Idée (fixe)
Idée (préconçue)
Identification (le principe de l' ou de Kirk)
Ignorance rationnelle (loi du moindre effort)
Illocutoire et perlocutoire
Image (gestion d' et célébrité)
Imposteur ou fausse victime
Indices
Indignation (vertueuse)
Infanticide
Info-spectacle
Information (Sélection)
Information (Traitement)
Information (Manipulation)
Infox
Innocence (présomption d')
Innocence (délire d')
Innocence (tentation de)
Insinuation (Sous-entendu, Innuendo)
Intérêt (public)
Interprète
Interrogatoire
Interview cognitive
Ironie
Journal intime
Juge
Jumeaux
Juste
On aimerait qu'au lieu de refuser totalement d'envisager une autre théorie que la leur, les MC fassent leur la phrase dans laquelle Evelyn Hall résume le sentiment de Voltaire sur Helvetius : Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je défendrai jusqu'à la mort votre droit de le dire.
S'ils avaient vraiment voulu lui damner le pion, les MC auraient demandé la réouverture de l’enquête, même cela impliquait de répondre aux fameuses 48 questions, collaborer à une reconstitution, et surtout s’intéresser à la piste de l’homme vu par les 9 Smiths, finalement le seul indice probant - enfant décrite très semblable à Madeleine - d’enlèvement.
Les bonnes questions (comme les motifs de leur reconstitution elliptique) n'ont pas été posées et ne le seront probablement jamais. La presse se conforme au politiquement correct "enlèvement". Le moindre doute surgit comme un sacrilège dans la liturgie officielle. Soit vous adhérez à l'évangile de St MC, soit vous allez en enfer!
Une petite fille est morte probablement de la même manière que trop de petits enfants meurent tous les jours: par accident domestique, très rapidement. Tout le monde le pense tout bas, tout le monde le tait. L'enjeu majeur est la responsabilité parentale et l'innocence des parents, d'abord aux yeux du cercle familial et amical. Les autorités ont abdiqué de tout préjugé et la justice a classé sans regret, convaincue qu'il n'y avait pas d'homicide. Si la foule sentimentale pleure, se passionne et réclame justice pour Madeleine, les autorités considèrent l'affaire comme ces jeux censés distraire les Romains.
«Nous l'avons laissée tomber» est extrêmement expressif et «elle est partie» ne peut pas être «elle a quitté la maison» parce que Kate a immédiatement rejeté cette hypothèse.
Les mains qui se tiennent. En fait celle de Kate tient celle de Gerald, son bras tendu exprimant qu'elle saisit Gerald tout en le tenant à distance.
Idée (préconçue)
Apparemment, les avocats du district estiment que les Ramseys n'auraient pas pu 'le faire' parce qu'ils sont de bons chrétiens, qu'ils sont gentils, etc. C'est une mauvaise façon de mener une enquête. Et c'est un piège dans lequel les gens tombent parfois. Nous voulons que les assassins d’enfants, un crime odieux, soient différents de vous et moi et que nous sommes mal à l’aise quand ils sont comme nous. Nous voulons qu'ils soient bossus et bavent, qu'ils aient un œil au milieu du front et traînent une jambe quand ils marchent etc. En réalité, cependant, des meurtres d'enfants sont commis par des gens qui sont par ailleurs tout à fait gentils et nous ne voulons pas que cela soit vrai? C'est une chose troublante que parfois les gens ont du mal à dépasser, mais ça ne peut pas être le moteur de l'enquête. Ce sont les faits qui doivent guider l'enquête et les théories doivent émerger des faits, pas d'une idée préconçue sur ce que quelqu'un peut faire ou non.
Identification (principe de l' ou de Kirk)
Ignorance rationnelle (loi du moindre effort)
Illocutoire et perlocutoire
La distinction entre l'effet illocutoire et l'effet perlocutoire provient de la théorie des actes de langage de John Austin (Quand dire, c'est faire), selon laquelle un acte performatif de langage (une promesse, un ordre, etc.) se divise en deux effets distincts : un effet illocutoire accompli par la parole si certaines circonstances ou normes conventionnelles sont réunies et un effet perlocutoire, psychologique, ressenti par le destinataire (confiance, peur, timidité, etc.).
- Image (droit à l')Un journal publia une image de la grande tragédienne Rachel reposant sur son lit de mort. Sa sœur porta une action devant le tribunal afin de faire reconnaître une atteinte au droit à l'image de la défunte. Le 16 juin 1858, le tribunal civil de la Seine rendit une décision dans laquelle, pour la première fois dans l'histoire du droit français, il consacre le droit à l'image.
Les portraits posthumes de la comédienne rencontrèrent le même succès. Conformément à l’usage du XIXe siècle, sa sœur Sarah avait fait réaliser deux photographies de Rachel sur son lit de mort, attribuées – sans doute à tort – à Charles Nègre. Bien qu’elles fussent réservées apparemment à un usage privé, des épreuves en furent rapidement mises en circulation et elles inspirèrent à Frédérique O’Connell, figure en vue du Paris artistique et mondain sous le Second Empire, un fusain intitulé Rachel sur son lit de mort. Le dessin, parfaite illustration de la « douceur narcotique88 », fut exposé à la galerie Goupil qui le reproduisit et le diffusa en photographies, au grand dam de la famille Félix qui intenta un procès à l’artiste et obtint que photos et dessin soient retirés de la circulation. Mais le jugement eut surtout pour effet d’accroître la popularité de l’œuvre de F. O’Connell et d’attiser la convoitise médiatique. Là encore la conjonction de la célébrité et de la mort prématurée s’avérait le révélateur de l’évolution de la sensibilité collective et de la fascination que suscitaient les « belles morts », pour reprendre la formule de Philippe Ariès.
En d'autres termes, un effort massif a été entrepris pour dresser des MC un portrait de victimes de l'incompétente police portugaise, des médias et de gangs de méchantes gens sévissant sur la Toile. Cela a coûté beaucoup d'argent et, malheureusement pour eux, n'a convaincu personne.
Les MC devinrent en deux temps trois mouvements les parents les plus célèbres du monde, les inconnus les plus notoires.
On ne peut pas toujours choisir l'image qu'on veut montrer. Ils se sont mis en scène, c'était un choix.
Imposteur ou fausse victime Voir victime
Si on définit l'imposture comme se faire passer pour ce qu'on n'est pas, ne le sommes pas tous à des degrés divers ? Il y a toujours une différence entre l'être et l'apparaître, entre l'être et la fonction aussi. Par définition l'imposteur avance masqué. Mais le sait-il ? A-t-il conscience qu'il porte un masque ? Et si, sous ce masque, ne se trouvait aucun visage ? Et si, sous ce masque, ne se trouvaient que lambeaux, identités dispersées, rien d'authentique, rien de personnel, rien qui ressemble vraiment à soi. Et si nous étions tous, plus ou moins, des imposteurs.
Indices
Indignation (vertueuse)
La notoriété rendrait-elle jaloux ?
Infanticide (crime des crimes)
"Dans la majorité des affaires d’infanticide, les enfants sont tués par leurs proches, écrit le Dr Pierre Lamothe, psychiatre et criminologue, mais être responsable de la mort d’un enfant est une situation terrible à assumer. Pour cette raison, les coupables plongent parfois dans un délire d’innocence?" (voir ci-dessous)
Info-spectacle
Le traitement du faits divers dans les médias : une photo, une interview, une indiscrétion. L’info-spectacle, ou la négation de l’information...
Le « mimétisme de masse » si bien décrit et analysé par René Girard. On ne peut pas parler de la souffrance des victimes, devenues personnages de fiction, et ignorer celle des autres.
Information (traitement)
Ces derniers temps de nombreux articles ont été écrits sur le thème de la manipulation de l’information à l’ère des réseaux et médias sociaux. Photos recadrées, sorties de leur contexte. Vidéos ne correspondant pas à la période citée ou au pays mentionné, faux comptes Twitter, absence de sources… Toutes les manipulations possibles sont utilisées pour entretenir la désinformation, la rumeur, le dénigrement… L’utilisation des médias et réseaux sociaux comme le retweet automatique sans vérifier l’information participent-ils à la propagation de la manipulation de l’information ? Comment vérifier l’information face aux manipulateurs ? Quels outils peut-on utiliser ? Outre le fait que les canaux de communication ne cessent de s’accroitre, que chaque individu devient une source d’information, le simple quidam devient l’annonceur de THE «breaking news», retweeté, liké, partagé par ses amis, followers…
Twitter le canal de la viralité
La manipulation photographique
Il existe plusieurs manières de manipuler une photographie : modifier le contexte d’une photo pour en changer le sens est l’une des manipulations que l’on retrouve assez régulièrement sur les réseaux sociaux. Plus la photo est choquante plus l’émotion enjoindra les personnes à partager une information manipulée.
Twitter est devenu une véritable agence de presse en ligne, l’information arrive par flot et de tous côtés, compte perso, compte officiel. La rapidité d’information et d’informer n’a jamais été aussi importante. Dans ce contexte d’infobésité il devient nécessaire de prendre un certain recul face aux lucky luke du tweet. Si les devoirs des journalistes n’ont pas changé, ils doivent être encore davantage vigilants à l’ère des médias sociaux, la manipulation, notamment des images et des vidéos étant accrue. Pour rappel :
Déontologie et journalisme
Il existe plusieurs chartes rappelant les droits et devoirs des journalistes parmi elles la charte de Munich signée par la Fédération européenne des journalistes le 24 novembre 1971, on y retrouve 5 droits et 10 devoirs dont :
Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité.
Publier seulement les informations dont l’origine est connue ou les accompagner, si c’est nécessaire, des réserves qui s’imposent ; ne pas supprimer les informations essentielles et ne pas altérer les textes et les documents
Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte ;
S’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondement ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information
Equivalents : information fallacieuse, fausse nouvelle, fausse information.
Synonymes : désinformation, hoax, mensonge, rumeur, canular, bobard, escobarderie.
La propagation des infox est facilitée par la rapidité de diffusion et l'effet d'amplification d'Internet (réseaux sociaux, blogs, messagerie, etc.) Ceux qui sont à l'origine de ces tentatives de désinformation cherchent à en tirer un avantage qui peut être d'ordre politique, financier, idéologique, stratégique s'il s'agit d'un État, etc.
Exemples d'objectif :
- défavoriser un parti politique ou un candidat lors d'une élection,
- faire basculer le résultat d'un vote lors d'un référendum,
- entacher la réputation d'une personnalité ou d'une entreprise,
- contrer une vérité scientifique établie (ex : déni scientifique comme le créationnisme),
- développer la xénophobie, voire le racisme, dans la population.
La peur vaut autorité, bien que nous vivions dans des sociétés où le souci de protection est infiniment supérieur à ce qu’il fut jamais. Certes le remède est souvent près du poison et, sur les mêmes réseaux, fleurissent les vidéos de démontage ou les analyses des biais cognitifs, les dé-constructeurs de fariboles, les sources primaires et les idées tertiaires... Mais nous subissons la terrible loi dite de Brandolini :
La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer.
Injure
L’injure correspond, quant à elle, à une expression outrageante, terme de mépris ou invective ne renfermant l’imputation d’aucun fait.
Il s’agit ainsi de tout propos qui, sans contenir l’imputation d’un fait précis, est de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la délicatesse de celui auquel il s’adresse. L’injure peut consister dans l’emploi de qualificatifs péjoratifs, d’insultes, d’invectives violentes ou grossières ou encore dans le non-respect de la dignité de la personne visée. À titre d’exemple, l’utilisation de l’expression « poupée Barbie » constitue une injure lorsqu’il s’agit de décrire la personne visée comme quelqu’un d’insignifiant, futile, irréfléchi.
L’exception de vérité ne peut être soulevée en matière d’injure.
Innocence (argumentation en faveur de l')
Innocence (obsession de l')
L'innocence une fois perdue, ne peut jamais être regagnée.L'obscurité une fois regardée ne peut être perdue. John MiltonSur l'innocence, voir ici
Les MC ne semblent pas s'être satisfaits d'un au moins nous avons notre conscience pour nous. Loin de là. Ils eurent très vite le violent désir d'être universellement reconnus comme innocents. Quiconque tempérait l'innocence ou hasardait l'ombre d'un doute se voyait immédiatement contraint de se dédire ou, par Carter-ruck interposé, de se taire.
Pourquoi ? Peut-être parce que, comme ils ne cessaient de le répéter, le questionnement de leur innocence entravait sinon annulait la recherche de MMC. Aussi bien peut-être parce que ce qui comptait le plus, ou était le plus simple à rechercher et à obtenir, était d'être tenus pour innocents. Pour ce faire un ré-examen du dossier qui identifierait les failles commises par la PJ aiguiserait le discernement : les MC avaient été soupçonnés à tort.
Leur seule chance d'être innocentés totalement est dans la détermination de la nature du crime ou l'identification de Smithman qui a disparu de la surface de la terre en même temps que Madeleine.
Innocence (présomption d')
La presse doit également rester prudente, afin de ne pas porter atteinte à la présomption d’innocence. On dit que la présomption
d'innocence est un droit absolu en démocratie. Mais la présomption d'innocence est-elle un droit ? En fait l’article
9 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 dit Tout homme
étant présumé innocent et non Tout homme est présumé innocent :
les rédacteurs du texte ne créent pas un droit, celui-ci préexiste,
naturellement, ils ne font que le constater.
Nous croyons que le dommage principal a été causé aux arguidos MC, qui ont perdu l'occasion de prouver ce qu'ils défendent depuis qu'ils ont été mis en examen : leur innocence par rapport au dramatique événement...
On peut s'auto-intoxiquer et se mettre dans la peau d'un innocent, mais le sujet est-il dupe, même s'il joue son rôle de mieux en mieux ?
On peut à la fois mentir et, en étant sincère, avoir du chagrin.
Face au regard des autres, il est difficile moins de dire ce qu'on a fait, que d'expliquer ce qui s'est passé après l'acte, l'idée et la construction du scénario.
De l'auto-défense au déni de réalité.
Pour assurer sa propre crédibilité, il faut s'enfermer dans la croyance en son propre mensonge. Une fois un scénario mis en place est atteint le point de non-retour.
Les MC se sont appuyés sur le battage médiatique pour étayer la conviction de leur propre innocence. Ils ont fini par y croire et par entraîner derrière eux famille, amis, avocats, public relations, autorités de la classe politique et artistique, milliardaires, médias. Au début les gens sont agnostiques. Ils veulent comprendre, ils soutiennent le non-abandon des recherches, ils compensent la prétendue mollesse voire incompétence de la police. Les médias s'agitent autour de la détresse de parents, en passant sous silence que, finalement, les coupables pourraient bien être ceux-ci. Les supporters endossent les vêtements des parents, chaussent leur bataille.
Innocence ou culpabilité (noeud gordien) ?
Il n'y a pas de moyen de savoir si les MC sont innocents ou coupables. Trop d'éléments sont inconnus, tout juste supputables. Toute allusion publique à cette affaire a des chances de se transformer en atelier de discussion. Mais à l'intérieur de soi-même aussi. Dans cette affaire chacun est livré à son intime conviction quant à savoir ce qui est arrivé à Madeleine McCann. Ce qui est intéressant à observer, ce n'est pas tant la culpabilité ou l'innocence des parents mais comment nos systèmes de justice fonctionnent, comment quelqu'un qui est pris dans le filet d'une enquête sans que l'on sache très bien faire la part des choses entre l'horreur d'avoir perdu un enfant, la consternation d'être soupçonné, le souci de l'image produite sur le public. Dans cette affaire, et c'est pourquoi on en parle encore, il y a un espace, très restreint, où l'on peut croire qu'ils sont innocents (un cambrioleur surpris étouffe involontairement et efface ses traces, un observateur opportuniste emmène dans sa tanière à la manière du Collector, l'enfant sort et fait une rencontre improbable que l'agitation ambiante finit par rendre fatale, etc.) et un espace, plus vaste, où l'on peut croire qu'ils sont coupables (l'un d'eux a involontairement causé la mort de l'enfant, l'accident est domestique mais une surveillance appropriée l'aurait évité, quand la mort est découverte le corps est déjà froid, etc.).
Pascal Bruckner ("La tentation de l'innocence") appelle "innocence" cette maladie de l'individualisme qui consiste à vouloir échapper aux conséquences de ses actes, cette tentative de jouir des bénéfices de la liberté sans souffrir aucun de ses inconvénients. Elle s'épanouit dans deux directions, l'infantilisme et la victimisation, deux manières de fuir la difficulté d'être, deux stratégies de l'irresponsabilité bienheureuse.
La seule chance qu'ont les MC d'être innocentés totalement est dans la détermination de la nature du crime ou l'identification de Smithman, disparu de la surface de la terre en même temps que Madeleine.
Insinuation (Sous-entendu, Innuendo)
Le mot "innuendo" est dérivé de innuere, "faire un signe de tête en avant".
Il existe deux principaux types de sous-entendus.
La fausse insinuation est une déclaration diffamatoire qui a une signification implicite, de sorte que seules les personnes disposant du savoir contextuel nécessaire peuvent comprendre que le commentaire est diffamatoire. L'info nécessaire peut être culturelle et géographique.
L'insinuation juridique n'est pas diffamatoire à première vue, une insinuation légale peut être diffamatoire lorsqu'elle est associée à certaines circonstances extrinsèques ou extérieures. Ces informations contextuelles peuvent faire en sorte qu'une déclaration est considérée comme diffamatoire dans une juridiction donnée et non dans une autre.
Intérêt public
La question de l'"intérêt public" est délicate. La loi sur la protection des données et les codes de conduite des journalistes reconnaissent tous qu'une certaine violation de la vie privée se justifie si le public doit pouvoir disposer de certaines informations. Mais la ligne de séparation est mal définie. La question de savoir ce qui est proprement privé et ce qui est véritablement d’intérêt public peut être très controversée et très difficile.
Interprète
En cas de témoignage officiel, la déposition est relue et son contenu expliqué. Après avoir donné son accord, le témoin confirme et signe comme exact le contenu du document qui suit, conjointement avec l'interprète assermenté. C’est la procédure normale dans tous les entretiens formels. En co-signant, l’interprète s’engage légalement quant à la précision de sa traduction. Donc, le témoin signe pour dire que le contenu est exact et l’interprète pour dire que la traduction est exacte. Un motif assez fort pour que l'interprète s'assure que sa traduction est correcte parce que sa responsabilité est légalement engagée.
"Interrogatoire"
Interrogée par Neves et Encarnação, Kate s'était totalement effondrée (pas question d'insulter/attaquer les "chefs") car Neves lui avait déclaré sans ambages qu’ils ne croyaient pas à sa version des événements. Cela ne correspondait pas à ce qu’ils savaient. Ils ont voulu savoir pourquoi elle pensait que Madeleine était en vie quand elle avait disparu. Elle a répondu que rien ne suggérait le contraire, rien n'indiquait qu'on avait pu lui faire du mal.
Interview cognitive
L'interview cognitive, méthode d'interrogatoire et de témoignage mise au point dans les années 80, consiste à remettre virtuellement le témoin visuel en situation en suivant quelques règles (ne pas interférer ni distraire le témoin, l'encourager à mentionner des détails, même insignifiants). Les avancées de la recherche en psychologie cognitive ont amené les enquêteurs à utiliser les techniques de l'interview cognitive dans leurs interrogatoires, afin de distinguer éléments inventés et éléments réels, en prenant en compte l'absence de contact oculaire, les mouvements intempestifs, etc.
Le principe de départ est principe que d'un point de vue cognitif, le mensonge exige plus d'efforts que la vérité. : lorsque l'on ment, il faut inventer certains éléments et mobiliser sa concentration pour ne pas se contredire...
Pour rendre la tâche plus difficile à un suspect, on peut ajouter de la charge cognitive, par exemple... en lui demandant de raconter son histoire à l'envers. Dans le récit à rebours, s'il s'agit d'un mensonge, les erreurs sont plus fréquentes, les contradictions plus visibles, et le temps pour raconter l'histoire à l'envers plus long, la concentration plus perturbée, se manifestant par un stress plus accentué.
Ironie
Le phénomène des fausses nouvelles n'est pas nouveau. Il y a eu un âge d'or du "journalisme jaune", dans les années 1890, lorsque les fausses informations contribuaient à déclencher une guerre.
Le yellow journalism désigne tout journalisme traitant de l'actualité de manière non professionnelle ou contraire à l'éthique. Le terme a été inventé dans les années 1890 pour décrire la guerre féroce entre le New York Journal de William Randolph Hearst et le New York World, propriété de Joseph Pulitzer. Ils ont recherché le crime, le scandale et les détails salaces. Les faits qui entravaient une histoire captivante pouvaient être laissés de côté. Des détails imaginaires pouvaient être ajoutés. Toute excuse pour inclure une image de femme légèrement vêtue était la bienvenue.
Le but était de créer une sensation qui inciterait les gens à acheter des journaux. En d'autres termes, on sacrifia la vérité au profit.
Journal intime
Faire plus confiance aux statisticiens qu'aux médecins légistes : Quelles sont les chances que la mort soit dans l'appartement de vacances que vous avez loué sans que soit morte là une personne avec qui vous avez été en contact ? C'est un mystère qui doit encore être expliqué.
Si ça marche comme un chat et parle comme un chat, ce peut très bien être un chat!
La sagesse du jugement consiste à élaborer des compromis fragiles où il s'agit de trancher moins entre le bien et le mal, entre le blanc et le noir qu'entre le gris et le gris, ou, cas hautement tragique, entre le mal et le pire.
Paul Ricoeur (Le Juste).