Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

P/Q














Panique et culpabilité
Parents/enfants

Parents (d'enfant disparu)
Parole et pensée

Pédophile
Penser par soi-même
Performatif

Personne
Petit Chaperon rouge
Photos et Portraits-robots
Piste
Police (appel de la)
Police et effets du whistle blowing
Police scientifique
Pool de journalistes
Porte (ouverte ou fermée ou verrouillée)
Porte (hantée)
PPPP (prétendu plaisir pervers du prédateur)

Préjugé
Presse (selon Zola etc.)
Preuve (l'absence de)
Preuve (charge de la) : renversement
Preuve et culpabilité 

Preuve directe vs preuve circonstancielle
Preuve moral vs élément probant légal
Prisonnier (Dilemme du)
Probabilité et pantalon à boutons décoratifs
Procédure inquisitoire (v. Common Law)
Procès par les médias (voir Tribunal médiatique)
Procuration (par, by proxy)
Profiling 
PROGREAI
Propagande
Proxy (by)
Publicité (du crime)
Questions (49-1)

 
Panique et culpabilité
Vous partez en vacances à l'étranger et un enfant a un accident mortel. Grâce à votre profession, vous savez à quel point les autorités de votre pays sanctionnent le manque de surveillance des enfants, mais vous ne savez pas ce qu'il en est dans le pays où vous vous trouvez.
Vous venez d'un milieu modeste, vous vous êtes battu pour être là où vous êtes professionnellement, vous tenez à votre style de vie et à votre famille, vous craignez que ce que vous avez conquis ne soit pulvérisé par une accusation de négligence envers un enfant .
Il n'a pas été facile de concevoir vos enfants et vous les adorez. Vous savez que des enfants laissés seuls dans des situations similaires ont été retirés de la garde de leurs parents dans votre propre pays. Et si le pays où vous êtes en vacances faisait de même ?
Il est facile de voir comment quiconque se trouvant dans une telle situation pourrait s'affoler et faire un choix aberrant qu'il aurait probablement rejeté avec le temps et en prenant du recul.

Parents/enfants
On forme sur les parents en général toutes sortes de suppositions. En réalité, tous les parents ne correspondent pas à ces hypothèses. Tous les parents ne créent pas de liens, ne font pas preuve d'empathie ou ne font pas passer leurs enfants en premier, même s'ils le disent.
On ne sait presque rien des relations des MC avec leurs enfants. Ce que l’on sait, c’est qu'elles avaient lieu lorsque les crèches n'étaient pas disponibles, sauf en une occasion que personne n'a semblé apprécier. L'attitude des parents est révélée par le fait qu’ils considéraient acceptable de laisser leurs enfants sans surveillance permanente tous les soirs. 

Parents (d'enfant disparu)
Il est difficile pour les policiers en charge de la disparition d’un enfant de ne pas se laisser envahir par l'empathie devant des parents désespérés. Comment rester objectif et s'abstenir de se former une opinion face aux pleurs des parents ? Il n'est pas rare que des parents suppliant, par médias interposés, qu'on les aide à chercher l'enfant qu'on leur a enlevé, l'ont en fait enterré ou savent ce qui lui est arrivé. 
Discriminer entre parents innocents et parents coupables est d'autant plus difficile que les seconds sont probablement malheureux aussi. Il faut savoir y faire, car le déni est firme et indigné. La technique souvent consiste à laisser les parents en liberté et à les placer sous écoute. Entretemps l'urgence, la priorité est de retrouver l'enfant vivant et la hantise est de manquer une chance de le sauver, d'arriver trop tard. Pendant un temps raisonnable, douze jours et un. Puis vient le temps des analyses de témoignages, des résultats de la police scientifique, des recoupements, des surveillances et de l'examen des écoutes.

Parole et pensée
La phrase de Talleyrand "la parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée" illustre remarquable l'utilisation du langage faite par les MC dans l'intention d'éviter un discours direct qui aurait pu renvoyer d'eux une image négative. Ainsi ont-ils prononcé des phrases alambiquées, devant les caméras et donc gravées dans le marbre, comme celle-ci, passablement absurde : nous regrettons de ne pas avoir été là au moment où Madeleine a été prise, afin d'éviter la phrase beaucoup plus lucide et honnête : nous regrettons de l'avoir laissée seule.
Ils tentent d'atténuer un comportement qu'ils savent irresponsable en exprimant le regret de ce qu'ils n'ont pas fait au lieu d'être désolés de ce qu'ils ont fait.
Il leur a suffi d'employer pour les médias le mot "enlèvement", ceux-ci ont servi de caisse de résonance et l'ont répété non occasionnellement, mais systématiquement;

Pédophile
Pierre Lamothe a évoqué très justement à propos des pédophiles qu’ils étaient le dernier racisme autorisé, voire encouragé. Si nous ne parvenons plus aujourd’hui à penser, diversifier, hiérarchiser, différencier... les diverses formes de pédophilie, c’est justement parce que nous sommes sidérés par cet attracteur qui nous interdit de penser la singularité de sujets face à leurs victimes, comme si nous étions face à une image insupportable, unique, mythique : celle du monstre s’attaquant à ce à quoi nous tenons aujourd’hui le plus au monde : l’idéalisation de l’enfant désexualisé et hyper-narcissisé, dépouillé de sa sexualité infantile. Avec une telle représentation envahissante, il n’est plus question de comprendre ce qui s’est passé entre un agresseur particulier et sa victime singulière. On est dans la transcendance. Mais cette transcendance, que l'on voudrait du côté du registre des valeurs, est en fait du côté du fantasme.

Penser par soi-même
Oser ne pas penser comme les autres, Ionesco, Antidotes (1977) :
Ne pas penser comme les autres vous met dans une situation bien désagréable. Ne pas penser comme les autres, cela veut dire simplement que l'on pense. Les autres, qui croient penser, adoptent, en fait, sans réfléchir, les slogans qui circulent, ou bien, ils sont la proie de passions dévorantes qu'ils se refusent d'analyser. Pourquoi refusent-ils, ces autres, de démonter les systèmes de clichés, les cristallisations de clichés qui constituent leur philosophie toute faite, comme des vêtements de confection ? En premier lieu, évidemment, parce que les idées reçues servent leurs intérêts ou leurs impulsions, parce que cela donne bonne conscience et justifie leurs agissements.
Il y a aussi les cas de ceux, nombreux, qui n'ont pas le courage de ne pas avoir "des idées comme tout le monde, ou des réactions communes". Cela est d'autant plus ennuyeux que c'est, presque toujours, le solitaire qui a raison. C'est une poignée de quelques hommes, méconnus, isolés au départ, qui change la face du monde. La minorité devient la majorité. Lorsque les "quelques-uns" sont devenus les plus nombreux et les plus écoutés, c'est à ce moment là que la vérité est faussée... Ainsi donc, je suis vraiment un solitaire parce que je n'accepte pas d'avoir les idées des autres. Mais qui sont "les autres" ? Suis-je seul ? Est-ce qu'il y a des solitaires ? En fait, les autres ce sont les gens de votre milieu. Ce milieu peut même constituer une minorité qui est, pour vous, tout le monde. Si vous vivez dans cette "minorité, cette "minorité" exerce, sur celui qui ne pense pas comme elle, un dramatique terrorisme intellectuel et sentimental, une oppression à peu près insoutenable. ... Souvent, rompant avec le "tout le monde" de mon milieu restreint, j'ai rencontré de très nombreux "solitaires " appartenant à ce qu'on appelle à juste raison, la majorité silencieuse.

Performatif
How to do Things with Words (Quand dire, c'est faire)
De nombreux énoncés, tels les questions ou les ordres, échappent à la problématique du vrai et du faux car ils ne décrivent pas la réalité. À travers l'énonciation, un certain type d'acte s'accomplit.
L'énoncé performatif s'oppose donc à l'énoncé constatif qui rapporte un fait, décrit simplement une action dont l'exécution est, par ailleurs, indépendante de l'énonciation : dire « J'ouvre la fenêtre » ne réalise pas, ipso facto, l'ouverture de la fenêtre, mais décrit une action. L'énonciation est une affirmation (vraie ou fausse), qui constate mais ne fait rien. Entre l'énonciation performative et l'énonciation constative il existe toute la gamme des énonciations mixtes, le performatif et le constatif ne sont que deux pôles de l'acte de parole.
Différencier trois types d'actes de paroles visant à "faire quelque chose" en parlant :
- La simple «locution» consiste à émettre une suite de sons auxquels est attachée une signification dans une langue donnée. 
- l'illocution (comment l'acte de parole est reçu par le destinataire)
- la perlocution (obtention de certains effets concrets ou conséquences au moyen de la parole)
La réussite des énoncés performatifs (faire vraiment quelque chose) suppose certaines conditions et des circonstances précises et appropriées  : seul le président devant l'assemblée réunie peut dire avec effet « Je déclare la séance ouverte »
Bien entendu, l'accomplissement visé par l'énonciation performative exige souvent le concours d'autres éléments que les paroles elles-mêmes. Le contexte de l'énonciation, particulièrement, est primordial, tout autant que la personne de l'énonciateur. Le statut du locuteur importe puisque c'est grâce à son statut particulier qu'il parvient à créer des effets avec son énoncé.
auto-référent : n'a d'autre référent que sa profération

Personne (masque)
Le masque est ce qui permet de se construire un personnage.
Dans le théâtre antique, "personne" désigne le masque qui fait porter la voix, à travers lequel le son passe : per-sona. Ainsi, visage, personne et masque se recouvrent-ils.

Persona en latin désigne le déguisement, l’apparence extérieure d’un homme, imités sur la scène ; et parfois, plus précisément, la partie du déguisement qui recouvre le visage : le masque. De la scène, le mot est passé à tout homme qui donne en représentation ses paroles et ses actions, au tribunal aussi bien qu’au théâtre. Personne est donc l’équivalent d’acteur, tant à la scène que dans la vie courante ; et personnifier c’est jouer le rôle, ou assurer la représentation, de soi-même ou d’autrui. Thomas Hobbes (Léviathan) 
Au tribunal aussi bien qu’au cinéma, porter le masque serait donc une manière de nous représenter en nous couvrant pourtant le visage, de façonner notre personne plutôt que la cacher. Porter un masque non seulement pour se faire voir, mais pour se faire entendre, littéralement.

Petit Chaperon Rouge et pédophilie 
Ce conte, qui met en scène trois générations de femmes et exclut du conte toute figure paternelle,  relate l’histoire de la passion dévorante ou carnassière qui unit les mères à leurs filles et désigne l'enfant comme objet obsessionnel du désir féminin. le processus de transmission de l’obscur objet du désir féminin (qui ne serait donc pas le phallus mais l’enfant, surtout s’il est lui aussi une mère en puissance). En dépêchant sa fille auprès de la mère-grand – autant dire la Grande Mère, l’archétype de la Mère imaginaire –, la mère réelle du Petit Chaperon Rouge envoie son enfant vers la matrice originelle, d’où elle est issue et où l’amour maternel excessif, abusif, aliénant, dévorant, menace de la précipiter de nouveau. Le loup, on l’aura compris, incarne cet amour équivoque et carnassier, cette tentation mortifère de retrouver l’état fusionnel des origines, éprouvée tout autant par le Petit Chaperon Rouge que par ses mères. Perrault inflige sournoisement à ses lecteurs la banalité des moralités versifiées, comme pour mieux dissimuler ce que ses contes ont de scandaleux et d’inavouable. La véritable morale de l’histoire est un amour maternel abusif et mal canalisé, monstrueux et destructeur, aussi bien pour les mères que pour leurs filles.
Si Une faim de loup (Anne-Marie Garat) soulève des problématiques dignes d’intéresser la recherche universitaire – en littérature ou en psychanalyse –, il est une œuvre littéraire à part entière, composée dans un style magnifiquement maîtrisé, en même temps qu’un récit touchant de la façon dont plusieurs générations d’une même famille s’approprient un conte raconté de mère en fille.
Car ce conte est celui de la dévoration aux multiples significations, ce moment d’intimité « de ravissement et d’effroi » lové, protégé, au creux de ce monde de mots et d’images de l’imaginaire; imaginaire collectif occidental.
Du conte du Petit chaperon rouge, on retient surtout la triste fin, l'innocente enfant dévorée par un loup cruel. Le rouge qu'elle porte invite les jeunes lecteurs et lectrices à la prudence. Mais hormis la version de Charles Perrault, il existe de nombreuses autres versions relevant de la tradition orale. Les sources du conte remontent même au Moyen Âge où il apparaît sous le titre de : La petite robe rouge. 
Dans toutes les versions du conte, quelle que soit l'époque, la petite fille suit la même trajectoire, de la maison de sa mère à celle de sa grand-mère, qu'elle ne rencontre jamais. Tantôt le loup la lui donne à manger, tantôt c'est la petite fille elle-même qui cuisine les restes de son aînée, sans le savoir. Le rouge du Petit chaperon exprime la transgression, mais le rouge est aussi la couleur des péchés de la chair.
La cuisine tient finalement une place importante dans ce conte, c'est parce que la mère a préparé des galettes de beurre qu'elle envoie sa fille porter ceux-ci à sa grand-mère, aux risques et périls de la petite fille. Toutefois, dans certaines versions, le Petit chaperon rouge parvient à échapper au loup, à sa roublardise et s'enfuit de la maison, bien vivante et encore plus vaillante. Le Petit chaperon rouge est une dure à cuire. 
Pas de magie, de fée, d’ogre ou de sorcière, mais l’effrayante forêt des contes, celle où se déchaîne le Mal, où s’expriment la cruauté et le chaos de la nature.
La question de la pédophilie est un élément central. Il est un rite de passage.

Photos et portraits-robots
Identifier MMC dans un groupe de petites filles blondes est difficile (cf. BOD) et les photos publiées diffèrent beaucoup les unes des autres selon l'âge. Mais celui-ci n'est absolument jamais indiqué, ce qui entretient la confusion. À chaque campagne surgissent de nouvelles photos, forcément anciennes. Cette sorte de démultiplication de la fillette a eu certainement un effet particulier. Ce n'est pas comme la photo unique d'un disparu qu'on intériorise et finit par ne plus regarder.
Même le colobome qui a fait l'objet de tant de publicité a été rejeté depuis par sa mère comme "une simple tache invisible sauf de très près".
Dans l'immense majorité des cas le portrait-robot est très approximatif. Élaboré à partir de témoignages, il peut conduire les enquêteurs sur une fausse piste. Le témoin, qui a en tête une image floue, produit environ 50% d'erreurs, ce qui rend difficile une reconnaissance. Sa publication peut se révéler une erreur fatale dans une enquête. Il y a toujours le risque que, à défaut du reste du monde, le suspect se reconnaisse ou pense qu'on va le reconnaître et prenne la fuite ou change drastiquement d'aspect physique. Le portrait-robot peut avoir un intérêt quand le suspect possède un trait distinctif manifeste, comme un cicatrice ou une barbe.
Les images virtuelles ont définitivement effacé la petite fille aux balles de tennis, la seule marque distinctive ineffaçable est cette tache dans son œil. Gerry doit également supprimer cela.

Piste
Depuis la publication du dossier, fin juillet 2008, on entend dire que des pistes n'ont pas retenu l'attention ou ont été insuffisamment explorées.

Police (appel de la)
Aucun n'a pensé à appeler la police immédiatement, tous avaient un TM, ou demander que quelqu'un le fasse (Tapas personnel), ont-ils jugé que c'était de la responsabilité des parents? On attendrait que ceux-ci, s'ils étaients sûrs que Madeleine ne pouvait être sortie toute seule, ne perdent pas une minute avant d'alerter les autorités. Les MC ont appelé beaucoup de numéros cette nuit-là, mais pas un n'était le numéro d'urgence, ni celui de leur pays (le 999) qui les aurait redirigés sur le numéro européen, devenu à cette date le numéro portugais aussi, le 212. Ils pouvaient aussi se faire aider par le barman du Tapas, parfaitement bilingue, qu'ils voyaient tous les jours et qui prit part aux recherches. Au lieu de cela Fiona envoya Matthew à 250m, dans le noir, vers un réceptionniste inconnu. En fait personne ne réalisait encore bien ce qui se passait, hormis les MC qui étaient sûrs de l'enlèvement. 
Le plus troublant est que KMC, dans "Madeleine", raconte que Gerry lui-même était allé au mini-club de Madeleine, pensant que si Madeleine avait été laissée quelque part elle pourrait trouver son chemin vers les endroits qui lui étaient devenus familiers". Ce mini-club était juste au-dessus de la réception permanente. KMC ne dit pas que GMC en a profité pour demander qu'on appelle la police ou si on l'avait appelée et pour insister sur l'urgence, mais dit que, revenu à l'appartement et voyant que la police n'arrivait pas et qu'il était 10h35, GMC redemande alors à Matthew de retourner à la réception et d'essayer de savoir ce qui se passe. Il a refusé l'offre de téléphone de Mrs Fenn cinq minutes plus tôt. La police n'a pas l'habitude de se plaindre qu'on l'ait appelée plusieurs fois pour la même raison. 
GMC n'a donc pas vérifié qu'on avait appelé la police, n'a pas demandé qu'on rappelle, n'a pas dit qu'il y avait urgence. 
Bien avant la publication de "Madeleine", dans sa déposition du 7 septembre et à la question de savoir pourquoi ils sont restés dans l'appartement au lieu de chercher Madeleine, GMC répond que, tandis que des villégiateurs et des employés de l'OC cherchaient, il était allé à la réception principale pour voir s'ils avaient appelé la police. Il ne dit pas quand ni ce qu'on lui a dit ni s'il a insisté ou non pour que la police soit appelée en sa présence.
Ce qui est certain c'est que personne ne le vit, ni au mini-club ni à la réception ! Les deux récits divergent et ne sont pas corroborés ! C'est dans ce genre de détail qu'aime se nicher le diable. Les enquêteurs l'ont-ils craints et se sont-ils gardés de confronter les MC avec leurs discrépances?

Il n'est pas politiquement correct de questionner les MC sur la disparition de leur fille. Operation Grange s'en garde bien. Tout questionneur risque de se voir forcé au silence, via Carter-Ruck. Mais faut-il pourtant accepter que les points pertinents ne soient pas éclaircis ?  Lorsque l'enquête de la PJ était en cours, les MC ont plus d'une fois délaré aux médias qu'ils voulaient répondre aux questions, mais ne pouvaient pas, en raison du secret judiciaire. Le secret est levé depuis juillet 2008 et tout le monde peut accéder au dossier, mais nous continuons à ignorer si GMC est-il allé à la réception ou au mini-club, s'il a vu quelqu'un et ce qu'il a dit.
Ces points sont importants parce que, le matin suivant, avant même l'arrivée des MC au commissariat de police de Portimao, la presse britannique parlait déjà du "manque de sentiment d'urgence" de la police.

Police et les effets du whistle blowing
Un groupe d'officiers représentant l'autorité civile du gouvernement. La police est généralement chargée de maintenir l'ordre et la sécurité publics, de faire respecter la loi et de prévenir, détecter et enquêter sur les activités criminelles. La police est souvent également chargée de diverses activités d'autorisation et de réglementation.Il est très difficile pour un policier de se plaindre car des mesures seront prises contre lui qui nuiront à sa carrière. Alors que l'on devrait essayer d'encourager le signalement d'actes répréhensibles, en réalité les révélations de policiers ne seront pas les bienvenues. Il est important qu'un policier ou un membre du personnel de police sache à quoi il peut s'attendre dans le pire des cas. Les policiers sont nettement désavantagés car ils ne sont pas en mesure de porter plainte contre un collègue des services de police et n'ont pas les mêmes droits qu'un membre du public qui peut faire appel à un organisme indépendant. C'est pourtant un exercice utile de réfléchir à des réformes et se demander pourquoi les forces de police réagissent parfois de manière irresponsable.
La hiérarchie semblera d'abord partager l'inquiétude du policier. Beaucoup de belles paroles seront générées, des mémorandums non substantiels seront produits, une réunion convoquée et des promesses faites. Aucune action ne sera entreprise, sauf peut-être la plus triviale. À une date ultérieure, toute conversation non enregistrée sur papier pourra être catégoriquement refusée.
Un changement d'humeur surviendra chez certains managers et collègues. Au départ, c'est assez subtil. Les salutations, les sourires et les plaisanteries amicales sont moins fréquents. Au début, on n'y prête pas attention, on se défend d'être parano. Ensuite, la distance devient plus prononcée et il n'est plus possible de l'ignorer, on vous évite et on vous écarte des événements et des décisions, vous surprenez des commentaires sarcastiques. Si vous le mentionnez, vous constaterez peut-être que votre santé mentale est mise en doute.
Il est clair que ce que vous avez dit à un collègue ou manager a été transmis, et peut-être déformé, à ses pairs. Lorsque vous vous approchez d'un manager supérieur, il est clair qu'il a été prévenu. Votre préoccupation a en quelque sorte créé un groupe "anti-vous". Vous êtes identifié comme un «faiseur de troubles» par la plupart des personnes ayant une quelconque autorité, et toute tentative d'exposer vos préoccupations est désormais anticipée et préjugée. Certains de vos collègues estiment que votre plainte les rabaisse implicitement.
Lorsque vous exprimez officiellement vos préoccupations, vous constatez que vos lettres sont sans réponse, le responsable n'est jamais disponible, les promesses de "vous répondre" sont rompues, vos lettres sont transférées à quelqu'un qui vous envoie finalement une lettre vous remerciant d'avoir soulevé les préoccupations et déclarant que la question a fait l'objet d'une enquête. On peut vous dire directement de ne plus envoyer de rapports ou de lettres.
Il est suggéré que vous avez subi beaucoup de stress ces derniers temps et que vous devriez consulter un médecin du travail ou votre médecin généraliste. Il apparaît, à votre insu, que vous avez été diagnostiqué de manière informelle comme anxieux, déprimé, paranoïaque, ayant un trouble de la personnalité ou comme étant «névrotique».
Un collègue transmet des informations vous concernant (et peut-être lui a-t-on demandé de le faire). Vous êtes l'objet d'une observation attentive, peut-être que vos e-mails et conversations téléphoniques sont surveillés. Une partie de votre travail tourne mal ou s'égare et vous vous interrogez sur le sabotage. Si vous mentionnez cela, cela est considéré comme une preuve supplémentaire que vous êtes incapable de faire face ou que vous êtes parano.

Le travail devient plus difficile. Votre charge de travail augmente, vous obtenez les cas ou incidents impopulaires. Vos tentatives de promotion sont rendues difficiles et vos évaluations sont injustes et ne reflètent pas fidèlement votre performance. Vous pouvez être transféré à un autre poste ou dans un autre service et votre demande de congé est refusée sans motif valable.
Un intermédiaire, généralement une personne non indépendante, est choisi pour jouer le rôle de facilitateur et vous appellera à part pour «discuter» et vous pourriez avoir l'impression que vous arrivez enfin quelque part. Vos perspectives de carrière peuvent être discutées, la suggestion étant de laisser tomber vos plaintes. Alternativement, ou si vous refusez d'accepter la carotte, des menaces voilées seront faites telles que «Êtes-vous sûr que vous ne seriez pas plus heureux de travailler ailleurs?" Celles-ci deviennent des menaces manifestes telles que «vous mettez votre avenir en danger» et «vous ne travaillerez pas ici plus longtemps». Si vous avez soulevé des inquiétudes au sujet de vos collègues, vous pourriez constater que vous devenez victime de harcèlement.
Des calomnies pleuvront sur votre personne, votre conduite personnelle, votre passé personnel, vos opinions politiques, votre classe ou votre origine ethnique, ou votre orientation sexuelle. Celles-ci peuvent évoluer vers des accusations de votre propre inconduite, notamment criminelle, vol de documents, mensonge, déloyauté, violation de la confidentialité, etc.
Des contre-plaintes officielles peuvent être formulées contre vous lors d'une audience disciplinaire avant que l'on s'occupe de vos propres préoccupations ou au lieu de les aborder. Vous pourriez devenir un bouc émissaire. Des procédures disciplinaires ou de règlement des griefs peuvent être utilisées et abusées comme mesure préventive ou de représailles. La hiérarchie tentera de se venger en premier.
Si vous parvenez à traverser la première grève, votre hiérarchie peut abuser de ses pouvoirs et décider de vous investiguer de manière malveillante sur des soupçons d'infraction pénale, votre domicile peut être perquisitionné et vous serez interrogé dans un centre de détention pour vous causer le maximum de détresse.
Vous pouvez être inculpé et des preuves pertinentes sont refusées au ministère public. Vous pourriez être condamné à tort et passer de nombreuses années à essayer d'effacer votre nom et à rechercher des preuves qui ont été détruites.
Si vous restez en place, votre présence ne sera plus tolérée. Vous pourrez être suspendu à tort puis licencié ou il peut y avoir une réorganisation dans laquelle votre poste est supprimé.

Même si elle est acquittée devant un tribunal pénal, ceux qui sont au top de la hiérarchie utiliseront la discipline  pour se débarrasser de vous.
Si vos préoccupations étaient de nature sérieuse, surtout si une enquête a eu lieu, il y aura des changements de nature cosmétique sur votre lieu de travail.
Certains postes peuvent être réorganisés, mais il est peu probable que les politiques soient révisées ou que les têtes des directeurs roulent.

Il ne sera certainement pas reconnu qu'il existe un lien entre le fait de soulever une préoccupation et les changements qui ont suivi.

Police scientifique
La police scientifique sur une scène de crime doit faire face à deux sérieuses difficultés, la première étant la contamination du lieu par des éléments qui n'ont rien à voir avec le crime et la seconde étant la présence d'indices invisibles à l'oeil nu.
Les techniciens en identification criminelle. Commencent par photographie afin d'immortaliser l'espace et la position de ce qui s'y trouve. Puis commence le recueil des scellés.
 
Pool de journalistes
L’expression désigne les journalistes triés sur le volet qui sont autorisés à assister à un événement.

Les privilèges sont toujours justifiés pour ceux qui en bénéficient et toujours injustes aux yeux de ceux qui en sont exclus. Mais refuser l’accès d’un journaliste à une manifestation ouverte à la presse ne s'explique que par la volonté de contrôler ce qui sera ensuite relaté dans les médias. On appelle ça un plan de communication. Les élus sont choisis en fonction de leur média, de leur réputation et souvent aussi de raisons plus obscures.
Ainsi s’assure-t-on que la couverture médiatique de l’événement sera sérieuse, ciblée et globalement prévisible et maîtrisée. 
Tout ceci obéit à des règles non écrites dictées par des communicants à qui nous avons tout bonnement abandonné le pouvoir de décider à notre place de la manière dont il fallait faire le travail.

Porte (ouverte ou fermée ou verrouillée)
Laisser la porte du patio légèrement ouverte afin de pouvoir la faire glisser (mais la décrire comme non verrouillée !) tout en fermant (?) la barrière de sécurité pour enfants n'a aucun sens, puisque cette dernière ne barre la route qu'à des enfants de moins de deux ans, par
ailleurs incapables de s'extraire de leurs lits.
Voyant la porte de la chambre des enfants laissée entrebâillée une demi-heure plus tôt maintenant largement ouverte, GMC ne regarde même pas dans la chambre mais va immédiatement dans la sienne, pensant que Madeleine s'est réveillée et est allée dans le lit de ses parents. Mais Madeleine n'est pas là. Il fait alors ce que 'importe qui aurait d'abord fait, il regarde si Madeleine est dans son lit. Elle y est. A-t-il déjà oublié son étonnement devant la porte ouverte ? Pourquoi ne cherche-t-il pas une autre explication ? Un intrus, un cambrioleur? Après tout ils laissaient la porte du patio ouverte.. L'idée ne semble même pas l'avoir effleuré.
La question de la porte "plus ouverte qu'ils ne l'avaient laissée" est intrigante. GMC a fait une ronde à 21.05. Il remarque tout de suite que la porte des enfants est "plus ouverte qu'ils ne l'avaient laissée" une demi-heure plus tôt, mais il n'a l'impression que quelqu'un a pu entré dans l'appartement depuis que KMC et lui l'ont quitté à 20.30. Il songe que Madeleine est peut-être allée dans la chambre de ses parents. Il regarde les trois enfants dormir dans la chambre. Il observe que Madeleine ext exactement dans la même position (don elle n'est pas
sortie de la chambre) mais ne cherche pas 'explication pour la porte trop ouverte. Cela l'inquiète-t-il ? Non, il ne se dit pas que quelqu'un est peut-être dans l'appartement, un cambrioleur qui sait, la porte n'était-elle pas ouverte ?, il ne regarde pas s'il manque quelque chose sur la table où ont été laissés cartes de crédit et papiers d'identité.Il regarde sa fille endormie et s'émerveille de sa beauté, fait trois petits tours et puis s'en va. Il n'est pas intrigué par ce qui aurait dû devenir le mystère de la porte trop ouverte, cette porte qui pourtant avait attiré son regard d'emblée et l'avait fait regarder à l'intérieur de la chambre, ce qu'il ne faisait iamais.
KMC, dans "Madeleine", dit que GMC, remarquant immédiatement que la porte était trop ouverte et pensant que Madeleine était dans leur lit, avait regardé dans leur chambre avant d'aller voir dans la chambre des enfants.
Il est en face de la porte trop ouverte et, au lieu de regarder à l'intérieur pour voir si Madeleine y est, il irait voir dans sa propre chambre s'il elle n'y est pas, autrement dit le premier endroit où il cherche Madeleine n'est pas son lit ?
Lorsque GMC dit qu'il est entré par la porte d'entrée en utilisant sa clef et une semaine plus tard qu'il est entré par la porte-fenêtre ouverte ... l'une des déclarations est fausse, mais laquelle?
Les MC ont suggéré qu'ils ont commencé à laisser la porte-fenêtre ouverte dès le premier dîner au Tapas restaurant, le 29 avril. Si c'était vrai, d'où vient ce souvenir d'entrer par la porte principale ? Comment GMC a-t-il pu se souvenir d'avoir fait quelque chose qu'il n'avait jamais fait? Et pourquoi KMC présente-t-elle cela comme une nouveauté due au fait que Madeleine s'était réveillée (prétendûment la veille) et qu'elle devait pouvoir sortir ?
Il est extraordinaire que des membres du groupe se soient dévié de leur chemin pour écouter les petits MC, alors que les MC n'écoutaient que leurs enfants.
Ce point est intéressant car en fait, si les MIC étaient entrés par la porte principale ils auraient pu sans dérangement écouter en passant les enfants OB et MO.


Porte (hantée)
ou ce qu'on voudrait faire croire.
Le ravisseur est le premier à avoir ouvert cette porte quand il est entré dans la chambre des enfants. Il aurait alors entendu Gerald MC entrer par la porte du patio et se serait caché derrière cette porte dont Gerald remarque qu'elle est "trop ouverte", sans s'interroger très longtemps sur cette étrangeté car, parcourant la chambre des yeux, il voit sa fille dormir dans la même position que lorsqu'ils sont partis à 20h30, elle n'a donc pas bougé, la question de qui ou quoi a déplacé la porte n'en est plus une, il sort en ramenant la porte à la position entrebâillée.
Le ravisseur sédate les enfants qui dorment, ouvre le volet et la fenêtre (fausse piste ?), saisit Madeleine, laisse la porte de la chambre à nouveau "trop ouverte" et est sort par la porte d'entrée.
Matthew MO voit la porte des enfants grande ouverte vers 21:30, ce qui lui a permis de vérifier de loin que tout était tranquille.
Comme Gerald avait laissé la porte entrebâillée, on en déduit que le ravisseur a opéré entre sa sortie et le passage de Matthew
Comme, par ailleurs, Jane TB a vu le ravisseur au moment où elle voyait aussi Gerald bavarder dans la rue avec Jeremy W, le créneau pour le moment de l'enlèvement est très étroit. Si étroit qu'on peut même se demander s'il existe même.

Postulat
Un postulat est une proposition qui ne peut être démontrée, mais qui est nécessaire pour établir une démonstration. L'éventuelle fausseté d'un postulat ne peut être démontrée, il n'y a aucun moyen d'en vérifier la validité ou non.

Post-vérité
Ce n'est pas un euphémisme pour éviter l'odieux "mensonge", c'est une technique de communication consistant à habiller la réalité pour la rendre plus défendable.

PPPP (prétendu plaisir pervers du prédateur)
Les parents ont prétendu à plusieurs reprises (voir Oprah) qu'on les avait mis en garde contre l'expression en public de leurs sentiments. Dans "Madeleine" Kate MC rapporte que des experts de la police britannique lui avaient recommandé de montrer le moins d'émotion possible lors des conférences de presse, parce que le ravisseur pourrait en tirer un plaisir pervers. KMC est horrifiée à l'idée de mettre en péril la sécurité de sa fille en révélant ses émotions. Mais comment ? Un ravisseur mu par une vengeance personnelle, peut-être, mais un pédophile ? En quoi le malheur des parents le réjouirait-il ?
Un googlage rapide produit de nombreux exemples d'une dissimulation brillante vis-à-vis de la presse, si parfaite qu'on accusa Kate MC d'être impassible.

Préjugé
OG a considéré la disparition de MMC comme un acte criminel commis par un étranger. C'est peut-être pour cela qu'ils n'ont trouvé ni MMC ni le criminel.

Presse (selon Zola etc.)
Si des sujets d'émotion manquent, ils en inventent.
Le journal nouveau tend à mettre à la porte la littérature. Les faits divers, sous plusieurs appellations différentes, ont envahi les quatre pages. La presse à informations est née ... Il faut raconter le crime de la nuit en 300 lignes avec le portrait de l’assassin, ce qu’il mangeait, ce qu’il buvait ..
Le directeur doit «contenter son public. Il n’a pas charge d’âmes, il veille avant tout à la prospérité d’une affaire commerciale». Pour cela «il gorge le public de ce qu’on sait devoir lui plaire».
Le journalisme actuel maintient la nation dans son état de surexcitation nerveuse ... Chaque feuille tâche de pousser au tirage en satisfaisant davantage la curiosité de ses lecteurs.
Zola note que le public est habitué à «lire un journal en courant... Il avale les petits faits, mais les études en trois colonnes ne passent plus ... Il veut de courts entrefilets, aimant les nouvelles toutes mâchées, et servies dans de petits plats». Et ceci amène Zola à poser la question –il y a trois quarts de siècle: «Où veut-on qu’un homme vivant notre vie affolée trouve un quart d’heure pour lire un article grave?»Il nous dépeint, ou plutôt il dépeint nos pères, ses contemporains, «pénétrés jusqu’aux os, par le virus de l’information ..., secoués par l’événement du lendemain ...» Nous sommes comme le «malade mis heure par heure au courant de sa maladie, écoutant battre son pouls, assistant à la désorganisation de sa machine; il s’exagère les accidents, il meurt de la fièvre qu’il se donne.»
Les «feuilles à un sou ... spéculation franche sur la sensiblerie des portières et sur la bonne foi des ignorants qui croient s’instruire». Oui, il le reconnaît, «la presse détraque nos nerfs, charrie de la prose exécrable ... est souvent inepte et violente ...» Cependant, il salue au nom de l’avenir «cet outil puissant des temps modernes», cette«force qui sûrement travaille à l’expansion des sociétés de demain.» 
La presse, selon Zola, est un «formidable levier»
Mon unique désir est de ne parler de rien sans avoir vu et compris.
Il a fixé une règle –règle d’or du journalisme -: "Il faut d’abord poser nettement les faits."
Le flux des critiques qui se dirigent vers la profession des journalistes paraît s'enfler d'année en année. Ce décri n'est nullement apparu récemment. Au contraire, il est aussi ancien que les journaux eux-mêmes, depuis qu'ils sont nés au XVIIe siècle. 
La vitalité d'une presse libre constitue, avec l'instruction du peuple, l'un des deux piliers primordiaux d'une démocratie vivante. Lorsque les journalistes sont déconsidérés, c'est aussitôt cette démocratie qui s'affaiblit.
Le décri de la presse n'est nullement apparu récemment, mais au contraire qu'il est aussi ancien que les journaux eux-mêmes, depuis qu'ils sont nés, au XVIIe siècle. N'est-ce pas Balzac qui disait que si la presse n'existait pas, il ne faudrait sûrement pas l'inventer ? Je ne relève certainement pas cela pour nourrir je ne sais quelle résignation à l'inévitable, car cette attitude serait délétère. Mais l'idée s'impose que ce phénomène, qui a connu des hauts et des bas, a forcément des causes plurielles et évolutives, et que, par conséquent, l'examen de celles-ci peut révéler beaucoup, au-delà du phénomène lui-même, sur les régimes politiques successifs, sur l'équilibre des sociétés et sur les représentations qu'elles se donnent d'elles-mêmes, d'âge en âge. 

Preuve (L'absence de) n'est pas une preuve d'absence
Parmi les nombreux arguments trompeurs, fréquemment utilisés en médecine pour promouvoir des traitements inutiles, celui-ci occupe une place de choix. Il est succinct et élégant... et logique. En fait l'absence de preuve de résurrection ne constitue pas la preuve que la résurrection des morts n'existe pas.
Si l'argument est correct, comment peut-il être trompeur simultanément? L'erreur ne provient pas de l'argument lui-même, mais de la façon dont il est souvent utilisé dans la promotion du charlatanisme. «La science n'a encore trouvé aucune preuve». Un homéopathe traite des enfants autistes avec des pillules de sucre homéopathique malgré l'absence de preuves car "l'absence de preuves ne fournit pas de preuve de l'absence d'un avantage".
En médecine alternative, cet argument est utilisé pour faire taire les sceptiques et les critiques. Tant que vous ne pouvez pas prouver qu'un traitement non prouvé ne fonctionne vraiment pas, on est censé lui donner «le bénéfice du doute» car il pourrait bien fonctionner, parce que les patients l'aiment, parce qu'il existe depuis des centaines d'années, parce que la firme untel le vend, etc., etc.
Cet argument peut apparaître si convaincant qu'il est facile d'oublier pourquoi il est trompeur. En médecine classique, il est rare de donner «le bénéfice du doute» à des traitements non mis à l'épreuve. Dans l'intérêt des patients, toute thérapie est tenue pour inefficace jusqu'à ce que des preuves solides du contraire soient présentées. La charge de démontrer l'efficacité d'un traitement repose carrément sur les épaules de ceux qui le promeuvent en prétendant qu'il est utile.
Ce n'est pas le cas en médecine alternative! Ici, les gens ont tendance à argumenter précisément dans l'autre sens: tant que nous n'avons pas prouvé qu'un traitement est inefficace, nous devrions l'utiliser avec plaisir. Cela implique que ceux qui s'opposent à cette ligne de pensée doivent démontrer que le traitement en question ne fonctionne pas. En d'autres termes, la charge de la preuve est inversée. Cette inversion est risquée au point de mettre en danger la santé des patients.
L'argument «absence de preuve…» en soi est très bien; entre les mains des promoteurs du non-sens, cependant, il se transforme trop souvent en un exemple typique de logique apparemment plausible mais pouvant induire en erreur.

Preuve (charge de la): renversement
C'est à celui qui affirme quelque chose d'apporter la preuve de ce qu'il affirme. Autrement dit, je n'ai pas à prouver ce que j'avance, c'est à vous de prouver que j'ai tort.




Il arrive que des croyants sincères posent la question suivante : "Vous ne pouvez pas prouver que Dieu n'existe pas : "Vous ne pouvez pas prouver que Dieu n'existe pas". Cette affirmation implique un sophisme logique - le défi de prouver une négation universelle. Logiquement, on ne peut pas prouver une négation universelle ; pour ce faire, il faudrait être partout et tout savoir, ce qui est impossible.
Bertrand Russell, l'athée britannique, a un jour ridiculisé cette forme d'argumentation en l'appelant "l'argument de la théière céleste". En réponse à la boutade "on ne peut pas prouver que Dieu n'existe pas", Russell a dit en substance "on ne peut pas non plus réfuter l'idée qu'il y a une théière en orbite autour du soleil". Il ne le peut pas. Mais la question est de savoir s'il existe des preuves de cette existence. Technique de propagande bien rodée, l'antirationalisme 
 ... promouvoir l'idée qu'il n'existe pas de faits valables et fiables, ni de preuves tangibles, mais seulement des opinions contradictoires. Il s'agit d'une esquive pour éviter la vérité que, oui ... nous pouvons savoir certaines choses avec certitude 
- Je crois en l'existence d'une divinité céleste : une petite théière en orbite autour du soleil... Cette divinité existe, essayez de prouver qu'elle n'existe pas!
- Non. Je n'ai pas à vous croire sur parole, c'est à vous d'apporter la preuve de ce que vous avancez. Ce qui est affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve.
Dans les systèmes démocratiques, la charge de la preuve revient à l’accusation. C’est sur ce point qu’il faut réfléchir : dans le cas d’agression sans témoin, la victime se retrouve en position de faiblesse. Sa parole seule ne suffit pas et le doute profitera à l’accusé. Mais à l’inverse, la charge de la preuve était transférée sur l’accusé, celui-ci devrait alors établir son innocence, ce qui contredit les principes généraux du droit. Peut-on rééquilibrer les procédures sans heurter les principes ?


Preuve et culpabilité Voir "evidence"
La tendance est trop fréquente de confondre preuve morale et preuve légale de culpabilité. Seule la seconde envoie le coupable devant un tribunal.

Preuve directe vs preuve circonstancielle
La preuve directe est un élément qui, s'il est avéré, prouve un fait pertinent de façon concluante. Par exemple, le témoignage oculaire est un type de preuve directe. La preuve directe n'est pas nécessairement plus fiable que n'importe quel autre type de preuve. Le témoin oculaire, par exemple, peut se tromper. La preuve directe établit un fait important sans que le juge des faits en tire des inférences. 
La preuve directe est censée établir un fait. Si elle est vraie, elle prouve de manière concluante, preuve péremptoire (conclusice proof). La preuve directe n'est pas nécessairement plus fiable qu'une autre. Un témoin oculaire peut s'être trompé, bien qu'il ait, en identifiant, fourni une preuve directe. 
La preuve circonstancielle (circumstancial evidence), la présomption, permet d'établir indirectement un fait. On infère de ce type de preuve l'existence d'un fait. Du sang trouvé sur une scène de crime est une preuve circonstancielle. La preuve circonstancielle est un élément qui, indirectement, aide le juge des faits à inférer l'existence d'un fait. Par exemple, les empreintes digitales ou l'ADN trouvé sur la scène de crime sont des preuves circonstancielles. La preuve circonstancielle est parfois plus fiable que la preuve directe.
circumstancial evidence: preuve circonstancielle/présomption
corroborating evidence : preuve corroborant
countering evidence : preuve contraire
cumulative evidence : preuve cumulative
decisive evidence : preuve décisive
disputable presomption : présomption réfutable
enactment : édiction ?????????? promulgation
evidence : preuve
explanatory evidence : preuve exégétique/explicative
false evidence : faux témoignage
first hand evidence : preuve originale/première
formal proof : preuve formelle
inferential evidence : preuve par inférence
mean of proof : moyen de preuve
mediate testimony : preuve secondaire
narrative evidence : témoignage narratif
negative proof : preuve négative
onus of proof : charge de la preuve
prima facie : de prime abord
real evidence/tangible evidence : preuve matérielle
rebuttal evidence : contre-preuve/preuve en réfutation
rebutting evidence : contre-preuve
receivable evidence : preuve recevable
rule of evidence : règle de preuve
satisfactory evidence : preuve satisfaisante
scintilla of evidence : parcelle de preuve
second-hand evidence : preuve dérivée, preuve par ouï-dire
spark of evidence : parcelle de preuve
testimonial evidence : preuve testimoniale
uncorraborated evidence : preuve non corroborée
unoriginal evidence : preuve dérivée

Preuve morale vs élément probant légal
Les détracteurs du travail déployé par la police britannique pour amener des criminels devant la justice ignorent en général la distinction importante entre la preuve morale et l'élément prouvant la culpabilité.Dans un certain nombre d'affaires classées comme non élucidées, l'identité du criminel ne fait aucun doute, mais on ne peut le prouver et le traduire en justice. Les coupables s’échappent parfois à travers un système conçu pour protéger les innocents accusés à tort. Il faut saluer ce système au lieu de le dénigrer.

Prisonnier (Dilemme du)
Énoncé en 1950 par Albert W. Tucker à Princeton, il met en situation deux joueurs qui auraient intérêt à coopérer, mais qui, en l’absence de communication, choisissent chacun de trahir l'autre (si le jeu n'est joué qu'une fois). La raison est que si l’un coopère tandis que l'autre trahit, le coopérateur est fortement pénalisé. Pourtant, si les deux joueurs trahissent, le résultat leur est moins favorable que s'ils avaient tous deux choisi de coopérer.
Deux suspects sont arrêtés par la police et interrogés séparément avec la même offre. « Si tu dénonces ton complice et que celui-ci ne te dénonce pas, tu seras remis en liberté et lui écopera de 10 ans de prison. Si tu le dénonces et il fait de même, vous écoperez tous les deux de 5 ans de prison. Si aucun de vous ne dénonce l'autre, vous aurez tous deux 6 mois de prison. »
Chacun des prisonniers réfléchit de son côté en considérant les deux cas possibles de réaction de son complice.
  • « Dans le cas où il me dénonce :
    • Si je me tais, je ferai 10 ans de prison ;
    • Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans. »
  • « Dans le cas où il ne me dénonce pas :
    • Si je me tais, je ferai 6 mois de prison ;
    • Mais si je le dénonce, je serai libre. »
« Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt à le dénoncer. »
Si chacun des complices fait ce raisonnement, les deux vont probablement choisir de se dénoncer mutuellement, ce choix étant le plus empreint de rationalité. Conformément à l'énoncé, ils écoperont dès lors de 5 ans de prison chacun. Or, s'ils étaient tous deux restés silencieux, ils n'auraient écopé que de 6 mois chacun. Ainsi, lorsque chacun poursuit son intérêt individuel, le résultat obtenu n'est pas optimal au sens de Vilfredo Pareto.

Probabilité et pantalon à boutons décoratifs
Quelle est la probabilité qu'un homme portant un pantalon beige avec des boutons purement décoratifs sur le côté et portant une enfant pareille à Madeleine, le 3 mai, à peu près au moment où Madeleine a disparu, un homme qui, selon un couple, pourrait à 60-80% être GMC ne soit pas GMC ? Combien d'hommes à PdL correspondraient à tous ces critères ? Une recherche sur Google montre qu'un tel pantalon est inexistant sur la Toile. Or des photos prises en juin 2007 montrent que GMC en avait un.

Peut-on simplement accepter sans investiguer davantage que tout cela n'est qu'une énorme coïncidence ?

Procédure inquisitoire (v. Common Law)
Culturellement, pour les citoyens de pays à procédure accusatoire, il est difficile de comprendre qu'au Portugal, comme en France et ailleurs, ce n'est pas la meilleure histoire qui l'emporte.
Quelle valeur, quelle force de conviction pourrait avoir la prosaïque hypothèse de la PJ selon laquelle les parents, découvrant le corps de leur enfant morte accidentellement en leur absence, auraient caché, enseveli, jeté à la mer son corps en faisant croire à un enlèvement pour s'épargner les reproches éternels de leurs proches ? La honte aurait-elle sa place ici ?
Douterait-on en revanche du succès d'une histoire de ravisseur sans visage s'introduisant par la fenêtre forcée, volet arraché, rideaux emportés par le vent dans la chambre paisible de trois petits enfants endormis ? Il en emporte un sur ses bras étendus, comme une victime sacrificielle, scellant définitivement le destin dramatique d'une paisible et honnête famille.
Les séries télévisées ont popularisé les différentes manières de rendre la justice, familiarisant les pays européens où prévaut le système inquisitoire à la procédure dans les pays de Common Law où règnent négociation et persuasion, le pouvoir de convaincre le jury ou le juge dépendant de l'habileté des avocats et des capacités financières de chaque partie. Dans le système accusatoire on est dans une optique de négociation permanente et de persuasion sur la valeur des preuves et des témoins présentés devant un jury sous l’arbitrage d’un juge régulateur. 

Procès par les médias > Tribunal médiatique
Il s'agit d'une forme de justice populiste multidimensionnelle et interactive dans laquelle des individus sont exposés, jugés, jugés et condamnés devant le "tribunal de l'opinion publique".

Procuration (par, by proxy)
Les MC sont littéralement leurs pires ennemis à cet égard, car ils ont tendance à se cacher et à ne pas commenter ce qui est dérangeant, préférant s'en remettre aux déclarations de leurs proches/amis/source proche de l'enquête/ etc. Laisser filtrer des informations vagues si ce n'est fausses tout en s'accrochant à la bouée du secret de l'instruction pour ne pas parler a contribué à l'éclosion des histoires les plus folles.
Les MC ont toujours maintenu qu'ils entretenaient de bonnes relations avec la PJ, du moins jusqu'à ce qu'ils soient interrogés en septembre 2007. C'est la source proche de la famille qui a briefé les médias au sujet de l'incompétence de la PJ. Il est très rare que les MC s'engagent, la plupart du temps ils laissent aux autres le soin de déclarer ceci ou cela. Ainsi ils peuvent démentir totalement si cela s'avère nécessaire. Il en est ainsi depuis le premier matin, lorsque la planète s'est réveillée avec la nouvelle qu'une petite fille avait été enlevée de son lit, un monstre avait forcé les persiennes et la fenêtre, les parents dînaient tout près, comme s'ils étaient dans leur jardin. Le décor était planté. Bien des rouages du récit sont faciles à démentir car très peu d'éléments proviennent directement des MC.

Profiling (analyse comportementale) Voir aussi BIA
Le profilage criminel (terme inventé par la TV), fondé sur l’analyse comportementale, est une méthode permettant à des enquêteurs de dresser le portrait psychologique  d'une personne recherchée.
Lesdits profileurs sont des psychologues maîtrisant de surcroît le droit criminel et souvent diplômés universitairement en victimologie et/ou en criminologie. Il est le plus souvent obligatoire d'être policier ou gendarme.
En psychologie appliquée, la psychologie d'investigation tente de décrire les infractions et de mieux comprendre la criminalité afin de résoudre des crimes et de contribuer aux procédures de poursuite et de défense. Elle regroupe les problèmes de recherche d’informations, de déduction d’informations à partir de l'enquête et de la manière dont la prise de décision de la police peut être étayée par divers systèmes issus de la recherche scientifique. 
Dans les années 1990, le profilage est devenu un mot à la mode populaire. Depuis, il a été présenté dans des films de Profiler à Red Dragon. Ces histoires sont prenantes, mais toute ressemblance entre leur contenu et la réalité est généralement fortuite. Leur but est de divertir, pas d'informer. Par conséquent, le public a souvent mal perçu l'objectif et les méthodes du profilage. Le profilage criminel, tel qu'il a été inventé par le FBI, peut être défini comme un processus utilisé pour analyser un crime donné afin de développer la composition comportementale d'un délinquant inconnu.
Les 4 étapes d'une enquête criminelle
1) on détermine d’abord si un crime a été commis ou non
2) à partir de cela on essaie d'identifier avec précision le crime
3) il s'agit ensuite d'identifier et d'appréhender le délinquant
4) enfin, on présente les preuves au tribunal
En tant que sur-spécialité des enquêtes pénales, l'analyse du comportement dans le contexte d'un crime nécessite une formation approfondie en psychologie et en application de la loi. Plus on évalue le motif, plus il est nécessaire de comprendre la psychodynamique criminelle et la psychopathologie. Les profileurs du FBI appartiennent aux rangs d’agents aguerris qui ont des années d’investigation et qui suivent deux années supplémentaires de cours, formation et autres travaux pour se qualifier.
Cependant, la tendance, grâce aux médias populaires, est de croire qu'il s'agit simplement de développer ses capacités de raisonnement déductif. Vous trouverez même des personnes proposant des séminaires accélérés le week-end promettant un certificat de profileur pouvant consulter les organismes chargés de l'application de la loi. Cependant, la tentative de mener une analyse criminelle approfondie sans formation approfondie en psychologie et en enquête criminelle peut donner lieu à des erreurs coûteuses. Cela peut faire dévier l'enquête sur la mauvaise voie, la faire dérailler complètement ou saper l'affaire devant un tribunal pénal.

La suggestion du Behavioural Investigative Advisor Lee Rainbow d'enquêter autant sur la famille que sur un hypothétique ravisseur ne s'appuyait sur aucun élément probant particulier, la règle est que la famille concernée doit toujours être scrutée en premier lieu en cas de disparition d'enfant. LR avait simplement remarqué que les contradictions dans les déclarations de Gerald MC devaient être investiguées.
Lee Rainbow aurait écrit
"L'implication potentielle de la famille dans la disparition de Madeleine McCann ne peut pas être écartée, et on peut considérer que, lorsqu'on établit les bases de la recherche, cette hypothèse mérite autant d'attention que le criminel aux motivations sexuelles qui avait été prioritaire auparavant.
"Il convient de souligner qu'aucune preuve n'étaie directement l'implication de la famille. Pourtant, en l'absence de preuves décisives prouvant le contraire, un tel scénario doit être exploré."

Le Foreign & Commonwealth Office a également clairement exprimé son point de vue, post-arguido, en décembre 2009, lorsqu’il a répondu à une demande d’accès à l’information concernant l’enfant disparu, Ben Needham. Ils ont écrit: «Vous serez également au courant de l'affaire Madeleine McCann. L'affaire MC et l'affaire Needham sont classées dans la catégorie des personnes disparues, plutôt que dans celles de l'enlèvement d'enfants, car rien ne permet de prouver que ces enfants ont été enlevés ou non.
Est-ce une surprise que le rapport de plus de 30 pages de Lee Rainbow ne soit pas dans les PJFiles ? Bien que cela ne rentre pas dans la liste des documents que les autorités britanniques ont ordonné de ne pas inclure dans le DVD. Nous n'aurions jamais su l'existence de ce rapport si les MC n'avaient pas intenté un procès à GA (qui fut bien aisé d'en conserver copie).
La fascination populaire à l'idée d'entrer dans l'esprit d'un tueur et les nouvelles programmées 24h sur 24, l'apparente promptitude avec laquelle certains individus se sentent poussés à satisfaire de tels appétits peuvent être vues comme contraires à ce qu'on attend d'un professionnel.

PROGREAI
Une nouvelle méthode inventée par le criminologue canadien Jacques Landry (la méthode PROcessus Général de Recueil des Entretiens, Auditions et Interrogatoires) permettrait d’obtenir des résultats probants lors de la résolution d’enquête.
Cette méthode consiste à utiliser l’empathie en se mettant à la place du suspect pour comprendre son fonctionnement. En amont, il faut mener tout un travail d’investigation afin de déterminer et saisir le caractère, les intentions et les motivations inhérentes à la personnalité.
L’interrogatoire est considéré comme étant un moyen d’établir un contact et de bénéficier d’une interaction privilégiée avec l’individu. Créer un échange en interagissant d’après le code de valeur du suspect permet d’obtenir d’autres éléments tout aussi importants pour la compréhension des événements.
Lors de cette étape, le suspect livre sa version des faits. Fort de ces éléments, la dernière étape consiste à poser des questions pour remettre en cause le récit du suspect en rebondissant sur ses déclarations, en demandant des précisions, ceci dans le but de relever des contradictions ou des incohérences.
Cette méthode se révèle complexe à maîtriser, elle demande un effort constant d’adaptation au cours de l’audition.

Propagande
a beaucoup plus de poids que "fausse nouvelle" ou infox.
La propagande est faite de faits sélectifs, de rumeurs et d’un langage chargé conçu pour faire dérailler une personne, un groupe, un mouvement, une institution ou une nation.
Si vous répétez un mensonge assez souvent, les gens le croiront et vous pourrez même le croire vous-même.
La technique de propagande la plus brillante n'aura aucun succès si ce principe fondamental n'est pas respecté constamment : se limiter à quelques points et les répéter encore et encore.
Dans les années 1940, le Bureau des services stratégiques des États-Unis a décrit Hitler en citant un livre de Walter C. Langer : ne jamais laisser le public se calmer, ne jamais admettre une faute ou un tort, ne jamais songer qu'il puisse y avoir du bien chez ton ennemi, ne jamais laisser de place aux solutions alternatives, ne jamais tolérer le blâme se concentrer sur un ennemi à la fois et mettez-lui sur le dos tout ce qui ne va pas.
C'est une technique classique de diaboliser son adversaire pour éviter d'affronter ses arguments, le but étant de rendre impossible à l'adversaire de se faire entendre.
Ce que certains font, c'est promouvoir l'idée qu'il n'y a pas de faits valides ou de preuve solide, seulement différentes opinions en conflit. Ceux-là utilisent la méthode de propagande antirationnelle suivante : c'est juste mon opinion contre votre opinion et tout est tellement controversé que nous ne pouvons réellement rien savoir de sûr. C'est une esquive pour éviter la vérité : oui, il y a des choses dont nous pouvons être sûrs. Il ne faudrait pas botter en touche via le relativisme et généraliser que si "chacun a sa propre opinion" chaque opinion s'adosse à une preuve aussi valide qu'irréfutable, ce qui n'est pas vrai bien sûr.
En vocabulaire propagandiste, le tour de passe-passe consistant à redéfinir l'argumentation de l'adversaire afin qu'elle s'ajuste mieux à vos préjugés s'appelle 'exchanging a term'. Les MC n'ont pas hésité à insinuer que ceux qui pensaient que l'enfant était morte en fait désiraient qu'elle le soit.

Psychopathe
Les psychopathes cachent leurs émotions extrêmement bien, parce que, évidemment, ils ne ressentent pas ce que les non psychopathes ressentent. Ce qui rend les choses difficiles, c'est que ces gens-là sont capables de projeter des émotions de substitution très bien, beaucoup mieux que la moyenne des gens. Ce qui est très imposant et convaincant chez les psychopathes, c'est qu'ils croient réellement les non-vérités qu'ils racontent, il n'y a pas de dimension artificielle.

Publicité (du crime)
En faisant part immédiatement à leurs proches, avant même l'arrivée des policiers, puis en lançant dans le domaine public, à travers les médias et dans les heures qui suivirent l'annonce de la disparition de MMC, leur opinion (comme un fait) sur la nature du crime, ainsi que les plus ou moins prétendus malentendus sur l'appartement fermé à clef, le volet cassé et la fenêtre fracturée, pour ne rien dire de la mise en question de l'efficacité de la police portugaise, les MC n'ont privé la PJ de toute chance de mener une enquête avec l'esprit ouvert et dans le respect de la procédure (secret de justice). 
Ils n'ont jamais démordu, comme si la méthode avait fait ses preuves, de la conviction que la publicité est essentielle lorsqu'un enfant est porté disparu, alors qu'il n’existe aucune preuve fiable à l’appui de cette affirmation. La photo du petit Etan Patz sur les emballages de lait n'eut hélas pas l'effet escompté. Dans le cas de Madeleine MC, les excès publicitaires à l'échelle mondiale n'ont fait que compliquer le travail de la police en dispersant l'attention sur les centaines de signalements que déclenchait chaque campagne de sensibilisation. La suite de l'histoire a montré que les MC ne pouvaient pas faire mieux que la police.
Le mot de “publicité” a été détourné de son sens originel par l’usage marchand. La publicité renvoie historiquement à la publicité des débats et à la publicité dans la chose judiciaire.
Le mot est né pendant la Révolution française et il contient une leçon de choses essentielle: la publicité relève de ce qui appartient au public.

Questions (49 – 1)
Dans son livre, KMC dit qu'elle n'a pas répondu aux 48 questions de la PJ selon les conseils de son avocat, Carlos Pinto de Abreu. L'étonnant, dans ce refus, est que c'était seulement la deuxième fois (en fait officiellement, car il y eu des auditions informelles en août) que l'on demandait à KMC ce qui s'était passé exactement le soir du 3 mai). Elle aurait dû être réentendu le 10, mais Alan Pike a plaidé sa fragilité. 
Carlos PdA était chez les MC jusqu'à 4h du matin, la nuit précédente. Il avait raccompagné KMC chez elle après le premier jour d'audition. Elle dit qu'elle était horrifiée par son conseil de réfléchir à l'aveu que Madeleine était morte dans l'appartement et qu'ils avaient caché son corps. KMC dit que sa confiance en Carlos s'était évaporée aussi vite que celle qu'elle avait en la justice portugaise et qu'elle était angoissée de ne pas savoir s'il les croyait ou non. Enfin elle doutait qu'il eût l'étoffe suffisante pour les défendre et Gerald avait demandé si Carlos se sentait ou non à la hauteur de sa tâche.
Quelques heures plus tard toutefois elle suivait ses instructions sans hésitation.
Dans ces circonstances, et compte tenu de l'évident manque de confiance de KMC en son avocat, elle aurait mieux fait de suivre le conseil donné par l'officier de police de liaison, Bob Small (décrit par KMC comme l'un des "gentils garçons") la nuit précédente : "dites juste la vérité " Un interrogatoire de police est un scénario contrôlé et structuré, il ne s'agit pas d'une causerie informelle. Il s'agit d'une confrontation dont l'objectif est d'établir une culpabilité ou d'en fournir la preuve.
Kate MC dit qu'elle a suivi les conseils de son avocat, mais qu'en sait-on au juste ? L'avocat aurait donné le même conseil à Gerald de ne pas coopérer, pourtant celui-ci ne l'a pas suivi et a répondu. Pourquoi ? Peut-être ont-ils décidé que seul l'un d'eux répondrait afin de ne pas risquer de contradictions. Et il valait mieux que ce soit Gerald qui n'avait pas découvert la scène du crime.
Réponse de Gerald à la mystérieuse question "est-ce que Kate a pensé confier votre fille à quelqu'un de votre famille ?" : "pas que je sache". Que cela signifie-t-il ? Qu'elle aurait pu y penser mais qu'il ne l'a pas su ? On s'attendrait à un "non" outragé.

La suggestion de KMC d'un coup monté par la police est ridicule. Cette affaire était observée 24 heures/24 par des hommes politiques, des diplomes, des autorités gouvernementales, des célébrités, des millionnaires, la presse internationale. Si des méfaits policiers avaient le moins de chance de se produire c'était là.
Le monde entier et ses médias observaient et le système de soutien monté par les MC était étonnant (incluant premiers ministres et diplomates de haut rang).
Quand KMC est allée au commissariat de Portimao pour être entendue pour la seconde fois, elle était non seulement accompagnée par sa directrice de campagne, Justine McGuinness, mais a été accueillie par Cecilia Edwards, la consul britannique qui l'attendait.
On ne saurait moins être victime de coup monté !

Essayer de garder le contrôle sur les événements et les contrôler sont deux choses très différentes. On peut dire que les MC ont essayé de prendre le contrôle en présentant la narration où Tannerman joue le rôle principal du ravisseur.
"No comment" pourrait être la réponse sensée de quelqu'un qui a un conseil juridique. Ceci s'applique autant à l'innocent qu'au coupable.
À moins, évidemment, que vous ne vouliez que la police vous élimine une fois pour toutes de la liste des suspects afin qu'elle puisse se concentrer sur la recherche de votre enfant et sur les vrais coupables, s'ils existent.
S'ils n'avaient rien à cacher, ils auraient pu investir un peu de temps à remettre les flics sur le droit chemin, celui où ils n'étaient pas.