Georges Moréas - 29.08.2008
Madeleine McCann, dite
Maddie, allait avoir 4 ans. En cette soirée du 3 mai 2007, elle a
disparu de sa chambre, dans un luxueux complexe touristique, l’Ocean
club, au sud du Portugal, où elle était supposée dormir.
Le complexe Ocean Club n'est pas luxueux à proprement parler.
Depuis, on ne sait pas ce
qu’elle est devenue. Récemment, la
presse s’est fait
l’écho d’une déclaration de la justice portugaise : dossier
classé. C’est probablement une fausse nouvelle. Comment un
magistrat, un policier, pourrait admettre de refermer un dossier sans
penser à la victime, une enfant, presque un bébé. Et si elle était
vivante !… La confusion vient sans doute du non-lieu qui a été
décrété contre les trois suspects.
C'est une ordonnance de non-lieu et non un classement, le dossier pouvant être rouvert si surgit un élément nouveau et pertinent.
LES FAITS : Le complexe
touristique de l’Ocean Club est un ensemble de bâtiments
comprenant un bloc résidentiel, deux restaurants, le Tapas et le
Millénium, des courts de tennis, la plage, etc. Ce soir-là, les McCann
dînent avec des amis au restaurant Tapas. Vers 22 heures, Kate
McCann se lève de table pour voir ses enfants, comme elle le fait
habituellement, pour s’assurer que tout va bien. Ses deux bébés,
des jumeaux, dorment à poings fermés, chacun dans son berceau. La
porte de la chambre de sa fille n’est pas fermée, ce qui l’étonne.
Elle entre : la fenêtre est ouverte, le volet est levé, Maddie a
disparu.
On dirait que MMC est dans une chambre à part, les trois enfants sont dans la même chambre dont la porte est "plus ouverte qu'elle ne devrait".
Elle revient
précipitamment au restaurant pour prévenir son mari. Tous deux
retournent à l’appartement, accompagnés de leurs amis, et ils ne
peuvent que se rendre à l’évidence. Ils se mettent alors à
prospecter les environs. C’est la situation que
découvrent les premiers policiers appelés sur place. Tout laisse
croire à une escapade de la gamine. Elle n’est peut-être pas
loin. Les recherches s’organisent. Peu après, le directeur
de la PJ, à Lisbonne, reçoit sur son téléphone portable un appel
en provenance de l’ambassade de Grande-Bretagne.
C'est un mythe. La consul, tard dans la nuit, puis le FO, probablement tôt le matin, ont été avertis par les proches des MC, au Royaume-Uni.
Son correspondant
lui demande s’il est au courant qu’une enfant britannique a
disparu… Il tombe du placard. On imagine la ribambelle de coups de
fil qui font suite à cette intervention.
LES PREMIERES
CONSTATATIONS : Il n’y a aucun désordre dans la chambre où
dormait l’enfant. Le lit n’est pas défait. Il n’y a pas de
trace d’effraction, ni sur la fenêtre, ni sur le volet, ni sur la
porte. L’enquête de voisinage permet de retrouver des témoins,
des vacanciers irlandais, qui affirment avoir aperçu un peu avant 22
heures, un homme qui portait une fillette dont le signalement
correspond parfaitement à Maddie : visage, coiffure, vêtements. À
présent, il n’y a guère de doute : c’est un enlèvement.
L’alerte est donnée.
L'enquête de voisinage n'est pas arrivée jusqu'aux Irlandais qui, au reste, sont repartis en Irlande une semaine plus tard. C'est là que l'un d'eux s'est tout d'un coup souvenu, a consulté un autre, puis un autre, avant d'alerter les autorités portugaises qui les ont renvoyés aux Gardaï.
Le directeur régional de la PJ a été contraint, sous les pressions diplomatiques, de déclarer publiquement que l'hypothèse d'enlèvement était probable.
L’ENQUETE DE LA POLICE
JUDICIAIRE : Les péjistes recueillent les témoignages de centaines
de personnes, et en priorité ceux des parents et de leurs amis. Très vite,
ils se rendent compte de certaines contradictions entre les uns et
les autres. Une femme affirme par exemple être passée devant
l’appartement, plus tôt dans la soirée, et avoir remarqué que le
volet de la chambre était fermé. Or, Kate McCain déclare que la
fenêtre était ouverte et le volet rentré. Et les enquêteurs ne
constatent aucune trace d’effraction. De plus, le volet ne peut
s’ouvrir que de l’intérieur. Peut-on imaginer qu’un individu
entre par la porte, à l’aide d’une fausse clé, et ressorte par
la fenêtre, avec sa victime, après avoir ouvert le volet ? De plus,
le lit de l’enfant n’est pas défait, comme si personne n’avait
couché dedans. Intrigués, les policiers examinent le téléphone
portable de chacun des McCann : l’historique des communications a
été effacé. Étonnant de penser à vider la mémoire de son
portable alors que son enfant vient d’être kidnappé ! Mais les
policiers de la PJ de Faro de Portimão ont du mal à faire leur travail. La
pression devient vite insupportable. La petite Maddie a disparu le
jeudi soir. Le vendredi, l’ambassadeur du Royaume-Uni, John Buck,
se trouve sur place, accompagné de grands pontes de la police et de
la justice. Et le samedi, trois policiers britanniques débarquent à
leur tour, en principe pour assister leurs collègues portugais. Le
contact n’est pas très bon.
Le contact prend un certain temps, mais il est cordial.
Les policiers locaux se sentent
rabaissés. Pourtant, pour avoir participé à la formation de
policiers portugais, je puis assurer qu’ils n’ont rien à envier
ni aux Français ni aux Britanniques – si ce n’est peut-être
certains moyens techniques. Les conditions de travail
sont les suivantes : 150 policiers portugais, 3 policiers
britanniques, des autorités, des diplomates, et des journalistes…
partout. Pas l’idéal pour une enquête. Le samedi, le directeur de
la PJ de Faro déclare à la presse : « Il s’agit d’un
enlèvement. »
Il donne à entendre qu'il y aurait des indices d'enlèvement.
Dans le même temps, les époux McCann lancent des
appels désespérés devant les caméras de télévision. On dit même
que la police détient un portrait-robot du ravisseur, mais qu’il
ne sera pas diffusé pour éviter de mettre la vie de l’enfant en
péril. Un peu tard, non, pour penser à la jeune victime !
Le portrait-robot en question est, vrai, un oeuf chevelu. Sur le sketch fait à l'instigation des détectives privés des MC, cinq mois plus tard, le ravisseur n'aura pas de visage.
Pendant ce remue-ménage
politico-médiatique, le responsable de l’enquête, le commissaire
Gonçalo Amaral, commence à entrevoir une autre possibilité. Il
trouve que le comportement des McCann n’est pas « naturel ».
D’ailleurs pourquoi refusent-ils de participer à une
reconstitution de la soirée ? Il trouve que certains témoignages ne
sont pas en corrélation et qu’il devient impossible de déterminer
où se trouvait untel à telle heure. Ainsi, une invraisemblance
apparaît lorsque le témoin irlandais signale qu’après avoir vu
Gerry McCann à la télévision, il l’a formellement reconnu :
c’était lui l’homme qu’il a aperçu avec Maddie dans les bras,
le jeudi, vers 22 heures. Oui mais à cette heure-là, le père de
l’enfant se trouvait au restaurant avec ses amis…
Grand téléscopage de faits ! La PJ n'a commencé à soupçonner les MC qu'à la lecture du rapport, daté de juin 2007, du profiler de la National Policing Improvement Agency, Lee Rainbow qui critique le fait d'avoir privilégié la piste "ravisseur" alors qu'autant d'attention devrait être accordée à la piste "parents", compte tenu des contradictions dans les dépositions. Les alertes des chiens, fin juillet, ont confirmé cette recommandation.
Quant au témoin irlandais qui a déclaré que Smithman pouvait être Gerald MC, il a eu ce "flash" quand il a vu à la TV, le 9 septembre 2007, ce dernier descendre de l'avion en portant son fils profondément endormi contre son épaule.
Quant au refus de la reconstitution, il a été formalisé en avril 2008, la requête provenait du parquet.
Amaral est dubitatif. Il
sent qu’il existe une certaine connivence entre ce groupe d’amis.
Auraient-ils menti ? Il revient sur les premières constatations et
il examine les lieux d’un œil différent – comme il le ferait
d’une scène de crime. La mort de la fillette devient l’hypothèse
de travail des enquêteurs.
Les alertes de chiens en sont la cause.
LES ELEMENTS DE PREUVES
OU DE PRESOMPTIONS : Un suspect est arrêté. C’est un
ressortissant britannique qui vit à une centaine de mètres du
centre de loisirs. Je ne donnerai pas son nom, car il a attaqué en
justice les journaux qui avaient raconté « des choses » sur lui,
et les patrons de presse ont tous baissé culotte. On dit qu’il
aurait encaissé 750.000 €.
600.000 £. Il n'a attaqué qu'un journal portugais (et a fini par gagner), le Correio da Manhã, qui avait dit des choses inacceptables sur lui (comme les tabloïds de l'Express Group).
Pendant ce temps, des
chiens dressés pour déceler certaines odeurs, notamment celles du
sang ou d’un cadavre, sont amenés sur place. Ils détectent des
traces à l’intérieur de l’appartement, dans la chambre du
couple et dans la salle à manger ; ainsi qu’à l’extérieur du
bâtiment. Plus troublant les chiens s’arrêtent sur la peluche de
l’enfant et sur des vêtements appartenant à sa mère. On met les
chiens en présence d’une voiture louée par les McCann, et ils
reniflent là aussi des odeurs suspectes. Or ce véhicule a été
loué bien après la disparition de la fillette ! En revanche, les
chiens ne détectent rien ni dans la voiture du Britannique mis en
examen, ni chez lui.
Le plus troublant, c'est le chien "cadavre" qui alerte seulement dans l'appartement où MMC a été vue pour la dernière fois, dans aucune autre habitation.
L’étau se resserre sur
les McCann. Aux
endroits marqués par les chiens, on récupère de minuscules
fragments organiques afin de comparer l’Adn avec celui de Maddie
(des traces de salives sur les draps de son lit).
Non, la tache de salive était sur le couvre-lit de l'autre lit.
Les analyses se
font en Grande-Bretagne. Lorsque la réponse tombe, il n’y a plus
de doute. : Il existe 15 marqueurs identiques dans les deux AdN. Il
s’agit de la petite fille. Début septembre, les
époux McCann sont mis en examen, mais laissés libres.
Oui, mais l'ADN découvert dans la voiture de location a au moins trois contributeurs...Ils sont témoins assistés.
La presse
rapporte qu’ils sont soupçonnés d’avoir dissimulé le corps de
leur fille après un décès d’origine accidentel – on parle de
l’administration d’un sédatif trop puissant (les parents sont
tous deux médecins) – et qu’ils s’en seraient débarrassés
par la suite, en le transportant dans un véhicule loué à cette
intention.
Cette grotesque hypothèse (transport d'un cadavre de 3 semaines !) n'a pas été pour rien dans le discrédit de la PJ.
Entre-temps cette affaire
a pris une ampleur internationale. Les McCann ont appelé le Premier
ministre anglais, Gordon Brown, et l’enquête est suivie au plus
près par le gouvernement des deux pays.
Ni Gordon Brown ni le pape n'ont publiquement soutenu les MC, devenus suspects.
La presse est déchaînée.
Les parents se posent en victimes d’une police bornée, voire
rétrograde. Les journaux britanniques tapent à boulets rouges sur
les enquêteurs qui s’en prennent à la famille au lieu de
rechercher l’enfant disparue. Les policiers anglais qui participent
à l’enquête (et qui en principe n’ont aucun pouvoir
d’intervention) ne font rien pour arranger les choses.
Les policiers britanniques, qui étaient du même avis que l'équipe de Gonçalo Amaral, a été rappelée dès le départ des MC.
Le public se
passionne pour cette mystérieuse histoire – chargée d’émotion.
Un fonds de soutien est créé.
Madeleine's Fund a été créé douze jours après la disparition de MMC.
Brian Kennedy, un milliardaire
britannique, offre ses services. Il prend en charge les frais
d’avocats et ceux des enquêteurs privés. On dit même qu’il se
déplace pour rencontrer certains des témoins. Cela a-t-il un
rapport avec le fait que la plupart aient refusé par la suite de
retourner sur place pour participer à une reconstitution ?
Ce ne sont pas les mêmes témoins. BK n'a pas cherché à rencontrer les compagnons de voyage des MC, les TP, mais les Irlandais.
L’atypique patron de Virgin met également la main à la poche. Il
est intéressant de noter que toute cette énergie, tout cet argent,
sont essentiellement utilisés pour défendre les suspects. De nouvelles recherches
Adn effectuées par le laboratoire médico-légal de Birmingham
prennent le contrepied de la première expertise. Il est dit que les
échantillons prélevés (par les policiers portugais) auraient été
mélangés…
Théorie du complot... En fait le FSS de Birmingham avait été précédemment mis en cause et assigné en justice, et ne voulait pas risquer sa réputation une nouvelle fois. Cela n'a pas empêché la suppression de ce labo en raison de restrictions budgétaires.
Le commissaire Gonçalo
Amaral demande une contre-contre-expertise. Impossible, lui répondent
les Anglais, les prélèvements ont été détruits, ou perdus, on ne
sait pas exactement, par le laboratoire. Amaral n’en peut plus.
Tout ce tintamarre, cette pression permanente de la hiérarchie, des
autorités politiques, des médias l’empêchent de travailler
correctement. Il est pris à parti, critiqué, épié… Même ses
confrères britanniques lui tirent dans les pattes. Excédé, il se lâche dans la presse. C’est
une erreur, car sa hiérarchie saute sur l’occasion. Il est viré. Gonçalo Amaral a écrit
un livre, La vérité du mensonge, qui sort ces jours-ci au
Portugal. Gageons qu’on va y trouver des éléments intéressants.
Du moins s’il est traduit en français. La presse, déjà échaudée
dans cette affaire, s’en fera-t-elle l’écho ? Pas sûr ! Les
McCann ont clairement laissé entendre que leurs avocats étaient
prêts à passer à l’action. Pour en revenir à l’Adn,
en France, sauf erreur de ma part, 13 marqueurs identiques dans 2 Adn
différents suffisent à la justice. Donc, si les faits s’étaient
déroulés chez nous, d’abord l’expertise n’aurait pas été
faite en Grande-Bretagne mais dans un laboratoire français, et
ensuite les McCann auraient été mis en examen et très certainement
placés en détention préventive – et seul le juge aurait pu
décider d’une contre-expertise.
Les Portugais ont envoyé au RU pour éviter les soupçons des autorités britanniques !
Comme quoi les preuves
scientifiques, même les plus pointues, ne dépendent pas d’une
formule mathématique mais du jugement des hommes.
LE COMPORTEMENT DES
PARENTS : On est obligé de dire que le comportement des McCann
comparé à celui d’autres parents placés dans une situation aussi
douloureuse est… différent. D’entrée de jeu, ils ont pris de
haut les policiers portugais. Ils ont menti sur certains points et
tout de suite, ils ont cherché des appuis auprès des autorités de
leur pays. Comme s’ils se sentaient menacés ! Ont-ils été happés
par la machine médiatique ? Le fonds de soutien qu’ils ont créé
(et qu’on trouve sur les pages commerciales de Google) a récolté
environ 1,5 million d’euros. Or, l’une des premières dépenses
engagée par ce fonds a été de régler deux échéances concernant
l’achat de leur maison. On dit que 600.000 euros auraient été
versés pour régler les honoraires de détectives privés, lesquels
pour la plupart se sont révélé être des escrocs. L’un d’eux a
même déclaré qu’il avait infiltré un réseau pédophile belge…
À décharge, ils ont certifié ne pas avoir utilisé cet argent pour
régler les honoraires des avocats qui assuraient leur défense.
Les administrateurs de Madeleine's Fund, dont font partie les MC, ont jugé qu'il était politiquement correct de payer les avocats avec d'autres fonds.
Ces gens ont mobilisé
autour d’eux tant de monde, tant de beau monde pourrait-on dire, de
la politique à la finance…, qu’on ne peut que s’étonner.
Font-ils partie d’un réseau ? d’une loge ? d’une secte ? d’un
clan ?…
Ils sont médecins, très photogéniques et, fait extrêmement rare, on a enlevé leur enfant de son lit !
L’ÉTAT DE L’ENQUETE
: Les époux McCann n’ayant pas sollicité la poursuite de
l’enquête, celle-ci est officiellement terminée. En l’état, on
a une gamine de 4 ans, probablement morte ; et trois suspects qui ont
été élargis. L’un, le voisin, soupçonné en raison de son
passé, mais contre lequel il ne semble pas exister de preuves ; et
les parents…
Ce voisin n'a pas de passé douteux du tout !
Il est prouvé qu’ils
ont menti dès leurs premières déclarations aux policiers,
notamment sur leur emploi du temps, visiblement de connivence avec
leurs amis.
Les amis n'étant en fait que des acquaintances, la connivence n'est pas plausible.
Ils n’ont pu expliquer la présence de trace de sang,
ou l’odeur d’un cadavre, notamment dans le véhicule qu’ils
avaient loué, trois semaines après les faits. Même si en droit la
contre-expertise Adn annule la précédente, elle n’est pas
entièrement convaincante. Les experts se contentent de constater
qu’ils ne peuvent utiliser les prélèvements qu’on leur a remis,
car ceux-ci ont été altérés. Et même si l’on considère que
ces deux expertises sont contradictoires, laquelle faut-il croire ?
La destruction des prélèvements rend toute confirmation impossible. Et après ce charivari,
Maddie rejoint la longue liste des enfants disparus.
CONCLUSION : Chacun peut penser ce qu’il veut, mais la justice portugaise a estimé qu’il n’existait aucune charge contre quiconque, aucune preuve, aucun indice. Elle a « archivé » le dossier, comme on dit là-bas.
Le parquet a plus exactement clos l'enquête criminelle, n'ayant pas d'éléments à charge suffisants.
On peut s’étonner.
Mais je crois que c’est un bon moyen de repartir de façon plus
sereine. En effet, rien n’interdit aux enquêteurs de poursuivre «
discrètement » leurs investigations. La procédure portugaise
permet la réouverture du dossier à tout moment, si quelqu’un
apporte un élément nouveau.
Dommage de ne pas avoir parlé du refus de reconstitution, car d'un tel refus s'ensuivrait ipso facto la fin d'une enquête qui stagnait et dont l'unique chance de dynamisation était de reprendre les choses à zéro.
Ce qui frappe dans cette
affaire, c’est qu’on parle beaucoup d’argent et bien peu de la
jeune victime. Finalement, l’un des suspects a encaissé 750.000 €
remis par certains journaux pour éviter un procès en diffamation,
et les deux autres, les parents, ont récolté 1,5 million d’euros
sur un fonds de soutien. Sans parler de l’argent dépensé par les
richissimes mécènes. Quant aux policiers portugais, ils ont été
ridiculisés.
Les MC ont, avant RM, touché 450.000 £, hors tribunal, et leurs compagnons de voyage 700.000 !
Ils doivent l’avoir en
travers… Je vous parie qu’ils ne sont pas prêts de l’oublier.
Maddie : post-scriptum
Georges Moréas - 03.10.2008
La disparition de la jeune Maddie passionne la blogosphère. Des milliers d’internautes se sont connectés à ce blog en laissant parfois des commentaires ou en m’envoyant un mail. Beaucoup sont durs envers les McCann. Il est vrai que leur attitude exécrable reflète d’eux une mauvaise image. Ils sont déplaisants. Mais avant de paraître déplaisants, peut-être sont-ils malheureux !
Mais la question n’est pas là !
Une enfant de 4 ans a disparu. On l’a enlevée à sa famille et personne ne sait ce qu’elle est devenue.
Et qu’ils l’acceptent ou pas, les époux McCann sont responsables, comme tous nous le sommes de nos enfants.
Et au lieu de l’admettre, ils tergiversent, ils mentent aux enquêteurs, ils cherchent des protections, en un mot, ils se conduisent comme des coupables.
Et ensuite, ils s’étonnent d’avoir été soupçonnés. Et ensuite, ils s’étonnent d’être pris à parti. Et ils s’indignent qu’on s’attaque à leur honneur. Mais on s’en fiche de leur honneur !
Une enfant de 4 ans a disparu. Et nous sommes tous concernés. Car cette enfant, c’est la nôtre à présent, comme le devient l’espace d’un instant le bambin qu’on aide à traverser la rue ou que l’on console d’un bobo.
Il ne faut pas que l’enquête s’arrête. Au contraire, Interpol, Europol, et toutes les polices d’Europe doivent se mobiliser pour retrouver Maddie. Nous n’avons quand même pas bâti l’Europe uniquement pour une histoire de gros sous !
Et si hélas c’est trop tard ! Si elle morte. Nous voulons savoir comment. Nous voulons connaître le nom de son assassin. Et nous voulons qu’il soit puni.
Et qu’ils l’acceptent ou pas, les époux McCann sont responsables, comme tous nous le sommes de nos enfants.
Et au lieu de l’admettre, ils tergiversent, ils mentent aux enquêteurs, ils cherchent des protections, en un mot, ils se conduisent comme des coupables.
Et ensuite, ils s’étonnent d’avoir été soupçonnés. Et ensuite, ils s’étonnent d’être pris à parti. Et ils s’indignent qu’on s’attaque à leur honneur. Mais on s’en fiche de leur honneur !
Une enfant de 4 ans a disparu. Et nous sommes tous concernés. Car cette enfant, c’est la nôtre à présent, comme le devient l’espace d’un instant le bambin qu’on aide à traverser la rue ou que l’on console d’un bobo.
Il ne faut pas que l’enquête s’arrête. Au contraire, Interpol, Europol, et toutes les polices d’Europe doivent se mobiliser pour retrouver Maddie. Nous n’avons quand même pas bâti l’Europe uniquement pour une histoire de gros sous !
Et si hélas c’est trop tard ! Si elle morte. Nous voulons savoir comment. Nous voulons connaître le nom de son assassin. Et nous voulons qu’il soit puni.
Anatomy
of a badly told story
Frederico
Duarte Carvalho (blog) - 12.08.2008
Analyse d'une ligne de temps
"There
is still so much to discover inside the process", I was told a
few days ago by the former coordinator of the PJ, Gonçalo Amaral,
when together with João Vasco Almeida, I interviewed him for "Focus"
– see the edition of tomorrow, the 13th. The author of the book
"Maddie – Truth of the Lie" (140 thousand copies sold and
foreseen translations for Spain and Germany) gave us what was the
first interview after the case left the premises of the judicial
secrecy. So, the former coordinator accepted to look to the computer
where we had the DVD with the process open, and pointed his finger at
the moment where the fatal contradiction of the witness statements by
some of the main players in the night when the alert to the
disappearance of the English girl in Praia da Luz was raised, is
registered: "No member of the media has ever crossed those
depositions", Gonçalo Amaral said to us.
N'est-ce pas le travail de la police ?
It
is all in the first of the 17 volumes, which run to 4713 pages. It
was the contradiction between the initial statement from Jane Tanner,
a marketing manager, and the one from her companion, doctor Russell
O’Brien, that raised the suspicions that the marketing manager
might be lying when she said she had seen an alleged abductor
carrying a child. This happened as early as the 4th of May, within
the first hours after the disappearance. Russell O’Brien, a doctor and Jane Tanner's husband, worked directly with
Madeleine's father, Gerry McCann, for six months. They became fathers
at approximately the same time, as Russell's older daughter is just
one month older than Madeleine. When the witness statements from
Gerry, Jane and Russell were crossed, the PJ's investigators realized
that "the story was badly told".
According
to Gerry McCann's witness statement, which was registered in the PJ's
offices at 11.15 a.m. on the 4th of May 2007, fourteen hours after
the facts, it can be verified that Madeleine's father left the
'Tapas' restaurant approximately half an hour after he arrived there.
Before him, another member of the holiday group, Matthew Oldfield,
had already checked the windows and confirmed that they were closed
and that all the children in the group should be sleeping. When
Matthew returned to the group, he communicated it to those who were
present. At that same moment, Gerry got up and went for a new
verification. That would have been at 9.05 p.m. Madeleine's father
entered the apartment with the key, went to his children's room,
verified that the twins were well, just like his older daughter.
Gerry then went to the toilet, where he stated he remained for a few
instants. He left and crossed paths with a British friend acquaintance, Jez, whom
he had met during the holidays and with whom he used to play tennis.
The friend was walking his baby, as he was having difficulty
sleeping. They both chatted for a bit until Gerry returned to the
restaurant.
The
witness statement from Jane Tanner, which was collected at 11.30 a.m.
on Friday, the 4th of May, registers the fact that she left the
restaurant at around 9.10 p.m, approximately five minutes after
Gerry. Donc aussi malgré ce qu'avait dit MO. Jane went to her apartment to check if everything was well
with her daughters. At that moment, on her way to the apartment, she
guarantees that she crossed with Gerry while he was talking with his
tennis friend. She stressed to the PJ that she passed them both,
knowing that Gerry had already been in his apartment to check on his
children.
The
contradiction appears when this statement is crossed with the one
from her husband, Russell O’Brien. The latter only spoke to the PJ
on the evening of the 4th of May, at 9.50 p.m., almost 24 hours after
the facts. Russell confirmed that Gerry and Jane left almost
simultaneously. But he stated that his wife must have returned first
because she would have met Gerry talking with his tennis friend. This
was where a very important doubt was born, to understand the key
moment of the disappearance of Madeleine McCann. The questions
assaulted the minds of the PJ’s investigators: Did Jane Tanner see
Gerry talking with his friend when she was coming back from the
apartment, like she suggested to her husband, or on her way up? After all, if Gerry and Jane left almost simultaneously, with only five
minutes between them then how was it possible for Gerry to check his
children in the bedroom, to go to the toilet – where he stayed for
a while -, to return to the restaurant and even stop to chat with his
tennis friend within only five minutes, to a point where Jane
guaranteed that, when she passed them both on her way to her
apartment, Gerry was already on his way back? Is it possible that
Gerry was chatting with Jez while he was still on his way to the
apartment, after all? Bien sûr. And how to explain the fact that neither Gerry
nor his friend – who was later questioned in England – ever
remember seeing Jane, despite the fact that she stated that when she
passed them, they were all on the same sidewalk?
This
whole contradiction is relevant to the case when one realises that,
according to the testimony from Jane Tanner – which is further
sustained by a scheme that she drew concerning these movements -, she
states that after passing by Gerry and Jez, while walking in the
direction of her apartment, she saw, a few metres ahead, on the
corner, an individual carrying a child. Never on her way back. It
would be that testimony that would become the base that sustains the
entire abduction theory that still remains in so many people's minds.
And the suspect was walking in the direction of Robert Murat's villa.
Therefore, it was Jane's testimony that, despite the contradictions,
came to sustain the entire abduction theory that pointed towards
Robert Murat. The first description that was made by this friend of the couple pointed
towards a man aged between 35 and 40, slim, 1,70 m tall, very dark,
thick hair that was short but long in the neck area. As she had only
seen him from behind, she could not detail his face. But that didn't
prevent her from asserting, later on, that she had indeed seen Robert
Murat.
Elle a dit qu'elle reconnaîtrait son allure.
Jane
also said that she returned to the restaurant after checking on her
children, and guaranteed to the PJ that Gerry was no longer on the
street talking to his friend, because she found him at the 'Tapas' in
the company of his wife, Kate. After 15 to 20 minutes, it was time
for Jane's husband, Russell O’Brien, to check on his daughters,
accompanied by Matthew Oldfield. Russell est parti faire une ronde 10/15' après le retour de Jane. The latter passed through the
McCanns' apartment but failed to verify whether Madeleine was in bed
or not, as he admits that he was only concerned about hearing any
noises from the inside. Meanwhile, Russell stayed in his bedroom
caring for his daughter, which is why Jane ate rapidly and went to
relieve her husband from the bedroom. Russell returned to the
restaurant and that was the moment when Kate got up to check on her
three children's sleep. It was 10 or 10.15 pm. Mais non justement, Russell est revenu à 21h45 selon lui-même et selon le serveur. Kate est partie vers 21h50. And Jane Tanner was
in her apartment when she heard Kate McCann and another friend from
the group, Fiona Payne, shouting that Madeleine had disappeared. From
that moment on, it would be utter confusion, which led us into a
situation that dragged on for months, and finally ended for now, with
the case being archived without a corpse or an abductor appearing.
If
anyone abducted or concealed Madeleine McCann's cadaver, that was,
until this moment, the perfect crime.
Un crime parfait, ou plutôt un recel de cadavre parfait, si l'on s'obstine à dresser une ligne de temps conformément aux indications des protagonistes qui, outre l'imprécision, n'ont guère fait d'effort de cohérence, en partie parce qu'ils n'en voyaient pas l'intérêt par rapport à l'enfant perdue de vue, en partie parce qu'ils cherchaient à se protéger du côté de la responsabilité parentale et en partie enfin parce qu'ils avaient le sentiment, avec des demi-vérités, de servir la bonne cause, celle de l'enlèvement.