01 – Le MP fait savoir que les procureurs vont examiner le rapport de la PJ, pondérer et évaluer l'affaire MC.
– Selon l'Associated Press l'affaire MC va probablement être classée. Clarence Mitchell se réjouit pour les MC qui vont être libérés de leur statut maudit de témoins assistés. Mais il veut le beurre (recherche de MMC) et l'argent du beurre (acquittement des parents, bien que ceux-ci n'aient pas été accusés).
02 – Le Daily Star rapporte que, dans un plaidoyer sincère en faveur d'une "libération", Clarence Mitchell a déclaré la veille que le classement de l'affaire était le "pire scénario possible". C'est ce que Kate et Gerry ont toujours craint - que la police se contente de classer l'affaire en disant qu'elle ne pouvait pas en faire plus, sans innocenter les parents de Madeleine de toute implication. Cela signifie que rien de plus ne sera fait pour retrouver Madeleine ou la personne qui l'a enlevée, et Kate et Gerry devront toujours vivre avec des doigts pointés sur eux. Ils sont totalement innocents et ne devraient pas être dans cette situation.
04 – Interviews de l'ex-commissaire Gonçalo Amaral par le journal Expresso et par TVI. Paulo Reis (Gazeta Digital) en fait un compte-rendu.
07 – Étant donné que les MC ont mis leur fille sous la tutelle de la Haute Cour (17 mai 2007), la juge de tutelle Hogg a ordonné, il y a un mois, que toute information pertinente permettant de localiser la petite fille soit mise à la disposition des MC, y compris les documents de la Police anglaise. Les MC souhaitent en effet que leurs enquêteurs privés puissent accéder au dossier du Leicestershire Constabulary, mais le LC fait valoir (ou s'abrite derrière ?) le secret de l'instruction portugais, la souveraineté portugaise sur l'enquête, et la relation de confiance entre le LC et la PJ, essentielle pour le succès de l'enquête (le Chief Constable Matt Baggott y fait référence lors de l'audience du 28 mars 2012 de la Commission Leveson).
Pour contourner cette difficulté, les MC s'adressent à la gardienne des intérêts de Madeleine, Mrs Justice Hogg, puisque l'accès au dossier est censé servir à la recherche de Madeleine. Lors d'une séance, In the matter of Madeleine Beth Mccann, devant Mrs Justice Hogg et en présence d'un avocat général garant de l'intérêt public, le représentant des MC, Tim Scott Q.C. (de IFLG, International Family Law Group), introduit son exposé par comme chacun sait, Madeleine MC a été enlevée. Deux semaines plus tard, le procureur de la république, l'État portugais ayant la juridiction dans cette affaire, observera, dans son ordonnance de classement que le crime dont a été victime MMC n'a pu être déterminé.
– M. James Lewis QC (qui représente le Chief Constable du LC) remarque :
Comme la Cour l’a entendu, les entités visées par l’ordonnance se doivent de divulguer toute information permettant de retrouver MMC. Nous tenons à préciser que le but premier est de veiller à ce que rien ne soit laissé au hasard.
Il doit cependant y avoir un équilibre entre le droit des plaignants de disposer d'autant d'informations qu'il est possible et le risque de compromettre l'enquête criminelle en cours, de nuire à la coopération internationale future et à une violation potentielle du droit portugais. Les parents peuvent obtenir les informations qui viennent d'eux (soit 81 sur 11000) sans commettre d'infraction vis-à-vis de la loi portugaise.
Pendant notre absence, la High Court a tenu une audience concernant une demande que nous avions présentée au nom de Madeleine pour avoir accès à toutes les informations détenues par la police de Leicestershire concernant l'affaire.
Les autorités britanniques ont combattu notre demande bec et ongles. J'ai été choquée par la force de leur opposition et de voir qu'ils étaient prêts à ne reculer devant rien pour nous refuser l'accès (aux infos) dans ces circonstances.
– Ainsi la police du Leicestershire n'a pas échappé au blâme. Les autorités portugaises avaient été d'emblée perçues comme inférieures. On avait affublé les policiers de sobriquets, on les avait critiqués parce qu'ils n'offraient pas de tasse de thé et fumaient, on avait tancé leur conduite à toute allure pour ne rien dire de leur insolence à parler tout court en présence de gens qui ne pouvaient les comprendre. Le comportement des policiers portugais n'était décidément pas celui que l'on attendait vis-à-vis des parents d'une enfant disparue, mais quid des policiers britanniques ? Certes on pouvait appeler à l'aide Call me Stu (Stuart Prior) à tout moment, mais quand on demandait à Bob Small ce qu'il fallait répondre à la PJ, on s'entendait répondre laconiquement "la vérité". Et quand le constable en chef refusa de remettre son dossier en argumentant que l'innocence des MC n'était pas établie, l'effronterie de ses propos fut violemment fustigée (M*).
Il (Chris Eyre) était venu au Portugal peu de temps après l'enlèvement de Madeleine et nous avait vus au plus fort de notre chagrin. Il s'est cependant permis de faire un commentaire sur Gerry et moi dans la déclaration suivante: «Même si l'un ou tous les deux peuvent être innocents, aucun élément probant ne les élimine clairement d'une implication dans la disparition de Madeleine. »Nous étions complètement ébahis. Aucune preuve pour nous éliminer? Que ce soit ou non son intention, cette phrase nous est restée «coupable jusqu’à preuve de son innocence».
Depuis le mois d'août, lorsque la PJ avait commencé à se retourner contre nous, nous avions été très déçus de l'attitude des autorités britanniques. Le contact avec nous est réduit au strict minimum et peu, voire aucune information n'a été partagée avec nous. Après nous avoir fait arguidos, la situation s'est encore détériorée. La police britannique affirmerait que leurs mains étaient liées: les Portugais auraient pu percevoir toute «ingérence» comme une tentative de saper leur primauté dans l’enquête, ce qui aurait eu des conséquences non seulement pour l’enquête en cours, mais également pour toute coopération internationale future. Nous étions conscients des contraintes frustrantes de cette relation délicate, mais pour nous, cela nous a semblé être une trahison.(in M*, grâce auquel, soit dit en passant, on a connaissance de cette déclaration).
Compte tenu de l'extrême opposition à laquelle nous avons dû faire face, nous avons réalisé que c'était une bataille que nous n'allions pas gagner. À contrecœur, nous avons pris la décision tactique d'accepter une plus petite quantité d'informations. Devoir se retirer était assez énervant, d'autant plus que les quatre-vingt-un articles nous ont révélé des détails sans importance que notre famille avait transmis à la police en premier lieu.
Néanmoins une source de la PJ observe que la décision de la justice britannique en dit long sur le pouvoir et l'influence des MC. La même source rappelle que le secret de justice n’est pas en cause, les dossiers en question n’étant pas partagés avec la PJ au niveau de la coopération judiciaire et manquant de pertinence. On ne peut passer sous silence ici le rôle de Mrs Justice Hogg qui ignore (encore) tout du dossier, n'a pas l'ombre d'un doute quant à l'innocence des MC et appelle dans une harangue passionnée la colère de Dieu sur ceux qui savent et se taisent. C'est affirmer qu'existe un créateur. Or, de ce côté-là, en fait de preuve... Le seul ravisseur qui pourrait émouvoir Mrs Justice Hogg est une femme ou un homme en mal d'enfant ayant "adopté" Madeleine. Dommage, peut-être, de ne pas faire un appel en ce sens promettant l'impunité. Il aurait été étonnant que Mrs JH parle de décès, cela aurait choqué tout autant, car elle n'en sait pas plus que nous. Plutôt que parler de disparition, la seule chose que l'on puisse raisonnablement dire, Mrs JH a tranquillement exprimé une opinion, l'enlèvement, fondée sur une pure croyance. Mrs JH a foi en quoi au juste ?
09 – Invoquant de nouvelles techniques d'analyse de l'ADN, Touch DNA, la District Attorney du Boulder County (Colorado) déclare l'innocence des parents de JonBenét Ramsey et de son frère et leur demande pardon.
17 – L'ACPO (Association of Chief Police Officers) envoie au Procureur Melchior Gomes, rencontré la veille, une lettre "inquiète" à l'idée que des documents dits "sensibles" puissent être versés dans le domaine public.
– Hors tribunal, Robert M et al obtiennent de 11 journaux britanniques (tabloïds pour la plupart) des dédommagements s'élevant à 600 mille livres. À cette somme s'ajoutera le montant non divulgué payé par Sky News en novembre 2008.
– À Orlando, dans l'affaire Anthony (une fillette disparaît et sa mère le cache pendant trois semaines), l'officier Jason Forgey amène le chien "cadavre" Gerus près de la voiture de la mère où il alerte face au coffre (l'odeur est évidente pour les humains présents), puis dans l'espace de jeux du jardin. Un peu plus tard, sur le terrain de la maison où habitait Caylee Anthony, l'officier Kristin Brewer lâche Bones qui alerte exactement au même endroit que Gerus. Curieusement les deux chiens ignorent l'endroit lorsqu'ils y sont amenés le lendemain : le bêchage du terrain pourrait avoir dissipé les odeurs résiduelles.
Par ordonnance datée d'aujourd'hui (21.08.2008), rendue par les deux magistrats du ministère public chargés de l'affaire, l'enquête sur la disparition de Madeleine MC a été clôturée, aucune preuve d'un quelconque délit de la part des arguidos n'ayant été trouvée.
En conséquence, RM, GMC et KH cessent d'être arguidos et les mesures coercitives qui leur avaient été imposées prennent fin.
Il pourra y avoir une plainte hiérarchique, une demande d'ouverture d'instruction ou de réouverture d'enquête, par les personnes ayant qualité pour ce faire.
L'enquête peut être rouverte à l'initiative du ministère public ou à la demande de toute partie intéressée s'il apparaît des éléments nouveaux qui donnent lieu à des diligences graves, pertinentes et conséquentes.
Après les délais légaux, le processus peut être consulté par toute personne qui justifie d'un intérêt légitime, en respectant le formalisme et les limites imposées par la loi.
Certains éléments des déclarations des arguidos et des témoins ont mis au jour, en apparence du moins, une contradiction ou ont manqué de confirmation physique.– La lettre au procureur général de la république, qui annonce l'ordonnance de classement décidée par les procureurs Magalhães e Menezes et Melchior Gomes, signée toutefois seulement par le second, indique qu'il y a absence de matière à poursuivre, l'infraction n'étant pas constituée. Sans détermination de crime, aucune accusation n'est envisageable. L'accusation de négligence impliquerait une mise en danger délibérée, ce que l'enquête a permis d'exclure (malgré la porte du 5A laissée ouverte).
En français : première partie de l'ordonnance de clôture ici et seconde partie là.
– Un dossier d'enquête criminelle est classé lorsque les éléments de preuve recueillis ou bien sont suffisants, excluant ou qu'il y ait eu crime ou que les suspects soient coupables (277-1), ou bien sont insuffisants, excluant d'établir la nature du crime et donc d'en accuser qui que ce soit (277-2). L'affaire MC relève clairement de la seconde situation.
– Le statut de témoin assisté des MC (et de Robert M) prend fin. Le cauchemar principal reprend ses droits malgré la fragilité des perspectives immédiates d'apaisement, compte tenu du dénigrement insistant, par les tabloïds, d'une police maladroite qui n'a découvert aucun indice au long d'une enquête infructueuse ayant coûté des millions (aux contribuables portugais) avant d'être misérablement close, toutes paroles en majuscules et en titre. Les MC, en conférence de presse dans un hôtel de Rothley, trois heures après le commiqué, précisent qu'il n'y a pas lieu de se réjouir et insistent sur l'effet dévastateur sur eux du statut de témoin assisté, lequel a par ailleurs été nocif pour la recherche de Madeleine.
– En conférence de presse, le Dr Folimage Clarence Mitchell, brandit l'ordonnance de clôture des procureurs comme un gage d'innocence : les MC ont été totalement blanchis. D'où il lui est facile de conclure que les policiers portugais se sont lourdement trompés (comme si l'ordonnance de classement n'était pas entièrement fondée sur le rapport final de la PJ). Or il ne saurait être question d'innocence ou de culpabilité, puisque, et c'est la seule conclusion solide du document, l'enquête n'a pu déterminer la nature du crime dont a été victime Madeleine MC. Qui contestera la version biaisée manigancée par le spin doctor selon laquelle les policiers portugais sont sévèrement critiqués par le MP dans l'ordonnance ? D'où sort-il cela ? Est-il simplement sur la lancée de l'interprétation erronée du communiqué du MP ? A-t-il cru sincèrement que le MP avait tranché en faveur de l'innocence de ses clients, faute de preuve allant dans l'autre sens ? Il y eut là un malentendu qui dégénéra rapidement en rumeur par médias interposés. L'ordonnance n'est-elle pas en portugais? Certes elle sera mise en ligne 48h plus tard par de généreux traducteurs, mais si la messe a été dite, qui perdrait du temps à la lire soigneusement de A à Z, même en anglais ?
– Tout éventé qu'il ait pu être ou non, le secret de l'instruction a pris fin. À cette heure, personne ne sait que, à défaut de conclusion, la quasi-intégralité des documents officiels seront bientôt accessibles sur DVD. Personne n'imagine que les tuyaux égrainés par la presse au cours des quatorze mois de l'enquête vont pouvoir être confirmés, relativisés ou démentis. La presse portugaise n'allait guère faire état de la mise à disposition du dossier, considérant peut-être que l'essentiel avait déjà été divulgué et serait complété par le livre de Gonçalo Amaral. – Étudier attentivement les pièces officielles permettrait de trier le bon grain de l'ivraie, mais qui a les moyens de pratiquer encore cette activité colossale, propre au journalisme d'investigation ? Quant à elle, la presse britannique n'a guère le choix, compte tenu de la menace latente de procès en diffamation et des campagnes orchestrées par les faiseurs d'opinion. Il faudrait par exemple analyser plus avant la question des analyses effectuées par le FSS. À la lecture de cet article du Guardian, intitulé Forensic lab errors in hundreds of crime cases et daté du 22.02.2007, on est en droit de se demander si la PJ, qui croyait sinon bien faire du moins échapper à toute critique, fut bien avisée d'envoyer des prélèvements en très mauvais état à Birmingham :
Sur une période de cinq ans, le Service des sciences forensiques (FSS) n'est pas parvenu à détecter de minuscules prélèvements d'ADN dans 2 500 cas de meurtres, viols et agressions graves. Les inspecteurs-chefs croient que, dans de nombreux cas, ils auraient pu être trouvés et appariés à des suspects si la FSS avait utilisé des techniques différentes, utilisées par d'autres laboratoires privés.
– S'ils considèrent que l'enquête a été insuffisante, il appartient aux témoins assistés, de recourir de la décision de clôture avant le 20 septembre et de demander la poursuite de l'enquête, la phase suivante étant l'ouverture d'une instruction. Leur abstention, sans commentaires, sera à l'origine de bien des soupçons, voire de maintes frustrations. On ne peut que constater qu'il leur tenait d'abord à cœur d'être libérés du statut jugé infâme de témoin assisté.
Les MC ne sembleront pas avoir grande envie que la PJ cherche leur fille en 2009. Nous le savons parce qu'ils l'ont dit. Nous savons qu'ils prirent la décision, dès l'été 2007, d'engager des détectives privés pour recueillir des informations et suivre des pistes. Faire ce choix était exercer une autorité sur la manière dont les informations recueillies par les détectives seraient traitées. Le cas des portraits-robots est exemplaire à ce propos.
– Est-il étonnant que leurs avocats portugais n'aient pas conseillé aux MC de s'embarquer dans l'aventure instructionnelle, bien que la preuve et le bénéfice du doute en soient les ingrédients fondamentaux ? Mais, dans l'État de droit, la vérité factuelle et la vérité judiciaire entretiennent des rapports marqués par le respect loyal des procédures et en particulier du débat contradictoire, où culmine la phase de l'instruction. En tout cas tout se passera, dans les médias, comme si et la phase d'instruction et le choix de la requérir n'existaient tout simplement pas. L'avocate portugaise des MC accusera même, à plusieurs reprises, la police portugaise de mettre à la poubelle les informations reçues concernant MMC. Non que les autorités judiciaires n'aient tiré parti, elles aussi, du statu quo établi par l'ordonnance de classement, mais les renseignements n'ont cessé d'être pris en compte et examinés et il est déraisonnable de penser que la PJ prendrait le risque de laisser passer une information prometteuse.
Vigilante donc, mais, très légitimement, non réactive. C'est la loi, mais les MC, certaines autorités et maints journalistes britanniques ne se priveront pas au cours des années qui suivront de reprocher vivement au MP son inaction, voire son abandon. C'est oublier que les MC ont le pouvoir de déclencher la phase de l'instruction, le spectre de la reconstitution étant toutefois probablement une forte dissuasion.
Une page a été tournée, sans pour autant l'être de manière irrévocable, ce qui a la vertu de rasséréner l'opinion publique, en mal de "dénouement", sinon de "fin".
– Le dossier toutefois n'est pas congelé, l'enquête peut être ré-ouverte, sans limite de date, si de nouveaux éléments surgissent. En cas d’information nouvelle et solide, le MP portugais est prêt à intervenir à bon escient, mais sans doute pas à investir moyens financiers et énergie dans des pistes improbables et autres chemins ne menant nulle part.
– Le LC, lui, se retranche derrière l’argument massue qu’aucune force de police britannique n’a autorité au Portugal et ne saurait s’y imposer, même si la victime est britannique, pour garder secrets des dossiers élaborés dans le cadre de la coopération avec la PJ.
– Quelqu'un curieusement se tait et ne soulèvera aucune objection à ce classement du dossier, ni par voie diplomatique ni par voie juridique. Cette personne, c'est celle à qui ont été confiés les intérêts de MMC, Mrs Justice Hogg. Tant que MMC est ward of Court, toutes les décisions la concernant doivent être approuvées par la Cour. Et la recherche n'est-elle pas, comme le répètent inlassablement les MC, l'essentiel de ce qu'il faut faire pour l'enfant disparue ? Pourquoi Mrs Justice Hogg, prête à pourfendre tous les ravisseurs de la terre, ne demande-t-elle pas que l'enquête criminelle continue ?
Le journaliste évoque un certain témoin (Martin S sans aucun doute), mais CM l'interrompt en laissant entendre qu'il s'agit d'un bruit qui court parmi d'autres et souligne que des témoins indépendants prouvent que Gerald MC se trouvait à table quand Kate a lancé l'alarme.
Kate MC déclare que l'immense désespoir dans lequel les a plongés leurs statuts de témoin assisté et l'image de suspects dans l'enlèvement de leur fille qu'ont donnée d'eux les médias est difficile à décrire. Il a été également dévastateur d'observer à quel point le statut de témoin assisté avait fait du tort à la recherche de Madeleine.
En un mot comme en cent, au Royaume-Uni et grâce au spin-doctor Clarence Mitchell, à l'origine de la conférence de presse, le classement est vu comme la mise hors de cause des arguidos, tandis que, au Portugal, le procureur général, Fernando José Pinto Monteiro, justifie d'emblée la décision en raison de l'insuffisance des éléments probants pour poursuivre l'enquête criminelle.
FPM réitérera cette déclaration, par écrit adressé à l'agence de presse Lusa en avril 2017, alors que la tempête pour faire valoir l'innocence des MC fait rage : l'enquête criminelle a dû être classée en raison du manque de preuves solides pointant vers une des pistes jusqu'alors investiguées. Le grand obstacle pour élucider l'affaire, selon le PGR, fut l'absence de pistes menant à la découverte de ce qui était arrivé à MMC, malgré la réalisation de toutes les diligences jugées alors adéquates et nécessaires.
– Quant à ceux, parmi les journalistes portugais, qui ont si peu d'estime pour leurs institutions qu'ils ne perdent jamais une occasion de s'en gausser, ils sarcasment.
22 – ITV diffuse un documentaire sur l'entraînement des chiens policiers où apparaît Martin Grime et les chiens Eddie et Keela.
– L'ex-directeur national de la PJ, Alípio Ribeiro, écrit un article d'opinion dans le Diário Económico où il critique un classement précipité qui pourrait nuire, peut-êre pour toujours, à la pleine élucidation de l'affaire MC : Peut-être aurait-il été plus raisonnable de mettre fin au statut de arguido de ceux à qui il a été assigné et, dans un autre contexte procédural, continuer l'investigation.
– À Rothley Clarence Mitchell est menaçant en particulier vis-à-vis de la PJ avec une de ses formules inconsidérées et à l'emporte-pièce : (Les MC) ont été accusés faussement et maintenant le monde va voir que (la police portugaise) avait tort. CM fait savoir que les MC envisagent de demander à l'État portugais une compensation. S'adressant à RTP, Clarence Mitchell ajoute que le couple sera attentif à ce que l'ex-commissaire Gonçalo Amaral a écrit dans son livre. Et il laisse un avertissement: S'il dit quelque chose qui blâme Kate et Gerry, il peut être poursuivi. Il doit être très prudent.
– Lettre comminatoire ou plutôt mise en demeure avec intimidation, voire menace latente, où le cabinet d'avocats portugais Morais Leitão, Galvão Teles, e Soares da Silva, en représentation de l'ACPO (Association of Chief Police Officers), du Chief Constable du Leicestershire, de la SOCA (Serious Organised Crime Agency), des autorités policières et légales du Royaume-Uni et de Crimestoppers, demande au juge d'instruction criminelle de Portimão et au procureur d'exclure du DVD contenant le dossier MC les documents "sensibles".
Apprenant que, après le si décrié secret de l'instruction, le parquet était prêt à tout déballer, les Britanniques durent avoir des sueurs froides, ils ripostèrent illico.
Ce livre se propose aussi, et c'est plus important, de contribuer à la découverte de la vérité matérielle et à l'exercice de la justice dans l'enquête connue comme l'affaire Maddie. Ce sont à ces valeurs fondamentales que je me suis astreint par impératif de conscience, par conviction et par displine vis-à-vis de l'institution à laquelle je suis fier d'avoir appartenu. Ces mêmes valeurs ne se sont pas épuisées avec mon départ à la retraite et continueront à être présentes dans ma vie. Le livre ne met en cause d'aucune manière le travail de mes collègues de la police judiciaire, ni ne compromet l'enquête en cours. Je suis profondément convaincu que la révélation, dans un ouvrage de ce type, de tous les faits pourrait compromettre des opérations futures, déterminantes pour la découverte de la vérité. Cependant, le lecteur trouvera des données qu'il ignore, des interprétations des faits – toujours à la lumière du droit – et, naturellement, des questionnements pertinents. Une enquête criminelle s'engage seulement à découvrir la vérité matérielle. Elle ne doit pas se soucier du politiquement correct.– Le semi-tabloïd Correio da Manhã publie un entretien avec G. Amaral, au titre percutant ("Le cadavre fut congelé ou réfrigéré"), auquel se référera, avec un certain fondement, l'assignation en justice de GA par la famille MC en juin 2009. Loin d'y retrouver le ton mesuré, quasi-impassible, réservé, et l'absence de jugement de valeur du livre, on est devant une sorte de réquisitoire où la part n'est pas claire entre faits, spéculations et opinions. Il faut sans doute comprendre que les avocats de la maison d'édition ont fait du bon boulot.
25 – L'ex-président de la république, Jorge Sampaio, critique l'ex-directeur de la PJ, Alípio Ribeiro. Lire ici.
– Il est particulièrement intéressant de comparer l'interview ci-dessus avec l'entretien, le lendemain, de G. Amaral avec Judite de Sousa dans le programme de RTP1 Grande Entrevista. G. Amaral s'y montre allusif et discret, parfois légèrement ironique, en harmonie avec son interlocutrice. À Judite de Sousa qui espère que des avocats ont soigneusement examiné le livre, il répond sans retenue "Mais pourquoi ? Mon livre est fondé exclusivement sur des faits avérés". Est-il possible qu'une certaine presse ait poussé-au-crime à l'insu de GA, aveuglé par ses frustrations et emporté dans un élan somme toute déplorable ?
Malheureusement le programme n'est plus visible, sauf la 5è et dernière partie.
28 – Amaral à TVI. Transcription ici.
30 – Le Correio da Manhã commence à publier en feuilleton une version abrégée du livre de Gonçalo Amaral.
(jour non précisé) – Machado Helena et Santos Filipe Crime, drama e entretenimento. O caso Maddie e a meta-justiça popular na imprensa portuguesa ("Crime, drame et divertissement. L'affaire Maddie et la méta-justice populaire dans la presse portugaise") in Oficina do CES, Universidade de Coimbra.
Les enquêtes criminelles fortement médiatisées sont virtuellement des foyers de tension entre médias et policiers. La conversion du potentiel dramatique de l'exercice de la fonction judiciaire en drame médiatique contribue à amplifier l'idée que la justice est lente, faible et inefficace lorsqu'il s'agit identifier et de punir les transgresseurs. Par ailleurs les médias peuvent exercer des fonctions concurrentes et former une justice méta-populaire fondée sur l'immédiateté, le dramatisme et la sollicitation des émotions. À partir de l'affaire récente de la disparition de Madeleine MC, les auteurs analysent les discours et les représentations véhiculées par la presse portugaise à propos de l'enquête criminelle en cherchant à mettre en perspective l'impact de la couverture médiatique dans la construction, par le public, de sa perception de la culpabilité ou de l'innocence d'un individu.
Ainsi donc, pratiquement au même moment et en regard des conclusions des sociologues qui n'ont pris comme objet d'études que deux journaux portugais, l'un de la presse "sérieuse" et l'autre de la presse "populaire", sans prendre en compte l'extrême complexité de l'affaire mais en cherchant à dégager les fondements d'un tribunal populaire, pratiquement au même moment, le chargé de communication des MC, Clarence Mitchell, toujours à mi-chemin entre théâtre et rusticité fait savoir à la presse que l'ordonnance de classement, relevant les insuffisances de la PJ, voire la discréditant pour incompétence, innocente les parents, comme si les parents avaient été accusés et l'affaire jugée ! Forts du soutien médiatique que ce prétendu acquittement allait leur assurer contre vents et marées, les MC entreprendront de faire taire quiconque s'aviserait de questionner leur thèse de l'enlèvement.
Le premier pourfendeur du dogme se manifesta sans attendre, à peine proclamé le classement de l'affaire. En contraste frappant avec une ordonnance qui concluait en fait à l'impossibilité de conclure, le commissaire Amaral faisait état de l'étonnante conclusion de son équipe, une conclusion que les avocats des médias prirent le parti d'affubler d'un caractère diffamatoire. Il suffisait de mentionner cette conclusion pour diffamer puisqu'elle contredisait l'ordonnance de classement ou plutôt l'interprétation à sa convenance qu'en avait donnée le spin doctor.
La seule chance de GA pour s'affranchir de cette accusation aurait été de réfuter fermement et catégoriquement cette interprétation abusive. Qui en effet était prêt à lire l'ordonnance dans son intégralité et à reconnaître que les procureurs regrettaient que les MC aient perdu l'occasion de prouver leur innocence en esquivant la reconstitution ?
04 – Le Ministère public met le dossier d'instruction de l'affaire MC , enregistré sur DVD, à la disposition de qui en fait la demande et justifie celle-ci. Toutefois certains fichiers manquent pour diverses raisons. Normalement les dossier ne sont consultables que 20 jours après la décision de classement (délai auquel s'ajoute ici un mois de vacances judiciaires), Quelques heures plus tard, le dossier est sur la Toile, traduit en anglais peu à peu par des bénévoles.
La police n'a pas été appelée à 10h15, la police locale (la gendarmerie ? Elle est "nationale") n'est pas arrivée à 10h30; la PJ n'est pas arrivée à 15h30 le 4 mai 2007, etc. C'est une honte si les gens ne peuvent pas compter sur des journaux dits «haut de gamme» pour obtenir des faits exacts.
Conclusion, pour avoir une idée de la vérité, mieux vaut ne pas lire la presse et chercher par soi-même.
– The Irish Mail of Sunday est le premier journal à raconter que Martin S pense que Smithman pouvait être Gerald MC. Interrogés, des "proches de la famille", lisez CM, s'indignent que la PJ cherche à culpabiliser les MC, faute d'avoir trouvé le vrai coupable, car des douzaines de témoignages assurent que Gerald était au Tapas à l'heure "du croisement", le seul problème étant précisément "l'heure". Ni des douzaines, ni même un en fait, même si Gerald était très probablement là quand sa femme a alerté le groupe.
Mary S, interrogée, déclare que Smithman avait la même stature que Gerald MC, qu'ils ont dit tout ce qu'ils pensaient qu'il était juste de dire eu égard à la disparition d'une petite fille et sont désolés pour ses parents.
10 – El Mercurio - Interview Gonçalo Amaral
13 – Spiked : 'Our Maddie' makes a media comeback. La résurrection idiote du drame des MC montre qu'il a toujours été une narration cynique et élitiste.
– Focus magazine - Interview Gonçalo Amaral
– Clarence M décrit emphatiquement (super détectives américains, ex FBI, CIA, forces spéciales) aux journalistes du Daily Mail et du Daily Star l'agence dirigée par Kevin Halligen (Oakley International), avec qui le Madeleine's Fund a signé un contrat d'une valeur de 500 mille livres en avril 2008. KH se révélera n'être qu'un escroc et sera arrêté, mais il ne sera jamais inquiété par les MC qui, délestés de plus d'un demi-million, sont pourtant habilités à grossir le rang des créanciers.
C'est le dernier post rédigé avant la suppression du blog par son auteur.
26 – Le site officiel FindMadeleine publie un communiqué à la suite d'un article de presse (voir plus haut) mettant en cause Oakley International : Les relations, suivies par (le milliardaire) Brian Kennedy, continuent à être bonnes et à être uniquement focalisées sur la recherche de Madeleine. Comme les articles de presse éradiqués de la Toile, le communiqué n'est plus en ligne (voir octobre 2008), mais une trace existe).
30 – Memorandum du Media Standards Trust, un groupe de réflexion sur les médias britanniques formé en 2006 qui mène des recherches sur les problèmes du secteur des médias et défend la liberté de la presse ainsi que la qualité, la transparence et la responsabilité de l'industrie. Il s'agit d'un organisme de bienfaisance enregistré, lié à aucun parti politique ou société de médias. Le MST organise des débats sur les normes dans les médias, mène des recherches dans les domaines qu'il considère préoccupants, héberge des projets en ligne et a précédemment parrainé le prix Orwell.
La télévision est fascinée par ces sujets non pas parce qu'ils ont un réel impact social mais parce qu'ils fournissent une bonne histoire.
31 – Lancement de la version espagnole du livre de Gonçalo Amaral.