L'avocat de Christian B. 17.06.2020
Johann Schwenn, avocat à Hambourg depuis 1977, a eu de nombreux clients connus. Il représente désormais l'homme qui aurait enlevé MMC en 2007 au Portugal. Il s'est forgé une belle réputation. Il a représenté de nombreux clients de renom et a aidé plusieurs d'entre eux à être acquittés.
Le juriste Johann Schwenn a accompli beaucoup de choses au cours de sa carrière. Aujourd'hui, il prend en charge la défense dans l'une des affaires criminelles les plus spectaculaires de ces dernières années, une affaire à dimension internationale. Il s'agit de MMC, la Britannique qui a disparu à l'âge de trois ans d'une villégiature au Portugal. Schwenn représente l'homme accusé d'avoir enlevé et très probablement assassiné la fillette il y a 13 ans. On pourrait dire que Schwenn, fils d'un professeur de droit et d'une juge d'instance, a la carrière de juriste dans le sang. Mais lorsqu'on l'interroge sur son intérêt initial pour le métier, Schwenn raconte volontiers le stage en psychiatrie qu'il a effectué dans sa jeunesse et qui l'a finalement inspiré à devenir avocat.
Né à Blankenese et avocat dans la ville hanséatique depuis 1977, Schwenn, 73 ans, est surtout considéré comme un spécialiste des cas difficiles, des révisions et des procédures de révision, mais aussi des affaires pénales économiques.
Une interpellation toujours aussi tranchante.
"L'avocat de la défense doit à son client honnêteté, sollicitude, connaissance du droit et diligence, jusqu'à être prêt à transformer la nuit en jour si l'affaire l'exige", a dit Schwenn un jour. "En outre, du courage, mais pas d'imprudence, une protection contre les médias et une sérénité face aux attaques dont il est lui-même l'objet". Dans la salle d'audience, Schwenn cite volontiers et fréquemment des décisions de la Cour fédérale de justice ou des détails du droit de procédure pénale. Mais la grande pose, l'attaque mordante et, de temps en temps, une interpellation impatiente et acerbe font également partie de sa prestation, même si un autre vient de prendre la parole. Et lorsque, en plus de toutes ses déclarations raffinées, il réussit une phrase qu'il juge particulièrement réussie, il se penche en avant, l'air satisfait, par-dessus le bord de ses lunettes.
La liste de ses anciens clients célèbres est impressionnante. Schwenn a notamment représenté l'homme politique Gregor Gysi, le kidnappeur de la RAF Peter-Jürgen Boock et l'ancien chef de l'espionnage de la RDA, Markus Wolf. Il a défendu l'ancien cycliste professionnel Jan Ullrich, impliqué dans un scandale de dopage, ainsi que l'actrice Barbara Wussow ou encore le chef du comité d'entreprise de VW, Klaus Volkert, dans le cadre de son scandale de pots-de-vin, de soirées sexuelles et de voyages d'agrément. Il lui arrive également de se porter partie civile, comme dans le cas de l'enlèvement du chercheur en littérature, multimillionnaire et mécène Jan Philipp Reemtsma.
Schwenn a déjà été qualifié de "Star-Fighter" et d'"emmerdeur de la justice". On lui a également reproché d'être un "paon en robe noire". Mais de tels qualificatifs devraient quelque peu glisser sur ce juriste formé à Lyon, Tübingen et Hambourg, et peut-être même lui plaire secrètement. Car Schwenn possède une confiance en soi quasiment inébranlable. Parce que "la vanité est toujours présente chez les avocats de la défense", comme il le dit. Et parce qu'il peut lui-même donner des coups extrêmement violents.
Il ne faut donc pas être trop sensible lorsque d'autres sortent la massue verbale. Sa manière de défendre peut être qualifiée de très engagée et d'extrêmement offensive, certains disent même : agressive. Il a la réputation d'être particulièrement querelleur, très critique, et ses attaques tantôt complaisantes, tantôt moqueuses, voire grossières, contre presque tout le monde dans la salle d'audience sont légendaires. Il lui arrive de traiter de "charlatan" un thérapeute appelé à témoigner et de qualifier de "mauvaise prestation" certaines interventions d'autres participants au procès.