Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

11 - JUL 20 - Décryptage de l'affaire NotW




Les Échos- 20.07.2011


Les principaux protagonistes

Rupert Murdoch
À 80 ans, le magnat américain d'origine australienne, propriétaire du groupe de presse international News Corp, reste à la tête d'un empire générant 33 milliards de dollars de chiffres d'affaires dans la télévision, l'édition, le cinéma, l'internet et les journaux. Le 7 juillet dernier, il saborde le tabloïde News of the World, rongé par le scandale des écoutes. Sous pression, il retire son offre de rachat complète du bouquet de chaînes satellitaire BskyB au Royaume-Uni et se sépare de deux fidèles lieutenants, Les Hinton et Rebekah Brooks. Dans un entretien au Wall Street journal, propriété de News Corp, il assure que son groupe gère «extrêmement bien» le scandale hormis quelques «erreurs mineures», avant de se répandre en excuses.
Après avoir hérité très jeune de deux petits journaux australiens, il revient en 1969 au Royaume-Uni et s'empare du News of the World puis du Sun pour en faire les tabloïdes britanniques les plus vendus. Aux Etats-Unis, il possède également Fox News, 20th Century Fox, Dow Jones ou encore le Wall Street Journal. Mais Rupert Murdoch n'est pas seulement un homme de presse. Il s'est aussi fait une réputation de faiseur de rois en soutenant Margaret Thatcher, Tony Blair ou George W. Bush.

James Murdoch, l'héritier
Placé par son père au poste de numéro 3 du groupe News Corp., James Murdoch, 38 ans, se retrouve désormais en première ligne dans le scandale des écoutes. En mars 2011, il devient directeur adjoint de l'exploitation et PDG des activités internationales de News Corp, tout en conservant la responsabilité directe des opérations du groupe en Asie et en Europe. Ces opérations incluent la division News International qui regroupe les journaux britanniques du groupe, notamment News of the World. Cette promotion a été perçue comme un nouveau signe que son père l'avait choisi pour lui succéder à la tête du groupe après avoir jeté son dévolu jusqu'en 2005 sur son fils aîné Lachlan.
Bien que James Murdoch reste le favori pour succéder à son père, ce dernier a laissé entendre, le 10 août 2011, que Chase Carey était sans doute le mieux placé pour prendre les rênes en cas de besoin.
Depuis, James Murdoch a du démissionner de la direction britannique de News International et de la présidence de BSkyB.

Rebekah Brooks
Agée de 43 ans, celle que l'on surnomme «la reine des tabloïdes», a conquis le monde de la presse à scandale avec une impressionnante rapidité. Sa chute aura été tout aussi fulgurante.
En 2000, elle prend la tête du News of the World, devenant ainsi la plus jeune rédactrice en chef d'un journal britannique. C'est à cette époque qu'une partie des écoutes auraient été réalisées. Elle passe en 2003 à la rédaction en chef du Sun, se fait le porte-voix de Rupert Murdoch et, en septembre 2009, prend la tête de News International, filiale regroupant les journaux britanniques du groupe. Contrainte à la démission vendredi, elle est arrêtée deux jours plus tard puis libérée sous caution. Les accusations contre elle, «participation à l'interception de communications» et «corruption», sont passibles de la prison ferme. Elle avait admis lors d'une précédente audition en 2003 que News of the World avait payé des policiers pour obtenir des informations, avant de se rétracter.

Andy Coulson 
Recruté par David Cameron pour s'occuper de ses relations avec les médias en 2007, il avait dû démissionner de la rédaction en chef de « News of the World ».
En janvier 2011, la police britannique ouvre une nouvelle enquête sur des soupçons de piratage de téléphones par News of the World. Andy Coulson démissionne alors de son poste de porte parole du Premier ministre David Cameron. Il a été arrêté par la police pour son rôle présumé dans les écoutes le 8 juillet, puis remis en liberté conditionnelle.

Les Hinton, 
CEO de Dow Jones et directeur de la publication du Wall Street Journal. Il démissione le vendredi 15 juillet. Les Hinton a été entre 1995 et 2007 président de la filiale britannique du conglomérat, News International, dont la directrice générale était Rebekah Brooks. Il s'est défendu d'avoir fourni des faux témoignages aux commissions parlementaires britanniques qui l'avaient entendu au sujet des écarts déontologiques de « News of the World » en mars 2007 et septembre 2009.

Le rapport parlementaire sur le scandale des écoutes téléphoniques accable les plus hauts responsables de SY, en commençant par son chef, sir Paul Stephenson. Dix employés actuels du service des relations presse et communication de Scotland Yard sont des anciens de News International.
 
Sir Paul Stephenson, 
Le numéro un de Scotland Yard, considéré comme le policier le plus gradé du pays, a démissionné de la Metropolitan Police (Met), le nom officiel de Scotland Yard. On lui reproche d'avoir recruté l'an dernier Neil Wallis, ex-rédacteur en chef adjoint du « News of the World ».
Le 17 août, il est blanchi par la commission de contrôle de la police, qui a estimé qu'il n'y avait pas de preuve de conduite répréhensible de la part de Paul Stephenson, bien qu'il soit par principe responsable de ses subordonnés, dont John Yates, qui a pris en 2009 la «mauvaise décision» de ne pas rouvrir l'enquête sur les écoutes, en dépit de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette pratique.

John Yates, 
L'ex-numéro deux de Scotland Yard, a démissionné un jour après son supérieur. Il est sous le coup d'une enquête interne pour déterminer s'il a aidé la fille de Neil Wallis à obtenir un poste au sein de l'organisation. Devant les parlementaires, il a tenté de se justifier : il n'a fait qu'envoyer un mail avec son CV au service des relations humaines. Sauf que Neil Wallis, l'ancien rédacteur en chef adjoint de « News of the World », a ensuite travaillé pour Scotland Yard.

Andy Hayman, 
Numéro trois et chef de la division antiterrorisme de Scotland Yard, était en charge de la première enquête bâclée. Selon le rapport parlementaire, Andy Hayman n'aurait pas dû aller travailler comme chroniqueur au « Times » , journal du groupe News International, deux mois après avoir quitté la police. Décrit comme étant «plus un Clouseau qu'un Columbo» par un député britannique, le commissaire Hayman s'est justifié en expliquant que le journalisme était un «rêve de gosse».


Conséquences politiques
Le Premier ministre britannique David Cameron fréquentait le clan Murdoch le week-end. Une proximité jugée gênante.

Décryptage News Corps : la difficile transition d'un empire familial
Les chiffres clefs de News Corps.
-Chiffre d'affaires (2010) : 32,8 milliards de dollars
-Résultat net : 2,5 milliards de dollars
-Activités : Télévision (46 %), Cinéma (23 %), journaux (19 %), Edition (4 %), Marketing (4 %), autres (4 %)
-Effectif : 51.000 personnes

Les points forts
-Présence mondiale
-Forte profitabilité de la télévision (Fox) et du cinéma

Les points faibles
-Mauvaise image (scandales)
-Unité du groupe par le patron
-Gouvernance, âge du PDG

Conséquences économiques sur l'empire Murdoch
L'empire de Rupert Murdoch, News Corporation pesait 32,8 milliards de dollars de chiffres d'affaires en 2010. Les activités dans la presse (Wall Street Journal, DowJones, News of the World, The Sun, The Times...) représentait 6,1 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires dans la télévision (Fox, National Geographic...) atteignait 11,2 milliards de dollars. Les activités dans le cinéma (Twentieth Century Fox, Fox Music, Fox 2000 Pictures) ont rapporté 7,6 milliards de dollars.
Le scandale provoqué par « News of the World » a fait échouer le rachat des 61 % que News Corp. ne détient pas du bouquet de chaînes payantes BSkyB, une opération à 8 milliards de livres.
Les membres du conseil d'administration du groupe britannique BSkyB ont renouvelé le 28 juillet leur confiance à James Murdoch, qui reste aux manettes de l'entreprise. Le bouquet de chaînes par satellite, qui totalise dix millions d'abonnés, a annoncé un bond de son bénéfice opérationnel annuel de 23%, à plus de 1 milliard d'euros.

Les origines du scandale
2000 : Rebekah Brooks est nommée rédactrice en chef de « News of the World ».
2002 : Milly Dowler, une écolière anglaise est retrouvée assasinée.
2003 : Rebekah Brooks est promue à la tête du tabloîd « The Sun », Andy Coulson lui succède à la tête de « News of the World ». Rebekah Brooks déclare à une commission parlementaire que la pratique de payer des policiers en échange d'informations est courante.
2007 : Clive Goodman, journaliste à « News of the World » est arrêté, de même que le détective privé Glenn Mulcaire.
2009 : Le « Guardian » accuse « News of the World » de se livrer couramment à des écoutes téléphoniques illégales.
Rebekah Brooks devient directrice générale de News International.
2010 : News Corp. lance une offre sur la totalité du capital de BSkyB.

2011
Janvier -La police britannique ouvre une nouvelle enquête sur des soupçons de piratage de téléphones par News of the World. En juillet 2009, la police avait jugé inutile de relancer cette enquête.
News of the World annonce le limogeage de l'un des responsables de sa rédaction, Ian Edmondson, à l'issue d'une enquête interne.
Andy Coulson démissionne de ses fonctions auprès de David Cameron, devenu Premier ministre en mai 2010.
Avril -Neville Thurlbeck, chef du reportage à News of the World, et Ian Edmondson sont arrêtés pour leur participation présumée à l'interception de messages téléphoniques puis libérés sous caution. News of the World reconnaît avoir joué un rôle dans les écoutes.
4 juillet -Un avocat de la famille de Milly Dowler, une collégienne enlevée et assassinée en 2002, dit avoir appris auprès de la police que la messagerie du téléphone de l'adolescente avait été piratée, probablement par un détective employé par News of the World, alors que le police tentait de la retrouver. Certains messages pourraient même avoir été effacés afin de permettre la réception de nouveaux, ce qui a conduit sa famille à espérer qu'elle était toujours en vie. La police a par la suite annoncé qu'elle était entrée en contact avec les parents de deux fillettes de 10 ans tuées en 2002 dans la ville de Soham.
5 juillet -News International dit avoir transmis de nouvelles informations à la police. La BBC rapporte qu'il s'agit de courriels semblant montrer que de l'argent a été versé à la police en échange d'informations et que ces versements ont été autorisés par Andy Coulson. La liste des victimes potentielles des écoutes illégales s'élargit aux victimes des attentats commis le 7 juillet 2005 à Londres et aux parents de Madeleine McCann, fillette disparue au Portugal en 2007. Jamais écoutés en fait, mais l'hypothèse a permis de les inclure dans les témoins de la Commission Leveson.
6 juillet -David Cameron se dit « révolté » par ces révélations. Le Daily Telegraph rapporte que News of the World a piraté les téléphones de familles de militaires tués en Irak et en Afghanistan.
7 juillet -News Corp annonce la fermeture de News of the World, dont le dernier numéro paraît le 10 juillet. C'est en rachetant ce titre, en 1969, que Rupert Murdoch avait commencé à bâtir son empire de presse international.
8 juillet -David Cameron annonce deux initiatives : une enquête indépendante confiée à un juge sur les écoutes illégales et une réflexion sur une nouvelle règlementation de la presse en Grande-Bretagne. Il dit assumer la pleine responsabilité de l'embauche d'Andy Coulson et défend sa décision de lui avoir accordé « une seconde chance ».
Andy Coulson est arrêté pour participation présumée à l'interception de communications et corruption présumée. Il est libéré sous caution jusqu'en octobre.
Clive Goodman est de nouveau arrêté dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels versements d'argent à la police effectués par des journalistes de News of the World.
11 juillet -Des journaux de News Corp sont soupçonnés d'avoir pris pour cible Gordon Brown quand il était ministre des Finances et Premier ministre. La police confirme à Gordon Brown que son nom figure sur une liste de cibles établie par Glenn Mulcaire.
12 juillet -John Yates, le numéro deux de Scotland Yard critiqué pour sa décision de ne pas relancer l'enquête en 2009, déclare devant une commission parlementaire qu'il s'est probablement contenté d'un examen minimal de la situation avant de prendre sa décision.
Aux Etats-Unis, trois sénateurs réclament une enquête sur News Corp.
13 juillet -News Corp retire son offre de rachat de l'intégralité du bouquet de chaînes satellite BSkyB alors que tous les partis politiques à la Chambre des communes s'apprêtent à lancer un appel en ce sens. News Corp n'exclut pas cependant d'émettre une nouvelle offre ultérieurement.
La branche australienne de News Corp. lance une enquête interne pour mettre au jour d'éventuels faits répréhensibles.
14 juillet -Le FBI annonce une enquête sur les soupçons selon lesquels News Corp aurait piraté des téléphones de victimes des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Rupert Murdoch affirme au Wall Street Journal, qui appartient à son groupe, que News Corp a géré la crise « extrêmement bien sous tous les aspects possibles » et n'a commis que des « erreurs mineures ». Il dit que son fils James a agi « aussi rapidement que possible ».
15 juillet -Rebekah Brooks démissionne de son poste de directrice générale de News International et Les Hinton démissionne du même poste à Dow Jones, qui publie le Wall Street Journal aux Etats-Unis.
16-17 juillet -Rupert Murdoch présente ses excuses dans un communiqué diffusé dans toute la presse britannique sous le titre « Nous sommes désolés ».
17 juillet -Rebekah Brooks est arrêtée pour des soupçons de participation à l'interception de communications et de corruption. Elle est libérée sous caution après 12 heures de détention.
Paul Stephenson, patron de Scotland Yard, démissionne après avoir été critiqué pour l'embauche de Neil Wallis en tant que conseiller en relations publiques de la police. Ancien rédacteur en chef adjoint de News of the World, Neil Wallis a été arrêté le 14 juillet.
18 juillet -David Cameron annonce qu'il écourte sa visite en Afrique afin de rentrer à Londres, où il compte s'exprimer devant la Chambre des communes le 20 juillet. Pour cela, il annonce que les vacances des députés sont retardées. John Yates démissionne de ses fonctions à Scotland Yard.
19 juillet -Rupert et James Murdoch et Rebekah Brooks sont entendus par la commission des Affaires culturelles, des Médias et des Sports à la Chambre des communes. Rupert Murdoch a présenté ses excuses mais nie toutes responsablilité dans le scandale des écoutes de « News of the World ».
20 juillet -David Cameron a été soumis aux questions des députés au cours d'une séance houleuse de plus de deux heures à Westminster . Le Premier ministre britannique a expliqué qu'il présenterait de « profondes excuses » au Parlement s'il était avéré qu'Andy Coulson, son ex-directeur de communication, lui avait menti sur ce qu'il savait des écoutes illégales de téléphones portables à « News of the World » lorsqu'il en était le rédacteur en chef.
21 juillet -Deux anciens responsables de« News of the World » accusent James Murdoch de témoignage erroné. James Murdoch, héritier putatif de l'empire de presse News Corp., a fourni un témoignage « erroné » lors de son audition par la commission parlementaire britannique souhaitant établir les responsabilités dans l'affaire des écoutes téléphoniques imputées à « News of the World », ont affirmé deux anciens responsables du tabloïd. Tom Crone, conseiller juridique de « News of the World » jusqu'à la semaine dernière, et Colin Myler, rédacteur en chef du tabloïd au moment de sa fermeture, affirment tous deux que James Murdoch a bien été informé du contenu d'un courriel reproduisant des conversations téléphoniques piratées.
28 juillet -James Murdoch a été soutenu à l'unanimité du conseil d'administration du bouquet de télévision britannique BSkyB. Ce soutien survient alors qu'une nouvelle révélation concernant un fait divers datant de 2000 entache un peu plus le défunt fer de lance de la branche presse britannique de News Corp.
9 août - Conseil d'administation de News Corp. Les seize membres de l'instance de direction de l'empire érigé par le magnat Rupert Murdoch se retrouvent à Los Angeles pour la première fois depuis le début de l'affaire qui ébranle la filiale britannique de News Corp. Elisabeth Murdoch, la fille du patriarche, a décidé de retarder son entrée prévue au conseil d'administration. Mais Rupert Murdoch, toujours PDG à 80 ans, règne en maître, et a deux fils qui siègent à cette instance, James et Lachlan.
10 août-Profitant de l'annonce des résultats trimestriels de son empire médiatique NewsCorp., Rupert Murdoch désigne son directeur des opérations, Chase Carey, pour le remplacer à la direction générale en cas de nécessité. Cet adoubement semble indiquer que James Murdoch, le fils du magnat de 80 ans, serait désormais marginalisé au sein du groupe, après le scandale des écoutes téléphoniques. Le groupe a publié un bénéfice annuel en hausse de 7,9%, à 2,74 milliards de dollars, même si le profit au quatrième trimestre a diminué de 22% à 683 millions de dollars.
Nouvelle arrestation dans l'enquête des écoutes illégales de « New of the World ». La police britannique a annoncé avoir arrêté un homme de 61 ans, identifié par Sky News comme étant Greg Miskiw, sur le soupçon d' « interception illégale de communications ». Greg Miskiw a occupé le poste de chef des informations de la rédaction du journal dominical londonien de Rupert Murdoch au moment des écoutes. Il est la douzième personne à être arrêtée dans le cadre de cette enquête.
17 août - L'ex-patron de Scotland Yard Paul Stephenson, contraint de démissionner en juillet dans le scandale des écoutes, a été blanchi, mais un de ses adjoints, John Yates, va faire l'objet d'une enquête séparée sur les conditions dans lesquelles la fille de Neil Wallis, Amis, a été embauchée par Scotland Yard, à la suite d'un coup de pouce de John Yates, a annoncé la Commission de contrôle de la police britannique. La commission continue d'enquêter dans trois directions : l'embauche de Neil Wallis, celle de sa fille, et sur des allégations de corruption de fonctionnaires.
6 septembre -Colin Myler, l'ex-rédacteur en chef de « News of the World » et Tom Crone, l'ancien responsable des affaires légales du tabloïd, ont réaffirmé, devant la commission d'enquête, que James Murdoch était au courant d'un fameux e-mail de 2008 baptisé « For Neville » et indiquant que la pratique des écoutes ne se limitait pas à deux personnes -« Neville » faisant probablement référence à Neville Thurlbeck, un ancien reporter en chef. Selon Myler et Crone, cet e-mail avait même été l'objet d'une réunion d'urgence. Un paiement à l'amiable à Gordon Taylor, une victime du piratage, avait suivi cette rencontre. Ces déclarations devraient forcer James Murdoch à réapparaître devant la commission parlementaire pour s'expliquer.
16 septembre -La police britannique veut obtenir de la justice qu'elle ordonne au Guardian de révéler les sources qui lui ont permis de faire éclater l'affaire des écoutes téléphoniques pratiquées par « News of the World », le tabloïd du groupe de Rupert Murdoch. Dans un article publié sur son site internet, le Guardian précise que la Metropolitan Police de Londres s'appuie sur l'Official Secrets Act, une loi protégeant les informations classées et s'appliquant généralement aux questions de sécurité nationale et d'espionnage.
19 septembre -Le groupe Murdoch va verser 3 millions de livres à une victime des écoutes du tabloïd « News of the World ». Un accord à l'amiable prévoit que le groupe verse 3 millions de livres (2,2 millions d'euros) de dédommagement à la famille de Milly Dowler, une jeune fille assassinée dont le portable avait été piraté. News International va également faire un don d'un million de livres à une association, dans le cadre de l'accord conclu avec les parents de Milly Dowler.
20 septembre -La police britannique renonce à obtenir les sources du Guardian.
23 septembre - Un avocat britannique agissant pour le compte de victimes d'écoutes téléphoniques par le tabloïd britannique « News of the World » annonce son intention de lancer une procédure aux Etats-Unis contre la maison mère News Corp.
13 octobre -Après Egan-Jones et Glass Lewis, le numéro un mondial du conseil en gouvernance d'entreprise, ISS/Riskmetrics appelle à un remaniement quasi complet du conseil de News Corp.
21 octobre -Rupert Murdoch, a dû faire face à des actionnaires en colère lors de l'assemblée générale annuelle du groupe de presse et de cinéma. Pourtant, tous les administrateurs de News Corporation, y compris son PDG Rupert Murdoch, ont été réélus durant l'assemblée générale annuelle du groupe de médias. Le magnat détient avec sa famille environ 40% des droits de vote.
17 novembre -L'un des plus grands fonds activistes britanniques, The Children's Investment Fund de Christopher Cooper-Hohn est entré en force au capital de News Corp. en achetant 53,8 millions de titres au cours du troisième trimestre pour une valeur de 833 millions de dollars. Cette offensive a été menée en parallèle avec d'autres fonds spéculatifs entrés au capital de News Corp. qui pèse plus de 43 milliards de dollars en Bourse. Ces manoeuvres simultanées visent à obtenir une réforme de la gouvernance de News Corp., tenu d'une main de fer par Rupert Murdoch : s'il ne détient que 12% du capital, le milliardaire australien contrôle 40% des droits de vote,
21 novembre -Début des auditions des victimes devant la commission d'enquête, avec le témoignage des parents de Milly Dowler, une adolescente assassinée, puis celui de l'acteur Hugh Grant.
23 novembre -James Murdoch a démissionné de la direction britannique de News Corp. Selon « The Telegraph » , le fils du fondateur du groupe News Corp., a démissionné des conseils d'administration des sociétés britanniques News Group Newspapers Limited qui publie « The Sun » et Times Newspapers Limited qui publie « The Times » et « Sunday Times » . Désormais, aucun membre de la famille Murdoch ne siège au conseil d'administration des entreprises britanniques du groupe. James Murdoch reste toutefois président de News International, la filiale britannique de News Corp., maison-mère américaine de l'empire Murdoch.
27 novembre - James Murdoch lâché par Legal and General et Kames Capital. Ces deux gros actionnaires de BSkyB, qui détiennent 4,5 % du capital à eux deux, voteront contre le maintien de James Murdoch à la présidence de la société, lors de l'assemblée générale annuelle prévue le 29 novembre.
29 février 2012 -James Murdoch démissionne de la présidence de News International, qui regroupe les journaux britanniques de News Corp.
3 avril - James Murdoch démissionne de la présidence de BSkyB. Sa décision est interprétée comme un effort de protection de cette filiale à succès de News Corp. à un moment où les diverses enquêtes sur le scandale des écoutes au sein des journaux britanniques du groupe pourraient l'affecter.
24 avril -James Murdoch a remis la pression sur le gouvernement de David Cameron lors de son audience publique devant la commission du juge Leveson enquêtant sur le scandale des écoutes et cherchant une nouvelle réglementation de la presse. James Murdoch a révélé qu'il avait discuté « en aparté » de l'opération BSkyB avec le Premier ministre David Cameron.
25 avril -Au moment où News Corp. doit prouver au régulateur qu'il est un propriétaire « convenable » de BSkyB, les liens de la famille avec le pouvoir étaient au menu d'une audience publique de Rupert Murdoch et de la seance des questions au Premier ministre.
29 avril -Le Premier ministre britannique, David Cameron, a assuré qu'aucun accord n'avait été passé avec Rupert Murdoch dans le but de favoriser Newscorp. dans l'acquisition du bouquet satellitaire BSkyB, en échange d'un soutien aux élections législatives de 2010.
1er mai -La commission parlementaire a publié un document accablant pour le patron du groupe News Corp., Rupert Murdoch, et son fils James Murdoch. La commission a été jusqu'à conclure que Rupert Murdoch n'était « pas apte à diriger un grand groupe international ». Le magnat des médias a fait preuve selon elle d'un « aveuglement délibéré » sur les écoutes illégales menées pendant des années par le tabloïd « News of the World » afin d'obtenir des scoops.