C'est le livre le plus récent.
AS se veut journaliste d'investigation, mais cette narration est tout sauf une investigation en profondeur, en large et en
travers. L'impartialité, l'indépendance et tout simplement la crédibilité exigent que soit offerte une égale opportunité aux questions controversées et
au débat, sans éviter systématiquement les points épineux. Ainsi par exemple les
troublantes indications des chiens qui alertent positivement dans
l'appartement où on a vu Madeleine pour la dernière fois et
non dans les autres, ni dans la villa du premier témoin assisté, ni
dans l'appartement occupé par les MC après la disparition, ni dans
la villa habitée ensuite, ne peuvent pas être passées à
la trappe comme S&S le font, ne les mentionnant que pour dire
"passez outre, il n'y a rien à voir".
Mais comment
se déclarer "journaliste d'investigation" ou "reporter
objectif" sur un sujet dont aucune analyse critique ou
contradictoire ne peut être légalement publiée sans s'attirer les foudres du cabinet Carter-Ruck ?
Le seul livre qui puisse être publié et vendu en GB est un
récit reproduisant la thèse officielle, celle des parents curieusement, qui ne s'appuie sur aucun élément
de preuve indépendant, testable et crédible. Leurs témoignages ont changé au cours du temps et des
auditions, mais la thèse est toujours la même et la seule narration admise, en dépit des faits, des éléments de preuve
recueillis par la police et des opinions contradictoires, toutes
données qui sont à l'état brut dans le domaine public, sur la Toile.
Dans ces
conditions il est difficile que S&S ne reproduisent pas certains
éléments "dérangeants"et approximatifs, pour ne pas dire
fallacieux, qui se démarquent des dépositions et des observations de
l'enquête criminelle menée par la PJ en collaboration avec le LC.
Comme
l'équipe MC, et alors que SY a écarté cette
hypothèse fin 2013 après avoir identifié presque certainement l'individu
en question, S&S insinuent qu'un homme mystérieux car sans
visage aurait été aperçu portant une fillette inerte sans
couverture et pieds nus dans la froideur des rues au cours d'une
brève fenêtre d'opportunité entre deux rondes de nuit. Ils s'accrochent aussi à
l'optimisme affiché par DCI Redwood au début de la révision du dossier (mai
2011) – enfant probablement vivante. Mais aussi bien, à défaut d'espoir, les énormes
moyens humains, financiers et matériels investis auraient-ils été admis par les contribuables? Trois ans plus tard, DCI
Redwood a laissé entendre que l'enfant avait pu ne pas sortir de
l'appartement vivante avant de lancer une vaste recherche dans plusieurs
terrains de PDL, retournés, sondés, fouillés avec des chiens
spécialisés, manifestement à la recherche d'un corps. No comment. Et d'ailleurs DCI Redwood a pris sa retraite quelques mois plus tard..
Bien qu'il suffise de surfer un peu sur Internet pour lire ici et là des analyses mettant plus ou moins à mal la thèse officielle, aucun éditeur de langue anglaise n'a voulu courir le risque de publier le livre de Gonçalo Amaral (publié en juillet 2008) qui s'écarte tant de la thèse mccannienne. Amazon.com, menacé par Carter Ruck et sans avertir l'auteur, a retiré de la vente un petit opuscule de l'américaine profiler Pat Brown qui l'a confié à Barnes and Noble, inatteignable semble-t-il par les foudres de CR. Amazon.fr a cessé de vendre "Maddie – l'enquête interdite" depuis longtemps, mais continue de vendre le livre dans ses traductions allemande (Die Wahrheit über die Lüge), néerlandaise (De waarheid achter de leugen) et italienne (La verità della menzogna).
Le livre de
S&S, sans investigation, mais critique et objectif, aurait été redondant. Hélas les auteurs ont choisi de reproduire les MSM et de
renforcer, comme si cela était nécessaire, le consensus établi
sur cette ténébreuse affaire.
Le recours
aux services d'une douzaine d'avocats recrutés dans la crème de la
crème au Portugal et en GB est certainement l'un des détails qui ont
causé le plus de tort au couple MC. Il suffit d'évoquer le bon sens, chose du monde la mieux partagée, pour imaginer les parents
d'une enfant disparue remuant ciel et terre pour la retrouver en
collaborant avec la police jusqu'à leur dernier centime, jusqu'à
leur dernier souffle. Au lieu de cela les parents ont poursuivi l'inspecteur qui était arrivé à une conclusion qui, n'étant pas l'enlèvement, leur avait causé des souffrances infinies, pour que son livre soit censuré et ses biens saisis pour leur avoir causé des souffrances infinies, alors que les détectives privés qu'ils ont engagé à travers le fonds alimenté par la générosité du public les escroquaient, ou escroquaient le fonds, en toute impunité.
Cette affaire a connu plus d'interférences politiques et médiatiques que la disparition d'une enfant d'un appartement sans aucun signe d'effraction ne pourrait le laisser prévoir. Beaucoup de ceux qui n'hésitèrent pas à s'engager, firent prudemment quelques pas en arrière, dans la crainte que quelque chose de noir ne se révèle et n'éclabousse les bonnes intentions, lorsqu'il s'avéra que l'histoire pouvait avoir été mal racontée, manière bienveillante de dire qu'elle était à dormir debout.
Il n'y a pratiquement rien dans ce livre qui soit original. S&S ont en fait parlé à très peu de protagonistes, à l'exception d'une sélection soigneuse de fans des MC comme Jim Gamble et Brian Kennedy. La plupart des "citations" proviennent simplement d'autres livres, de déclarations ou d'articles de journaux, écrits de manière à faire croire au lecteur occasionnel que les auteurs ont effectivement eu une sorte de contact avec ces personnes. C'est l'équivalent écrit d'un tour de passe-passe à la limite de la tromperie. Ce n'est peut-être pas le pire livre écrit sur l'affaire, mais c'est certainement le plus paresseux.
Dès le départ, Anthony
Summers et Robbyn Swan déclarent avoir produit le premier
compte-rendu objectif et indépendant de l'affaire. Était-il
vraiment "indépendant" (soutiens de J. Gamble, B.
Kennedy...) ? Quant à l'objectivité, point ne vaut la peine d'en
parler.
Les auteurs déclarent
ensuite démontrer que la spéculation selon laquelle les McCann ont
joué un rôle dans le destin de leur fille est sans fondement.
Quelle spéculation au juste ? Car il y a maintes manières de ne pas
jouer un rôle. Supposer que les MC sont impliqués revient à
réfuter l'enlèvement, le seul destin de MMC qui les exonère.
Comme les MC n'ont précisément pas été mis hors de cause, comment
par d'absence de fondement ?
Les auteurs assurent
qu'après avoir passé plus de deux ans à étudier cette affaire
controversée, ils n'ont pas eu vent de preuves indiquant que les MC
et les membres de leur groupe aient été reconnus coupables de
méfaits de quelque nature que ce soit en rapport avec la disparition
de Madeleine McCann et ses répercussions. Les allégations ou
insinuations faites ou publiées par des tiers, ne sont citées dans
le livre que dans l’intérêt de rendre compte de l’affaire - et
de démontrer précisément que de telles allégations ne reposent
sur aucun élément de preuve factuel ou sont tout simplement
scandaleuses.
Les limiers supérieurs
S&S n'ont découvert aucun élément de preuve de culpabilité,
moyennant quoi ils peuvent affirmer que toute hypothèse contredisant
l'enlèvement est sans fondement.
Ils n'ont pas trouvé
(mais ont-ils vraiment cherché ? Et où ? Comment ?) de preuve de
culpabilité, mais ils n'ont pas non plus trouvé de preuve
d'innocence.
Il n'y a pratiquement rien dans ce livre qui soit original. S&S ont en fait parlé à très peu de protagonistes, à l'exception d'une sélection soigneuse de fans des MC comme Jim Gamble et Brian Kennedy. La plupart des "citations" proviennent simplement d'autres livres, de déclarations ou d'articles de journaux, écrits de manière à faire croire au lecteur occasionnel que les auteurs ont effectivement eu une sorte de contact avec ces personnes. C'est l'équivalent écrit d'un tour de passe-passe à la limite de la tromperie. Ce n'est peut-être pas le pire livre écrit sur l'affaire, mais c'est certainement le plus paresseux.