Citation

"Grâce à la liberté dans les communications, des groupes d’hommes de même nature pourront se réunir et fonder des communautés. Les nations seront dépassées" - Friedrich Nietzsche (Fragments posthumes XIII-883)

21 - OCT - CMTV - transcriptions d'émissions






Emissions  CMTV transcrites par Joana Morais


Présentateur du journal télévisé : Gonçalo Amaral a rompu le silence concernant l'enquête allemande sur l'affaire de la petite fille anglaise, Maddie McCann. L'ancien inspecteur de la police judiciaire, coordinateur de l'enquête à l'époque au Portugal, parle de manque de rigueur et de conclusions abusives (c'est-à-dire de suppositions) de la part des enquêteurs allemands et britanniques.
Voix off : Dans son nouveau livre GA explique la raison pour laquelle, quatorze ans plus tard, on ne connaît toujours pas la vérité sur ce qui est arrivé à MMC à Praia da Luz. L'ancien inspecteur pointe du doigt les défaillances des autorités allemandes dans leur enquête sur la disparition de Maddie. Il dénigre l'enquête qui fait de Christian Brueckner le principal suspect.
Gonçalo Amaral dans une interview récente : "On pourrait appeler cette enquête un monstre de Frankenstein. Pour l'enquête et pour l'individu aussi, il est peut-être un monstre aussi. Ils l'ont produit comme un monstre. Il n'est certainement pas quelqu'un de bien, mais de là à en déduire qu'il était le ravisseur de Madeleine McCann, c'est très douteux. Notamment parce que personne n'a été en mesure de prouver qu'un enlèvement a eu lieu. Il s'agit donc d'une enquête mal ficelée".
Voix off :  Gonçalo Amaral parle également de manque de rigueur et accuse l'enquête allemande d'être construite sur un pseudo-enlèvement.
Gonçalo Amaral : " (...) En regardant tous les documents de l'enquête allemande, en regardant le manque de rigueur, l'incongruité (c'est-à-dire le manque de cohérence) de cette enquête, en regardant les erreurs grossières de cette enquête et ensuite les conclusions abusives qui en découlent, de la part des enquêteurs et du procureur qui ont mené l'enquête. Avec l'approbation - disons - l'empathie des autorités portugaises, avec les intérêts particuliers des autorités britanniques. Il y a une volonté de créer un suspect, l'intention claire est de créer un suspect du pseudo-enlèvement de Madeleine McCann."
Voix off : Christian Brueckner était au Portugal lors de la disparition de Madeleine, cependant jusqu'à présent rien ne permet d'associer le suspect à la disparition de la petite fille. Néanmoins, les autorités allemandes assurent qu'elles sont certaines que Brueckner est impliqué dans la disparition de Maddie. Le suspect a déjà déclaré qu'il n'y avait aucune preuve et qu'il était innocent.

Scoop ! Selon le présentateur João Ferreira, le programme de CMTV, Investigação, a eu un accès exclusif au dossier allemand contre CB qui aurait au départ été considéré comme suspect de la mort d'une jeune femme en Allemagne.

Voix off : CB, qui a déclaré être un artiste indépendant, a été interrogé comme suspect du meurtre d'une jeune femme de 24 ans à la veille du nouvel an 2010, en Allemagne. Le corps de Monika Pawla avait été retrouvé démembré sous un pont. Un informateur avait dénoncé Brueckner, mais celui-ci a nié le crime. Il a prétendu qu'il se trouvait dans un autre endroit avec deux amis, dont il ne connaissait que le prénom, et l'enquête s'est heurtée à un mur. Le dossier est finalement archivé. L'Allemagne a fini par émettre un mandat d'arrêt européen et le 11 juin 2017, les autorités portugaises ont arrêté CB. Le lendemain, il s'est retrouvé face à deux juges de la Cour d'appel d'Évora, d'un procureur, d'un avocat et d'un interprète. CB ne s'est pas opposé à l'extradition vers l'Allemagne. Il répondra dans son pays des crimes d'exploitation sexuelle d'enfants et de pornographie enfantine. Le juge d'appel António Condesso a ordonné que Brueckner reste en détention préventive jusqu'à ce que l'extradition ait lieu. Le risque d'évasion était réel. Plus tard, à ces crimes de pédophilie, d'autres s'ajouteront au champ d'application du mandat d'arrêt européen. Parmi ces crimes, il y avait une condamnation pour trafic de drogue. En 2018, déjà avec CB en prison à Wolfenbüttel en Basse-Saxe, le parquet allemand a repris l'enquête sur le viol en 2005 et ajouté l'abus sexuel d'un adolescent et d'autres enfants. C'est dans ce contexte, et suite à plusieurs signalements à la police, qu'il devient suspect de l'enlèvement et de l'homicide de Madeleine en 2007, à Praia da Luz, en Algarve.

JF : L'ancien coordinateur de la police judiciaire (GA) ne doute pas que le dossier allemand sur l'affaire MC ne contienne des erreurs grossières, des failles, des omissions et même des mensonges. Gonçalo Amaral affirme que l'un des mensonges allemands est lié à la peine pour viol que CB purge actuellement en Allemagne. Gonçalo Amaral affirme que CB est en prison pour un crime qu'il n'a pas commis. (...) En regardant tous les documents de l'enquête allemande, en regardant le manque de rigueur, l'incongruité (c'est-à-dire le manque de cohérence) de cette enquête, en regardant les erreurs grossières de cette enquête et ensuite les conclusions abusives qui en découlent. (...) Il s'agissait d'une grande campagne publicitaire. En substance, la vente d'un produit, qui était de vendre ce suspect. (...) Il y a beaucoup, beaucoup de mensonges.

Voix off  : Les mensonges, selon Gonçalo Amaral, visent à relier CB à la disparition de Madeleine McCann. Le suspect allemand de l'enlèvement de Madeleine purge actuellement une peine de prison en Allemagne. Brueckner a été accusé et condamné à 7 ans et demi pour le viol de cette femme nord-américaine de 70 ans (on montre sa photo et sa vivenda), qui vivait ici, dans cette maison, près de Praia da Luz, en 2005. À l'époque, Brueckner vivait dans cette maison (photo ci-dessus), également à quelques minutes de Praia da Luz et de l'Ocean Club. Le viol présumé de la femme nord-américaine a eu lieu en 2005. La femme de 70 ans a été violemment battue, torturée, comme le montrent les photos qui font partie de l'enquête. Elle a également été dévalisée. Cette affaire de viol fait partie du processus allemand vu et revu, analysé par l'ancien inspecteur de la police judiciaire.

GA déclare que le dossier lié au viol de la femme nord-américaine, à Praia da Luz, en 2005, a été envoyé en Allemagne et a été traduit là-bas. Ils ont oublié de traduire la partie essentielle, la partie cruciale, à savoir le rapport médical établi par gynécologue qui déclare n'avoir trouvé aucun signe de viol. Ce rapport a été écrit dans un style médical, ce type d'écriture qui est difficile à lire, et le traducteur déclare que c'est inintelligible. Bizarre, le langage médical est universel CB a été  accusé de viol alors que, selon toute vraisemblance, il n'y en a pas eu. Lorsque la police judiciaire a pris la plainte en 2005, elle l'a enregistrée comme une tentative de viol et de vol, alors qu'il est indiqué qu'il n'y a pas eu de viol sur la base de cet examen médical. C'est une erreur grossière qui remet en question ce que les Allemands ont fait. Mais il est invraisemblable que la PJ n'ait pas réagi. Le Portugal n'avait-il pas la souveraineté dans cette affaire ?

Voix off  : Gonçalo Amaral signale ici ce qu'il considère comme l'une des erreurs grossières de l'enquête allemande, mais pour arriver à cette conclusion, il faut comprendre pourquoi les Allemands ont demandé le dossier de la femme nord-américaine au Portugal. C'est ici qu'apparaît un autre acteur clé du processus qui relie CB à l'enlèvement et à la mort présumés de Madeleine McCann. Ce acteur clé est Helge B. (Helge Busching), associé à CB dans le vol de diesel, de panneaux solaires et dans le trafic de drogue. 

GA rapporte que les Allemands ont commencé par demander officiellement au Portugal le dossier de 2005, en affirmant qu'un témoin, Helge B., également de nationalité allemande, avait vu le suspect CB violer et maltraiter une personne en Algarve, et les Allemands ont affirmé que c'était lié à ce procès, que c'était l'affaire de cette Nord-américaine. Cette affirmation du procureur allemand, qui s'est poursuivie pendant plusieurs mois, est un mensonge. Car cet HB, qui était emprisonné en Grèce, n'a jamais affirmé que la personne violée était nord-américaine. Il a déclaré qu'elle parlait en anglais, avec un accent britannique, et qu'il était donc impossible qu'elle soit nord-américaine.

Voix off de journaliste : La cassette du viol présumé de la Nord-américaine regardée par Helge a été volée ici, dans la maison de Christian Brueckner à PdL. Cela s'est passé en 2006. Helge exploite le fait que Christian Brueckner purge une peine de prison à la prison de Portimão pour avoir volé du diesel, pour cambrioler la maison de Brueckner avec cet autre complice, Manfred S. (Manfred Seyferth). Les meilleurs amis du monde. De la maison du suspect de l'enlèvement de Maddie, outre les caméras vidéo et le diesel, ces deux criminels ont emporté des cassettes vidéo. L'une de ces cassettes contient l'enregistrement du viol présumé de la Nord-Américaine de 70 ans. Dans les déclarations recueillies dans le cadre de la procédure allemande, de nombreux détails ne concordent pas concernant le viol présumé de la Nord-américaine. Helge déclare à la police qu'en regardant la cassette vidéo enregistrée par Brueckner :

(Voix off de l'homme lisant les graphiques de texte montrant des extraits de la déclaration de Helge B. à la police allemande) "La vidéo montrait une femme blanche, âgée de 70 à 80 ans, allongée sur le ventre sur un lit. Bien que l'homme soit resté entièrement habillé, j'ai pu le voir retirer son pénis de son pantalon et placer un préservatif (...) L'homme l'a ensuite retournée sur le dos, et même si je n'ai pas pu voir s'il insérait son pénis en elle, la façon dont il bougeait indiquait qu'il avait des rapports sexuels avec elle (...) Elle criait avec lui et injuriait l'homme (...) Elle semblait effrayée et criait "espèce de salaud" et "espèce d'idiot" avec un accent britannique. L'homme était tout de noir vêtu, portait un masque en tissu noir (cagoule) semblable à ceux que les motards utilisent sous leur casque, avec seulement deux ouvertures, pour les yeux et la bouche. (...) L'homme a ensuite enlevé son masque et j'ai pu clairement voir qu'il s'agissait de Christian. J'ai demandé à Manfred de venir regarder la vidéo. Il a également reconnu Christian dans cette vidéo (...)"

Voix off de journaliste : D'autre part, Manfred S., le complice qui a aidé à cambrioler la maison et qui a également regardé la prétendue cassette vidéo, déclare avoir vu :

(Voix off de l'homme lisant le texte graphique montrant des extraits de la déclaration de Manfred S. à la police allemande) : " Une femme qui parlait en italien, criant "aiuto" (aidez-moi) et elle ne faisait que gémir. La femme était allongée sur une table. Elle devait être attachée car elle ne pouvait pas se défendre. (...) L'agresseur lui a secoué les seins avec une règle, il était pervers (...) Je l'ai reconnu à son visage. (...)"

Voix off de journaliste : Dans ses déclarations, la Nord-américaine décrit de cette façon le violeur présumé :

(Voix off de femme lisant les graphiques de texte montrant des extraits de la femme nord-américaine à la police allemande) : "Avant qu'il ne me bande les yeux, j'ai pu jeter un rapide coup d'œil à une silhouette encapuchonnée, aux yeux sombres. (...)"

Voix off de journaliste : Il faut savoir que Christian Brueckner a les yeux clairs. Dans une nouvelle déclaration à la police allemande, la Nord-Américaine a confirmé son témoignage donné en 2005 à la police portugaise où elle affirme que le crime n'a jamais été enregistré. La police allemande lui a également montré une cagoule noire qui avait été appréhendé lors d'une perquisition visant le suspect. La femme n'a pas reconnu l'homme ou l'objet, et affirme à nouveau, comme elle l'avait déjà fait à la police portugaise, que le bonnet utilisé par l'agresseur en 2005 était blanc ou gris. Quant au destin de la supposée cassette vidéo, Helge dit qu'il la gardait dans son camping-car et qu'elle y est restée lorsqu'il a vendu le véhicule dans la paroisse de Santa Clara. Nous ne savons pas si la police allemande a déjà ou non en sa possession la prétendue cassette du viol présumé. A ce stade, l'enquête allemande a demandé au Portugal de leur envoyer tous les objets relatifs à l'affaire de la Nord-américaine qui étaient stockés dans un laboratoire portugais.

Gonçalo Amaral : Le laboratoire allemand qui fait un excellent travail en termes d'analyse technique, nous n'en doutons pas, trouve alors un cheveu, un cheveu qui correspond à Christian B. et à partir de là, le mensonge qui était dit a cessé d'être un mensonge. D'une manière ou d'une autre, ils ont pu prouver que l'individu était à l'intérieur de cette maison à Praia da Luz, et sont satisfaits de ce résultat. Puis il est jugé et condamné sur la base de ce cheveu. Un cheveu qui est apparu parmi les objets, ou dans un des draps de lit. Comment ces objets sont-ils arrivés à la police allemande ? Étaient-ils toujours sous scellés ? Étaient-ils toujours gardés ? Non.

Voix off de journaliste : C'est l'examen détaillé de l'enquête allemande, que Gonçalo Amaral a déjà transformé en un livre, " Assez de mensonges ", c'est ainsi que l'ancien coordinateur le titre. Lui qui a également été critiqué récemment dans les pages d'un autre livre.

Gonçalo Amaral : Il y a quelques jours, un livre a été publié, je ne veux pas lui donner de publicité, par un journaliste britannique dont la préoccupation était de m'attaquer personnellement ainsi que la Police Judiciaire. L'une des choses qu'il insinue, sans vraiment le dire, c'est que les vestiges trouvés dans le coffre de la voiture (la voiture de location des McCann) ont été plantés par la police judiciaire parce que nous étions pressés de résoudre l'affaire. Ma question est la suivante - elle vaut ce qu'elle vaut car elle émane d'un journaliste britannique très proche du couple, des parents de l'enfant - si en fait ces vestiges n'étaient pas ceux de Madeleine, si cela n'avait rien à voir avec son ADN, alors pourquoi inventer cette histoire ? Pourquoi la police judiciaire l'aurait-elle montée ? Je demande : comment ? Où aurions-nous trouvé des fluides corporels appartenant à Madeleine McCann pour les placer dans la voiture ?

Voix off de journaliste : Selon Gonçalo Amaral, l'enquête sur l'affaire Maddie a été bloquée pendant de nombreuses années, et s'est concentrée uniquement sur la recherche d'un ravisseur présumé sans tenir compte des autres pistes d'investigation.

Gonçalo Amaral : Luís Neves, l'actuel directeur de la police judiciaire, il y a de nombreuses années, au début du procès de l'injonction du livre (2009) que les parents de Madeleine ont intenté contre moi, m'a dit, en s'épanchant, quelque chose comme : "Cela suffit, la meilleure chose à faire est de trouver quelqu'un, un suspect qui corresponde à cela, et de régler l'affaire", il faisait référence aux Britanniques, qui en avaient assez de toute cette affaire. En substance, c'est exactement ce qui se passe actuellement. C'est un homme très intelligent et je n'ai aucun doute sur le fait qu'il savait que, tôt ou tard, quelque chose comme cela se produirait.

Présentateur João Ferreira : Dans cette analyse de l'enquête allemande, Gonçalo Amaral met en avant un témoin clé, un criminel qui s'est allié à Christian Brueckner. Il était en prison pour trafic d'êtres humains, condamné à sept ans et demi. Il a été libéré de prison après avoir purgé seulement un an et demi de sa peine. Cela s'est produit suite à son contact avec la police britannique pour révéler que Brueckner lui avait avoué être l'auteur de l'enlèvement de Madeleine. Y a-t-il eu un accord entre le criminel et les forces de police ? Cela donne à réfléchir.

Voix off de journaliste : Un secret gardé pendant huit ans, une confession grandiloquente. C'est pour toutes ces raisons que Helge B., qui se qualifie lui-même de petit délinquant, est le personnage central de l'enquête allemande. C'est cet homme qui, en faisant une déposition à la police britannique, révèle un secret sur Maddie McCann qui lui a été avoué huit ans auparavant par Christian Brueckner. Nous remontons le temps jusqu'en 2016, Helge est incarcéré en Grèce où il a été condamné à une peine de 7 ans et demi pour trafic d'êtres humains. Il purge cette peine de prison lorsqu'il décide de contacter la police britannique, garantissant qu'il a quelque chose de très important à révéler sur l'affaire Maddie. Helge B. est visité à plusieurs reprises dans la prison grecque par les enquêteurs britanniques. Puis, en 2018, il est formellement interrogé à Londres, où il révèle que Christian Brueckner lui avait dit qu'il avait enlevé Maddie en cette nuit du 3 mai, dans l'appartement 5A de Praia da Luz, en Algarve.

Gonçalo Amaral : C'est ensuite, après qu'il (Helge B.) ait été en prison, qu'il aurait contacté les autorités britanniques, huit ans plus tard, selon lui, après avoir appris que Christian B. était responsable de la disparition. Ainsi, en 2008, à Orgiva (Espagne), Christian B. qui ne faisait pas confiance à Helge B. lui aurait dit, et apparemment à lui seul, qu'il était l'auteur de la disparition de Madeleine McCann. Tout cela est un peu surréaliste.

Voix off de journaliste : Gonçalo Amaral trouve étrange que Brueckner se soit confessé à Helge, car en 2008, au moment où cette confession grandiloquente aurait eu lieu, Christian Brueckner aurait su que Helge avait cambriolé sa maison pendant que Brueckner était en prison. Helge a vendu la voiture et d'autres objets qu'il avait volés à Brueckner à Santa Clara, une communauté hippie allemande que Brueckner fréquentait également.

Gonçalo Amaral : C'est un détail de plus sur lequel la police allemande a dû enquêter pour comprendre s'il était au courant ou non, afin de s'assurer de la crédibilité ou non de la déclaration de l'autre individu. Les autorités britanniques et allemandes ont procédé sur la base, elles l'ont dit à plusieurs reprises, que Helge B. n'avait aucune motivation et qu'il était un témoin crédible. La question de la motivation est la suivante : si cet individu était en prison pour purger une peine de 7 ans et demi, puis qu'il est libéré en probation après un an ou un an et demi, bien avant le milieu de sa peine, n'aurait-il pas une motivation pour quitter la prison ? Que lui a-t-on promis ? Qu'ont-ils fait pour qu'il soit libéré ? Voici la motivation. Comment une personne, avec son passé, peut-elle être considérée comme crédible ? C'était un drogué comme les autres, c'était un cambrioleur comme les autres, il n'y a rien pour étayer les déclarations de ce Helge B. Donc, maintenant, on peut croire que tout est possible. Pour éviter que les cheveux de Christian B. apparaissent d'une manière ou d'une autre parmi les preuves recueillies dans l'appartement où Madeleine McCann a disparu, il est peut-être préférable que toutes les preuves qui existent soient à nouveau examinées au Portugal. Il est possible de faire les tests. Christian B. est incarcéré en Allemagne, il suffit d'envoyer un échantillon de ses cheveux, et ici son ADN peut être confirmé et comparé à ceux qui ont été recueillis ici.

Voix off de journaliste : Gonçalo Amaral poursuit l'évaluation de ce qu'il considère comme des erreurs, des omissions, des manipulations et le manque de rigueur de l'enquête allemande. Passons maintenant à l'analyse des perquisitions effectuées par la police allemande dans les propriétés de Brueckner.

Gonçalo Amaral : Qu'ont-ils fait, qu'ont fait les autorités britanniques et allemandes ? C'était une tentative de créer l'image de cet individu qui est détenu, Christian B., comme un monstre. Qu'il est pédophile, violeur, qu'il avait même l'intention de... ils ne disent pas intention, mais ils finissent pratiquement par dire qu'il l'a déjà fait - qu'il a enlevé des enfants, qu'il les a assassinés, qu'il les a violés et assassinés, qu'il les a maltraités et ainsi de suite. Mais rien de tout cela n'est réel. Ou presque rien n'est réel.

Voix off de journaliste : Entrons dans les faits. Nous devons prendre en compte le passé criminel de Brueckner. En 1995, en Allemagne, Christian Brueckner est condamné à une peine de deux ans pour l'abus sexuel d'une petite fille de 6 ans. Brueckner a 19 ans à l'époque et c'est après avoir purgé cette peine qu'il vient au Portugal, avec une petite amie. Une relation qui a duré jusqu'en décembre 2000. Les autorités connaissent également Christian Brueckner pour trafic de drogue, vols, blessures corporelles, possession d'une arme prohibée, falsification de documents. En 2013, Brueckner a une conversation via un chat-room avec un pédophile, qui avait déjà été condamné. La police allemande prend connaissance de ce chat en 2014. Ce chat fait partie du processus allemand.

Gonçalo Amaral : C'est comme s'il se présentait à l'autre personne, et qu'il souhaitait en quelque sorte conclure un marché, il parle au futur. Il dit qu'il voudrait trouver une enfant, un petit garçon ou une petite fille, puis la tuer, la violer, filmer l'acte et ensuite exposer le tout. Il dit cela à un moment donné et cela s'écrit (dans le procès ?), ce qui se passe ensuite, c'est que cela se vend (se colporte) mais on ne dit jamais ce qui s'est passé ensuite. Deux ou trois mois plus tard, Christian B a la possibilité, ou plutôt a sous son contrôle une enfant de 3 ou 4 ans, il la photographie dans des poses sexuellement attirantes, ces photographies sont ensuite appréhendées lors d'une perquisition effectuée sur la propriété de Christian B..  Mais notez que, s'il dit à un moment donné qu'il veut un enfant, pour le violer, le tuer et enregistrer l'acte entier, deux ou trois mois plus tard, il a accès à un enfant, à une petite fille, et il ne la viole pas, il ne la tue pas et la seule chose qu'il fait est de prendre des photos. Il y a une différence entre ce qu'il avait dit à l'autre individu, le pédophile, et ce qui s'est réellement passé. La police allemande, cependant, n'en parle pas, et elle sait que c'est ce qui s'est passé.

Une journaliste  : On sait ensuite qui est cet enfant ?

Gonçalo Amaral : Oui, ils arrivent à la mère, et plus tard, après l'enquête, à lui (CB), à ses ordinateurs. Ils apprennent qui est la mère et une partie de l'histoire de sa vie, ils lui montrent des photos et la mère dit qu'elle ne croyait pas qu'une telle chose puisse arriver. Elle lui faisait confiance et n'avait jamais pensé que cela pourrait arriver. Il est ensuite arrêté ici au Portugal, à São Bartolomeu de Messines, ils savaient probablement déjà qu'il était le suspect présumé dans l'affaire Maddie. Ils veulent l'emmener en Allemagne, et là, il est condamné à une peine d'un an et demi.

Voix off de journaliste : En juin 2017, Brueckner est arrêté à São Bartolomeu de Messines, ici, près de ce parc pour enfants en Algarve, après que la GNR (Garde nationale républicaine) ait été appelée sur le site parce qu'il s'exposait sexuellement devant des enfants. Le 26 juin 2017, Brueckner est extradé vers l'Allemagne pour purger une peine pour laquelle il avait déjà été condamné, la possession de pornographie enfantine. C'est le palmarès de Brueckner, cependant, selon Gonçalo Amaral, après avoir analysé tout le processus, l'enquête allemande n'a rien pour relier Brueckner à l'enlèvement et à la mort de Maddie McCann.

Gonçalo Amaral : Ils n'ont rien. Les seules choses qu'ils ont sont ces photos. Ensuite, ce qu'ils ont, c'est ce qu'ils ont trouvé dans certains documents Word, où il écrit sur plusieurs situations, des écrits dont les autorités allemandes ne peuvent pas prouver s'ils sont réels ou inventés.

Une journaliste  : Donc, s'il s'agit d'un texte autobiographique ou d'une fantaisie ?

Gonçalo Amaral : Ou si c'est un fantasme. (d'accord)

Une journaliste : On ne peut pas le prouver. Mais il écrit des choses, non ? Par exemple, Gonçalo, qu'est-ce qu'il dit ?

Gonçalo Amaral : Il écrit sur les viols, les abus d'enfants, sur les morts, les homicides mais pas... Si les autorités allemandes avaient quelque chose, la moindre chose, pour inculper Christian B., il aurait déjà été jugé et condamné pour l'enlèvement de Madeleine McCann. C'est un mélange de demande d'aide et de vente du produit (c'est-à-dire l'appel de la police allemande). Remarquez qu'il n'y a rien (du point de vue des preuves) ni l'opposition à cet appel, jusqu'à présent il semble qu'ils n'aient pas donné l'occasion au suspect d'expliquer ce qui s'est passé. C'était une construction, une construction très mal ficelée. Cette enquête s'engage dans cette voie. On peut l'appeler un monstre de Frankenstein. Pour l'enquête et pour l'individu aussi, il est peut-être un monstre aussi. Ils l'ont produit comme un monstre. Il n'est certainement pas quelqu'un de bien, mais de là à en déduire qu'il était le ravisseur de Madeleine McCann, il y a un grand doute. Notamment parce que personne n'a été en mesure de prouver qu'un enlèvement a eu lieu. (...) Pourquoi ce suspect allemand est-il en Allemagne ? Lorsqu'il a été arrêté ici au Portugal, il semble qu'il était déjà un suspect dans l'affaire (MC). Pourquoi les autorités portugaises n'ont-elles pas été les premières à l'interroger, à le questionner, à effectuer toutes les démarches qu'elles devaient faire à son sujet ?

Présentateur João Ferreira : A "Investigação CM", Gonçalo Amaral admet une erreur dans l'enquête portugaise, en ce qui concerne Christian Brueckner. En 2007, lors de la disparition de Madeleine, la PJ avait accès à une liste de pédophiles et est allée frapper à la porte de Christian Brueckner, qui habitait près de Praia da Luz. Le policier a frappé à la porte, l'Allemand n'était pas chez lui à ce moment-là, et l'affaire en est restée là, comme une question résolue. Gonçalo Amaral suppose que sur ce point, l'enquête portugaise a échoué.

Voix off de journaliste : C'est la maison où vivait Christian Brueckner en 2007, lorsque Madeleine McCann a mystérieusement disparu. La maison est située à proximité de Praia da Luz et à quelques minutes du complexe touristique Ocean Club, où la fillette anglaise de 3 ans dormait cette nuit du 3 mai. C'est précisément à cette porte, à la porte de la maison de Christian Brueckner, que l'un des membres de l'enquête portugaise est allé frapper après la disparition de l'enfant anglaise, puisqu'à l'époque, l'Allemand Brueckner figurait dans une liste de pédophiles que la police judiciaire avait en sa possession.

Gonçalo Amaral : Ils avaient une liste extraite du système informatique.

Une journaliste l'interrompt : Ils sont allés frapper à la maison ?

Gonçalo Amaral : Oui, oui, nous (l'enquête) sommes allés frapper à la maison de Christian B. comme nous sommes allés frapper aux maisons d'autres individus associés à des cambriolages dans cette zone, et associés à la pédophilie qui vivaient en Algarve.

Voix off de journaliste : Mais ici, à ce stade, il y a eu une erreur portugaise. Il y a eu un échec de l'enquête menée alors par Gonçalo Amaral.

Gonçalo Amaral : Le collègue qui est allé sur place, a frappé à la porte, personne n'a répondu et il a écrit un rapport disant qu'il (CB) n'était pas là, et c'est tout. Et rien d'autre n'a été fait.
Une journaliste : Ne pensez-vous pas que l'enquête aurait dû insister sur ce cas ?
Gonçalo Amaral : Pas seulement dans ce cas, mais aussi dans d'autres cas.
Une journaliste : Dans cette affaire et dans d'autres... il y a eu une erreur alors Gonçalo Amaral?
Gonçalo Amaral : Oui, il y a eu une erreur, il y a eu plusieurs erreurs et celle-ci en fait partie.
Une journaliste : C'est une erreur. Vous supposez donc qu'il s'agit bien d'une erreur ?
Gonçalo Amaral : Oui, absolument, je n'ai aucun doute là-dessus.


SIC NOTICIAS
Gonçalo Amaral a toujours été controversé, contesté dès le premier instant pour avoir trouvé le comportement des parents suspect. Quatorze ans plus tard, Gonçalo Amaral, l'ancien coordinateur de l'enquête sur l'affaire Maddie, a présenté ce mercredi un nouveau livre, le quatrième ??? sur le même sujet. Il s'intitule "Assez de mensonges", pour aider à comprendre certaines des raisons pour lesquelles, aujourd'hui encore, on ne sait pas ce qui est réellement arrivé à la petite fille disparue à Praia da Luz, en Algarve.

Voix off de journaliste : Maddie avait quatre ans lorsqu'elle a disparu. L'image de la petite fille britannique n'a plus jamais quitté la mémoire de Gonçalo Amaral. Au cours des quatorze dernières années, plusieurs théories ont été avancées, allant d'un enlèvement planifié par un pédophile à une mort accidentelle, avec ou sans consommation de somnifères, et la responsabilité des parents a été mise en cause, concernant le devoir de garde de Maddie. L'enfant aurait été assassinée quelques heures ou jours avant l'alerte, ce sont quelques-unes des questions soulevées dans ce nouveau livre.

Gonçalo Amaral : Deux cents pages sont basées sur l'enquête, l'enquête portugaise, sur l'enquête anglaise et puis pratiquement quatre-vingts pages sur la situation allemande, qui est la plus récente, c'est la dernière partie du livre. Donc, on parle de l'enquête allemande, et on alerte sur le fait que les Allemands n'ont absolument rien à voir avec l'affaire.

Voix off de journaliste : L'attention se porte maintenant sur un nouveau suspect mais nous savons très peu de choses sur la petite fille, qui avait, par exemple, des problèmes d'élocution. Gonçalo Amaral a toujours soupçonné le comportement des parents qui n'ont à aucun moment fourni à la PJ les antécédents médicaux de l'enfant ni partagé les informations données par les détectives britanniques qu'ils ont engagés à des prix élevés.

Gonçalo Amaral : Ce cas, celui de Brueckner, est une construction. Ils construisent un individu, ce Christian B. comme suspect, et tout est utilisé pour dire que c'est un monstre, mais l'enquête elle-même est un monstre (c'est-à-dire une construction), l'enquête sur Brueckner elle-même est un monstre parce qu'elle est mal ficelée...

Une journaliste : Biaisé et commode pour les autorités ?

Gonçalo Amaral : Nous n'avons aucun doute là-dessus. En regardant ce processus, le processus auquel j'ai eu accès, qui est le processus qui conduit à la condamnation d'un individu pour le viol d'une femme américaine en 2005 à Praia da Luz. Ce qui est évident, c'est que tout est biaisé.

Voix off de journaliste : Après des millions d'euros et de livres dépensés, alors que la famille insiste sur un enlèvement et que la justice recherche un pédophile, la police allemande insiste sur la culpabilité de Brueckner, ce qui est certain c'est que depuis 2007, cette histoire n'a toujours pas eu de conclusion.

Gonçalo Amaral : J'ai appris aujourd'hui que le procureur allemand a déclaré, s'il l'a affirmé, que nous avons été inefficaces et qu'ils (les Allemands) peuvent faire en quelques semaines le travail que nous, la police portugaise, avons fait en six mois d'enquête. De ce qu'il nous accuse, je ne peux que dire, pour ma part, non pas en tant que responsable de la police, mais en tant que citoyen, en tant que coordinateur de la police judiciaire à l'époque, en tant que responsable des hommes et des femmes qui ont tout donné pour retrouver cette enfant et savoir ce qui lui est arrivé, nous ne pouvons que dire à ce monsieur, au procureur : Remettez-vous à votre place ! et sachez qu'ici, au Portugal, nous sommes très attentifs à ce qui se dit. Les voix des ânes n'atteignent pas les cieux (c'est-à-dire comme l'expression idiomatique britannique "like water off a duck's back"), pas même la sienne.

Voix off de journaliste : Avec une carrière de policier de 27 ans, c'est son quatrième livre sur Maddie, rempli de souvenirs, de faits et de déclarations, pour rappeler que cette enquête qui fut l'une des plus médiatiques de tous les temps n'est toujours pas finalisée.

Rua Segura - 1er novembre 2021 (pas de lien)




Sara Carrilho  : Les autorités allemandes vont organiser un procès fictif pour tester es preuves contre le suspect de l'enlèvement et du meurtre de MMC. Le procureur déclare qu'il est certain que Brueckner est coupable.

Voix off de journaliste : La session (du procès) se déroulera à huis clos, d'un côté il y aura des avocats jouant le rôle des avocats de la défense de Christian Brueckner, de l'autre côté des avocats de l'accusation. La décision de créer un procès fictif contre le suspect de l'enlèvement de Maddie McCann a été prise à la suite d'une réunion entre les enquêteurs allemands et portugais. À l'heure actuelle, les autorités garantissent que Brueckner est coupable. 

HCW : "Il est maintenant possible que nous puissions inculper. Nous avons cette preuve maintenant. Mais il ne s'agit pas seulement de l'inculper, nous voulons l'inculper avec le meilleur ensemble de preuves possible. Nous sommes sûrs à 100% (que Brueckner est coupable) mais nous voulons tester les arguments." - 

Pendant que Brueckner reste en prison, les détectives rassemblent le plus de preuves possibles contre le suspect. Ils espèrent pouvoir traduire l'Allemand en justice au cours de l'année prochaine. Parmi les éléments à charge contre Christian Brueckner figurent une confession présumée faite à un ami ainsi qu'une analyse du téléphone portable du suspect qui montre qu'il se trouvait dans la même station touristique que celle où séjournait la famille MC lorsque Maddie a disparu.

Brueckner affirme qu'il n'est pas impliqué dans l'enlèvement de la petite fille anglaise et déclare que la police n'a pas de preuves contre lui. L'Allemand fait également l'objet d'une enquête pour d'autres cas de viols à Praia da Luz, où il a vécu entre 2002 et 2008.

Sara Carrilho : Manuel Rodrigues, ce sera la dernière étape avant l'acte d'accusation. Le procureur affirme qu'il a tellement de preuves qu'il veut tester celles qui sont les plus solides pour le traduire en justice, mais il suppose aussi qu'ils n'ont pas de preuves matérielles, en particulier dans ce cas, ils n'ont pas d'ADN et le corps de Maddie n'a jamais été retrouvé. Quelle est la valeur de ce procès simulé ?

Manuel Rodrigues : Je n'en ai aucune idée. Si vous voulez que je vous dise - je comprends, je comprends la question - et cette question se pose dans de nombreux processus complexes, la question des preuves et quelles sont les preuves qui, dans un procès, pourront condamner l'arguido (suspect, sic). C'est un exercice que tout policier fait lorsqu'il travaille dans un processus important, dans un processus sérieux, et donc la police doit travailler de concert avec le ministère public précisément pour voir s'il est possible ou non que cet individu soit jugé. Cela fait partie de la dynamique et du concept pénal. S'il n'y a pas d'intérêt à faire juger l'individu, parce qu'il n'y a pas assez de preuves, il n'y a pas de poursuites qui peuvent résister à cela (manque de preuves), on ne le fait pas, on abandonne et on l'archive. Ici, il me semble que le procureur veut faire une répétition.... D'accord, nous voyons des répétitions faites pour de grands spectacles, nous voyons des répétitions faites pour de grandes pièces de théâtre, et maintenant nous allons voir une répétition pour un procès - c'est une innovation, en termes de justice au moins. J'ai beau essayer, je ne peux pas prendre cela au sérieux. C'est-à-dire que ce dont je reste convaincu, c'est que malgré toutes les certitudes, cet individu a des montagnes de doutes sur le fait qu'il puisse ou non accuser Brueckner du meurtre et de l'enlèvement, ou de tout ce dont il veut l'accuser, de MMC.

Sara Carrilho : Professeur Rui Pereira, si vous pouvez rapidement commenter cette affaire. Est-il utile d'avoir ce faux procès, ce procès mis en scène comme le dit Manuel Rodrigues ? Et puis, auront-ils enfin un acte d'accusation contre Christian Brueckner, même s'il n'y a aucune preuve matérielle réelle ?

Rui Pereira : Deux remarques très rapides, Sara. La première, la valeur processorale de cette simulation d'essai est nulle.  Elle n'a pas la moindre valeur. Deuxièmement, rien n'interdit d'avoir une simulation de procès de cette nature. Au passage, je voudrais ajouter une troisième observation, qui est la suivante : les facultés de droit, les centres d'études judiciaires, etc. pratiquent très souvent des procès fictifs. Par exemple, à la faculté de droit de Lisbonne, il existe une salle d'audience pour les procès simulés - j'ai moi-même participé à certains d'entre eux. Ici, il peut y avoir un procès fictif, pour savoir si l'accusation est cohérente, si elle vaut la peine d'être poursuivie, mais rien ne peut être extrait de cette simulation pour le processus en tant que moyen de preuve ou autre.