Les Échos- 20.07.2011
Les principaux
protagonistes
Rupert Murdoch
À 80 ans,
le magnat américain d'origine australienne, propriétaire du groupe
de presse international News Corp, reste à la tête d'un empire
générant 33 milliards de dollars de chiffres d'affaires dans la
télévision, l'édition, le cinéma, l'internet et les journaux. Le
7 juillet dernier, il saborde le tabloïde News of the World, rongé
par le scandale des écoutes. Sous pression, il retire son offre de
rachat complète du bouquet de chaînes satellitaire BskyB au
Royaume-Uni et se sépare de deux fidèles lieutenants, Les Hinton et
Rebekah Brooks. Dans un entretien au Wall Street journal, propriété
de News Corp, il assure que son groupe gère «extrêmement bien» le
scandale hormis quelques «erreurs mineures», avant de se répandre
en excuses.
Après avoir hérité
très jeune de deux petits journaux australiens, il revient en 1969
au Royaume-Uni et s'empare du News of the World puis du Sun pour en
faire les tabloïdes britanniques les plus vendus. Aux Etats-Unis, il
possède également Fox News, 20th Century Fox, Dow Jones ou encore
le Wall Street Journal. Mais Rupert Murdoch n'est pas seulement un
homme de presse. Il s'est aussi fait une réputation de faiseur de
rois en soutenant Margaret Thatcher, Tony Blair ou George W. Bush.
James Murdoch,
l'héritier
Placé par son père au poste de numéro 3 du groupe
News Corp., James Murdoch, 38 ans, se retrouve désormais en première
ligne dans le scandale des écoutes. En mars 2011, il devient
directeur adjoint de l'exploitation et PDG des activités
internationales de News Corp, tout en conservant la responsabilité
directe des opérations du groupe en Asie et en Europe. Ces
opérations incluent la division News International qui regroupe les
journaux britanniques du groupe, notamment News of the World. Cette
promotion a été perçue comme un nouveau signe que son père
l'avait choisi pour lui succéder à la tête du groupe après avoir
jeté son dévolu jusqu'en 2005 sur son fils aîné Lachlan.
Bien que James Murdoch
reste le favori pour succéder à son père, ce dernier a laissé
entendre, le 10 août 2011, que Chase Carey était sans doute le
mieux placé pour prendre les rênes en cas de besoin.
Depuis, James Murdoch a
du démissionner de la direction britannique de News International et
de la présidence de BSkyB.
Rebekah Brooks
Agée de
43 ans, celle que l'on surnomme «la reine des tabloïdes», a
conquis le monde de la presse à scandale avec une impressionnante
rapidité. Sa chute aura été tout aussi fulgurante.
En 2000, elle prend la
tête du News of the World, devenant ainsi la plus jeune rédactrice
en chef d'un journal britannique. C'est à cette époque qu'une
partie des écoutes auraient été réalisées. Elle passe en 2003 à
la rédaction en chef du Sun, se fait le porte-voix de Rupert Murdoch
et, en septembre 2009, prend la tête de News International, filiale
regroupant les journaux britanniques du groupe. Contrainte à la
démission vendredi, elle est arrêtée deux jours plus tard puis
libérée sous caution. Les accusations contre elle, «participation
à l'interception de communications» et «corruption», sont
passibles de la prison ferme. Elle avait admis lors d'une précédente
audition en 2003 que News of the World avait payé des policiers pour
obtenir des informations, avant de se rétracter.
Andy Coulson
Recruté
par David Cameron pour s'occuper de ses relations avec les médias en
2007, il avait dû démissionner de la rédaction en chef de « News
of the World ».
En janvier 2011, la
police britannique ouvre une nouvelle enquête sur des soupçons de
piratage de téléphones par News of the World. Andy Coulson
démissionne alors de son poste de porte parole du Premier ministre
David Cameron. Il a été arrêté par la police pour son rôle
présumé dans les écoutes le 8 juillet, puis remis en liberté
conditionnelle.
Les Hinton,
CEO de Dow
Jones et directeur de la publication du Wall Street Journal. Il
démissione le vendredi 15 juillet. Les Hinton a été entre 1995 et
2007 président de la filiale britannique du conglomérat, News
International, dont la directrice générale était Rebekah Brooks.
Il s'est défendu d'avoir fourni des faux témoignages aux
commissions parlementaires britanniques qui l'avaient entendu au
sujet des écarts déontologiques de « News of the World » en mars
2007 et septembre 2009.
Le rapport parlementaire
sur le scandale des écoutes téléphoniques accable les plus hauts
responsables de SY, en commençant par son chef, sir Paul
Stephenson. Dix employés actuels du service des relations presse et
communication de Scotland Yard sont des anciens de News
International.
Sir Paul Stephenson,
Le
numéro un de Scotland Yard, considéré comme le policier le plus
gradé du pays, a démissionné de la Metropolitan Police (Met), le
nom officiel de Scotland Yard. On lui reproche d'avoir recruté l'an
dernier Neil Wallis, ex-rédacteur en chef adjoint du « News of the
World ».
Le 17 août, il est blanchi par la commission de contrôle de la police, qui a estimé qu'il n'y avait pas de preuve de conduite répréhensible de la part de Paul Stephenson, bien qu'il soit par principe responsable de ses subordonnés, dont John Yates, qui a pris en 2009 la «mauvaise décision» de ne pas rouvrir l'enquête sur les écoutes, en dépit de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette pratique.
Le 17 août, il est blanchi par la commission de contrôle de la police, qui a estimé qu'il n'y avait pas de preuve de conduite répréhensible de la part de Paul Stephenson, bien qu'il soit par principe responsable de ses subordonnés, dont John Yates, qui a pris en 2009 la «mauvaise décision» de ne pas rouvrir l'enquête sur les écoutes, en dépit de nouvelles révélations sur l'ampleur de cette pratique.
John Yates,
L'ex-numéro
deux de Scotland Yard, a démissionné un jour après son supérieur.
Il est sous le coup d'une enquête interne pour déterminer s'il a
aidé la fille de Neil Wallis à obtenir un poste au sein de
l'organisation. Devant les parlementaires, il a tenté de se
justifier : il n'a fait qu'envoyer un mail avec son CV au service des
relations humaines. Sauf que Neil Wallis, l'ancien rédacteur en chef
adjoint de « News of the World », a ensuite travaillé pour
Scotland Yard.
Andy Hayman,
Numéro
trois et chef de la division antiterrorisme de Scotland Yard, était
en charge de la première enquête bâclée. Selon le rapport
parlementaire, Andy Hayman n'aurait pas dû aller travailler comme
chroniqueur au « Times » , journal du groupe News International,
deux mois après avoir quitté la police. Décrit comme étant «plus
un Clouseau qu'un Columbo» par un député britannique, le
commissaire Hayman s'est justifié en expliquant que le journalisme
était un «rêve de gosse».
Conséquences politiques
Le Premier ministre
britannique David Cameron fréquentait le clan Murdoch le week-end.
Une proximité jugée gênante.
Décryptage News Corps :
la difficile transition d'un empire familial
Les chiffres clefs de
News Corps.
-Chiffre d'affaires
(2010) : 32,8 milliards de dollars
-Résultat net : 2,5
milliards de dollars
-Activités : Télévision
(46 %), Cinéma (23 %), journaux (19 %), Edition (4 %), Marketing (4
%), autres (4 %)
-Effectif : 51.000
personnes
Les points forts
-Présence mondiale
-Forte profitabilité de
la télévision (Fox) et du cinéma
Les points faibles
-Mauvaise image
(scandales)
-Unité du groupe par le
patron
-Gouvernance, âge du PDG
Conséquences économiques
sur l'empire Murdoch
L'empire de Rupert
Murdoch, News Corporation pesait 32,8 milliards de dollars de
chiffres d'affaires en 2010. Les activités dans la presse (Wall
Street Journal, DowJones, News of the World, The Sun, The Times...)
représentait 6,1 milliards de dollars. Le chiffre d'affaires dans la
télévision (Fox, National Geographic...) atteignait 11,2 milliards
de dollars. Les activités dans le cinéma (Twentieth Century Fox,
Fox Music, Fox 2000 Pictures) ont rapporté 7,6 milliards de dollars.
Le scandale provoqué par
« News of the World » a fait échouer le rachat des 61 % que News
Corp. ne détient pas du bouquet de chaînes payantes BSkyB, une
opération à 8 milliards de livres.
Les membres du conseil
d'administration du groupe britannique BSkyB ont renouvelé le 28
juillet leur confiance à James Murdoch, qui reste aux manettes de
l'entreprise. Le bouquet de chaînes par satellite, qui totalise dix
millions d'abonnés, a annoncé un bond de son bénéfice
opérationnel annuel de 23%, à plus de 1 milliard d'euros.
Les origines du scandale
2000 : Rebekah Brooks est
nommée rédactrice en chef de « News of the World ».
2002 : Milly Dowler, une
écolière anglaise est retrouvée assasinée.
2003 : Rebekah Brooks est
promue à la tête du tabloîd « The Sun », Andy Coulson lui
succède à la tête de « News of the World ». Rebekah Brooks
déclare à une commission parlementaire que la pratique de payer des
policiers en échange d'informations est courante.
2007 : Clive Goodman,
journaliste à « News of the World » est arrêté, de même que le
détective privé Glenn Mulcaire.
2009 : Le « Guardian »
accuse « News of the World » de se livrer couramment à des écoutes
téléphoniques illégales.
Rebekah Brooks devient
directrice générale de News International.
2010 : News Corp. lance
une offre sur la totalité du capital de BSkyB.
2011
Janvier -La police
britannique ouvre une nouvelle enquête sur des soupçons de piratage
de téléphones par News of the World. En juillet 2009, la police
avait jugé inutile de relancer cette enquête.
News of the World annonce
le limogeage de l'un des responsables de sa rédaction, Ian
Edmondson, à l'issue d'une enquête interne.
Andy Coulson démissionne
de ses fonctions auprès de David Cameron, devenu Premier ministre en
mai 2010.
Avril -Neville Thurlbeck,
chef du reportage à News of the World, et Ian Edmondson sont arrêtés
pour leur participation présumée à l'interception de messages
téléphoniques puis libérés sous caution. News of the World
reconnaît avoir joué un rôle dans les écoutes.
4 juillet -Un avocat de
la famille de Milly Dowler, une collégienne enlevée et assassinée
en 2002, dit avoir appris auprès de la police que la messagerie du
téléphone de l'adolescente avait été piratée, probablement par
un détective employé par News of the World, alors que le police
tentait de la retrouver. Certains messages pourraient même avoir été
effacés afin de permettre la réception de nouveaux, ce qui a
conduit sa famille à espérer qu'elle était toujours en vie. La
police a par la suite annoncé qu'elle était entrée en contact avec
les parents de deux fillettes de 10 ans tuées en 2002 dans la ville
de Soham.
5 juillet -News
International dit avoir transmis de nouvelles informations à la
police. La BBC rapporte qu'il s'agit de courriels semblant montrer
que de l'argent a été versé à la police en échange
d'informations et que ces versements ont été autorisés par Andy
Coulson. La liste des victimes potentielles des écoutes illégales
s'élargit aux victimes des attentats commis le 7 juillet 2005 à
Londres et aux parents de Madeleine McCann, fillette disparue au
Portugal en 2007. Jamais écoutés en fait, mais l'hypothèse a permis de les inclure dans les témoins de la Commission Leveson.
6 juillet -David Cameron
se dit « révolté » par ces révélations. Le Daily Telegraph
rapporte que News of the World a piraté les téléphones de familles
de militaires tués en Irak et en Afghanistan.
7 juillet -News Corp
annonce la fermeture de News of the World, dont le dernier numéro
paraît le 10 juillet. C'est en rachetant ce titre, en 1969, que
Rupert Murdoch avait commencé à bâtir son empire de presse
international.
8 juillet -David Cameron
annonce deux initiatives : une enquête indépendante confiée à un
juge sur les écoutes illégales et une réflexion sur une nouvelle
règlementation de la presse en Grande-Bretagne. Il dit assumer la
pleine responsabilité de l'embauche d'Andy Coulson et défend sa
décision de lui avoir accordé « une seconde chance ».
Andy Coulson est arrêté
pour participation présumée à l'interception de communications et
corruption présumée. Il est libéré sous caution jusqu'en octobre.
Clive Goodman est de
nouveau arrêté dans le cadre d'une enquête sur d'éventuels
versements d'argent à la police effectués par des journalistes de
News of the World.
11 juillet -Des journaux
de News Corp sont soupçonnés d'avoir pris pour cible Gordon Brown
quand il était ministre des Finances et Premier ministre. La police
confirme à Gordon Brown que son nom figure sur une liste de cibles
établie par Glenn Mulcaire.
12 juillet -John Yates,
le numéro deux de Scotland Yard critiqué pour sa décision de ne
pas relancer l'enquête en 2009, déclare devant une commission
parlementaire qu'il s'est probablement contenté d'un examen minimal
de la situation avant de prendre sa décision.
Aux Etats-Unis, trois
sénateurs réclament une enquête sur News Corp.
13 juillet -News Corp
retire son offre de rachat de l'intégralité du bouquet de chaînes
satellite BSkyB alors que tous les partis politiques à la Chambre
des communes s'apprêtent à lancer un appel en ce sens. News Corp
n'exclut pas cependant d'émettre une nouvelle offre ultérieurement.
La branche australienne
de News Corp. lance une enquête interne pour mettre au jour
d'éventuels faits répréhensibles.
14 juillet -Le FBI
annonce une enquête sur les soupçons selon lesquels News Corp
aurait piraté des téléphones de victimes des attentats du 11
septembre 2001 aux Etats-Unis.
Rupert Murdoch affirme au
Wall Street Journal, qui appartient à son groupe, que News Corp a
géré la crise « extrêmement bien sous tous les aspects possibles
» et n'a commis que des « erreurs mineures ». Il dit que son fils
James a agi « aussi rapidement que possible ».
15 juillet -Rebekah
Brooks démissionne de son poste de directrice générale de News
International et Les Hinton démissionne du même poste à Dow Jones,
qui publie le Wall Street Journal aux Etats-Unis.
16-17 juillet -Rupert
Murdoch présente ses excuses dans un communiqué diffusé dans toute
la presse britannique sous le titre « Nous sommes désolés ».
17 juillet -Rebekah
Brooks est arrêtée pour des soupçons de participation à
l'interception de communications et de corruption. Elle est libérée
sous caution après 12 heures de détention.
Paul Stephenson, patron
de Scotland Yard, démissionne après avoir été critiqué pour
l'embauche de Neil Wallis en tant que conseiller en relations
publiques de la police. Ancien rédacteur en chef adjoint de News of
the World, Neil Wallis a été arrêté le 14 juillet.
18 juillet -David Cameron
annonce qu'il écourte sa visite en Afrique afin de rentrer à
Londres, où il compte s'exprimer devant la Chambre des communes le
20 juillet. Pour cela, il annonce que les vacances des députés sont
retardées. John Yates démissionne de ses fonctions à Scotland
Yard.
19 juillet -Rupert et
James Murdoch et Rebekah Brooks sont entendus par la commission des
Affaires culturelles, des Médias et des Sports à la Chambre des
communes. Rupert Murdoch a présenté ses excuses mais nie toutes
responsablilité dans le scandale des écoutes de « News of the
World ».
20 juillet -David Cameron
a été soumis aux questions des députés au cours d'une séance
houleuse de plus de deux heures à Westminster . Le Premier ministre
britannique a expliqué qu'il présenterait de « profondes excuses »
au Parlement s'il était avéré qu'Andy Coulson, son ex-directeur de
communication, lui avait menti sur ce qu'il savait des écoutes
illégales de téléphones portables à « News of the World »
lorsqu'il en était le rédacteur en chef.
21 juillet -Deux anciens
responsables de« News of the World » accusent James Murdoch de
témoignage erroné. James Murdoch, héritier putatif de l'empire de
presse News Corp., a fourni un témoignage « erroné » lors de son
audition par la commission parlementaire britannique souhaitant
établir les responsabilités dans l'affaire des écoutes
téléphoniques imputées à « News of the World », ont affirmé
deux anciens responsables du tabloïd. Tom Crone, conseiller
juridique de « News of the World » jusqu'à la semaine dernière,
et Colin Myler, rédacteur en chef du tabloïd au moment de sa
fermeture, affirment tous deux que James Murdoch a bien été informé
du contenu d'un courriel reproduisant des conversations téléphoniques
piratées.
28 juillet -James Murdoch
a été soutenu à l'unanimité du conseil d'administration du
bouquet de télévision britannique BSkyB. Ce soutien survient alors
qu'une nouvelle révélation concernant un fait divers datant de 2000
entache un peu plus le défunt fer de lance de la branche presse
britannique de News Corp.
9 août - Conseil
d'administation de News Corp. Les seize membres de l'instance de
direction de l'empire érigé par le magnat Rupert Murdoch se
retrouvent à Los Angeles pour la première fois depuis le début de
l'affaire qui ébranle la filiale britannique de News Corp. Elisabeth
Murdoch, la fille du patriarche, a décidé de retarder son entrée
prévue au conseil d'administration. Mais Rupert Murdoch, toujours
PDG à 80 ans, règne en maître, et a deux fils qui siègent à
cette instance, James et Lachlan.
10 août-Profitant de
l'annonce des résultats trimestriels de son empire médiatique
NewsCorp., Rupert Murdoch désigne son directeur des opérations,
Chase Carey, pour le remplacer à la direction générale en cas de
nécessité. Cet adoubement semble indiquer que James Murdoch, le
fils du magnat de 80 ans, serait désormais marginalisé au sein du
groupe, après le scandale des écoutes téléphoniques. Le groupe a
publié un bénéfice annuel en hausse de 7,9%, à 2,74 milliards de
dollars, même si le profit au quatrième trimestre a diminué de 22%
à 683 millions de dollars.
Nouvelle arrestation dans
l'enquête des écoutes illégales de « New of the World ». La
police britannique a annoncé avoir arrêté un homme de 61 ans,
identifié par Sky News comme étant Greg Miskiw, sur le soupçon d'
« interception illégale de communications ». Greg Miskiw a occupé
le poste de chef des informations de la rédaction du journal
dominical londonien de Rupert Murdoch au moment des écoutes. Il est
la douzième personne à être arrêtée dans le cadre de cette
enquête.
17 août - L'ex-patron de
Scotland Yard Paul Stephenson, contraint de démissionner en juillet
dans le scandale des écoutes, a été blanchi, mais un de ses
adjoints, John Yates, va faire l'objet d'une enquête séparée sur
les conditions dans lesquelles la fille de Neil Wallis, Amis, a été
embauchée par Scotland Yard, à la suite d'un coup de pouce de John
Yates, a annoncé la Commission de contrôle de la police
britannique. La commission continue d'enquêter dans trois directions
: l'embauche de Neil Wallis, celle de sa fille, et sur des
allégations de corruption de fonctionnaires.
6 septembre -Colin
Myler, l'ex-rédacteur en chef de « News of the World » et Tom
Crone, l'ancien responsable des affaires légales du tabloïd, ont
réaffirmé, devant la commission d'enquête, que James Murdoch était
au courant d'un fameux e-mail de 2008 baptisé « For Neville » et
indiquant que la pratique des écoutes ne se limitait pas à deux
personnes -« Neville » faisant probablement référence à Neville
Thurlbeck, un ancien reporter en chef. Selon Myler et Crone, cet
e-mail avait même été l'objet d'une réunion d'urgence. Un
paiement à l'amiable à Gordon Taylor, une victime du piratage,
avait suivi cette rencontre. Ces déclarations devraient forcer James
Murdoch à réapparaître devant la commission parlementaire pour
s'expliquer.
16 septembre -La police
britannique veut obtenir de la justice qu'elle ordonne au Guardian de
révéler les sources qui lui ont permis de faire éclater l'affaire
des écoutes téléphoniques pratiquées par « News of the World »,
le tabloïd du groupe de Rupert Murdoch. Dans un article publié sur
son site internet, le Guardian précise que la Metropolitan Police de
Londres s'appuie sur l'Official Secrets Act, une loi protégeant les
informations classées et s'appliquant généralement aux questions
de sécurité nationale et d'espionnage.
19 septembre -Le groupe
Murdoch va verser 3 millions de livres à une victime des écoutes du
tabloïd « News of the World ». Un accord à l'amiable prévoit que
le groupe verse 3 millions de livres (2,2 millions d'euros) de
dédommagement à la famille de Milly Dowler, une jeune fille
assassinée dont le portable avait été piraté. News International
va également faire un don d'un million de livres à une association,
dans le cadre de l'accord conclu avec les parents de Milly Dowler.
20 septembre -La police
britannique renonce à obtenir les sources du Guardian.
23 septembre - Un avocat
britannique agissant pour le compte de victimes d'écoutes
téléphoniques par le tabloïd britannique « News of the World »
annonce son intention de lancer une procédure aux Etats-Unis contre
la maison mère News Corp.
13 octobre -Après
Egan-Jones et Glass Lewis, le numéro un mondial du conseil en
gouvernance d'entreprise, ISS/Riskmetrics appelle à un remaniement
quasi complet du conseil de News Corp.
21 octobre -Rupert
Murdoch, a dû faire face à des actionnaires en colère lors de
l'assemblée générale annuelle du groupe de presse et de cinéma.
Pourtant, tous les administrateurs de News Corporation, y compris son
PDG Rupert Murdoch, ont été réélus durant l'assemblée générale
annuelle du groupe de médias. Le magnat détient avec sa famille
environ 40% des droits de vote.
17 novembre -L'un des
plus grands fonds activistes britanniques, The Children's Investment
Fund de Christopher Cooper-Hohn est entré en force au capital de
News Corp. en achetant 53,8 millions de titres au cours du troisième
trimestre pour une valeur de 833 millions de dollars. Cette offensive
a été menée en parallèle avec d'autres fonds spéculatifs entrés
au capital de News Corp. qui pèse plus de 43 milliards de dollars
en Bourse. Ces manoeuvres simultanées visent à obtenir une réforme
de la gouvernance de News Corp., tenu d'une main de fer par Rupert
Murdoch : s'il ne détient que 12% du capital, le milliardaire
australien contrôle 40% des droits de vote,
21 novembre -Début des
auditions des victimes devant la commission d'enquête, avec le
témoignage des parents de Milly Dowler, une adolescente assassinée,
puis celui de l'acteur Hugh Grant.
23 novembre -James
Murdoch a démissionné de la direction britannique de News Corp.
Selon « The Telegraph » , le fils du fondateur du groupe News
Corp., a démissionné des conseils d'administration des sociétés
britanniques News Group Newspapers Limited qui publie « The Sun »
et Times Newspapers Limited qui publie « The Times » et « Sunday
Times » . Désormais, aucun membre de la famille Murdoch ne siège
au conseil d'administration des entreprises britanniques du groupe.
James Murdoch reste toutefois président de News International, la
filiale britannique de News Corp., maison-mère américaine de
l'empire Murdoch.
27 novembre - James
Murdoch lâché par Legal and General et Kames Capital. Ces deux gros
actionnaires de BSkyB, qui détiennent 4,5 % du capital à eux deux,
voteront contre le maintien de James Murdoch à la présidence de la
société, lors de l'assemblée générale annuelle prévue le 29
novembre.
29 février 2012 -James
Murdoch démissionne de la présidence de News International, qui
regroupe les journaux britanniques de News Corp.
3 avril - James Murdoch
démissionne de la présidence de BSkyB. Sa décision est interprétée
comme un effort de protection de cette filiale à succès de News
Corp. à un moment où les diverses enquêtes sur le scandale des
écoutes au sein des journaux britanniques du groupe pourraient
l'affecter.
24 avril -James Murdoch a
remis la pression sur le gouvernement de David Cameron lors de son
audience publique devant la commission du juge Leveson enquêtant sur
le scandale des écoutes et cherchant une nouvelle réglementation de
la presse. James Murdoch a révélé qu'il avait discuté « en
aparté » de l'opération BSkyB avec le Premier ministre David
Cameron.
25 avril -Au moment où
News Corp. doit prouver au régulateur qu'il est un propriétaire «
convenable » de BSkyB, les liens de la famille avec le pouvoir
étaient au menu d'une audience publique de Rupert Murdoch et de la
seance des questions au Premier ministre.
29 avril -Le Premier
ministre britannique, David Cameron, a assuré qu'aucun accord
n'avait été passé avec Rupert Murdoch dans le but de favoriser
Newscorp. dans l'acquisition du bouquet satellitaire BSkyB, en
échange d'un soutien aux élections législatives de 2010.
1er mai -La commission
parlementaire a publié un document accablant pour le patron du
groupe News Corp., Rupert Murdoch, et son fils James Murdoch. La
commission a été jusqu'à conclure que Rupert Murdoch n'était «
pas apte à diriger un grand groupe international ». Le magnat des
médias a fait preuve selon elle d'un « aveuglement délibéré »
sur les écoutes illégales menées pendant des années par le
tabloïd « News of the World » afin d'obtenir des scoops.