chap. 1
Quatre couples britanniques ont acheté en ligne (système en place depuis 2004) au tour-operator Mark Warner une semaine de vacances à Praia da Luz, au sud du Portugal, dans le complexe Ocean Club. Ce sont les WP (deux filles et la grand-mère), les TB (deux filles), les MO (une fille) et les MC (deux filles et un garçon). Ces 9 adultes (surnommés par les médias les TP9) et les 8 très jeunes enfants, arrivés le 28 avril, passent leurs journées à faire du sport (les parents) et à la crèche (les enfants). Les parents se retrouvent le soir pour le dîner dans le restaurant du complexe, pendant que leurs enfants dorment seuls dans leurs appartements respectifs, à une centaine de mètres.
Montage résumant ce qui s'est passé avant l'après-midi du 3 mai 2007 - thanks to HiDeHo
À 2' se situe le seul élément rendant compte objectivement des interactions de Gerald MC avec ses amis et sa famille. Il est la dernière personne, selon lui, à avoir vu Madeleine. Peu importe s'il prononce des paroles désagréables, son comportement est légèrement agressif, il a l'air déprimé face à la caméra de son ami David qui voudrait le voir sourir. Il "n'est pas là pour s'amuser". Pourquoi ? Il est en vacances ! Les MC avaient diffusé sur la Toile le clip fait par David sur son smart phone. Il a disparu.. Mais il existe encore dans des documentaires et (quelques secondes) ici.
Il faut bien comprendre que l'immeuble où les MC et leurs compagnons habitaient à PdL ne faisait pas partie d'un complexe de villégiature, il donnait sur une rue ordinaire et l'accès n'était pas sécurisé. Un complexe est généralement un espace physiquement séparé du reste du monde et clos de murs, destiné aux touristes qui ont payé un séjour et ont un accès exclusif aux installations. Le bloc d'appartements G5 était une multipropriété, les propriétaires pouvant y résider ou louer ou déléguer la location à une société ou être en time sharing.
La société Ocean Club supervisait les installations (comme le complexe Tapas, regroupant deux piscines, un restaurant, un bar et des courts de tennis) et les hébergements sous contrat.
Jeudi 3 mai
Les faits concernant
cette journée qui allait s'achever si dramatiquement sont peu
nombreux et les témoignages ne concordent guère, ce qui pourrait
expliquer la nécessité sentie par les TP9 de construire une
chronologie de leurs rondes de nuit. Plusieurs tabloïds ont essayé
de leur côté de reconstituer les événements de la journée. Lire
toutes ces chronologies fait dresser les cheveux sur la tête tant
elles se contredisent mutuellement (et parfois s'auto-contredisent). Voilà une ébauche :
15h30 – Kate et Gerald ont une leçon de tennis.
16h30
–
Kate part faire du jogging sur la plage tandis que Gerald continue à jouer.
17h
–
Les nannies amènent les enfants des crèches près de la piscine du Tapas bar pour le goûter dinatoire. Les trois petits MC sont les seuls du groupe à être présents (les autres goûtent sur la plage avec leurs parents).
17h30 – Kate rejoint Gerald et les enfants, puis tous les cinq regagnent l'appartement (A) dans l'immeuble G5. Le rituel du soir (bain, etc.) commence une heure et demie plus tôt que d'habitude.
18h – Gerald sort de l'appartement, c'est l'heure du double-messieurs.
±18h15 – Les hommes du groupe quittent la plage pour participer au double-messieurs.
±18h30 – À la demande de Gerald selon David ou sur proposition du second selon le premier, David, un des compagnons de voyage (les TP7), pourtant inclus dans le double, part offrir son aide à Kate MC pour amener les enfants sur le terrain de jeux. mais les enfants sont fatigués. Cet épisode est totalement passé sous silence dans les premières auditions. Kate MC n'en dit rien dans l'entrée "3 mai" de son Diary, rédigée postérieurement.
±18h45 - Femmes et enfants quittent le Paraiso.
±19h – Femmes et enfants arrivent près des courts. David arrive sur le court. Gerald ne tarde pas à rentrer chez lui, il est remplacé par le coach.
19h10 – David quitte le court de tennis et aide sa femme ou sa belle-mère à donner leur bain aux enfants.
19h30 – Fin du tennis "social". Femmes et enfants regagnent leurs appartements respectis. Les hommes (sauf Gerald) suivent.
Les trois petits MC sont mis au lit après histoires, etc.
±20h – Russell et Matthew quittent le court de tennis.
±20h15 – Jeremy W (partenaire de tennis de Gerald C à l'OC) part promener son bébé en poussette afin de l'endormir.
20h30 – Les MC partent dîner au Tapas Bar de l'OC où les rejoignent peu à peu leurs sept compagnons de voyage. Ils y ont réservé une table pour toute la semaine, malgré le règlement (pas plus de trois fois) et parce qu'ils sont les seuls assez nombreux pour occuper l'unique grande table du restaurant. Tous ont laissé seuls dans leurs chambres respectives des enfants endormis.
– Chronologie des événements de la nuit du 3 mai entre 20h30 et 22h, reconstituée par la PJ selon les témoignages du groupe des neuf (TP9).
21h – Matthew, l'un des compagnons de voyage, fait une ronde inédite : il écoute aux fenêtres des appartements 5A, 5B et 5D, où dorment respectivement les enfants MC, MO et TB (les WP sont au premier et ont un interphone). Les volets sont fermés et le silence est total. Il revient au restaurant en annonçant que tout va bien.
– Entrées et vins sont sur la table, les plats commandés.
±21h05 – Première ronde de Gerald qui remarque que la porte de la chambre des enfants est plus ouverte qu'elle ne devrait. Cependant tous les enfants dorment paisiblement.
±21h10 – Jane part faire sa première ronde et voit Gerald bavarder avec Jeremy (bébé endormi) devant la grille du patio du 5A. Passant à 1 m d'eux, elle aperçoit, à une quinzaine de mètres, un homme qui traverse la rue avec un enfant couché sur ses bras tendus. Gerald et Jeremy ne voient ni Jane ni le porteur d'enfant.
Jeremy a vu Gerald marcher sur le trottoir près de
la grille du patio. En venait-il ou y arrivait-il, venant du haut de
la rue ? Près de la grille n'est pas à la grille.
Jane assume, on ne sait pour quelle raison, que Gerald revient de l'appartement. Rien pourtant n'interdit de croire qu'il a
rencontré Jeremy après avoir quitté le restaurant et qu'il se prépare
à entrer dans l'appartement à la fin de la conversation.
James Whale - Frankenstein (1931)
±21h15 – Après un dîner en ville, des Britanniques, les M, qui habitent le G5, ne croisent personne dans la rue et, une fois sur leur balcon, aperçoivent des gens qui dînent et boivent sur l'esplanade du restaurant : tout est tranquille.
±21h15/30 – Une famille britannique, les C, qui vient de dîner au Tapas, traverse la rue Francisco Gentil Martins sans rencontrer âme qui vive.
21h24 – Fin du crépuscule nautique, entrée dans le crépuscule astronomique (soleil entre 12 et 18° sous la ligne d'horizon). Les étoiles à faible luminosité commencent à être visibles.
±21h30 – Matthew fait sa deuxième ronde. Après être passé chez lui, il fait le tour de l'immeuble et, innovation, entre dans le 5A par la porte-fenêtre (ouverte) donnant sur le patio. Il voit les jumeaux dormir mais ne s'assure pas que Madeleine est là, car tout est calme.
±21h40 – Jane va relayer son compagnon, auprès de leur fille malade depuis ±21h30.
±21h45 – Russell revient à table. La cuisson de son steak, en suspens sur le grill, reprend.
±21h50 – Kate part faire sa ronde, voit tout ouvert et le lit de Madeleine vide, elle alerte ses compagnons quelques minutes plus tard. Tous se lèvent de table sauf Dianne.
Elle découvre que Madeleine n'est plus dans son lit, elle pense que Matthew a vu Madeleine une demi-heure plus tôt et elle sait que Madeleine ne peut avoir ouvert ce volet et cette fenêtre. Quelqu'un l'a donc fait et ce quelqu'un détient Madeleine. Elle parcourt cependant rapidement tout l'appartement sans trop savoir ce qu'elle fait, son cerveau est en ébullition. Ce quelqu'un est peut-être encore dans l'appartement, caché avec l'enfant bâillonné, peut-être est-il parti et a laissé l'enfant dans un état de choc. Ne trouvant rien, Kate laisse tout ouvert et court vers le restaurant. En silence.
Tout s'est passé il y a peut-être seulement quelques minutes. Se précipiter sur la porte en hurlant "Madeleine", traverser le parking dans tous les sens en hurlant "Madeleine" au cas où quelqu'un serait en train de la mettre dans une voiture, courir vers la rue où quelqu'un l'emporte peut-être, surtout ne pas cesser de hurler son nom, espérer qu'elle va répondre, espérer que les cris vont alerter des passants qui vont arrêter quelqu'un portant une petite fille. Crier "au secours, Madeleine, aidez-moi". Désespérément.
Ou parcourir la rue déserte en hurlant et en pleurant, en espérant que quelqu'un va venir, que quelqu'un regardera par la fenêtre ou appellera la police. Seulement après se ruer vers le restaurant en hurlant, si les cris n'ont pas déjà alerté les autres, qui sont à table.
Pousser des cris à réveiller les morts.
Kate n'a rien fait de cela. Elle a fait le tour de l'appartement en
quelques secondes, a tout laissé ouvert et a couru vers le restaurant,
sans appeler, sans regarder autour d'elle, apparemment sans crainte qu'on lui prenne entretemps les jumeaux.
En silence.
– Gerald
expérimente l'ouverture du volet roulant de l'extérieur (Kate et lui sont
les seuls à avoir vu volet et fenêtre ouverts), altérant irrémédiablement la scène de crime.
Les parents ont d'emblée déclaré quel crime avait été
commis et dicté à la police ce qu'elle devait faire : plus de policiers, fermeture des frontières,
barrages sur les routes. Ils ont décidé que les
médias devraient être informés et sans tenir compte de l'avis de la police ont pris l'initiative d'alerter les médias.
Néanmoins il ne leur
est pas venu à l'idée de ne pas toucher à la fenêtre et au volet qu'ils disaient avoir trouvés ouverts.
Ils ont pollué la (possible) scène du crime.
Interférer avec la
seule source évidente de preuves ou d'indices montre exactement
pourquoi les civils devraient rester en retrait et laisser les enquêteurs
faire le travail pour lequel ils ont reçu une formation. On n'attend pas des protagonistes qu'ils évaluent la probabilité d'existence d'indices mais qu'ils se rendent compte qu'il pourrait y en avoir et veillent à ce que les choses restent en l'état jusqu'à l'arrivée de la police.
21h54 : la lune se lève au-dessus de l'horizon.
22h00 – C'est la fin du crépuscule astronomique, (soleil à plus de 18° sous la ligne d'horizon), le début de la nuit complète. L'obscurité est toutefois tempérée par le lever de la (quasi) pleine lune (illuminée à 99%) à 21h50, alors que les nuages se dissipent. Il y a clair de lune jusqu'au coucher d'icelle à 6h45, quelques minutes après le lever du soleil. La vitesse du vent, qui soufflait du NWN, a sérieusement décru entre 20h30 (24km/h, brise modérée, les poussières s'envolent, les petites branches plient) et 22h (14 km/h, les feuilles s'agitent). Ainsi tout courant d'air serait bien plus violent à 20h30 qu'à 22h. Météo.
22h00 – C'est la fin du crépuscule astronomique, (soleil à plus de 18° sous la ligne d'horizon), le début de la nuit complète. L'obscurité est toutefois tempérée par le lever de la (quasi) pleine lune (illuminée à 99%) à 21h50, alors que les nuages se dissipent. Il y a clair de lune jusqu'au coucher d'icelle à 6h45, quelques minutes après le lever du soleil. La vitesse du vent, qui soufflait du NWN, a sérieusement décru entre 20h30 (24km/h, brise modérée, les poussières s'envolent, les petites branches plient) et 22h (14 km/h, les feuilles s'agitent). Ainsi tout courant d'air serait bien plus violent à 20h30 qu'à 22h. Météo.
22h03 – Après avoir croisé la famille S, à environ 350m de l'immeuble G5, la famille S (9 personnes dont 4 adultes), l'homme portant une fillette endormie dont le signalement correspond à celui de Madeleine doit avoir jeté un regard sur sa montre, car il savait qu'il aurait besoin d'un solide alibi pour cette heure-là précise.
Une décennie plus tard, ni le porteur ni l'enfant ne sont identifiés. Souhaite-t-on
vraiment les identifier?
Le principe de Locard
Les experts en vérité
Tout
auteur d'un crime laisse obligatoirement sur les lieux de son forfait
des témoins matériels de sa présence et emporte avec lui des
éléments de ce milieu. Tel est le fondement du "Principe de l'échange" du pionnier de l'investigation forensique, le docteur Edmond Locard
(1877-1966), à qui on doit le premier laboratoire de police
criminelle (1er Janvier 1910, dans les combles du palais de Justice
de Lyon) et qui admirait en Conan Doyle un précurseur de la police
scientifique disait avoir emprunté à Sherlock Holmes certaines
techniques d'analyse.
Modifier la scène de crime est une infraction passible d'une contravention de 4° classe, selon l'article 55 du CPP.
Où était Gerald entre 21h55 et 22h15 : aucun témoignage n'en parle.
Fiona, de retour vers 22h10, envoie Dianne W au Tapas chercher ce qu'ils y ont laissé. DW revient à ±22h15 et, cette fois, Gerald est là.
±22h15
– Fiona envoie Matthew à la réception principale (300m) pour
demander qu'on appelle la police, mais sans résultat. Matthew confirme. Gerald (2nde audition) déclare avoir demandé à ce dernier d'aller à la (très proche) réception secondaire (où du reste il n'y a personne le soir...), ce que Matthew ne confirme pas.
22h17 – L'employée chargée de la clientèle, Emma Knight, apprend au téléphone, par sa collègue responsable des nannies, qu'une enfant a disparu.
Le
protocole "enfant porté disparu" de l'OC est lancé.
±22h20 - Jeronimo Salcedas entend un cri de femme comme il n'a encore jamais entendu et qu'il n'oubliera jamais.
±22h28 – La manager du secteur "enfants", Lindsay J alerte le gérant de l'OC, John H.
±22h30 – Pamela F, qui habite au-dessus du 5A, entend une femme hurler nous l'avons abandonnée, apprend qu'une petite fille a été enlevée, offre son téléphone, mais s'entend dire par Gerald que la police a déjà été alertée. Comme il n'y a pas de police en vue, Matthew est envoyé une seconde fois à la réception principale pour voir ce qui se passe.
22h41 – Le réceptionniste n'appelle pas le 112, numéro d'urgence européen, mais le poste GNR de Lagos (garde nationale républicaine). Est signalée la disparition d'une petite Anglaise en vacances à Praia da Luz. Une patrouille qui se trouve dans la région de Odeaxere est alertée et part immédiatement.
Le jour anniversaire de la création de la GNR va bientôt finir. Le 3 mai 1011 les gardes républicains deviennent des gardes nationaux républicains, première force de sûreté à l'échelle nationale. L'occupation de tout le territoire se prolongera, selon un long processus de "ruralisation", jusqu'à l'État Nouveau.
22h50 – John H, qui s'est approché de l'appartement des MC, les entend crier que leur enfant a été enlevée.
Fiona observe que Kate s'inquiète de la respiration des jumeaux, elle mettra à plusieurs reprises sa main devant leurs narines. Fiona ne pose pas de question. On verra plus tard qu'une sédation était soupçonnée, mais les drogues sont variées et leurs effets secondaires aussi, surtout s'agissant de très petits enfants. Pourtant les MC ne demandent aucune analyse.
22h52 – John H presse le réceptionniste de l'OC d'effectuer un second appel à la GNR et emmène Gerald et Matthew à la réception principale pour accueillir la GNR.
22h52 – John H presse le réceptionniste de l'OC d'effectuer un second appel à la GNR et emmène Gerald et Matthew à la réception principale pour accueillir la GNR.
23h – Deux gendarmes, Nelson Costa et José Roque, arrivent à la réception principale de l'OC. June W, qui réside à PDL, voit un homme s'approcher d'eux et l'entend déclarer aux gendarmes que sa fille avait été enlevée. Comme il était hors de question qu'elle ouvre elle-même le contrevent, il n'y avait aucun doute qu'elle avait été prise. JR confirme.
Gerald MC s'érige en détective, il résume et identifie ici pour la première fois le crime et le modus operandi. L'élément censé prouver l'enlèvement (le contrevent) sera toutefois contredit plus tard (absence de trace), mais sera très vite remplacé par le fameux signalement de Jane TB, que la PJ ne prendra pas longtemps au sérieux, mais que Scotland Yard mettra plus de trois ans à réduire à néant.
Sans l'argument de la fenêtre et du contrevent ouverts, il semblerait paradoxal d'avoir à la fois jugé sûr de laisser nuit après nuit ses enfants seuls dans un appartement de location à l'étranger et de penser aussi rapidement que l'enfant manquant a été enlevé.
Comme Silvia B, chef de maintenance appelée à l'aide et qui fera office de traductrice, les gendarmes sont surpris de voir GMC, arrivé avec Matthew O, se prosterner.
Premier exposé de la situation aux autorités et premières formalités avant de se rendre tous à l'appartement des MC dans le véhicule de patrouille.
23h17 – Gerald MC appelle sa femme, probablement pour annoncer son arrivée avec les gendarmes. Puis, curieusement, il prend la peine d'effacer cet appel et les précédents de la mémoire de son téléphone cellulaire (la PJ le constatera en découvrant un appel du numéro de Gerald sur le téléphone de Kate).
L'effacement d'une conversation peut avoir une explication banale : dispute, critique des vacances, déception quant aux autres, etc. Ici, toutefois, il s'agit d'une très courte communication..
– La situation leur semblant confuse et peu claire, les gendarmes contactent le commandant du
poste de Lagos et lui disent que le père parle d'enlèvement et de contrevent ouvert. Ordre est donné d'isoler les lieux. Des moyens
supplémentaires sont demandés.
23h20 – Gerald MC explique aux gendarmes qu'il a refermé la fenêtre et le contrevent de la chambre à cause des jumeaux, profondément endormis. C'est une grave altération de la scène du crime, irréversiblement contaminée en outre par maintes allées et venues non identifiables dans cette situation confuse.
±23h25 – À l'extérieur du G5A, Jane TB rapporte au gendarme Nelson C qu'elle a détecté la présence de mouvements suspects d'un individu dans la zone immédiate identifiée ci-dessus (l'entrée du G5A), au cours desquels elle l'a vu transporter un enfant en bas âge. Dans un témoignage plus tardif, Nelson C rapporte que Jane a vu un homme courir en portant un enfant qui, à cause du pyjama, pourrait être Madeleine. C'est alors qu'on a commencé à parler d'enlèvement. Le témoignage lui semble peu crédible car, questionnée sur les caractéristiques physiques de l'individu, elle "déclare qu'il faisait très sombre", tout en ayant clairement vu le pyjama.
Le gendarme JR, peut-être parce que le lit de l'enfant est à peine défait, n'est pas convaincu par l'idée d'enlèvement exprimée par le père. Il remarque que les jumeaux, couchés sur le ventre, ne se réveillent ni ne bougent, malgré le bruit.
±23h30 – Les Moyes, qui habitent deux étages au dessus, entendent frapper à leur porte : Matthew MO annonce qu'un enfant a été enlevée et demande de l'aide.
±23h40 – Gerald MC appelle sa soeur Patricia C : Madeleine a été enlevée. Ils ont forcé les persiennes et la fenêtre.
Silvia Batista, qui traduit, est plus précise (ce témoignage date du 26 juillet 2007, l'intérêt étant alors concentré sur Robert M) : Jane TB a vu un homme traverser la route, portant éventuellement un
enfant. SB a trouvé la situation étrange parce que, selon elle, lorsque Jane TB a vu l'homme, elle était à un endroit ne présentant aucun angle de vue sur l’endroit où elle disait avoir vu l'homme. SB ne sait pas exactement où
était la dame lorsqu'elle a vu passer l'homme, mais Jane a indiqué avoir vu l'homme passer dans la rue qui se trouve devant
la fenêtre de la chambre à coucher où se trouvait Madeleine (donc la rue Agostinho da Silva), en
direction de la rue qui mène au supermarché Baptista (la rue Francisco Gentil Martins). Aucune mention par conséquent d'avoir été dans le rue FGG et d'être passée à côté de Gerald MC et JW.
Le gendarme JR, peut-être parce que le lit de l'enfant est à peine défait, n'est pas convaincu par l'idée d'enlèvement exprimée par le père. Il remarque que les jumeaux, couchés sur le ventre, ne se réveillent ni ne bougent, malgré le bruit.
±23h30 – Les Moyes, qui habitent deux étages au dessus, entendent frapper à leur porte : Matthew MO annonce qu'un enfant a été enlevée et demande de l'aide.
±23h40 – Gerald MC appelle sa soeur Patricia C : Madeleine a été enlevée. Ils ont forcé les persiennes et la fenêtre.
– Sandy C, sentant son beau-frère frustré par la lenteur de la police, entre en contact avec l'ambassade de GB au Portugal.
Au vu des indices ou plutôt de leur absence, il est difficile de comprendre comment les MC ont pu conclure sans hésitation que Madeleine avait été enlevée, mais surtout, si telle était leur conviction, pourquoi ils n'ont pas immédiatement appelé la police. Est-il logique que la conviction d'un enlèvement mène les parents à téléphoner et à envoyer des SMS à leurs proches sans relâche plutôt qu'à chercher ? Rien après tout n'indiquait, si enlèvement il y avait, que le ravisseur ait emmené MMC très loin. Elle aurait pu être abandonnée, blessée, apeurée et sans réaction aux appels de son nom par des voix étrangères. L'argument servi abondamment à leurs proches du contrevent et de la fenêtre prétendument forcés ("ouverts" seulement dans la version "police", mais ils sont intacts et personne ne les a vus ouverts) n'est que cela, un argument, car les parents n'en tirent aucune conséquence (police non contactée, recherche zéro). Force est de soupçonner, compte tenu de leur attitude, qu'ils en savent en fait plus qu'ils ne l'admettent. Mais que savent-ils ? Remarquer qu'ils se gardent de dire, dans un premier temps, qu'ils ont laissé la porte du patio ouverte..
23h50 – Arrivée à PDL du commandant de la GNR de Lagos, António da C. Duarte. Il constate que le contrevent n'est ouvert que de quelques cm (l'épaisseur d'une main), résultat des tentatives d'ouverture de l'extérieur faites par Gerald (qui prétend avoir constaté que c'était possible, à sa plus grande surprise), puis Dianne et enfin Fiona.
Voilà démontrée l'impossibilité de 1) soulever totalement le contrevent et 2) de le maintenir ouvert sans rien pour l'étayer.
23h52 – Gerald appelle Brian et Janet K (oncle et tante de Kate) ±24h – Comme Silvia B, AD s'étonne que les parents parlent d'"enlèvement" et non de "disparition" et veuillent faire appel aux médias. Apprenant que Jane TB a fait un signalement, il demande des renforts (six gendarmes) et informe son homologue de Portimão.
Face
à l'insistance des parents à diagnostiquer un enlèvement, AD fait
appeler la judiciaire de Portimão (à 32 km de Praia da Luz) où il
n'y a que deux OPJ de garde, ce qui est normal en mai. La
population de l'Algarve se multiplie par dix pendant la période
estivale. Ainsi, les forces de police (GNR, PSP, PJ, Police maritime
et autres services d'urgence, comme les ambulanciers, les pompiers,
etc.) ne sont renforcées que 2 semaines avant le début de l'été.
– Pendant
qu'une soixantaine de personnes, touristes (liste des arrivées) et résidents parcourent les
rues de PDL en tous sens, David WP parle d'alerter les frontières avec le Maroc et l'Algérie, trahissant une méconnaissance de ce qu'est l'espace Schengen.
– Selon l'article 248°-A du CPP, dénoncer mensongèrement à l'autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d'un crime ou d'un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. Cet article sera altéré fin février 2013, la peine de prison pouvant aller jusqu'à un an.
– Selon l'article 248°-A du CPP, dénoncer mensongèrement à l'autorité judiciaire ou administrative des faits constitutifs d'un crime ou d'un délit qui ont exposé les autorités judiciaires à d'inutiles recherches est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende. Cet article sera altéré fin février 2013, la peine de prison pouvant aller jusqu'à un an.
23h52 – (cette indication horaire précise provient de M* mais le relevé des appels situe cet appel 11' plus tard, 0h03) Gerald MC appelle Brian et Janet K, oncle et tante de Kate, avant les parents de sa femme mais pour qu'ils prient aussi vite que possible.
Météo (données pour Faro) heure par heure.
*Un
lit d'où une enfant endormie a été délogée ou un lit où l'enfant ne s'était pas couchée ?