Fabrication du Consentement
Fact-Checking
Fait vs Infox
Fait vs Opinion
Fait-divers
Faits
Fake News
Fan
Faute
Fiction vs Imposture, Fraude, Calomnie
Foi (catholique)
Folimage ou spin (docteur) ou Bonimenteur ou faiseur d'opinion
Forensique (Science)
Forum (de discussion)
Fuites (de l'enquête vers la presse)
Fabrication du Consentement
Dans La fabrication du consentement, Noam Chomsky et Edward Herman avancent l'idée que les médias diffusent avant tout une propagande au bénéfice d'un groupe de dominants. Loin de constituer un "quatrième pouvoir" en démocratie, la principale fonction des médias est, selon eux, de traiter et de manipuler l'information afin de servir les intérêts des élites politiques et économiques. En outre, ces mêmes élites possèdent et contrôlent les médias, soit directement à travers les financements (possession du capital des entreprises de presse, mais aussi subventions d’État), soit indirectement à travers les sources d'information reconnues par eux-mêmes comme seules officielles et crédibles, constituant ainsi ce qu'on appelle le Parti médiatique. Selon Chomsky et Herman, ce modèle de propagande s'exerce à travers cinq filtres :
- la dimension économique du média
- le poids de la publicité
- le poids des sources officielles
- les pressions de diverses organisations ou individus sur les lignes éditoriales
- le filtre idéologique de la société (par exemple l'anticommunisme, l'islamophobie, etc)
Fact checking
Les médias ne se bornent pas à informer mais sont aussi le
principal véhicule du moralisme et des idéologies
dominantes. L'inquisition médiatique ne vise donc pas exclusivement
à "faire toute la lumière" mais également à ensevelir
les faits sous un fatras de commentaires moralisateurs ou
idéologiques qui viennent obscurcir la réalité. C'est le paradoxe
du rapport contemporain à l'information : nous ne souffrons pas de
la censure ou de la rareté de l'information mais nous subissons un
bombardement totalement dérégulé d'informations - vraies, fausses ou approximatives –
accompagnées par un flux continu de commentaires divers et
contradictoires, plus ou moins intelligents ou fallacieux. Dans ce
contexte, il est presque aussi difficile de construire un jugement
objectif que lorsque l'information est marquée par la rareté et la
régulation par un monopole médiatique.
Il importe de distinguer faits et
interprétations, mais la construction des faits repose toujours sur une certaine interprétation
du réel. Un
écueil de taille demeure car qu'est-ce qu'une nouvelle vraie ? Il y
a toujours un peu d'inexactitude... Un chiffre peu cacher bien des
choses, une statistique ou un graphique sont aisément manipulables. Un
mot peut être imprécis mais en même
temps porter une certaine vérité.
Le fact-checking s'attache à des
éléments précis et souvent concrets, mais pas aux différents «échelons» de vérité. Le fact-checking
auquel ont recours depuis plusieurs années de nombreux sites
d’information est nécessaire mais assurément
insuffisant pour contrer l’impact des fake news. Les internautes
qui partagent les fausses informations à partir de sites hors
système n’ont aucune raison de croire la «vérification des
faits» effectuée par ceux-là même dont ils contestent la
légitimité. Le fact-checking ne peut être le «contrepoison» et cela pose de sérieux défis aux
démocraties, dont les différents acteurs de nos sociétés
commencent à peine à prendre conscience. Ils peuvent être résumés
en trois questions.
1) Comment les médias
professionnels peuvent-ils rebâtir le socle de confiance qui a été
sérieusement affaibli auprès de pans entiers de la société ?
Cette confiance peut-elle prendre d’autres formes que celles que
nous avons connues jusqu’ici ?
2) Comment combattre
la prolifération des fake news lorsqu’il n’y a pas de source
universelle, ni même de «famille» de sources, acceptée par tous
les «netizens» ? Une partie de la réponse ne passe-t-elle pas par
l’école et la formation de futurs citoyens avertis ?
3) Comment un système
démocratique peut-il durer et prospérer lorsque ses citoyens ne
partagent plus la même base d’informations, lorsque les faits ne
sont plus suffisants pour créer une base de connaissance commune ?
Fait vs Infox
En 1848, Alexis de Tocqueville fait le constat de cette incapacité qu'ont à se comprendre les élites et le peuple :
Le peuple, étant en quelque sorte hors de tout mouvement officiel, a créé sa propre vie. Se détachant de plus en plus de l'esprit et du cœur de ceux qui étaient supposés le diriger, il a donné son esprit et son cœur à ceux qui étaient naturellement liés à lui, et beaucoup d'entre eux sont de vains utopistes et de dangereux démagogues."
Il conclut : "Nous sommes sur un volcan". Le Printemps des peuples lui donna raison.
Une loi sur les fake news serait une manière de dire au peuple "taisez-vous, seule l'élite dit la vérité. Le seul moyen de réduire la distance entre le "peuple" et les "élites" (à supposer que l'on sache ce que l'on entend par là) est d'éduquer le premier et de lui permettre de donner libre cours à sa capacité de jugement.
Il appartient aux intellectuels, comme disait Julien Benda, de rappeler la valeur de la vérité et de s'engager en son nom. Pour cela il faut d'abord rétablir l'idée que les faits comptent.
L’argument général d’Arendt est le suivant : la vérité n’est pas la seule valeur de la sphère politique, en particulier dans une démocratie, et, d’une certaine manière, on peut dire que l’opinion, plus que la vérité, constitue le véritable fondement de la démocratie ; néanmoins, la formation de l’opinion dans une démocratie exige que les vérités factuelles soient raisonnablement respectées.
La démocratie exige de faire place à la pluralité des opinions, mais les opinions ne peuvent régner que si l'on se soucie en premier lieu des faits. La culture du débat, où chacun, même le « moins savant », peut apporter sa contribution, implique-t-elle cependant de considérer que toutes les opinions se valent et que les faits ne jouent aucun rôle dans les discussions politiques ?
Une démocratie livrée au relativisme et éventuellement au cynisme serait exposée à la démagogie que redoutait Platon : tout serait permis, les politiciens pourraient mentir autant qu’ils veulent, l’important serait la persuasion et non la vérité, etc.
Estimer
que la pluralité des opinions est un principe fondamental de la
démocratie ne signifie en aucun cas que toutes les opinions se
valent. Face à ce relativisme, il est essentiel de considérer que
les opinions légitimes sont celles qui s'appuient sur des faits.
Dans nos démocraties, le danger réside plutôt dans la tendance au relativisme du "tout se vaut". On peut ainsi remettre en question ce que Hannah Arendt appelle "les vérités de fait" - les vérités historiques, les événements, ce qui est arrivé. La post-vérité détache les faits de leur réalité objective pour les transformer en opinions contingentes que n'importe qui peut soutenir comme étant "vraies". Les gens en arrivent à croire une information que, pourtant, ils savent fausse !
Fait vs Opinion
Un fait est une déclaration qui peut être prouvée vraie ou fausse. Une opinion est une expression des sentiments d'une personne qui ne peut être prouvée.
Distinguer les faits d'une enquête de l'opinion sur ce que ces faits signifient.
En 1848, Alexis de Tocqueville fait le constat de cette incapacité qu'ont à se comprendre les élites et le peuple :
Le peuple, étant en quelque sorte hors de tout mouvement officiel, a créé sa propre vie. Se détachant de plus en plus de l'esprit et du cœur de ceux qui étaient supposés le diriger, il a donné son esprit et son cœur à ceux qui étaient naturellement liés à lui, et beaucoup d'entre eux sont de vains utopistes et de dangereux démagogues."
Il conclut : "Nous sommes sur un volcan". Le Printemps des peuples lui donna raison.
Une loi sur les fake news serait une manière de dire au peuple "taisez-vous, seule l'élite dit la vérité. Le seul moyen de réduire la distance entre le "peuple" et les "élites" (à supposer que l'on sache ce que l'on entend par là) est d'éduquer le premier et de lui permettre de donner libre cours à sa capacité de jugement.
Il appartient aux intellectuels, comme disait Julien Benda, de rappeler la valeur de la vérité et de s'engager en son nom. Pour cela il faut d'abord rétablir l'idée que les faits comptent.
La distinction brouillée entre vrai et faux (post-vérité), a des effets délétères
sur nos démocraties.
Ce
qui est remis en cause ce sont les faits, ce qui arrive ou qui aurait
pu ne pas arriver car on est dans le domaine de la contingence. Il se
produit une sorte de déconnexion entre le fait d'émettre des
opinions et l'appui de ces opinions sur des faits.
On ne discute de manière valable que si les opinions qu'on avance s'étaient sur des faits (Hannah
Arendt).
En appeler dans l'absolu aux droits de l'homme n'a de sens que s'il
existe des institutions efficaces pour garantir ces droits. Le droit
le plus fondamental est le «droit d'avoir des droits».
Comme
les vérités factuelles sont contingentes et qu'il pourrait donc en être
autrement, il est facile de leur substituer "faits alternatifs".
La
liberté d'opinion est une farce si les informations
factuelles ne sont pas garanties et si les faits eux-mêmes sont contestés. Malheureusement, l'une des techniques les plus
efficaces pour brouiller la distinction entre vérité factuelle et
mensonge consiste à affirmer que toute prétendue vérité factuelle
n'est qu'une opinion différente.
Selon
Hannah Arendt, le danger est encore plus grand:
La substitution cohérente et totale des mensonges à la vérité factuelle n'a pas pour effet de faire accepter les mensonges comme des vérités et la vérité comme un mensonge, mais que le sens à travers lequel nous nous repérons dans le monde réel - et la catégorie "vérité contre mensonge" est l'un des moyens mentaux servant cette fin - est en train d'être détruit.
Les
possibilités de mentir deviennent illimitées et rencontrent souvent
peu de résistance.
Beaucoup
de libéraux s'interrogent sur le fait que, lorsque leur vérification
des faits montre clairement et définitivement qu'un mensonge est un
mensonge, les gens ne semblent pas concernés, sont indifférents.
Mais Arendt a compris comment fonctionne la propagande.
Les personnes qui se sentent négligées et oubliées ou victimes aspirent à un récit - même inventé - qui donnerait un sens à l’anxiété qu’ils éprouvent et promettrait une forme de rédemption. Une histoire fictive susceptible de résoudre un problème est beaucoup plus attrayante que des faits et des arguments raisonnables, mais qui ne résolvent rien.Ce qui convainc les masses, ce ne sont pas des faits, pas même des faits inventés, mais seulement la cohérence du système dont ils font vraisemblablement partie.
L’argument général d’Arendt est le suivant : la vérité n’est pas la seule valeur de la sphère politique, en particulier dans une démocratie, et, d’une certaine manière, on peut dire que l’opinion, plus que la vérité, constitue le véritable fondement de la démocratie ; néanmoins, la formation de l’opinion dans une démocratie exige que les vérités factuelles soient raisonnablement respectées.
La démocratie exige de faire place à la pluralité des opinions, mais les opinions ne peuvent régner que si l'on se soucie en premier lieu des faits. La culture du débat, où chacun, même le « moins savant », peut apporter sa contribution, implique-t-elle cependant de considérer que toutes les opinions se valent et que les faits ne jouent aucun rôle dans les discussions politiques ?
Une démocratie livrée au relativisme et éventuellement au cynisme serait exposée à la démagogie que redoutait Platon : tout serait permis, les politiciens pourraient mentir autant qu’ils veulent, l’important serait la persuasion et non la vérité, etc.
Arendt
défend l’idée que « les
faits informent les opinions »
et que les opinions, en démocratie, doivent « respecter
la vérité factuelle ».
C’est une condition nécessaire pour débattre de sujets
ordinaires.
Dans
nos démocraties les pouvoirs publics peuvent promouvoir une certaine
conception de la réalité relayée par les médias, mais ils ne
peuvent modifier la réalité factuelle à leur guise.
On
peut cependant distinguer deux formes différentes de post-vérité. Une première attitude consiste à
considérer que ce que l’on veut croire est plus important que
ce qui peut être prouvé. Il s’agit moins de mensonges directs
que de refuser, en quelque sorte, les différents degrés de
vraisemblance ou de preuve ; de présenter les opinions les
plus instruites et les mieux étayées comme étant de même valeur
que les opinions immédiates, qui n’ont aucune preuve ou argument à
fournir, mais dont ceux qui les ont jugent – ou feignent de juger,
peu importe ici – que cela ne les invalide pas. Disons qu’il
s’agit ici d’un mépris ostensible pour le travail de
vérification et d’argumentation qui devrait permettre de
hiérarchiser les opinions en fonction de leur valeur de vérité ou
de leur correspondance avec des états de fait que l’on peut
attester. Cette "post-vérité par indifférence ou indistinction" doit
être distinguée d’une seconde attitude, qui s'y trouve parfois articulée : la construction délibérée de fausses
informations. Elle consiste à se débarrasser de l'évidence factuelle et aboutir à une sorte de
diversité indifférenciée où l'énoncé des opinions n'a plus
besoin d'être étayé ni légitimé par les faits.
Si les opinions ne sont fondées que pour autant qu'elles s'appuient sur des vérités de fait, la post-vérité met à bas cette validation et aboutit ainsi à l'effacement du partage entre le vrai et le faux. Il n'est plus nécessaire que les faits informent les opinions. La post-vérité renvoie à une zone grise où l'on ne sait plus si les choses sont vraies ou fausses. Elle est bien plus problématique que le mensonge.
Si les opinions ne sont fondées que pour autant qu'elles s'appuient sur des vérités de fait, la post-vérité met à bas cette validation et aboutit ainsi à l'effacement du partage entre le vrai et le faux. Il n'est plus nécessaire que les faits informent les opinions. La post-vérité renvoie à une zone grise où l'on ne sait plus si les choses sont vraies ou fausses. Elle est bien plus problématique que le mensonge.
Dans nos démocraties, le danger réside plutôt dans la tendance au relativisme du "tout se vaut". On peut ainsi remettre en question ce que Hannah Arendt appelle "les vérités de fait" - les vérités historiques, les événements, ce qui est arrivé. La post-vérité détache les faits de leur réalité objective pour les transformer en opinions contingentes que n'importe qui peut soutenir comme étant "vraies". Les gens en arrivent à croire une information que, pourtant, ils savent fausse !
Fait vs Opinion
Un fait est une déclaration qui peut être prouvée vraie ou fausse. Une opinion est une expression des sentiments d'une personne qui ne peut être prouvée.
Distinguer les faits d'une enquête de l'opinion sur ce que ces faits signifient.
Le mot désigne, selon Roland Barthes, une information inclassable, relevant du registre hétérogène des "nouvelles informes" : meurtres, agressions, désastres... captivent autant qu'ils épouvantent parce qu'ils renvoient "à l'homme, à son histoire, à son aliénation, à ses fantasmes, à ses rêves, à ses peurs".
Il en va de l’élaboration de ce que Paul Ricoeur appelle l’identité narrative : nous sommes ce que nous nous racontons. C'est l'idée que tout individu s'approprie, voire se constitue, dans une narration de soi sans cesse renouvelée. L'identité personnelle se constitue ainsi au fil des narrations qu'elle produit et de celles qu'elle intègre continuellement.
« En narrativisant la visée de la vraie vie, il lui donne les traits reconnaissables de personnages aimés ou respectés, écrit ainsi Ricœur dans Soi-même comme un autre (Seuil, 1990).
Comprendre les événements suppose de balayer toute idée de mal à l’état pur.
Or ils sont souvent étonnants et en disent plus long qu'on ne voudrait croire.
Il en va de l’élaboration de ce que Paul Ricoeur appelle l’identité narrative : nous sommes ce que nous nous racontons. C'est l'idée que tout individu s'approprie, voire se constitue, dans une narration de soi sans cesse renouvelée. L'identité personnelle se constitue ainsi au fil des narrations qu'elle produit et de celles qu'elle intègre continuellement.
« En narrativisant la visée de la vraie vie, il lui donne les traits reconnaissables de personnages aimés ou respectés, écrit ainsi Ricœur dans Soi-même comme un autre (Seuil, 1990).
Comprendre les événements suppose de balayer toute idée de mal à l’état pur.
Les
faits-divers sont intéressants lorsqu'ils révèlent certains
ressorts profonds d’une société, pour peu que celle-ci s'émeuve (et il serait peut-être inquiétant qu'elle reste froide ou indifférente). Que l’émotion s’emballe et
mécaniquement la machine se met en route.. les digues cèdent une à une, on assiste au déferlement de tous
les excès.
L’émotion
étant vendeuse, les médias se saisissent d’abord du fait-divers
et le transforment en marchandise. Multiplication des articles, des
émissions, des débats, à base de surenchère et d’informations
tronquées, partielles et répétées.
Dans l'affaire MC, tout appel à la sérénité était voué à rester lettre morte, la prière s'érigea en dictame numéro un. D'abord
on croit rêver et puis on est agacé et on se prend à surtout
souhaiter que MM soit retrouvée pour ne plus en entendre parler...
Dans
le vocabulaire de la presse on appelle généralement "fait-divers" une information ou un événement sans noblesse, qu'on n'arrive pas à
classer et que l'on regroupe sous le terme "divers" comme
des choses diverses et variées et éparses, voire éparpillées. Les faits-divers, surtout les sanguinolents, n'arrivent qu'aux autres et leur intérêt, restreint, s'épuise inexorablement restreints. Ils seraient, dit-on avec un certaine condescendance,
dépourvus de conséquence ou d'application sociale, politique,
économique ou culturelle directe ou directement perceptible. Sans importance, ils ne mériteraient que d'être pris de haut.Or ils sont souvent étonnants et en disent plus long qu'on ne voudrait croire.
Faits
Il n'y a au Royaume-Uni aucun écrit offrant une
vision équilibrée des (rares) faits liés à ce qui est arrivé à MMC et permettant de vous faire une opinion sur ce prétendu mystère. La seule vérité
disponible est celle des MC, données évidemment passées au crible afin de garantir leur statut d'innocentes victimes. Ils n'auront pas compris la
leçon selon laquelle la suppression n’éteint jamais les flammes, mais les décuple. La suppression des faits est différente de la
suppression de la vérité, ou du mensonge, une autre
leçon que les MC n’ont pas apprise. Ce qui enuuie les gens, c’est la suppression des faits. Vers quoi pouvons-nous nous tourner dans notre recherche de ces faits?
Il
y a des faits et des opinions. Les gens ont tendance à présenter
leurs opinions comme des faits. Ils ont également tendance à
embellir les faits afin de soutenir leurs opinions. C'est
pourquoi les références sont nécessaires pour y voir clair.
Fake News (voir Infox)
Désormais, il faudra cesser d'en croire vos yeux.
Que
ce soit les deep fakes, ou même les plus rudimentaires cheap fakes,
les fausses vidéos se déploient à grande vitesse sur les réseaux
sociaux. Politiciens, célébrités, journalistes sont visés. Mais
les simples citoyens sont encore les plus vulnérables face à ces
montages créés dans le but de discréditer.
Depuis les fake news, on se sent tenu de méfier des nouvelles, mais ce n’est qu'une retenue raisonnable en comparaison avec les vidéos
manipulées par l’intelligence artificielle. Les deep fakes, telles
qu’elles sont baptisées, connaissent une croissance rapide, leur nombre aurait doublé en moins
d’une année. La faute à la technologie, qui permet désormais à
partir d’une seule photo de créer une vidéo crédible de
n’importe qui. Avec plus de moyens, cet avatar d’un nouveau genre
peut parler, bouger et donner l’impression de se comporter comme
son original.
On
a évidemment le droit d'aimer et d'admirer des célébrités,
mais il faut être conscient que la personne aimée et admirée est
une personne publique, créée et présentée pour consommation
publique, pas la personne réelle. L'amour et l'admiration des fans
sont contrefaits car ils s'adressent à une contrefaçon. Ainsi il
est impossible de savoir ce que cette contrefaçon pense, désire et
pourquoi elle fait ce qu'elle fait.
Personne
ne sait qui a raison parce que personne ne sait ce qui est arrivé ou
ce qui motive le comportement des gens. Si nous croyions tous aux
autres simplement parce qu'ils avaient dit et fait certaines choses,
nous commettrions beaucoup d'erreurs.
Faute
Kate MC a admis qu'ils étaient en faute : Nous avons été critiqués, bien sûr, pour avoir laissé les enfants dans l'appartement pendant que nous dînions (M*)
Une véritable contrition les aurait plus servis que les excuses qu’ils ont déployées pour justifier leur comportement. Il est évident que KMC n’a jamais vraiment admis qu’elle s'était trompée : Cette nuit me trotte dans la tête et je suis sûre que les gens apprendront grâce à notre erreur, si vous voulez appeler ça comme ça.
Fiction vs imposture, fraude, calomnie
Faute
Kate MC a admis qu'ils étaient en faute : Nous avons été critiqués, bien sûr, pour avoir laissé les enfants dans l'appartement pendant que nous dînions (M*)
Une véritable contrition les aurait plus servis que les excuses qu’ils ont déployées pour justifier leur comportement. Il est évident que KMC n’a jamais vraiment admis qu’elle s'était trompée : Cette nuit me trotte dans la tête et je suis sûre que les gens apprendront grâce à notre erreur, si vous voulez appeler ça comme ça.
Un
signet dans la Bible (prêtée à KMC et saisie par la PJ début août 2007)
marquait les pages d'un épisode de 2 Samuel, 11-12 où les serviteurs n'osent pas annoncer à David que son enfant (engendré dans
l'adultère, après avoir envoyé le mari de Bethsabée au
casse-pipe) est mort. Cohérence avec le "nous l'avons
laissé tomber" répété maintes fois par Kate la nuit du 3
mai ?
Deux éléments sont intéressants dans cette histoire :
1)
c'est David qui prononce sa propre condamnation, sans le savoir,
après avoir entendu Nathan lui raconter une parabole. David accepte le
châtiment que l'Éternel lui infligera, quel qu'il soit, sans
circonstances atténuantes. C'est pourquoi Dieu pardonne et se limite
à faire mourir l'enfant qui sert de victime expiatoire.
2)
Les serviteurs n'osent pas lui annoncer que l'enfant est
mort, parce que David s'est abîmé dans le jeûne et le désespoir. Or David "revient à la vie" après avoir deviné que
l'enfant est mort :
Quand
l'enfant vivait encore, j'ai jeûné et pleuré, car je disais : Qui
sait ? L’Éternel aura pitié de moi, et l'enfant vivra.
Maintenant
il est mort, pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je encore le faire revenir
? Je vais vers lui et lui ne reviendra pas vers moi.
Ce
récit dit clairement que la faute des parents retombe sur les
enfants. A cette époque biblique l'enfant, bien que désiré (la
stérilité est une calamité), compte peu pour lui-même. Il n'est
pas responsable de l'erreur des parents, mais les parents sont punis
par sa mort.
Voilà
une idée absolument en contradiction avec l'affirmation de
responsabilité et d'irréprochabilité.
La
question cruciale de cette affaire est là : le châtiment divin
n'est pas conciliable avec la vie mondaine. Laisser son enfant
seul, c'est lui faire courir, entre autres risques, celui,
improbable, d'être victime d'un enlèvement, et celui, probable,
d'être victime d'un accident.
David n'accomplit
pas les rites funéraires, acceptant la réalité de la mort de
l'enfant.
Fiction vs imposture, fraude, calomnie
Dire faux n’est mentir que par l’intention de tromper, et l’intention même de tromper loin d’être toujours jointe avec celle de nuire a quelque fois un but tout contraire. Mais pour rendre un mensonge innocent, il ne suffit pas que l’intention de nuire ne soit pas expresse, il faut de plus la certitude que l’erreur dans laquelle on jette ceux à qui l’on parle ne peut nuire à eux ni à personne en quelque façon que ce soit. Il est rare et difficile qu’on puisse avoir cette certitude ; aussi est-il difficile et rare qu’un mensonge soit parfaitement innocent. Mentir pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l’avantage d’autrui est fraude, mentir pour nuire est calomnie ; c’est la pire espèce de mensonge. Mentir sans profit ni préjudice de soi ni d’autrui n’est pas mentir : ce n’est pas mensonge, c’est fiction .
Rousseau. Les Rêveries du Promeneur Solitaire
Foi
(catholique)
Dans
les moments tragiques, la religion est un recours et la foi y gagne
une seconde vie. Les MC, selon leurs proches, n'allaient pas à
l'église tous les jours comme ils le firent à PDL. C'était à la
fois un moyen de montrer leur peine directement, sans avoir à
l'exprimer en paroles, et c'était un réconfort pour leur sentiment
de culpabilité.
Folimage ou spin (docteur) ou Bonimenteur ou Faiseur d'opinon ou Doreur d'image
Une chose est de se défendre, une autre
est d'embaucher un docteur Folimage, une sorte de menteur professionnel et de mentor dont les outils sont la poudre aux yeux, les miroirs aux alouettes et la
propagande et le
travail consiste à manipuler les opinions au mépris de la réalité des faits, à changer les perceptions
négatives en perceptions positives.
La fabrique de l'innocence
La fabrique de l'innocence
Tout le jeu des spin doctors est de fabriquer des victimes. Construire une victime en utilisant le public. Feuille de route médiatique : présentation, intentions, etc. Ils prennent à témoin l'opinion publique. Une opération médiatique. La couverture médiatique comme la meilleure protection. Ils entrent en scène, c'est du théâtre. Utiliser plus la scène médiatique que la scène judiciaire. Verges ou la genèse du procès médiatique. Déplace l'affaire sur le terrain médiatique. Il n'y a plus de secret de l'instruction, tout le monde parle impunément. Certains avocats cherchent à blanchir leurs documents en les donnant à la presse et en tablant sur le fait que bien des journalistes n'auront pas le temps de sourcer, d'enquêter, de comparer, de croiser. Et finalement on s'aperçoit que l'information qui est sortie d'une source, c'est la source unique qui va alimenter la presse pendant un certain temps, quitte à ce qu'on se rende compte un peu tard que tout le monde s'est trompé. On n'a plus le temps, l'argent pour enquêter, pour déployer des gens sur le terrain. Sans jamais vérifier.
Forensique (science)
Forensique veut dire qui appartient, qui est lié ou
qui est utilisé dans les cours de justice, vient du latin forum, la
place publique, lieu du jugement chez les anciens (forensis : du
forum). Science forensique est un néologisme, traduction de
l’anglais forensic science, rendu nécessaire par la confusion des
termes et de leurs traductions qui désignent la contribution des
sciences, en particulier des sciences de la nature, à la justice
(Margot 1999).
Les médecins légistes recherchent les éléments présents alors qu'ils devraient être absents et réciproquement (ce qui est tout aussi important), les éléments absents alors qu'ils devraient être présents.
Forum (de discussion)
Les médecins légistes recherchent les éléments présents alors qu'ils devraient être absents et réciproquement (ce qui est tout aussi important), les éléments absents alors qu'ils devraient être présents.
La science forensique, ou la forensique,
applique une démarche scientifique et des méthodes techniques dans
l’étude des traces qui prennent leur origine dans une activité
criminelle, ou litigieuse en matière civile, réglementaire ou
administrative. Elle aide la justice à se déterminer sur les causes
et les circonstances de cette activité.
Forum (de discussion)
Sur les forums il y a des gens qui font des efforts extraordinaires pour convaincre les autres que les MC sont innocents, mais il n'y a pas de gens faisant des efforts extraordinaires pour convaincre les autres que les MC sont coupables. En revanche on voit des gens souligner des éléments qui jettent un doute sur certains aspects de la (très succincte) théorie des MC.
Mais d'un autre côté ce magnifique "pouvoir", s'il s'exerce de manière irresponsable, peut avoir pour les individus des conséquences catastrophiques car on est passé de la sphère privée à la sphère publique, des paroles qui s'envolent à celles qui mettent en danger. Il en va ainsi des insultes et de la diffamation.
Les forums sociaux sont
une arme à double tranchant.
D'un côté ils permettent
à des millions individus de contourner les mass médias
traditionnels et font converger audience et production. Non seulement
les forumers y trouvent des nouvelles, mais ils peuvent s'épancher
instantanément et souvent spontanément, sans filtre, ils y
expriment des opinions, partagent des émotions, des pensées, des
sentiments. Ils s'expriment donc sans contrainte, libres de tout
contrôle éditorial et politique et de toute pression commerciale.
Mais d'un autre côté ce magnifique "pouvoir", s'il s'exerce de manière irresponsable, peut avoir pour les individus des conséquences catastrophiques car on est passé de la sphère privée à la sphère publique, des paroles qui s'envolent à celles qui mettent en danger. Il en va ainsi des insultes et de la diffamation.
Très vite des forums de discussion ont
surgi sur le web, modérés ou non, souvent des foires d'empoigne et,
sans murs, l'occasion pour une danse de trolls. L'argument majeur,
souvent en raison d'une méconnaissance de l'affaire, de-ceux qui se
sont dits pro contre les baptisés anti, dans le meilleur des cas,
sceptiques, était la haine. C'est elle qui engendre les mécréants,
à moins que ce ne soit la mécréance qui engendre la haine. Il se
déploie pourtant un travail de fourmi sur certains forums, où l'on
classe, analyse et organise toutes les informations disponibles, non
par désœuvrement (bien que ces tâches soient mangeuses de temps)
ni par perversité, mais par une haute idée de l'innocence de
l'enfant (Rousseau) et une assez étroite idée de la justice. Ce
qui les indigne n'est sans doute pas une nouveauté : quel que soit
le motif, digne ou non, l'appui financier et la caution des puissants
ont les bras longs. Non qu'un criminel parvienne ainsi à se
soustraire à la justice, mais, quoi qu'ils aient pu faire, les
victimes sont sacrées et les mettre en examen équivaut à
blasphémer. Ils gardent l'espoir que cette affaire qui a été
étouffée par volonté politique, sera résolue un jour et demandent
la réouverture du dossier afin que soient examinés tous les indices
, les témoignages et les preuves qui n'ont pas été assez mis en
relation dans une enquête qui n'est pas allée assez loin parce
qu'on ne lui en a pas donné les moyens.
Des milliers de pages ont été lues,
décortiquées, confrontées, analysées par des milliers
d'internautes. Il en ressort, encore une fois, que les dés sont
pipés au départ. La seule chance de savoir un jour ce qui est
arrivé à Madeleine McCann, c'est de dépiper les dés. Pour ce
faire, il faut assainir les incohérences des rondes de nuit. Il n'y
a d'autre moyen que de procéder à une reconstitution des faits dans
les conditions de lumière, d'état de la végétation, de peuplement
de PDL etc. le plus adéquates possible. Il faut que l'on sache si
oui ou non JT pouvait passer à un mètre de GM et JW sans que
ceux-ci la voient et si elle pouvait voir à 15m qu'un bas de pyjama
avait des dessins floraux mais non le profil du porteur. Une fois
cette reconstitution faite, les MC et leurs amis auront la paix et
l'enquête pourra rebondir efficacement.
Fuites (de l'enquête dans la presse)
Malgré le secret de l'instruction, il arrive que des éléments d’une
enquête, théoriquement confidentiels, se retrouvent dans la presse. Comment ? Est-ce lié aux relations parfois tendues entre gendarmes et policiers en charge du même dossier et aussi avec le magistrat instructeur ?
Du côté des journalistes, il est évident qu’une bonne histoire suppose des détails favorisant l’immersion du lecteur, auditeur ou spectateur. Mais les journalistes ne sont pas tous d’irresponsables chasseurs de scoops et se défendent de nuire à l’efficacité des enquêtes qu’ils relatent. Parfois ils renoncent même à dévoiler des éléments en leur possession afin de ne pas porter tort l'enquête.
Juridiquement, le procureur de la République et éventuellement le juge d’instruction sont seuls maîtres de ce qui peut ou ne peut pas être dit à la presse au sujet d’une affaire judiciaire. Parfois magistrats instructeurs et enquêteurs élaborent ensemble des stratégies de communication qui pallient la frustration. Parfois surgissent de querelles d’ego ou de véritables divergences sur la méthode à adopter, volonté de certains de se mettre en avant, souci de dissimuler des erreurs, idéologie, méfiance fondée ou infondée… Parfois les enquêteurs déplorent un contrôle trop tatillon qui fait passer le formalisme de la procédure avant la recherche de la vérité.
Du côté des journalistes, il est évident qu’une bonne histoire suppose des détails favorisant l’immersion du lecteur, auditeur ou spectateur. Mais les journalistes ne sont pas tous d’irresponsables chasseurs de scoops et se défendent de nuire à l’efficacité des enquêtes qu’ils relatent. Parfois ils renoncent même à dévoiler des éléments en leur possession afin de ne pas porter tort l'enquête.
Juridiquement, le procureur de la République et éventuellement le juge d’instruction sont seuls maîtres de ce qui peut ou ne peut pas être dit à la presse au sujet d’une affaire judiciaire. Parfois magistrats instructeurs et enquêteurs élaborent ensemble des stratégies de communication qui pallient la frustration. Parfois surgissent de querelles d’ego ou de véritables divergences sur la méthode à adopter, volonté de certains de se mettre en avant, souci de dissimuler des erreurs, idéologie, méfiance fondée ou infondée… Parfois les enquêteurs déplorent un contrôle trop tatillon qui fait passer le formalisme de la procédure avant la recherche de la vérité.
Condamner a priori n'est pas une bonne manière de faire, affirmer sans la moindre preuve que les fuites viennent de la
gendarmerie ou de la PJ revient à nourrir une polémique malsaine, étaler publiquement la défiance vis-à-vis des enquêteurs écarte la manifestation
de la vérité au centre de cette affaire.
Où les médias portugais
obtiennent-ils leurs informations? Et les UK? Brendan de Beer,
rédacteur en chef de Portugal News, de langue anglaise, est le seul
journaliste à avoir longuement parlé à l'inspecteur en chef
Olegário Sousa, porte-parole de Polícia Judiciária dans le cadre
de l'enquête sur la Madeleine. Sousa, qui a 20 ans de service et
s'est auparavant concentré sur des crimes liés aux œuvres d'art,
aux vols à main armée et au vol de voitures, a laissé entendre que
certaines informations avaient été divulguées par inadvertance
lors de déjeuners informels entre amis. De Beer est plus spécifique
et suggère que certaines des affirmations les plus incongrues ne
sont que des ragots.
Certains des policiers de la police impliqués dans cette affaire se sont exprimés à titre officieux, et les journalistes ont des contacts au sein de la police, tout comme en Grande-Bretagne. "J'ai parlé à quelques-uns d'entre eux [des policiers], mais jamais au point de dire qu'une seringue avait été trouvée dans la chambre ou qu'il y avait du sang sur les clés de la voiture de location.Il y a quelqu'un qui dit quelque chose à sa femme, elle raconte à sa coiffeuse, qui raconte à un journaliste.
"Je pense qu'il y a beaucoup d'inventions. Un journaliste pourrait dire à un détective: 'Pensez-vous que Madeleine est morte et que Kate et Gerry se sont débarrassés du corps?" En privé, le détective pourrait dire «C'est possible» et écrire une histoire basée sur «des sources proches de l'enquête». Corruption?
Certains des policiers de la police impliqués dans cette affaire se sont exprimés à titre officieux, et les journalistes ont des contacts au sein de la police, tout comme en Grande-Bretagne. "J'ai parlé à quelques-uns d'entre eux [des policiers], mais jamais au point de dire qu'une seringue avait été trouvée dans la chambre ou qu'il y avait du sang sur les clés de la voiture de location.Il y a quelqu'un qui dit quelque chose à sa femme, elle raconte à sa coiffeuse, qui raconte à un journaliste.
"Je pense qu'il y a beaucoup d'inventions. Un journaliste pourrait dire à un détective: 'Pensez-vous que Madeleine est morte et que Kate et Gerry se sont débarrassés du corps?" En privé, le détective pourrait dire «C'est possible» et écrire une histoire basée sur «des sources proches de l'enquête». Corruption?