Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

28.2.17

2016/17 OCT/FÉV - Who in your merry merry month of May*

chap. 52



Simone Pignoni - Le rapt de Perséphone (vers 1650)

Hadès enlève sa nièce, la belle Perséphone, pour en faire la reine de l'enfer souterrain.  La fille de Zeus hurle afin d'alerter sa mère, mais celle-ci arrive trop tard et personne n'a rien vu. Déméter part à la recherche de sa fille unique, en vain, et au bout de neuf jours et neuf nuits jure d'affamer la Terre tant qu'elle n'aura pas retrouvé Perséphone.
Hélios, le Soleil, s'effraie et révèle à Déméter où se trouve son enfant. Déméter se précipite aux enfers, mais Hadès ne veut rien entendre et s'en remet à son frère, Zeus, qui, ne voulant froisser personne, propose un compromis. 
L'ambiguë Perséphone règnera sur les morts aux côtés de Hadès pendant six mois (les périodes automnale et hivernale) et passera le printemps et l'été chez les vivants aux côtés de sa mère. 
Déméter fait valoir son privilège de mère, elle veut sa fille pendant 8 mois, presque le temps d'une gestation. Zeus et Hadès s'inclinent sans mot dire.



Octobre

 
07    Loi pour une république numérique. Sur la circulation des données et du savoir : la République du 21e siècle sera nécessairement numérique : elle doit anticiper les changements à l’œuvre, en saisir pleinement les opportunités, et dessiner une société conforme à ses principes de liberté, d’égalité et de fraternité". Le point de départ est résolument libéral, comme l'ouverture de l'accès aux données publiques ou comme celle d'un site où les citoyens ont pu donner leur avis il y a un an. Il n'en demeure pas moins que l'intervention, tellement saluée, des citoyens dans le processus législatif n'a pas permis de renforcer leurs droits de manière substantielle, note Roseline Letteron, Une constatation à méditer par tous ceux qui considèrent qu'internet constitue désormais l'outil démocratique par excellence.

Dans les Actes, on peut lire "Laurance Donnelly (géologue forensique et conseiller en recherche policière) et Martin Grime (ex-OPJ britannique et spécialiste K9 pour le FBI), avec le soutien de Alastair Ruffell et de Mark Harrison, ont exploré des voies de recherche aptes à mener à une meilleure compréhension du déploiement des chiens détecteurs de victime afin de localiser les enfouissements de cadavres et d'expliquer la production d'alertes faussement positives.


17  The Sun, à défaut de mieux ou pour ne pas rester sur sa faim, se repaît d'une  vieille requête FOI (Freedom of Information) racornie pour titrer sur le nombre de signalements concernant MMC (depuis sa disparition en mai 2007, 8.685, distribués parmi 101 pays). Ce chiffre faramineux témoigne de l'efficacité des campagnes d'alerte en fait de perte d'énergie et de temps, surtout du côté des forces de police. L'infernal Léviathan, qui  naturellement vend ces résultats comme autant de signes que MMC est bien quelque part, ne perd pas l'occasion de blâmer les "flics portugais" qui estampillaient d'un NFA (No Further Action) puisqu'ils croyaient que l'enfant était morte, faisant le désespoir des parents. Qui est dupe ?


23  C'était il y a 9 ans, mais on n'a pas lu ou on a oublié : le journaliste Jeff Edwards, président de la Crime Reporters' Association, confiait à Press Gazette , le journal des journaux, que pour chaque "histoire" écrite (c'est comme cela que les Britanniques appellent les faits-divers, faute de mot dédié), il y en a neuf qu'il n'écrit pas. Le premier instinct de celui qui détient une exclusivité, explique-t-il, est de la faire connaître à la planète entière, mais 40 ans d'activité lui ont appris que les histoires dont on ne parle pas sont aussi importantes que les autres. Selon JE, bien peu de rédactions comprennent que le travail d'un journaliste auprès de la police exige la discrétion : cela va contre la nature journalistique, mais c'est un jeu de longue haleine. Le Met est un village... JE considère que le journalisme "criminel" est un des plus délicats qu'il soit, en raison des sensibilités et des cas de conscience en jeu. Il décrit la couverture de l'affaire MC comme un festival de désinformation fondé largement sur une charade naïve, du remplissage de vide et des suppositions dangereuses. C'est un cas exemplaire : on ne sait rien, c'est une histoire à fait unique, une petite fille qui a disparu. (...) Les chroniqueurs qui disaient que les parents ne pouvaient rien à voir là-dedans m'ont mis en rogne. Tous les policiers de la brigade criminelle que je connais disent "ne me parle pas de certaines choses comme étant impossibles". Il y a eu une certaine part de racisme inconscient vis-à-vis de la police portugaise. En réalité ce n'est pas un pays du tiers-monde. Ils peuvent ne pas avoir notre niveau de compétence, mais ils ne sont pas stupides et ils sont limités par leur constitution. Quoi qu'on dise sur cette enquête, tout ce qu'ils ont fait a été déterminé notamment par des inconsistances significatives entre les MC et leurs amis. 

24  Blacksmith Bureau : Secret Stuff



Est-il juste de dire qu'on ne recherche plus MMC, que la PJ s'en moque et jette les informations à la poubelle ? Voici ce qu'on lit sur le site de la police judiciaire (évidemment presque 10 ans ont passé, mais sur la page principale du site de la PJ il est indiqué la date de la disparition et l'âge actuel des rares disparus, principalement des adultes) :



25  –  L'indépendant PRP (Press Recognition Panel) désigne Impress, fondé par Max Mosley, pour surveiller l'auto-régulation de la presse, selon les principes de la charte royale, bien que cet organisme ne compte parmi ses membres aucun journal britannique. Les journaux qui ne rejoindraient pas Impress pourraient être pénalisés légalement en cas de plainte. Selon le journaliste d'investigation Nick Davies, aucun journaliste décent ne peut tolérer que son travail soit régulé par 'Ipso', un organisme qui est vulnérable à la très pernicieuse influence des pires des journaux britanniques. 'Impress' est une solution raisonnable, indépendante du gouvernement et des journaux. Sur les questions que cette initiative soulève, lire l'article de The Guardian.





Novembre


01 - Le gouvernement britannique a reporté à l'année prochaine sa décision de mettre sur pied un second volet de la Commission Leveson. Des consultations sont nécessaires avant d'enquêter publiquement sur la presse du royaume.

02  R. Das et A. Graefer s'interrogent sur l'attaque terroriste contre les dessinateurs de Charlie Hebdo et publient dans The Conversation  "Qu'est-ce qui en réalité rend quelque chose offensant ?"

14 Loi visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias. Sans le secret des sources. Voir l'intéressante analyse de R. Letteron
 
15 – Enfants volés du Royaume-Uni



Chaque année au RU, les services sociaux sont financièrement encouragés à retirer leurs enfants à des parents souvent simplement jugés à l'avance incapables d'assumer leur rôle. Des dizaines de milliers d’enfants. Non que ces parents soient violents, maltraitants ou abusifs mais au motif qu’ils sont potentiellement dangereux pour leur progéniture. Ce sont le plus souvent des parents économiquement fragiles, précaires, des familles monoparentales. Autant de situations qui induisent, selon les services sociaux britanniques, un risque potentiel. Un tiers de ces enfants au moins serait retiré de manière totalement abusive. Dénoncé par Ken Loach dans son film Lady Bird, le scandale commence en 1989 lorsque Margaret Thatcher fait voter le Children Act qui introduit la notion de "probabilité de faire du mal". 
Le Children Act est entré partiellement et progressivement en vigueur à partir du 16 novembre 1989, et totalement le 14 octobre 1991. Il a été amendé en 2004 par le Children Act 2004, à la suite du scandale provoqué par le meurtre de Victoria Climbié et les révélations du rapport d'enquête sur les carences des institutions qui n'ont rien fait malgré plusieurs alertes.
Pour enlever des enfants à leur famille, une simple suspicion de maltraitance future, non avérée, suffit à enclencher une procédure à laquelle il est très difficile de se soustraire. La procédure est confiée aux autorités locales qui sont encouragées financièrement à retirer le plus d'enfants possible. Chaque comté reçoit des quotas d’adoption et si le quota n’est pas atteint, le budget d'aide à l'enfance en est réduit d’autant.
Ensuite la machine est encore plus infernale puisque parmi les enfants retirés, certains parfois dès leur naissance, des milliers sont confiés à des agences privées, parfois cotées en bourse, qui vont les faire adopter par des couples sans enfants.



Un manifeste moral (2004)
16 Une semaine après l'élection du nouveau président des EUA, Oxford Dictionaries désigne comme "mot de l'année" post-truth, un concept associé à "ère", qui ne date pas d'hier, mais qui,  rapproché d'un autre élément de langage, les fake news (les "infaux") que les populistes ont repris pour attaquer les médias qui les critiquent, a explosé et semble faire fortune. Le sous-titre de l'ouvrage du théoricien Ralph Keyes ("Malhonnêteté et tromperie dans la vie contemporaine") indique qu'il faut se méfier de tout ce qui se réclame d'une forme de nouveauté.  Le sens du préfixe "post", ici associé à un temps où le concept de vérité est devenu sans importance ou pertinence dans la formation de l'opinion publique, n'est donc pas "après", mais "outre", "au-delà de". Dans l’ère post-factuelle, le débat public s'affranchit délibérément de l'épreuve des faits (en ignorant ceux-ci ou en feignant de les ignorer), la vérité perd sa valeur de référence au profit des croyances, des émotions et des opinions subjectives suscitées ou encouragées par les fausses nouvelles devenues virales grâce Web. 

Qu’est-ce qui dans "post-vérité" serait pertinent au point d’être brandi à chaque tentative de définition de notre époque ? Ou si nous prenons le problème à l’envers : qu’est-ce qui dans le mot vérité ne suffit plus à caractériser notre époque ? La post-vérité est-elle le signe d’une agonie de la notion de vérité ou le symptôme de sa perte ? Le meilleur moyen d’exprimer notre inquiétude face à la disparition redoutée de la vérité ?

Cette inquiétude n’est pas nouvelle : l’existence d’une vérité est précisément ce qui opposait Platon aux sophistes. On pourrait même dire qu’elle a structuré l’histoire de la philosophie et l’histoire de la pensée depuis les premières traces écrites que nous en avons. Qu’est-ce qui a alors changé aujourd’hui ? Faudrait-il céder aux sirènes de la post-vérité et renoncer à l’idée de la vérité unique et indiscutable ? Quel serait le prix intellectuel, philosophique, politique et éthique à payer ?

Cette culture où les émotions et les opinions supplantent la réalité des faits et qui tend à accompagner les discours et alimenter les débats se distingue de la contestation ou de la falsification habituelles de la vérité puisqu'elle n'est pas centrée sur cette dernière, considérée comme secondaire. La désinformation est certes une réalité, mais la façon dont certaines rédactions en font état donne surtout à connaître les croyances de ces journalistes et les points aveugles de la conception du rôle qu’ils jouent dans l'évolution de la société. Le danger est-il bien du côté des black hats
Selon l’Oxford Dictionary, l'usage du terme, qui n'est pas neuf mais dont le sens premier était "après que la vérité soit connue", a augmenté de 2000 % par rapport à l’année dernière, dans le contexte du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni et de l’élection présidentielle aux États-Unis. Post-truth apparaît pour la première fois en 1992 dans un essai (in The Nation) du dramaturge Steve Tesich (sur l’Irangate) avec un sens pointant l’influence limitée des faits :
La vérité, me semble-t-il une fois encore, a perdu le pouvoir, du moins le pouvoir qu'elle avait, de décrire la condition humaine. Maintenant, ce sont les mensonges que nous racontons qui, seuls, peuvent révéler qui nous sommes.
Faut-il renoncer à la vérité ? Faut-il voir dans "post-truth" le signe d’une agonie de la notion de vérité ou le symptôme de sa perte ? Est-il encore temps de faire marche arrière ?

21 Une vagabonde anglophone attire l'attention dans le centre de Rome par sa ressemblance avec MMC. Asperger, suédoise et âgée de 21 ans..

25 Est mis en ligne l'interview de Peter Hyatt par Richard D. Hall. PH est un spécialiste de statement analysis (analyse d'énoncé, aussi appelée analyse investigatrice de l'acte de parole), technique consistant à examiner les mots (et les mots omis) du discours pour essayer de déterminer si ce que quelqu'un dit est vrai ou faux et pour détecter des informations cachées ou manquantes. La clef est souvent d'examiner les déviations par rapport à la norme ou le passage d'un type de communication descriptive à un autre. Le FBI et la CIA enseignent ce type d'interrogatoire investigateur.




L'analyse de l'énoncé est-elle efficace comme technique d'interrogation policière ? Les critiques remarquent que cette pseudo-science, puisqu'elle n'a pas fait ses preuves, n'est en général pas reconnue par les cours de justice.

Avinoam Sapir, ex-polygraphiste et créateur du SCAN (Scientific Content Analysis), donne l'exemple j'ai compté l'argent, mis le sac sur le comptoir et suis retourné chez moi, puis il interprète il a compté l'argent (quand vous volez, vous voulez savoir combien vous volez), mis le sac sur le comptoir... Il n'a pas dit qu'il avait remis l'argent dans le sac, parce qu'il ne l'a pas fait, il a laissé un sac vide et est parti avec l'argent. Les situations réelles sont toujours infiniment moins spectaculaires et plus complexes.

Selon Sapir, le principe fondamental de l'analyse de déclaration est de distinguer dénégation de la culpabilité et dénégation de l'acte. Quand quelqu'un dit "je ne suis pas coupable" ou "je suis innocent", il ne dénie pas l'acte, il dénie seulement la culpabilité. Selon Sapir, il est presque impossible pour quelqu'un de coupable de dire "je ne l'ai pas fait". Il affirme que les coupables tendent à parler en faisant de grandes circonlocutions, en disant des choses comme "je n'ai rien à voir avec ça" ou "je ne suis pas impliqué là-dedans".



Décembre


On tourne en rond, on fait du surplace. Faute d'événement. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme, Lavoisier nous l'a appris, mais il faut toujours un peu de distance pour s'en apercevoir. Bien sûr les tabloïds ne sont pas à un défaut de nouvelle près, des nouvelles à recycler, ils en ont plein leurs sacs, ni vu ni connu, l'essentiel est de ranimer les passions afin que les ventes grimpent, même si elles ne grimpent pas autant qu'au bon vieux temps, au temps où on attendait Madeleine, qui ne viendrait décidément pas. Tout simplement peut-être parce qu'elle ne pouvait pas venir.

Du côté redtopien, toujours avide de tempête dans quelque verre d'eau médiatique, on brandit un tuyau annoncé sulfureux. Ledit tuyau, en réalité mort-né ou crevé, est par ailleurs si ennuyeux qu'un RAS implicite s'impose. Les fanatiques du complotisme - eux-mêmes s'auto-désignent comme truthers, chercheurs de vérité - l'ont trouvé si outré que pour une fois ces sondeurs d'intrigues, ces scrutateurs de manigances, ces dénonciateurs de machinations, propagateurs de grenouillages et de rumeurs à l'insu de leur plein gré.. ont ri !


01 - Diffusion de l'émisson Mille et une vies (France 2), aujourd'hui sur le parcours d'Eric Mouzin, père d'Estelle, disparue. L'affaire Mouzin (2003), n'est pas sans multiples analogies avec l'affaire MC, excepté du point de vue de la disparition elle-même, car Estelle s'est comme volatilisée alors qu'elle revenait de l'école. À voir absolument et à méditer.
 



09 La loi définit le lanceur d'alerte comme « une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi, un crime ou un délit (…) ou une menace ou un préjudice grave pour l’intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance ». Il n’est donc pas un délateur, mais il peut être un informateur agissant, ou au moins le croyant, dans l’intérêt général.

13 – Barack Obama pour qui, en matière de nouvelles, les contrefaçons sont une menace pour la démocratie, est inquiet qu'il y ait tant de désinformations bien emballées et présentées dans les médias sociaux : si nous ne sommes pas rigoureux en matière de faits et sur ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, si nous ne pouvons discriminer entre les arguments solides et la propagande, alors nous avons un problème. Basique, quoique...

La Haute Cour ne s'est pas encore penchée sur la décision des juges de la Cour d'Appel de la Comarca de Lisboa dans le recours MC vs GA. Gageons qu'ils le feront en janvier. Ils décideront alors de la recevabilité ou non de la demande de révision de la décision d'appel déposée par les MC.  Seuls GA, et dans son sillage l'éditeur du livre et le producteur du documentaire (la chaîne TVI ayant été mise hors de cause en première instance) s'étaient pourvus en appel, les MC, dont pourtant les trois enfants avaient été déboutés, se satisfaisant de leur "part", plus de 600 mille euros quand même, intérêts inclus. Ici les appelants sont les MC et les intimés GA, Guerra & Paz et VCFilmes.


 
16 L'actuel procureur de l'affaire JonBenét Ramsay fait savoir que son prédécesseur n'aurait pas dû disculper publiquement John, Patricia et Burke Ramsay (qui plus est avec excuses).  L'état des éléments probants est tel qu'on ne peut rien dire de définitif, a tenu à souligner Stan Garnett. La famille R et la famille MC ont donc en commun la présence du couperet du doute au-dessus de la tête. Plutôt que répondre aux questions des enquêteurs les premiers et les seconds ont préféré se déployer sur la scène médiatique


18   Blacksmith Bureau - Wouldn't it be nice ?

21 – Crime Wire - Live avec Peter Hyatt à propos de l'affaire MC.





Janvier


14 – Un nourrisson kidnappé quelques heures après sa naissance dans une maternité en Caroline du Sud est retrouvé 18 ans plus tard ! Voilà de quoi faire les choux gras des tabloïds en mal de nouvelle madeleinienne : rêve devenu réalité pour les MC et patati et patata.

17 La CEDH vient de donner raison à José Manuel Fernandes, condamné pour diffamation au Portugal en raison de sa critique du mode d'élection du président de la Cour Suprême de Justice, en l'occurence Antonio Noronha do Nascimento, pratique qualifiée de "côté sombre du système de justice portugais". C'était en 2006 et JMF était alors rédacteur en chef du quotidien Público. La CEDH a considéré que JMF avait exprimé son opinion sur un système discutable et qu'il n'y avait pas de relation de proportionalité raisonnable entre la restriction de la liberté d'expression de JMF et le droit au bon nom de ANN.  Le Portugal devra donc s'acquitter d'environ 10 mille euros pour les frais engagés par JMF devant les diverses cours nationales (plus les intérêts), mais la CEDH n'a pas demandé le remboursement des 60 mille euros que JMF avait été condamné à verser à ANN, car c'est le journal Público qui avait payé.

L'État portugais a recouru auprès de la Grande Chambre de la CEDH au prétexte que le STJ ne s'était pas prononcé définitivement en raison d'un lapsus, assumé par la défense. Mais le recours fut rejeté.

21 – Faisant le point, l'attaché de presse de la Maison Blanche, Sean Spicer, accuse les médias d'avoir délibérément sous-estimé l'importance de la foule présente lors de la cérémonie inaugurale du règne Trump, la plus large audience jamais vue. C'était faux, mais c'était aussi pratique courante. Les instruments de mesure montrèrent que l'audience était inférieure à celle de l'investiture de Barack Obama. La conseillère de DT, Kellyanne Conway, interrogée lors d'un Meet the Press, répliqua qu'il ne fallait pas dramatiser, que SS n'avait pas produit de fausseté, mais des alternative facts, ce qui lui valut la réplique : les faits alternatifs ne sont pas des faits, mais des faussetés. KC voulait vraisemblablement dire que SS avait donné sa version des faits et après tout "à chacun sa vérité". Mais l'expression "faits alternatifs" suppose des faits bien réels, comme s'il y avait un monde parallèle où des tout puissants décrètent que des faussetés sont des faits,  s'excluant donc de notre monde avec, ce qui est terrible, la certitude de l'impunité. Expliquer, justifier, interpréter ? Superfétatoire, period (point final, pas d'espace pour la discussion). 



L'aphorisme nietzschéen il n’y a pas de faits, seulement des interprétations signifie que le donné déborde toujours les limites de ce que nous pouvons en saisir. Face à une profusion chaotique nous filtrons, trions, ordonnons, et ce faisant l'interprétation est vouée à extraire, simplifier et falsifier, même si nous ne savons jamais ce qui a été falsifié, et ce que c’était avant de l’être, comme dit Dorian Astor, pour qui on est moins dans l'ère de la post-vérité (caractérisée par l'impossibilité de dénoncer le mensonge), mais dans celle de la post-interprétation, qui définit le fait comme un petit tiroir dans lequel nous croyons avoir pu enfermer un fragment de chaos. D’un flux trop grand pour nous, nous avons fait un objet trop petit. C’est une activité vitale et instinctive, utile et même indispensable. Il faut donc s'efforcer de ne pas perdre, dans l’exigence de comprendre, la prudence, la patience, la finesse (L'Antéchrist, 52).


Le "à chacun ses faits" est une pure sottise, mais l'inacceptable est qu'on le profère sans sourciller, en se moquant d'être cru ou non, autrement dit on ment en faisant fi de la crédibilité, en neutralisant toute tentative de réfutation. Les faits alternatifs inventés par KC équivalent ni plus ni moins à shut up ("cause toujours" ou "ta gueule").



Les mensonges "officiels" n'ont pas attendu KC et ses faits alternatifs. En France, en mai 1986, le nuage radioactif est censé se maintenir hors des frontières grâce à l'anticyclone des Açores...




All animals are equal but some animals are more equal than others.


31 – Aujourd'hui nouvelle session, annoncée la veille au soir sur le site du Suprême Tribunal de Justice, Lisbonne. À partir de 10h les magistrats ont à examiner dix affaires à propos desquelles une révision a été sollicitée, celle-ci pouvant être octroyée ou déniée, soit en partie soit totalement.  
MC vs GA, dont le rapporteur est la magistrat Roque Nogueira, est la quatrième.

La décision ne s'est pas fait attendre, remarquable célérité : révision déniée. Les magistrats du STJ ont donc jugé que les conclusions de la Cour d'appel se fondaient sur une correcte interprétation de la loi.




Le patrimoine de GA, congelé à l'instigation des plaignants depuis 2009 comme garantie de paiement de l'invraisemblable indemnité demandée (1,250 million d'euros), devrait être restitué à son propriétaire, augmenté des intérêts qui ne doivent pas être minces, compte tenu du taux pratiqué par les cours de justice.

Sur le site officiel, les MC ont publié en fin d'après-midi :

Ce que nous ont dit nos avocats est évidemment extrêmement décevant. Depuis 8 ans que nous avons entamé cette action en justice, le paysage a considérablement changé, en particulier en raison d'une enquête commune Met/PJ qui est ce que nous avons toujours voulu. Les polices des deux pays continuent à travailler à partir du constat suivant : rien n'indique que Madeleine ait physiquement souffert. Nous discuterons bien entendu des implications de la décision du STJ en temps utile avec nos avocats.
L'assignation de GA en justice date de juin 2009. Il y avait alors presque un an que 1) L'enquête criminelle avait été interrompue faute de reconstitution et parce que les MC n'avaient pas sollicité l'entrée en phase instructionnelle (ils avaient hâte de s'affranchir de l'infâmant statut de témoin assisté) et 2) les MC avaient engagé divers détectives privés, tous plus inappropriés les uns que les autres. 

Il n'y a pas de "joint investigation" Met/PJ. Les Portugais, mis au pied du mur par l'annonce d'une enquête britannique, ne pouvaient que rouvrir (officiellement en tout cas) leur dossier. Car à eux, et seulement à eux appartient la souveraineté  judiciaire dans cette affaire.
La justice a-t-elle prévalu ? Ou la liberté d'opinion a-t-elle pris des galons ? Ni en Première instance, ni en Appel, ni devant la Haute Cour n'a été questionné ce que GA affirme dans son livre. Tout au plus a-t-il été établi qu'il ne disait rien qui ne fût aussi dans le dossier d'enquête. 
Le point crucial de ces actions en justice, c'est la manière dont a été envisagé le droit à la liberté d'expression par rapport au droit à l'honneur, la balance entre ces deux droits. La juge de première instance a esquivé cette question en considérant que GA, comme ex-membre de l'institution judiciaire, avait manqué à son devoir de réserve. On a envie de dire que la démarche était louable en fait d'éthique, mais que ce n'était ni le sujet ni le lieu pour en débattre. La Cour d'appel ne s'est pas trompée sur le sens de l'assignation des MC et a considéré que leurs droits n'avaient pas été bafoués par l'exercice de la liberté d'opinion. La Cour suprême de justice n'en a pas jugé autrement. Les magistrats indiquent, dans leur arrêt, que du côté portugais, il y a culturellement une claire tendance à survaloriser l'honneur par rapport à la liberté d'expression. Ils remarquent que ce biais a valu au Portugal d'être à plusieurs reprises condamné par la CEDH au titre de violation de l'article 10 de la Convention européenne. Ce que les magistrats de la plus haute instance judiciaire du Portugal montrent, c'est qu'ils en ont tiré les leçons et prennent soin d'éviter le risque d'une autre condamnation.




À présent quiconque désire écrire un livre sur cette affaire, non seulement au Portugal mais ailleurs (peut-être pas au Royaume-Uni où les MC ont menacé d'assigner en justice quiconque ne souscrirait pas à leur thèse, une attitude étrange pour qui n'a rien à cacher), ne devrait pas craindre d'être poursuivi, quelle que soit la théorie proposée, à condition évidemment de de ne pas raconter n'importe quoi.
Les MC auront-ils compris que croire qu'on a raison et le proclamer sur tous les toits n'est pas suffisant dans une Cour de justice où il faut pour être entendu en apporter la preuve ? Était-il intelligent de ne pas faire appel pour le compte des 3 enfants MC déboutés par la juge de première instance ? Parmi ces 3 enfants il y avait Madeleine, la principale protagoniste.. Il est vrai que le recours devait être global et inclure les 5 demandeurs, les parents risquant de perdre l'exorbitante somme que la juge avait condamné GA à payer.

Beaucoup plus grave pour les MC que la prévalence, dans cette affaire, de la liberté d'expression sur le droit à l'image, est l'écorniflage de leur image par les paroles des magistrats du STJ en réponse à Isabel Duarte qui prit le parti délibéré de donner à l'ordonnance de classement la valeur d'un jugement, de lui faire dire qu'elle établissait l'innocence de ses clients. Selon elle, depuis presque neuf ans, les MC arboraient les stigmates de l'innocence frappée d'une double peine, la perte de leur enfant d'un côté, les persécutions d'un ex-policier de l'autre. Or les juges de la Cour suprême, tenus de répondre aux allégations et non enclins à désigner la fausseté comme un "fait alternatif", ont affirmé qu'il n'en était rien. En réalité, l'ordonnance de classement n'a pas été proclamée en vertu de la conviction du ministère public que les requérants n'avaient commis aucun crime (cf. art. 277 du CPP), elle a été décidé en raison de l'impossibilité pour le ministère de la République d'obtenir des preuves suffisantes de la pratique des crimes par les appelants (cf. art. 277 -2 ). Quant à cette impossibilité, les juges ne s'étendent guère, ce n'est pas leur affaire ni le sujet.
Ainsi, il ne semble pas acceptable de considérer que l'ordonnance évoquée, fondée sur une insuffisance de preuves, doit être traitée comme une preuve d'innocence.
Les avocats des MC ont prétendu que le MP avait décidé de classer, faute de preuves que les arguidos aient commis un crime. Ils se sont trompés, comme le SC l'a souligné. Le classement a eu lieu parce que les enquêteurs n'ont pas rassemblé suffisamment de preuves pour inculper les arguidos.

En précisant qu'aucune conclusion de culpabilité ou d'innocence ne devait être inférée de leur jugement, les juges ont permis au doute d'envahir tout l'espace. Car le rôle des magistrats de la Cour suprême n'était pas de se prononcer sur la responsabilité pénale des appelants, en d'autres termes la question de leur innocence ou culpabilité quant aux faits ayant mené à la disparition de MMC n'avait pas à être envisagée par la Cour. 

pp. 1-39/40 : Références aux décisions de Première instance et de Cour d'appel.
pp. 40 2.2 - 44 : Conclusions de la plaidoirie de l'avocate des MC.
pp. 45 2.2 - 48 : Conclusions de la plaidoirie de Guerra&Paz.
pp. 48-76 : Délibéré des juges de la Cour suprême de Justice.
Traduction en anglais de l'arrêt final du Suprême Tribunal de Justice ici.

Que peut faire un avocat pour sauvegarder son image lorsqu'il perd deux actions consécutives, après avoir vu ses allégations réfutées, peut-être pour avoir confondu réalité et rêve? Quand en outre cet avocat a souffert le cruel abandon de ses amis pour avoir osé défendre les victimes?
Comment ne pas se diriger ipso facto vers un désastre?

Le détail adoré par le diable, ici, c'est le motif pour que le STJ mette les points sur les i, fourni par cet avocat dans ses allégations. D'où l'affirmation des médias, "impliqués", aussi abusive qu'à l'exact opposé du "hors de cause" répété ad nauseum pendant plus de 8 ans.
Les avocats sont payés pour gagner et non pour veiller à ce que justice soit rendue. L'application de la justice est le rôle des juges, c'est ce que ID ne semble pas comprendre, on dirait que pour elle les juges ne font qu'entériner le juste.
Les MC n'ont cessé de dire que la recherche de MMC était leur priorité. La publicité à l'échelle internationale devait aider à la recherche. Madeleine's Fund était destiné à soutenir financièrement la recherche. Le fait qu'ils aient été arguidos ne les inquiétait pas personnellement, mais cela nuisait à la recherche. Tout l'argent versé par les journaux britanniques menacés de procès pour diffamation a été versé dans MF pour la recherche. Le livre signé par Kate a été écrit pour collecter de l'argent pour la recherche. Le procès en dommages-intérêts a eu lieu parce que le livre d’Amaral avait nui à la recherche. Chaque centime attribué par le premier jugement était destiné à la reprise de la recherche si cela devenait nécessaire.

À présent il semble qu'éviter de se poser des questions sur la défaite est plus important que de promouvoir la recherche.

Hergé

Février


03La firme Haysmacintyre, qui depuis la création de la SARL Madeleine's Fund - Leaving No Stone Unturned Lda, assurait l'audit des comptes, donne sa démission. La SARL a obtenu la qualification de "small company" qui, depuis janvier 2016, exempte d'audit tout en n'en faisant pas une obligation. 
La principale vertu de l'audit est d'instaurer la confiance. S'en passer est donc légal, mais éthiquement surprenant, a fortiori quand on pense aux engagements de transparence totale pris par les MC vis-à-vis du public donataire.

04  Le journaliste Miguel Sousa Tavares s'offre le luxe, dans Expresso, d'une chronique d'opinion où il attaque et l'ex-commissaire Gonçalo Amaral à coup d'éléments biaisés sinon faux (désinformation ?) et l'institution que toute démocratie se doit de respecter par excellence, la justice. Sans se référer à aucun propos de GA. Serait-il bien en peine de le faire pour étayer son discours  ?  MST affirme que l'ex-commissaire Gonçalo Amaral, dans le livre objet de litige, accuse les MC d'assassinat ! A-t-il même lu le livre ? Sait-il qu'un assassinat est un homicide prémédité. Tout au plus est-il fait allusion, dans le livre, à une mort accidentelle, l'unique soupçon porte sur le recel du cadavre, qui n'est pas un crime, mais un délit (sanctionné par une amende). Quant à la justice portugaise, elle est tout simplement accusée... d'injustice : la justice trompée et trompeuse. Pour ne rien dire de l'erreur grossière et diffamatoire faisant déclarer que le motif de l'assignation en justice de GA par les MC était la diffamation. Les MC ont demandé une compensation financière pour les divers dommages que le livre de GA est censé avoir occasionnés. Malheureusement ils se sont contentés de dire, comme si le statut de victime de cette atteinte imprévue aussi bien que mortelle était un gage suffisant de leur bonne foi et celle-ci un argument suffisant pour la justice. MST se venge-t-il en croyant les venger ? Mais de quoi ?

07 – Diffusion du premier épisode de l'excellente mini-série The Moorside, inspiré par le prétendu enlèvement d'une petite fille de 9 ans, Shannon Matthews, afin d'obtenir de l'argent. Le montage était grossier, on voyait bien qu'il s'agissait de (mal) copier l'affaire MC, mais la communauté villageoise a cru, a compati et a cherché. Les MC ont trouvé que cette série manquait d'égard et essayait de glorifier un horrible crime. Quant à la référence leur propre affaire à propos de ce qui était, finalement, un hoax, une source proche de la famille a déclaré qu'ils trouvaient tout ça déplorable, vraiment de mauvais
goût et déplacé. Peur que l'on associe ceci à cela ?


Dans The Conversation, à propos de cette série, Siobhan Holohan, lectrice à la Keele University, publie The Shannon Matthews Tragedy - When personal tragedy becomes public spectacle.
– Prenant en compte quelques phrases "spectaculaires" du jugement du STJ traduites pro bono en ligne, The Daily Mail s'alarme d'apprendre que les MC n'ont pas été blanchis par l'ordonnance de classement. Au reste il ne serait pas politiquement correct d'insister : puisque SY ne les considère pas comme suspects potentiels, pourquoi être plus royaliste que le roi ?

09 – La chaîne en ligne CM interroge l'ex-inspecteur de la PJ, Manuel Rodrigues sur le jugement du STJ. Transcription ici
Les médias UK, qui ont d'abord titré la vérité (les MC n'ont pas été innocentés par l'ordonnance de classement, "death" est une interprétation du Daily Mail), rétropédalent rapidement, probablement rappelés à l'ordre. Le mythe de l'enlèvement ne saurait se fissurer, voire se désintégrer en raison du jugement d'un misérable tribunal suprême portugais.




10 – Lancement du Décodex, proposé par les décodeurs du Monde, financé par le fonds Google, le moteur de recherche étant accusé de jouer aux pyromanes en amplifiant involontairement les fausses nouvelles par son audience de masse, et censé permettre aux internautes de mieux séparer le bon grain de l'ivraie, autrement dit de faire du fact checking. Décodex classe les sites d'info et blogs selon un code couleur précis, allant de vert ("plutôt fiable) à rouge ("pas fiable du tout") en passant par orange ("régulièrement imprécis"). La vérité est-elle aussi simple ? Les journalistes peuvent-ils être les gardiens du vrai, sont-ils imperméables aux rumeurs ? Qui veut noyer son chien ne l’accuse-t-il pas de la rage ? Qui veut discréditer un site trouvera toujours une fausse information quelque part. Outil en ligne ici.






15 Sous le titre "The dark side of social media", la revue Nature rend compte d'une étude - Case study analysis of Anti-McCann internet Trolling Group dans laquelle des psychologues concluent que les "trolls" internautiques semblent imperméables à tout effort pour les faire changer de comportement. Lire ici

16 - Imputation d'annulation de l'arrêt du STJ.  Selon les avocats des MC, non seulement l'ordonnance de classement en vertu de l'article 277/1 équivaut à une déclaration d'innocence juridiquement contraignante. mais elle est res judicata (la chose jugée n'est plus susceptible d'appel). La police et les procureurs auraient donc déclaré les MC innocents. Voir p.7. À la connaissance des appelants, l’ordonnance de classement a eu lieu au cours de l’enquête, des preuves suffisantes ayant été réunies selon lesquelles les arguidos n’avaient commis aucun acte criminel… (p. 6)
L'ordonnance de dépôt prononcée conformément à l’article 277-1 du CPP, après la date limite du paragraphe 10 de l’article 278 du même recueil, est donc "res judicata" et ne peut faire l'objet d'une relecture que selon les termes des articles 279 et 449-2 du CPP.


17 – Selon The Daily Mail, les MC ont prié leur avocate portugaise de ne pas répondre aux questions des médias à propos du jugement du STJ, ce qui n'est pas surprenant si on se souvient que les enquêteurs privés de Oakley International avaient été sommés de respecter une clause de confidentialité à propos de leur rapport. Le slogan "retourner toute pierre" serait-il devenu depuis un certain temps "enfouir toute pierre" ?
Fureur des MC face aux rumeurs selon lesquelles ils vont engranger des fonds à l'occasion du 10è anniversaire. Clarence Mitchell, bien que licencié depuis août 2016 (mais disponible si nécessaire), déclare que "ces déclarations sont absurdement fausses, mais cadrent avec les intentions cachées portugaises".

The Guardian rapporte que la  famille de l'innocent Brésilien De Menezes, tué par balles dans une opération dirigée par Cressida Dick lors des attentats de 2005 à Londres, déclare que CD (pressentie) ne devrait pas être en lice pour devenir le prochain commissaire du Met. 


18 – Selon The Daily Mail et d'autres tabloïds à sa suite (pas la BBC, ni The Guardian, ni SkyNews), les MC se sont inscrits en faux auprès du STJ contre un jugement observant qu'ils n'ont pas été mis hors de cause dans la disparition de leur fille. Les juges suprêmes étaient tenus de réfuter  la clef de voûte des allégations de l'avocate des MC, le soi-disant acquittement de ses clients sanctionné par l'ordonnance de classement. 
Isabel Duarte a en effet allégué que ses clients avaient été innocentés par le Ministère public. Se serait-elle contentée de lire la presse britannique qui, avec un consensus montrant 1) qu'aucun gazetier n'avait pris la peine de faire traduire et de lire l'ordonnance de classement et 2) que les journaux avaient été abreuvés à la même source : Kate et Gerald MC ont été officiellement mis hors de cause dans la disparition de leur fille Madeleine.
Si Isabel Duarte avait construit sa plaidoirie sur du roc plutôt que sur du sable, les juges n'auraient pas eu à redresser les arguments et le village global aurait continué à se laisser bercer par les propos mensongers de Clarence Mitchell.   
L'objectif du document de 9 pages, auquel The Daily Mail semble avoir eu un accès privilégié, serait d'obtenir l'annulation du jugement tenu pour sans pondération (leviano) du STJ, qui aurait (erronément) tenu l'enquête criminelle comme classée faute d'éléments suffisants prouvant la commission de crimes par les appelants. Selon ces derniers, l'affaire aurait été archivée précisément en raison de l'émergence d'indices suffisants pour mettre les appelants hors de cause. En conclusion, selon l'avocate des MC, les juges du STJ ne peuvent contester que le classement équivaut à une preuve d'innocence. Le STJ se serait donc contredit... Mais comment ?  
Les procureurs ont en effet souligné, en juillet 2008, que les MC avaient perdu l'occasion de démontrer leur innocence, en raison du fiasco du projet de reconstitution. La clôture de l'enquête, pour qui prend la peine de lire le document en entier, est la directe conséquence de la fin de non-recevoir opposée à la requête formulée par le Ministère public afin de clarifier les discrépances dans lequel s'embourbait l'enquête criminelle. Les témoins sollicités, les compagnons de voyage des MC, n'ayant pas pris en compte l'appel du MP, l'enquête a dû s'arrêter sans avoir pu déterminer ne serait-ce que la nature du crime dont avait été victime MMC.
Est-il plausible que l'on puisse juridiquement requérir une annulation en imputant un manque de pondération à trois magistrats de la Cour suprême de justice ? L'évocation d'un point obscur ou ambigu n'est-il pas seul admissible ? À moins que l'argument d'inconstitutionnalité soit soulevé, auquel cas les juges s'en remettent au tribunal constitutionnel. Une imputation d'annulation s'agissant d'une première instance et de juges peu expérimentés est concevable, mais personne ne s'attend à ce qu'un tel mécanisme soit déclenché à l'encontre d'une cour de justice dont l'autorité garantit le respect dû à l'institution judiciaire dans une démocratie, les arrêts du STJ étant sans appel. 


Le dispositif existe néanmoins, et à juste titre, mais il y a fort à parier qu'il est déclenché ici abusivement. La question est pourquoi ? Hubris ou fuite en avant, même si c'est droit dans le mur ? Les MC encourent-ils la déconvenue, sinon l'humiliation, de Knut le Grand, roi d'Angleterre, de Danemark et de Norvège, espérant imposer son autorité aux vagues de l'océan et contraint d'admettre que la marée montante ne refluait pas ?
À moins qu'ils n'abordent le combat comme Pyrrhus entrevoyant les coûts irréparables de la bataille d'Ausculum.
Songent-ils que la seule endurance suffit comme garant de leur bonne foi ? S'ils étaient coupables ils n'oseraient pas, voilà ce que d'aucuns pensent, déduisant la cause de l'effet. Un coupable reculerait, chercherait l'ombre, se ferait furtif, sinon dissimulé. Faire tout le contraire prouverait-il qu'on n'est pas coupable ?
Reconnaissons que le sens commun incline à le penser, car on a beau savoir que l'habit ne fait pas le moine, qui ne s'y trompe jamais ?
Reste évidemment la CEDH. Quoique... Statistiques ici.




22 – Louise Roberts publie le révélateur Maddie MC's parents need to move on, for their kids' sake dans le Daily Telegraph d'Australie. La justice portugaise y est dépeinte comme frivole, si ce n'est capricieuse, et le recours de MC comme n'ayant servi qu'à faire de la publicité à GA, un flic obsessionnel qui les poursuit à l'abri d'un système judiciaire moralement corrompu du Tiers-Mode. N'est-ce pas là une explication, facile à comprendre par tous, à la protection offerte par le Royaume-Uni  à deux citoyens ?
Les Portugais disent que les MC n'ont pas été mis hors de cause ? Il fallait s'y attendre, c'est le ressentiment qui les pousse à rendre les MC responsables de tout ce qui concerne MMC. Mais ils ont eu beau faire, ils ne sont pas parvenus à miner l'innocence indéfectible des MC.
Quant à avoir laissé seuls leurs enfants, c'est une autre histoire.


26 Le site officiel met un terme au trademark "Madeleine", déposé le 25.06.2007.

Selon la personnalité TV Katie Hopkins, qui pèse rarement ses mots, "on n'a pas perdu Maddie parce que quelqu'un l'a prise, on l'a perdue parce qu'on l'a laissée pour qu'on la trouve" (remplacer les "on" par "les MC", l'anglais recourant très souvent à la tournure passive, qui permet d'éviter de nommer le sujet), une affirmation téméraire et impertinente qui en dit long surtout sur sa méconnaissance de l'affaire.
Le seul objectif de KH est de perpétuer l'idée que les MC ont été terriblement négligents. Comme si MMC disait "Je ne suis plus là parce que mes méchants parents m'ont abandonnée".  Et des millions de gens écoutent cela, qui sont maintenant convaincus, grâce à KH, que MMC a été laissée pour compte et que nous ne saurons jamais ce qui lui est arrivé.


27 – Breaking News ! Alors que les médias rappellent çà et là que le coût de OG a dépassé 13 millions de livres (plus de 15 millions d'euros) sans obtenir plus de résultats que l'enquête portugaise clôturée en juillet 2008, Gerald MC a découvert un moyen d'économiser l'argent du contribuable ! 60 millions de livres par an ! Une équipe dans laquelle GMC a travaillé dans le cadre de sa candidature à un poste de professeur a mené une étude sur la sténose aortique et l'effort physique. Désormais chargé de cours en sciences cardio-vasculaires à l'université de Leicester, il considère que les tests destinés à déterminer si l'opération s'impose ou non pour cette cardiopathie, induisent à opérer plus qu'il ne serait utile.  Les tests critiqués ont été élaborés par l'American Heart Association/American College of Cardiology et la Société européenne de cardiologie.
Voilà une occasion de faire parler de soi positivement qui vient  à point nommé !



Départ de Sir Bernard Hogan-Howe, remplacé par Cressida Dick à la tête du Met. BHH n'aura donc pas rempli sa promesse de "mettre fin à la torture des MC". Y survivra-t-il ?



Les mensonges - Cyrus Bassiak (paroles) et Ward Swingle (musique) - 1963 


28 – le réseau de fact-checking («vérification des faits») FirstDraft, Google News Lab et une trentaine de médias français et internationaux inaugurent le site CrossCheck afin de lutter contre les fausses informations diffusées sur internet et en particulier sur FB. Mais qu'est-ce que finalement une fake news, une fausse nouvelle ? En quoi se distingue-t-elle d'une erreur, d'une imprécision, d'une opinion ? À quoi s'oppose une fausse nouvelle ? À une vraie ? La réalité n'est pas si simple !   

Mark Williams Thomas recycle ses vieilles spéculations (Woke & wandered off) en nouvelles révélations au micro de Jon Gaunt (SkyNews Radio, à partir 0h30').
On peut aussi écouter sur fond de montage images HiDeHo




* Hommage à Leonard C., "who in the night time"..

And who by fire, who by water,
who in the sunshine, who in the night time,
who by high ordeal, who by common trial,
who in your merry merry month of May,
who by very slow decay,
and who shall I say is calling?
And who in her lonely slip, who by barbiturate,
who in these realms of love, who by something blunt,
and who by avalanche, who by powder,
who for his greed, who for his hunger,
and who shall I say is calling?
And who by brave assent, who by accident,
who in solitude, who in this mirror,
who by his lady's command, who by his own hand,
who in mortal chains, who in power,
and who shall I say is calling?