.
Le culte de la victime 
L’émotion pose un redoutable défi à la démocratie, car il s’agit, par nature, d’un phénomène qui place le citoyen en position passive. Il réagit au lieu d’agir. Il s’en remet à son ressenti plus qu’à sa raison. Ce sont les événements qui le motivent, pas sa pensée.
L’émotion est subie. On ne peut pas en sortir à son gré, elle s’épuise d’elle-même, mais nous ne pouvons l’arrêter, écrivait Jean-Paul Sartre. Lorsque, toutes voies étant barrées, la conscience se précipite dans le monde magique de l’émotion, elle s’y précipite tout entière en se dégradant (…). La conscience qui s’émeut ressemble assez à la conscience qui s’endort.
L’émotion abolit la distance entre le sujet et l’objet ; elle empêche le recul nécessaire à la pensée ; elle prive le citoyen du temps de la réflexion et du débat, elle le livre aux obscurantismes contemporains, aux charlatans de l’occultisme, aux gourous des pseudo-médecines et de la parapsychologie, aux manipulateurs de l’ignorance, aux exploiteurs de la crédulité.
Face à la déchirure du tissu social et à la crainte de l’avenir, l’émotion réhumanise, elle fait du bien. Elle soulage d’autant plus qu’elle est partagée, elle conjure brièvement le sentiment pesant de l’impuissance en permettant une sorte de communion propre à retisser le lien social.
« Le chagrin des victimes ne peut pas être confiscatoire. »
Parmi les exemples les plus récents, la folie médiatique autour de l’assassinat de la joggeuse Alexia Daval et la découverte, au bout d’un mois d’enquête, que le meurtrier était en fait le veuf éploré qui a écumé les radios et les télévisions en clamant qu’il fallait absolument retrouver le coupable. Que le meurtrier se dissimule dans la foule et participe aux recherches du corps, cela n’est pas nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’emballement émotionnel relayé par les médias et qui semble exclure toute hypothèse décalée. La grille lacrymale est manichéenne, elle mène à des erreurs d’appréciation grossières où la faculté de juger est absorbée par la tristesse, la compassion et la colère. On ne tente plus de comprendre le mal ni remonter à la racine pour le combattre, on ne fait que communier dans la douleur qu’il inflige. En témoignent la prolifération des marches blanches et l’engouement pour les causes humanitaires qui ne portent aucun désir de changement, aucune revendication politique et qui n’existent que pour soutenir les victimes.
Les victimes, ces nouveaux héros
La raison, le combat politique, le bon fonctionnement de la justice sont tous engloutis dans les larmes devenues le seul baromètre acceptable par tous. Or pour l’auteur il ne s’agit pas là d’un épiphénomène, mais plutôt d’un renversement inédit de nos valeurs. La victime est le nouvel héros de notre époque. Pendant des siècles, notre civilisation a glorifié des héros qui choisissaient librement leur destin, elle se contente maintenant de célébrer des victimes qui le subissent. Sortir du tout émotionnel, réinventer des héros, reprendre en main notre destin individuel et collectif par les voies balisées de la raison. 
Sortir du tout émotionnel, réinventer des héros, reprendre en main notre destin individuel et collectif par les voies balisées de la raison.

Émotionnel (choc)
On le sait, l’émotion et la peur tétanisent, mettent la personne dans tous ses états, rendent fébrile, empêchent de penser sereinement : seul celui qui parvient à ne pas se laisser saisir par la peur conserve assez de lucidité pour effectuer une analyse réaliste de la situation et pour finalement découvrir une solution efficace.

Empreinte (digitale)
La classification des dessins papillaires des individus qui comportent des lignes, des lacs, boucles, arcs ou verticilles typiques pour chacun, a été élaborée à la fin du XVIIIe siècle par le Britannique sir Edward Henry de Scotland Yard. C’est la dactyloscopie. En France et en 1894, le père de la police technique, Alphonse Bertillon, ajoute aux mesures anthropométriques sur ses fiches les quatre doigts de la main droite des suspects. Il identifie ainsi en 1902, pour la première fois, le meurtrier d’un dentiste qui avait laissé des traces sur les morceaux de verre d’une vitrine brisée. 
Le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) a été créé en 1987, et compte aujourd’hui plus de 5 millions d’auteurs de crimes ou de délits dans sa base de données.

Empreinte (génétique)
Le procédé mis au point en 1985 par le Britannique Alec Jeffreys, professeur à l’université de Leicester, se fonde sur la présence, dans chaque cellule de notre organisme, de molécules d’ADN (acide désoxyribonucléique), dont la structure en double hélice a été établie en 1953. Chacune de ces molécules forme un chromosome, sur lequel est stocké une partie de l’information génétique. Ainsi, chez l’homme, la totalité du patrimoine génétique ou « génome » est contenue dans 23 paires de chromosomes et est propre à chaque personne. Seuls les vrais jumeaux peuvent avoir le même génome.

Enfant (Place de l')
L’enfant, dans une perspective judéo-chrétienne, est un don, et non un dû, et un don que l’on accueille en s'en sachant responsable, bien que, depuis une cinquantaine d’années, la place de l’enfant a complètement changé, la contraception, le travail des femmes, le couple fonde la famille à travers la naissance de l’enfant, de droit à l’enfant, de désir d’enfant qui semble légitime pour tout un chacun. Le temps passé ensemble est plus de cohabitation que de co-interaction.
Maintenant il y a un retour en arrière, les normes de l’enfant qu’il fallait écouter, de l’enfant devenu petit sujet tel que l’entendait Françoise Dolto ont changé, certains pédiatres recommandent de dire non sans explication à l’enfant. La société de consommation met très vite la main sur l’enfant et il est très difficile de résister.

Enfant (précieux)
Tous les enfants ont droit à l’attention des adultes mais là aussi une certaine équité s’impose. La disparition de Madeleine MC a fait croître, au sein de l'opinion publique, l'idée perturbante que certains enfants étaient plus précieux que d'autres. Eussent les parents de Madeleine MC montré qu'ils étaient conscient du caractère exceptionnel d'un soutien exceptionnel, ils eurent pu devenir emblématiques d'un état idéal de l'ordre des choses. Quels autres parents pourront jamais bénéficier de la générosité de plusieurs milliardaires prêts à dépenser des fortunes en honoraires d'avocats, en experts de relations publiques, en campagnes médiatiques coûteuses pour dire au monde entier que leur enfant chéri manque toujours à l'appel?
Et plus le temps passe, plus tout cet argent et cette énergie semblent dépensés en vain.


Enfants (Sécurité des)
Aucun parent ayant une once de bon sens ne laisserait des petits enfants seuls sur une terrasse au parapet bas, des chaises et des tables à escalader et un escalier de béton descendant sur un patio. Ils ne laisseraient pas non plus sans surveillance des enfants ayant accès par une porte-fenêtre ouverte à une terrasse. Aucun autocollant d'avertissement nécessaire (et pourtant il y en avait un dans l'appartement 5A.
Ce que la plupart des parents apprennent très vite, c'est que les enfants peuvent faire d'énormes bêtises en quelques secondes dans la pièce voisine!
Le soir du 3, alors que KMC se douchait, il n'aurait fallu que quelques secondes à MMC pour monter sur la table ou une chaise afin d'apercevoir son père ou ses amis.

Enfant (seul)
Laisseriez-vous votre enfant seul ? Dans sa chambre pendant que vous jardinez. Dans une chambre d'hôtel pendant que vous dînez dans le restaurant en bas ? Laisserez-vous votre enfant de 7 ans jouer avec un ami dans la rue ? Faites-vous confiance à votre adolescente de 15 ans que vous laissez une nuit toute seule pendant que vous êtes parti à un mariage ?
Ce sont des questions anciennes et les réponses sont multiples.
Selon la loi, il n'y a pas d'âge légal limite pour laisser un enfant tout seul, mais c'est un délit si, ce faisant, l'enfant court un risque. Cela signifie, par exemple, que de nombreuses personnes utilisent des systèmes tels que les services «d'écoute des enfants» dans les hôtels, où vous pouvez configurer le téléphone de votre chambre comme dispositif d'écoute pour le personnel de la réception de l'hôtel pendant que vous dînez dans leur restaurant. Il faut évidemment faire confiance à l'équipement électronique ou au personnel.
Quand un enfant commence-t-il à devenir assez sensé pour prendre soin de lui pendant un court instant? Comment pondérer le désir naturel de protéger son enfant et de le laisser affirmer une certaine indépendance. La plupart des gens ne quitteraient pas un enfant de neuf ans, mais qu'en est-il d'un enfant de 13 ? Bien sûr, il faut tenir compte du fait que beaucoup d'adolescents diront qu'ils sauront faire face alors qu'ils n'en sont pas capables.
Le conseil général est de ne jamais laisser un bébé ou un petit enfant seul à la maison même pendant quelques minutes, les enfants de moins de 12 ans ne sont pas aptes à réagir correctement à une situation inattendue. Les jeunes de moins de 16 ans ne devraient pas être laissés seuls pendant toute une nuit. 

Énigme
Trouver la solution d'une énigme : donner une cohérence à des faits qui n'en avaient pas jusque-là, de trouver un liant entre des événements apparemment indépendants en montrant qu'ils sont noués, dans l'ombre, par la volonté d'un groupe ou d'un individu. 
Un fait-divers a d'autant plus de chances de s'imposer que le récit qu'on en fait ne fait pas semblant de tout résoudre mais propose au contraire aux amateurs de mystère une énigme à quoi se coltiner.

Enlèvement (d'enfant)
Le soir du 3 mai, tous les enfants de PdL n'étaient pas enlevables. Certains dînaient dehors avec leurs parents, d'autres étaient à la crèche de nuit, d'autres étaient chez eux en famille, d'autres enfin étaient babysittés. Des huit enfants du groupe "Tapas" qui dormaient seuls, trois se trouvaient dans un appartement non fermé à clef.
L'enlèvement d'enfant contre rançon n'est plus à la mode car il est extrêmement peu probable que tout se passe bien pour les ravisseurs.
L'enlèvement par des étrangers est donc très rare, mais qui le pratique ?  Statistiquement, surtout des hommes.  Dans 89% des cas, des prédateurs enlèvent des enfants de plus de 5 ans et 50% d'entre eux agressent sexuellement leurs victimes, 88% la tuant dans les 24 premières heures.
Statistiquement, les causes de mort chez l'enfant sont d'abord et majoritairement accidentelles, puis un problème congénital, bien que l'enfant semble en bonne santé. Ensuite la manière de mort la plus probable est aux mains d'un parent. Bien plus loin derrière viennent l'enlèvement et l'assassinat par un tiers.
L'explication par l'enlèvement (non familial) de la disparition d'un enfant de chez lui est statistiquement la moins plausible qui soit.
La probabilité pour un petit enfant (le cas des nouveaux-nés enlevés dans une maternité est à part) d'être enlevé dans un lieu public est extrêmement faible, mais elle est pratiquement nulle si l'enfant est chez lui, a fortiori dans son lit. Pratiquement aussi improbable que l'enlèvement par un petit homme vert venu à bord d'un ovni. Tout le monde le sait, personne ne peut citer de cas et c'est pourquoi les TP auraient dû pleinement collaborer avec la police. Il y allait de leur intérêt (leur réputation) et de celui de Madeleine (l'enquête de la PJ).
L'enlèvement d'enfant ne représente que 2% de tous les crimes violents contre des enfants et des mineurs. Sur 20 cas, 10 sont des enlèvements familiaux, 5 sont des enlèvements par des connaissances et 5 sont des détournements de mineurs. 89% des victimes de ces derniers ont plus de 5 ans. Peu survivront indemnes.
Il y a un facteur troublant dans la théorie MC de l'enlèvement. Madeleine avait le sommeil léger. Si un étranger s’était présenté à la fenêtre de la chambre ou même dans la chambre elle-même, elle l'aurait entendu et aurait probablement hurlé (avant éventuellement d'être chloroformée.  Or personne ne signala le moindre cri.
Le cahier des charges de Operation Grange est d'investiguer l'enlèvement de MMC, mais l'enfant a-t-elle été arrachée à son lit, à celui de ses parents ou enlevée dans la rue où elle se trouvait à la recherche de ces derniers ?
On peut comprendre que les médias, soit dans la crainte d'être harponnés par CR soit par souci de ne pas ouvrir la boîte de Pandore en mettant clairement en cause l'opération de relecture, puis d'enquête de SY qui repose sur une interprétation arbitraire des faits et a coûté et coûte encore des millions d'euros mettent encore un point d'honneur à assurer leurs lecteurs qu'il n'y a pas d'autre scénario que l'enlèvement, mais il y a encore quelques individus particulièrement obstinés et virulents, sur les réseaux sociaux, qui sans relâche osent répéter que l'enlèvement de MMC est un fait.
L'enlèvement est un axiome plutôt qu'un postulat, en ce qu'est écarté d'emblée le principe de contradiction cher à Aristote. Dire que l'enlèvement est évident et la seule possibilité n'est pas le démontrer, c'est une proposition indémontrable interdisant toute discussion.
Dans certains cas on ne retrouve aucune trace de l'enfant disparu, et l'espoir de retrouver vivant ces enfants plus de dix ans après est quasiment nul. Leurs corps ont pu être enterrés et dissimulés. Jean-Marc Bloch ne croit pas que ces enfants puissent être retenus si longtemps dans des réseaux. 
Comme dans toutes les enquêtes de police, le temps est un ennemi.
Comment exploiter les indices si une scène d'enlèvement a été polluée, comment juger crédible un témoignage si la mémoire de l'intéressé flanche, plusieurs semaines après les faits?
Il faut toutefois savoir qu'environ 40.000 mineurs fuguent tous les ans. Un tiers d'entre eux sont retrouvés dans les 48 heures suivant leur départ. La grande majorité des mineurs fugueurs étaient placés en foyer ou familles d'accueil. Toutes ces fugues ne sont pas qualifiées de «disparition inquiétante» par les enquêteurs, parce que la vie du jeune n'est pas nécessairement menacée. La police n'aura en effet pas la même réaction face à un adolescent de 17 ans, déjà autonome, parti de son propre chef et face à la disparition subite d'une fillette de 5 ans. 
Ainsi en 2014, 1077 disparitions inquiétantes de mineurs ont été signalées. Quand la police croit fermement à la fugue d'un adolescent, elle peut commencer par préconiser la patience, attendre que l'enfant revienne de lui-même. Selon JMB, le danger, pour les enquêteurs, est de poser un mauvais diagnostic. Si nous croyons à une fugue alors qu'un jeune est en réalité séquestré, nous pouvons perdre un temps précieux. Les enquêteurs ont ainsi pu estimer qu'en cas d'enlèvement, de séquestration ou de détournement, les premières 24 heures sont cruciales dans la survie de la victime. D'autant plus que, dans les cas d'enlèvements, le ravisseur peut avoir le temps de quitter le pays ou, s'il s'agit d'un prédateur sexuel d'infliger des sévices à sa victime. 
La police diffuse généralement un appel à témoins, afin de retrouver la trace du mineur disparu. Les enquêteurs vont également passer beaucoup de temps avec les proches, qui sont les détenteurs les plus importants d'informations, poursuit Jean-Marc Bloch. Les proches nous donnent souvent bien davantage de clefs que les appels à témoins. Les enquêteurs peuvent ensuite procéder à des vérifications minutieuses de la zone de disparition, avec des hélicoptères avec caméras thermiques et des chiens dressés pour renifler l'odeur de la personne disparue. Le parquet pourra ensuite décider d'étendre la zone de recherche. La population peut être appelée en renfort. Au fur et à mesure du temps, les techniques de recherche vont évoluer. La fouille est plus approfondie, il s'agit de chercher derrière chaque buisson et dans chaque grotte, quand on est à la recherche éventuelle d'un corps.
À la répétition continue du mot "enlèvement" au détriment du terme neutre disparition dans les interviews et les déclarations des MC fait écho la même réitération dans les médias et à tout bout de champ par des journalistes qui n'en ont même pas conscience. La conséquence est que chaque fois qu'un lecteur voit ce mot, il pense à Madeleine. La contagion est telle qu'il devient rapidement impossible d'envisager l'affaire MC sans le prisme de ce mot. C'est précisément à ce moment-là que ce qui n'était qu'une hypothèse s'impose comme un fait établi.
La nature humaine – c'est la facette la plus intéressante du côté de l'opinion publique sur cette affaire. On a plus peur des requins que des vaches, indépendamment des statistiques. Il est logique de penser qu'il est hautement improbable que votre enfant disparaisse aujourd'hui. 
Les MC ont argumenté que 56% des enfants kidnappés sont retrouvés vivants. Mais c'est faire dire aux chiffres ce qu'ils ne disent pas. D'abord seulement 19% des enfants kidnappés appartiennent à la classe d'âge 0-5 ans. Ensuite les enfants kidnappés ne sont que 0, 014% des enfants disparus. Ensuite, parmi TOUS les enfants kidnappés, 40% sont tués et retrouvés, 4% sont morts mais non retrouvés, 32% sont retrouvés en mauvais état physique. Ensuite, et crucialement, 90% de ces kidnappings prennent fin en moins de 24 heures. Des 10% qui durent plus de 24 heures, seulement 4% sont sans solution après ce temps.
Stats US datées de 2002.
Généralement, quand on ne trouve pas un enfant dans les heures suivant sa disparition, on le retrouve mort dans les jours qui suivent. Dans l'affaire MC et moyennant l'argument-massue qu'on n'a précisément pas retrouvé de corps, les parents veulent que l'on croie que Madeleine est vivante  (sinon on ne la cherchera plus) et qu'on ne lui a pas fait de mal. Il est vrai que dans la perspective d'une enfant attendant que l'on fasse quelque chose pour elle, l'inaction serait révoltante, mais ce n'a pas été le cas et il n'est pas juste de taire que jamais autant de moyens n'ont été déployés au Portugal pour retrouver un enfant. Les MC veulent que les gens pensent contre le bon sens. Quand les parents d'une enfant disparue disent de manière récurrente que rien n'indique qu'on lui ait fait du mal, que ressent-on ? De la pitié, de l'étonnement, de l'agacement ? Il est en tout cas difficile d'opiner.
Quels sont les membres du public qui recherchent activement Madeleine depuis plus de 12 ans ? Personne sans doute, même pas ses parents qui non seulement n'ont jamais sillonné le Portugal mais ont d'emblée cherché par procuration, en appelant le public à chercher. "Personne" ne signifie pas que les gens ne réagiraient pas s'ils voyaient une petite fille (à colobome ou non, brune ou blonde) mal traitée. Que l'on pense ou non que Madeleine est très probablement morte ne change rien. Si le comportement d'adultes vis-à-vis d'un enfant interpelle, qui ne réagira pas, que l'enfant ressemble ou non à Madeleine ?
Où l'on voit à quel point l'argument des MC "si on la croit morte on ne la cherche plus" est fallacieux. Si l'on aperçoit une fillette circulant en liberté, sans rien qui attire l'attention sinon une ressemblance avec Madeleine, va-t-on risquer de la perturber sous prétexte qu'elle pourrait être Madeleine ?
Si encore elle avait été plus petite, on pourrait envisager un enlèvement par une femme folle d'enfant (il y a une vingtaine d'années un bébé a été enlevé dans une maternité privée de Lisbonne, on l'a retrouvé 2 ans plus tard et on l'a rendu à ses jeunes parents, qui venaient d'avoir un autre bébé et malheureusement n'étaient pas du tout prêts à l'accueillir), mais à cet âge-là un enfant ne se laisse pas saisir sans protester, hurler, se défendre. Si on lui met le classique tampon d'éther sur le nez, l'effet ne dure guère.
Elle aurait pu avoir été choisie plutôt qu'un des jumeaux, malgré son âge, parce qu'elle était le seul enfant des trois capable de décrire le kidnappeur. Mais si on peut imaginer que petit à petit elle se soit faite à une nouvelle vie dans une nouvelle famille, il est hors de question qu'elle sorte de la clandestinité avant longtemps, puisqu'elle est devenue l'enfant la plus célèbre de la planète, ce qui rend la vie insupportable pour le kidnappeur qui aurait tout intérêt à restituer en profitant de l'agence espagnole pour toucher quelque indemnité compensatoire... Quant à l'hypothèse "collectionneur", Madeleine est vraiment beaucoup trop jeune.

Enlèvement (bizarrerie)
Comment Madeleine se serait-elle endormie facilement la nuit suivant celle où elle s'était aperçue que ses parents n'étaient pas là, qu'elle était seule ? 
Il est difficile de croire à l'enlèvement car cette petite-fille non seulement avait des problèmes de sommeil mais devait être inquiète, comment ne se serait-elle pas réveillée si un étranger l'avait arrachée à son lit ?

Enlèvement vs Kidnapping 
Les termes "enlèvement" et "kidnapping" sont parfois utilisés de manière interchangeable.  En common law, l'enlèvement consiste à enlever de force, à voler ou à transporter une personne de son propre pays vers un autre.  L'enlèvement est le fait d'emmener une personne par la force, la menace ou la tromperie, avec l'intention de la faire détenir contre sa volonté.  L'enlèvement peut se faire contre rançon ou à des fins politiques ou autres.  L'enlèvement est le fait d'enlever une personne par la persuasion, la fraude, la force ou la violence.
Bien que l'enlèvement et le rapt soient considérés comme des crimes distincts et indépendants, ils ne s'excluent pas toujours mutuellement.  En fait, certaines législations nationales ont utilisé les termes "enlèvement" et "rapt" pour définir le délit d'enlèvement.  Cependant, ces deux termes font référence à l'enlèvement ou à la détention illégale d'une personne par une autre.
L'enlèvement est l'ingérence illégale dans une relation familiale, telle que l'enlèvement d'un enfant à son parent, que la personne enlevée y consente ou non.  L'enlèvement est la prise ou la détention d'une personne contre sa volonté et sans autorité légale.

Enquête criminelle (Principes de l')
Lorsqu'un enquêteur soupçonne un acte criminel concernant une personne disparue, il doit se concentrer sur la saisie des activités de routine de la victime. Rassembler les indices.
De nombreux criminels s’efforcent de créer une illusion de distance dans le temps et de proximité physique de la dernière victime. L'élimination réussie du corps est une autre façon pour les délinquants de se détacher du crime. Plus la victime reste longtemps absente, plus grandes sont les chances de voir disparaître des indices importants. Les souvenirs deviennent vagues à mesure qu'ils perdent leur lien avec des événements précis, et les chronologies se révèlent plus abstraites. 

Ne pas accepter les coïncidences mais chercher les déviances par rapport aux comportements patrons (par exemple comparer la réaction suivant la disparition d'un enfant à celle suivant la mort). Chercher aussi ce qui aurait dû se passer, mais n'est pas arrivé, comme dans Silver Blade de ACD (le chien qui n'a pas aboyé). 
Le succès de la plupart des enquêtes repose sur l’information fournie à l’enquêteur par les victimes, les témoins et les suspects. La quantité et la véracité de cette information sont de grande importance. L’objectif d’une audition est d’obtenir l’information la plus fiable et exacte possible. Pour ce faire, notamment, il faut recueillir les déclarations des témoins en étant capable de déterminer s’ils sont de bonne foi, s’ils ont tout dit et de détecter les fausses allégations.
Il n’est pas rare qu’une personne, après avoir fourni plusieurs versions différentes et suite aux contradictions qui lui sont progressivement présentées, soit contrainte à revoir continuellement ses positions. Elle se met dès lors à admettre  les faits ou alors elle persiste à les nier. Dans ce dernier cas et si l’enquête est bien réalisée, un juge de siège pourra se contenter de ces éléments pour se forger une intime conviction de l’implication du suspect.
Rappelons qu’un suspect a le droit de mentir et qu’il ne s’en prive généralement pas. Cela n’empêche toutefois pas l’enquêteur de le rendre attentif aux conséquences de son attitude et de son manque de coopération sur le déroulement des investigations. En agissant ainsi, l’enquêteur ne menace pas la personne concernée, mais fixe clairement les règles du jeu.
Les historiens ont été les premiers à poser le problème du témoignage. Les enquêteurs ont trop été occupés à établir leur autorité face aux pressions consulaires et médiatiques pour mettre à l'épreuve la narration des protagonistes. L'assurance inébranlable des MC, même s'ils étaient de bonne foi, ne garantissait nullement l'exactitude objective de  leur certitude intime que MMC avait été enlevée. 
Démasquer les leurres, déjouer les ressorts secrets et résoudre les énigmes.
4 grands principes en cas de disparition d'un enfant :
1. Aller le plus vite possible
Une disparition, c'est une course contre la montre. Avant même que la nature de la disparition se précise, les enquêteurs se mobilisent en nombre pour explorer toutes les pistes. Si la disparition est accidentelle, si l'enfant tombe dans un cours d'eau ou dans un ravin par exemple, plus le temps passe, plus ses forces s'amenuisent et plus sa vie est en danger. Dans le cas d'un enlèvement, c'est la même chose : chaque heure permet au ravisseur de se terrer davantage ou de s'éloigner, jusqu'à quitter le territoire national.
Ce sont des enquêtes très difficiles parce que nous n’avons pas d'éléments matériels ou de corps qui peuvent donner des indications sur le déroulé du crime. Il faut enquêter tous azimuts. Être à l'affût de tout, très rapidement, remarque Jean-Marc Bloch. Nous avons l'habitude de dire que dans ce genre de disparitions d'enfants, les 48 premières heures sont décisives.
Le problème, c’est que les familles ne nous appellent pas tout de suite. Les proches commencent par tout remuer pour chercher eux-mêmes l’enfant, regrette un officier de gendarmerie, qui a déjà enquêté sur ce genre d'affaires. Mais en faisant ça, ils polluent la scène et perdent des éléments matériels importants pour l’enquête. Les témoins se dispersent. Ça fait perdre énormément de temps.
La phase de ratissage, opération qui a pour but de fouiller systématique d'une zone de terrain, est suivie par des recherches plus ciblées, au gré des orientations de l'enquête.
2. Mobiliser un maximum de moyens
Dès les premières heures, l'audition des témoins est menée en parallèle de recherches dites "matérielles". Gendarmes, policiers, marins, plongeurs et pompiers sont mobilisés pour organiser des battues, perquisitionner les habitations alentour ou survoler la zone en hélicoptère équipé de caméras thermiques, particulièrement utiles dans les zones boisées qui n'offrent que peu de visibilité. Sans oublier les chiens. Toutes les brigades, tous les services collaborent.
3. Recueillir un maximum de témoignages
L'alerte enlèvement n'est déclenchée que si toutes les conditions sont remplies pour activer ce dispositif. L'enlèvement doit être avéré, la victime doit être mineure, il doit y avoir une dangerosité immédiate pour la vie du mineur et des éléments de signalement à confier aux médias pour susciter des témoignages du public.
Dans l'affaire MC, il n'y avait ni suspect, ni éléments à donner au public à part le signalement de MMC, reste à tabler sur un appel à témoignages, largement relayé sur les réseaux sociaux.
4. Vérifier toutes les informations avec soin
Dans les affaires de disparition, les enquêteurs reçoivent un grand nombre de témoignages, parfois loufoques, de voyants et d'amateurs de pendules. Les enquêteurs sont contraints de vérifier chacun des signalements qu'ils reçoivent, aussi farfelus qu'ils puissent sembler. Rien n'indique qu'un témoin ne se cache pas derrière la voyance pour nous signaler de véritables éléments. Dans une enquête judiciaire, on ne prend jamais les médiums au sérieux. Seulement, on ne sait jamais si, derrière le témoignage d'un médium, pseudo-médium, ou cartomancien quelconque, il ne se cache pas une vraie information. Il arrive que, sous couvert du côté occulte, des personnes confient des choses.
"Il arrive qu'un médium raconte quelque chose de plausible"
Dans toutes les affaires de disparition, on reçoit énormément de sollicitations de ce genre. Il y a les médiums qui se manifestent auprès des services de police. Et ça prend du temps, on doit faire des vérifications… Ce qui ne veut pas dire qu'on les prend au sérieux. Mais dès l'instant où ce qui est raconté par quelqu'un, fut-il médium, paraît plausible et vérifiable, il est difficile de ne pas en tenir compte. Cela peut être purement fantaisiste, mais comment savoir si ce n'est pas un témoin qui se déguise?
Il y a aussi ceux qui se manifestent auprès des parents. Certains demandent de l'argent, d'autres non. Ils créent toujours une espèce d'espoir chez ceux qui ont perdu quelqu'un. C'est terrible. C'est même odieux de leur faire croire qu'ils vont trouver quelqu'un avec une carte ou une boule de cristal.
"Jamais la police n'a retrouvé quelqu'un grâce aux médiums"
Jamais la police n'a retrouvé une personne disparue sur la base "d'informations" de médiums. Il n'y a pas un seul exemple dans l'histoire de la police judiciaire ou de la gendarmerie. Ce sont tous des charlatans.
Et, sans aller jusqu'à dire qu'ils obstruent l'enquête, ils la surchargent parfois. Cela n'empêche pas les procédures de suivre un cours normal… Mais lorsque c'est un témoignage qui s'additionne à d'autres, de temps en temps on est obligés de les prendre en compte. Parfois, on se demande si c'est quelqu'un qui sait quelque chose, mais n'a pas envie de se dévoiler. Alors cette personne nous dit: "J'ai vu ça dans ma boule de cristal". C'est facile, et ça évite de révéler l'origine de l'information. Un peu comme pour un journaliste qui ne dévoile pas ses sources.
Les dossiers de disparition sont les plus complexes à traiter parce qu'il n'y a pas de corps, pas de scène de crime et pas d'éléments matériels pouvant être exploités par la police technique et scientifique. Les enquêteurs sont souvent dans le brouillard. On ne sait pas ce qui s'est passé, ni où et quand. On est dans le flou. On essaye d'imaginer toutes les hypothèses : un accident, une mauvaise rencontre, une fugue, un rapt par un prédateur sexuel. Il faut donc élargir le champ des investigations car la vie des jeunes victimes n'oriente souvent pas. Et plus la victime est jeune, plus c'est inquiétant.
Ces dossiers non élucidés, bien que rares (2 à 4 chaque année), peuvent se prolonger au-delà de l'enquête de flagrance, c'est-à-dire dans les 15 jours. A l'OCRVP (office central de la répression des violences aux personnes), les dossiers vivent jusqu'à ce que la justice dise d'arrêter. 
Les enquêteurs débutent par les auditions de toutes les personnes présentes au moment des faits et vont partir à la recherche des personnes qui se trouvaient à proximité du lieu de la disparition, en étudiant notamment la téléphonie. Des recherches et des fouilles sont également menées pour déterminer s'il s'agit d'un accident.
Les enquêteurs ont également recours aux chiens pour retrouver la trace de la victime. Si la trace est perdue sur un parking par exemple, on essaie d'identifier un véhicule. Les enquêteurs vérifient si des faits similaires ont eu lieu dans le secteur. A chaque disparition, la victime est inscrite au Fichier des personnes recherchées et son ADN recueilli, pour l'utiliser notamment en cas de découverte d'un corps. Mais au bout d'un moment, les investigations sont limitées et butent.
Toutes les hypothèses sont à l'étude avant d'être éliminées une à une. L'alerte-enlèvement n'est déclenchée que si elle remplit quatre conditions: l'enlèvement doit être avéré, la victime doit être mineure, il doit y avoir une dangerosité immédiate pour la vie du mineur et des éléments de signalement à confier aux médias pour susciter des témoignages du public.
Dans toutes les affaires de disparition, il est très important de lancer un appel à témoin et de médiatiser ces affaires. Les témoins n'ont pas toujours conscience de détenir l'élément qui va faire basculer l'enquête, or ils peuvent apporter un élément décisif voire la clé de l'énigme, parfois des années après.
A chaque affaire médiatisée, des personnes contactent les enquêteurs. Ils font part de leurs rêves, visions ou intuitions dans des lettres ou lors d'appels téléphoniques. Ils affirment savoir où se trouvent les personnes disparues.
Que répondent ces derniers aux médiums et radiesthésistes ? "Tout signalement est pris au sérieux. Tout ce qui est vérifiable est vérifié. Un appel reste un appel, aucun n'est pris à la légère", explique une source proche de l'enquête. Même si l'agacement compte tenu du temps perdu doit être grand.
On ne peut pas prendre le risque que dans six mois, on trouve un élément déterminant et que quelqu'un dise : 'Je l'avais dit aux enquêteurs !'
"On ne peut pas ne rien faire. On vérifie les endroits plausibles qu'on nous signale. C'est même un peu embêtant parce qu'on les rend quasiment crédibles", affirme à france-info Jean-Marc Bloch, ancien chef de la direction régionale de la police judiciaire à Versailles. "Pendant l'enquête, nous avons reçu des dizaines et des dizaines d'appels de voyants et d'amateurs de pendules", se remémore Jean-Marc Bloch. Il poursuit : "On vérifiait, en se disant 'on ne sait jamais'. Rien n'indique qu'un témoin ne se cache pas derrière la voyance pour nous signaler de véritables éléments."
"Il y a beaucoup de mythomanes et de charlatans", ce sont les propres médiums qui le disent !
De fait, "la plupart sont sincères dans leurs démarches", estime la source avertie dans la police judiciaire. Pour autant, aucun enquêteur n'a le souvenir d'affaire de disparition résolue grâce à un(e) médium.
On traite un dossier selon la technique de l'escargot, on part de ce qui parait le plus évident en élargissant le cercle vers le moins évident.
Quand une enquête de type classique n'aboutit pas, il faut imaginer d'autres méthodes d'enquête, d'autres manières d'arriver à l'auteur des faits. Au lieu de partir des faits pour aboutir à un auteur, on part d'un postulat, on présuppose qu'il s'agit d'un crime, d'un enlèvement à caractère sexuel, on cible une population de délinquants sexuels déjà répertoriés, susceptibles d'avoir commis cet enlèvement pour des raisons géographiques, on les interpelle, on les entend, on vérifie leur emploi du temps.
Il est fréquent que les parents d'enfants disparus s'adressent au ravisseur. C'est une espèce de bouteille lancée à la mer, seulement les bouteilles arrivent rarement à destination.
De mémoire de flic JMB n'a jamais vu un ravisseur sortant du bois après avoir écouté un message de parents. En revanche ces appels peuvent susciter des témoignages, inciter les proches du ravisseur, les gens qui savent quelque chose à le dire, peut-être de façon détournée, anonyme, mais à se manifester auprès des services de police.
En matière de disparition, quand on ne découvre pas de corps, il est normal d'imaginer que la personne est encore en vie. C'est une question de croyance, alors que l'enquête criminelle n'est pas un amas de croyances, mais une recherche de preuves.
MMC a disparu depuis 12 ans, il n'existe aucun élément indiquant de quelle sorte de crime elle a été victime et même permettant de penser qu'elle est encore en vie.
On sait que les prédateurs sexuels agissent sous l'emprise d'une pulsion qu'ils satisfont rapidement, ensuite (dans les heures qui suivent, statistiquement) soit ils libèrent, soit ils font disparaître, car la victime est devenue un témoin gênant.
Il n'y a pas de crime parfait, seulement des enquêtes imparfaites. Est-on passé à côté de quelque chose ? Et comment le savoir ? Voilà ce qui hante les policiers.
Dans l'affaire MC il y a eu plus de journalistes que de flics. Enquête à l'envers, faux coups de théâtre communiqués à la terre entière pour montrer quoi ? 
Les enquêteurs, sous la direction du procureur général, rassemblent des éléments de preuve qui sont versés au dossier. Si une personne est accusée, c'est parce que les autorités pensent pouvoir utiliser ces éléments pour prouver sa culpabilité dans une cour de justice. De toute évidence, certains des éléments de preuve existent sous la forme de témoignages. Les déclarations des témoins sont donc pertinentes lors d'un procès.
On ne construit pas une enquête criminelle avec des spéculations, mais avec ce qui existe. Énumérer toutes sortes de scénarios qui pourraient expliquer ce qui est arrivé est illusoire, il n'y en a qu'un.
Passer juste à côté de la vérité sans la voir ou sans avoir su faire le bon geste au moment voulu. disséquer les causes. huit dossiers criminels élucidés sur dix. Ceux qui restent ne s'oublient jamais.
En particulier quand la victime est un enfant...
L'enquête portugaise a coûté 12 millions de euros ou environ 10 millions de livres.
Jusqu'à Juillet 2007 l'enquête criminelle de la PJ a coûté environ 4 millions d'euros, mais on ignore quelle fut la valeur exacte des dépenses faites en suivant les innombrables pistes signalées à la PJ après le classement et jusqu'à la ré-ouverture en octobre 2013, ni les dépenses effectuées depuis lors. 
L'information disponible dans le domaine public pendant les enquêtes est un sous-ensemble délibérément restreint des faits connus de l'affaire. Une couverture médiatique qui spécule sur des infos aussi limitées est irresponsable.  

Enquête sur la disparition de MMC
Compte tenu de l’information reçue des MC par les gendarmes puis par les OPJ, il n’est guère surprenant que l’enquête ait mal commencé.
La PJ savait qu'elle ne disposait d'aucune preuve tangible découlant des alertes des chiens, mais rien ne lui interdisait de formuler des hypothèses suscitées par ces alertes et d'autres preuves indirectes. Surtout que la thèse d'enlèvement n'avait absolument pour l'étayer.
Le scénario bâti à partir des hypothèses peut être faux, mais aucun autre ne le réfute et il est au moins aussi acceptable que l'enlèvement largement publicité par les MC dont ils n'ont cependant jamais ne serait-ce qu'esquissé le modus operandi.
Comme l'a souligné la Cour d'appel : en faisant connaître leur théorie squelettique (car le contrevent, la fenêtre, Tannerman etc. sont des éléments non prouvés), ils ont ouvert la porte à d'autres théories concurrentes.
En soi l'ouverture du contrevent et de la fenêtre n'est pas une preuve matérielle de l'enlèvement par un tiers.
Les récits des protagonistes sont si confus qu'ils ne confirment pas grand chose hormis le fait qu'un groupe de personnes dînaient au restaurant Tapas. Par exemple, Jeremy W a vu Gerald MC entre 20.45 et 21.15. À ce point d'imprécision on se demande si son témoignage est productif ou contreproductif. La police britannique aurait pu l'aider en examinant avec lui un degré d'obscurité qui évoluait très rapidement.
Selon SY, ce pouvait être un enlèvement programmé... ou non. Madeleine pouvait être vivante quand elle a quitté l'appartement... ou non. Elle pourrait être encore vivante... ou non.
SY a enquêté sur quelques personnages hors normes ("les 3 ladrons"), mais ils n'ont été ni arrêtés ni accusés, donc ils peuvent ne rien avoir fait de mal... ou non. Kate MC a associé la disparition de Madeleine à d'autres crimes contre des enfants britanniques en Algarve, mais aucune plainte n'ayant été déposée, ce n'est que ouï dire... ou non.
Indices ? Peut-être, le temps le dira. Des hypothèses ? Beaucoup. Des éléments probants ? Aucun.
On est loin de l'au-delà de tout doute qui gage l'innocence en common law.
Il n'y a pas suffisamment d'éléments matériels pour se prononcer sur le pourquoi et le comment de la disparition de MMC.
Les policiers ont une vaste expérience des relations avec des personnes qui profèrent des contre-vérités. En conséquence, ils se fondent sur des éléments probants et non sur ce que les gens leur disent. Si X leur dit qu'elle a trouvé une fenêtre et un contrevent ouverts, le seul élément probant n'est pas l'ouverture de la fenêtre et du volet, mais ce que X a déclaré. Rien n’indique que MMC ait été enlevée, malgré l’insistance de ses parents. Tout policier qui accepte sans vérification la parole d'un témoin ne fait pas son travail.
L'impossibilité de rassembler les preuves nécessaires pour engager des poursuites ne dit rien sur la culpabilité ou l'innocence d'un suspect. Tant que le crime n'a pas été identifié, parler de ravisseur est une pure spéculation.
L'idée que la fenêtre aurait été ouverte de l'intérieur pour dérouter la police ne résiste pas à sa difficulté de l'ouvrir dans l'obscurité sans laisser de trace, les lits pliants occupant le milieu d'une chambre de petite taille occupée déjà par deux lits, un fauteuil et une commode. Croire qu'un gang perdrait un temps précieux à ouvrir un contrevent bruyant est vivre dans un monde de fantaisie. Qui donc a ouvert la fenêtre, si la fenêtre a été ouverte ?


Enquête parallèle
Très peu de jours après la disparition, en fait à partir du moment où il s'est inévitablement imposé que la prochaine nouvelle ferait probablement état de la découverte d'un petit corps, les MC ont décidé de mener une enquête parallèle. Était-il nécessaire d'élargir l'enquête à l'échelle européenne avant la fouille de fond en comble des environs immédiats et l'épuisement de toutes les enquêtes locales ?
Toujours est-il que les MC ont planifié à l'avance ce type d'enquête/campagne de grande envergure... presque comme s'ils étaient certains que l'enquête initiale ne pourrait aboutir.

Erreur (judiciaire)
Elle fascine, fait peur, choque et occupe une place à part dans l’imagerie liée aux ­grandes affaires criminelles.
Les causes qui interviennent en amont sont les mêmes partout. Une enquête pas assez poussée, des auditions mal menées avec des aveux plus ou moins extorqués, des expertises insuffisamment fondées ou incomplètes. L’émotion suscitée par le crime ou le profil psychologique des protagonistes peut aussi jouer un rôle capital dans la formation de l’intime conviction du public,facile à manipuler.

Erreur des MC (L')
"Ce qui est fait ne peut pas être modifié. Nous avons fait une erreur, avec le recul (comprenez que sur le moment ils n'avaient pas conscience d'en faire une) nous avons fait une erreur en laissant Madeleine et nous devons vivre avec les conséquences" (GMC ?)
Reconnaître qu'on a commis une erreur diminue singulièrement le discrédit qui en découle, mais n'annule pas la possibilité d'en commettre une autre. Ou d'en avoir commis une autre...
Ainsi de l'erreur de la fenêtre. Une fois déclarée forcée (aux proches) ou même seulement constatée officiellement ouverte, aucun retour en arrière n'était possible. Lorsqu'il apparut qu'entrer par la fenêtre était impossible, ils suggérèrent que l'hypothétique prédateur était sorti par cette voie-là et lorsqu'on fit valoir que sortir par là n'avait aucun sens, voire était risqué, Kate MC suggéra que ce n'était qu'un "red herring". Certes un faux-fuyant, mais pas une tromperie de l'hypothétique, un  moyen détourné inventé pour se tirer d'embarras à propos de cette histoire de fenêtre qui ne tenait pas debout. 
Ils auraient mieux fait de dire que "Kate en fait avait ouvert le contrevent et la fenêtre pour regarder dans le parking et, au milieu de la confusion, avait oublié ce qu'elle avait fait."
Il n'y a aucune raison crédible pour pense que cette fenêtre ait même été ouverte. La seule présence des empreintes de Kate, alors que celle-ci a déclaré n'avoir jamais touché à la fenêtre pendant tout le séjour, suggère qu'elle a eu l'intention d'ouvrir la fenêtre, mais s'est ravisée en songeant que le froid allait réveiller les jumeaux et qu'il suffisait en fait de déclarer que la fenêtre était ouverte. Les MC ont dit avoir vu la fenêtre (et le contrevent) ouvert, mais personne ne les a vus ouverts. 
Les MC ont suggéré qu'ils avaient été épiés tout au long du séjour et que le prédateur serait entré la veille, réveillant les enfants et les faisant pleurer. Si quelqu'un était entré et sorti facilement par la porte-fenêtre la veille, il n'avait nul besoin de passer par le fenêtre ou de faire croire qu'il était passé par là le lendemain.

Esprit (critique)
On ne critique pas les MC, on critique ce que les MC ont fait, naturellement. On a le droit de regarder les faits avec un esprit critique, c'est même la seule manière de les regarder sereinement, d'éviter les jugements moraux. Il y a un risque que les jumeaux trouvent leurs parents responsables puisque, tout le monde le clame, rien ne serait arrivé à leur sœur si leurs parents avaient été à la maison. La plupart des gens, comme Gonçalo Amaral, croient que ce qui est arrivé est dû au comportement irresponsable des MC. Il se pourrait qu'il ait manqué d'esprit critique.  
Déconstruire sans détruire.
L'esprit cynique a pour but de critiquer pour détruire et surplomber, alors que l'esprit critique a pour but de critiquer pour affiner. L'un s'inscrit dans une logique de domination alors que l'autre est dans une logique de justice. L'une des dimensions de l'esprit critique n'est pas seulement d'avoir la capacité de refuser la vérité mais aussi, et c'est là où se trouve la nuance, d'avoir la capacité de l'accepter.Pour être en mesure d'accepter la vérité, il faut pouvoir l'analyser à travers un processus de déconstruction-reconstruction.


Ethnocentrisme
Dans la préface du Regard éloigné (1983), Claude Lévi-Strauss met en garde, invitant à distinguer du racisme certaines attitudes ethnocentriques qui sont des mécanismes de défense « normaux », voire « légitimes », de tout groupe culturel doté d’une identité collective :
On doit reconnaître, écrit Lévi-Strauss, qui très tôt eut l’intime conviction que si on voulait comprendre l’homme, il fallait éviter de s’enfermer dans l’introspection ou se contenter de considérer une seule société - la nôtre, que cette diversité [des “sociétés humaines”] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s’opposer à celles qui l’environnent, de se distinguer d’elles, en un mot d’être soi.
Pour pouvoir rapprocher le lointain et éloigner le proche, l'observateur doit avoir un objectif à focale variable. Le lointain éclaire le proche, mais le proche peut aussi éclairer le lointain, ils s'éclairent mutuellement. Toute la question est de trouver la juste distance.


Evidence (élément probant) Voir preuve
Le mot anglais "evidence", qui se traduit par "élément de preuve" au sens large, désigne tout ce qui est présenté à l'appui d'une affirmation. Cet étayage peut être plus ou moins solide.  Quand l'élément probant est très fort, on parle de "preuve directe" de la vérité d'une affirmation. À l'autre extrême, il y a des éléments de preuve qui sont simplement compatibles avec une affirmation mais n'excluent pas d'autres affirmations contradictoires, comme dans les éléments de preuve circonstanciels. En droit, des règles régissent les types de preuves qui sont admissibles dans une procédure judiciaire. Les types de preuve juridique comprennent les témoignages, les preuves documentaires et les preuves matérielles. Les parties d'une affaire juridique qui ne sont pas controversées sont connues, en général, comme les faits de l'affaire. Au-delà de tout fait incontesté, il appartient au un juge et/ou au jury de décider si tel élément doit être retenu comme fait. Les éléments de preuve et les règles sont utilisés pour trancher les questions de fait qui sont contestées, dont certaines peuvent être déterminées par la charge juridique de la preuve pertinente à l'affaire. Les preuves dans certains cas (par exemple, les délits majeurs) doivent être plus convaincantes que dans d'autres situations (par exemple, les litiges civils mineurs), ce qui affecte considérablement la qualité et la quantité des preuves nécessaires pour trancher une affaire. Les preuves scientifiques consistent en des observations et des résultats expérimentaux qui servent à étayer, réfuter ou modifier une hypothèse ou théorie scientifique, lorsqu'elles sont collectées et interprétées conformément à la méthode scientifique.
En philosophie, l'étude des preuves est étroitement liée à l'épistémologie, qui considère la nature des connaissances et comment les acquérir.

Excuse
Les enfants ont tendance, afin d'excuser leur comportement, d'évoquer un comportement tout aussi mauvais ou pire chez les autres. Cela ne fonctionne jamais, bien sûr, parce que c'est leur comportement qui est examiné, pas celui de quelqu'un d'autre. D'où le cri des parents: "Je me fiche de ce que x fait, je parle de ce que tu as fait!"
Il y a ceux qui aimeraient qu'on oublie qu'un couple a laissé trois enfants seuls pendant cinq nuits dans un appartement non familier et non verrouillé. L'un des enfants a été enlevé et certains ont dit que la légèreté des parents devait être pardonnée, car leur punition dépassait de loin leur négligence. D'autres ont pensé à l'enfant, pas aux parents. À les croire elle avait été arrachée à son lit. Si cela est vrai, alors qui sait ce qu'elle a souffert? Qui sait si elle souffre encore? Aucune faute à pardonner, aucune punition à évaluer.

Experts (cinq)
Cinq experts ont analysé trois théories possibles :
-- Madeleine s'est réveillée et est sortie
-- Madeleine a été enlevée
-- Les parents de Madeleine sont impliqués dans sa disparition
Il y a plus d'indices en faveur de la première hypothèse que de la seconde. On sait que Madeleine avait tendance à se réveiller la nuit et qu'elle s'était réveillée plusieurs fois depuis son arrivée au Portugal. Comme la porte-fenêtre n'était pas fermée et que l'autre n'était pas fermée à clef et pouvait s'ouvrir par un loquet, il est certainement possible que Madeleine ait quitté l'appartement cette nuit-là à la recherche de ses parents et ait été victime d'un accident mais fatal que ses parents, pris de panique, ont décidé de "dissimuler" par crainte qu'on leur enlève la garde des jumeaux.
Les MC rejettent depuis le début cette hypothèse (bien que la porte-fenêtre ait été laissée ouverte dans cette intention). Selon KMC "l'idée qu'une enfant de 3 ans ouvre les double-rideaux (du salon), les referme derrière elle, ouvre la porte-fenêtre, la referme derrière elle, ouvre la barrière de protection de l'escalier (jamais mentionnée sauf dans cette occurrence) et la referme derrière elle, ouvre la grille et la referme derrière elle, ce n'est tout simplement pas possible". La dernière personne à être sortie du 5A par le patio avant que KMC ne vienne faire sa ronde de 21h45, Matthew O, devait donc avoir franchi tous ces obstacles en remettant les choses en place après son passage puisque la seule anomalie remarquée par KMC est la porte trop ouverte. Or M, qui s'est bien gardé d'être la dernière personne à avoir vu Madeleine...  bien qu'on devait s'y attendre puisqu'il était censé avoir été la dernière personne à faire une ronde dans la chambre des enfants MC, dans ses dépositions, ne mentionne aucun de ces obstacles. Il dit simplement qu'il a fait glisser la porte-fenêtre pour entrer et fait glisser dans l'autre sens pour sortir. 
Pourquoi du reste Madeleine, sortie seule, ne serait pas sortir par la porte d'entrée, le plus simple ?
Dans la seconde hypothèse (celle des MC où le ravisseur entre par la fenêtre) l'intrus a très peu d'espace pour entrer dans la chambre, sauter sur un lit instable et essayer de trouver un enfant dans l'obscurité. Pourquoi risquer d'aller plus loin dans la pièce s'il y a deux enfants plus près ?
Ce qui est frappant, c'est que l'ouverture du contrevent et de la fenêtre n'est mentionnée que dans la troisième hypothèse (ils auraient été ouverts de l'intérieur pour simuler l'enlèvement par un tiers). Les experts ne suggèrent aucune explication dans les deux autres hypothèses, parce qu'en fait ces contrevent/fenêtre n'y jouent aucun rôle.
Certes des explications ont été cherchées... Mais il faut les imaginer, elles ne tombent pas sous le sens.
Rien dans l'ouverture, de l'intérieur, des contrevent/fenêtre ne crie immédiatement à l'enlèvement... Au contraire, c'est un détail que l'on peine à adapter à la théorie de l'enlèvement. Puisque l'appartement a deux issues qui permettent de sortir.
En outre et surtout, si ce contrevent et cette fenêtre, au lieu d'être ouverts uniquement pour créer une diversion, étaient restés fermés, qui aurait remarqué quoi ? La porte n'aurait pas claqué et KMC serait revenue en disant que tout allait bien. Pour une fausse piste destinée à tromper la police, bravo !


Expiation
L'expiation, au sein du christianisme et du judaïsme, décrit la façon dont le péché peut être pardonné par Dieu. Dans le judaïsme, l'expiation est le processus de pardon des transgressions. Celle-ci était à l'origine accomplie à travers des rituels exécutés par un Grand Prêtre (Kohen Gadol), le jour le plus saint de l'année juive, Yom Kippour (le Jour de l'Expiation ou du Grand Pardon). Dans la théologie chrétienne, l'expiation fait référence au pardon des péchés à travers la mort de Jésus-Christ par la Crucifixion, laquelle a rendu possible la réconciliation entre Dieu et la création. Au sein du christianisme, trois théories principales existent à propos de la façon dont une telle expiation fonctionne : la théorie de la rançon, la théorie de la satisfaction et la théorie de l'influence morale.
La narration permet d'observer tout acte répréhensible à une distance confortable. On se raconte des mensonges pour rendre la vie plus savoureuse, certains sont plus dangereux que d'autres. La réalité brute refuse d'être édulcorée par des histoires attrayantes.
Trouble de la culpabilité
la vulnérabilité incontestable du corps, le caractère irrévocable de certains méfaits. De cette perspective nouvelle et intime, on comprend qu'un individu est facilement meurtri, pas facilement réparable.
Les délits contre la véracité 
Un être humain créant de la fiction, cependant, n'est tout-puissant que dans ce monde fictif. Ce qui est déchiré dans la chair ne peut pas être réparé par des histoires. Mais on peut se raconter des histoires et faire déraper les événements vertigineusement.

Extradition
Contrairement à septembre 2007, lorsque leur équipe de défense pénale a consciemment utilisé les relations publiques et le public britannique pour minimiser les risques d'extradition, les relations publiques ne peuvent pas vraiment affecter ce processus juridique.

Euro symbolique
Quand tout ce que peut faire la justice c'est de vous donner de l'argent pour préjudice moral, le prix de la douleur, le prix de l'angoisse, mais c'est quasiment virtuel comme préjudice.
Le lien de causalité, (la chaine causale est difficile à établir) entre le livre de GA et le ralentissement de la quête de Madeleine + le mal-être de la famille.