Paris Match rencontre les MC
04.09.2007 - traduction PM (très médiocre)
Avant leur mise en examen, Gerry et Kate McCann nous ont accordé une interview.
Ils hésitaient, ils ont fini par accepter cet entretien que nous leur proposions depuis août, à l'occasion des cent jours de la disparition de Maddie. Ils n'avaient jamais parlé à un journal français. Début août, les traces de sang retrouvées dans la chambre et dans leur voiture de location relançaient l'enquête et appelaient quelques questions. Comment vivaient-ils la suspicion ? Le jour prévu, lundi 3 septembre à 17 heures dans notre hôtel de Praia da Luz, Gerry McCann est venu seul. Sa femme était effondrée, nous a-t-il dit, après sa visite l'après-midi même chez le psychologue qui les suit au Portugal. Ils avaient évoqué leur proche retour en Angleterre et cela avait bouleversé Kate. Quitter le Portugal sans sa fille, retrouver la maison, affronter la chambre vide la rapprochait de l'idée de sa mort.
Le lendemain matin, Kate allait mieux et ils sont venus tous les deux avec Justine McGuinness, leur attachée de presse fournie par le gouvernement anglais. Nous avons parlé une heure et demie, puis nous sommes sortis dans le jardin faire quelques photos. Nous leur avons proposé d'écrire un texte qui serait comme une lettre à Maddie. Ils ont répondu qu'ils y réfléchiraient. Nous devions nous revoir pour préciser deux ou trois points de l'entretien, après le décryptage de la bande magnéto. Mais trois jours après, ils étaient entendus par la police et, dimanche, ils quittaient le Portugal.
Peut-on donner un avis après si peu de temps et sans aucun élément du dossier, les policiers portugais ne parlant pas? Le faire, ce serait interpréter un mot, un regard, un silence ou même un rire. Une pose détendue devant l'objectif. Difficile de dire s'ils parlent avec leur coeur ou s'ils jouent un rôle. Et s'ils cachaient leur émotion par cette maîtrise, ce calme, et leur apparente froideur ? Un dossier pénal n'a pas d'âme, il ne contient que des procès-verbaux. Les policiers cherchent des preuves et attendent des aveux. Qu'est-ce qui accuse les McCann ? La conviction d'une poignée d'enquêteurs qui ne s'arrête pas au mystère de ce couple.
Kate MC : Bien sûr que cela va être très difficile de revenir. Nous avons tellement de souvenirs heureux. Cela va être extrêmement difficile sans Madeleine… Je redoute énormément ce retour. C’est extrêmement douloureux de ne pas l’avoir avec moi, de ne pas jouer avec elle. Où est-elle, où se trouve-t-elle? Je suis sa mère, et où quelle soit je serai là.
Gerald MC : Il y a quand même des avantages à retourner en Angleterre. Pour les jumeaux c’est mieux. Quand vous êtes dans une situation extrême de stress, si vous êtes dans un lieu que vous connaissez très bien, vous vous sentez plus en sécurité. Et nous devons ramener nos deux jumeaux là où on veut qu’ils grandissent.
KMC : Juste une chose: nous n’abandonnons pas. Nous rentrons juste à la maison, mais nous reviendrons souvent au Portugal.
AB : Ces dernières semaines, avez-vous senti monter la suspicion? Le regard des gens sur vous a-t-il changé?
KMC : Nous ne lisons pas tant que ça la presse. Mais mes parents sont à la maison et ils ont une vie d’enfer en ce moment à cause des journaux.
GMC : Je pense qu’il est vraiment inquiétant que les informations
AB : Avez-vous imaginé que vous seriez soupçonnés un jour?
GMC : Nous étions des témoins, et nous savions que nous allions être regardés à la loupe. Nous avons coopéré entièrement et nous avons essayé d'influencer les choses de façon positive en apportant des éléments à l’enquête. (2)
KMC : En faisant cela, c’était la meilleure façon de retrouver Madeleine. Il faut tout essayer, ne rien regretter. Il faut aller de l'avant.
AB : La police a dû soupçonner également vos amis et se plonger dans votre passé…
GMC : Nous avons répondu à toutes les questions qui nous étaient posées et on continuera à le faire quelles que soient les nouvelles informations. Bien sûr nous serons entièrement honnêtes. (3)
KMC : On a dit tout ce qu'on savait et répondu à tout ce qui nous a été demandé.
GMC : J’ai toujours su que dans ce genre d’affaire, tous les scénarios sont possibles. On vit avec depuis le début. C’est parfois très difficile ce que les médias racontent. Par exemple un jour quelqu'un a suggéré que notre fille est morte sans en apporter la preuve. En même temps, il a été dit que nous pourrions être complices, ce qui est complètement faux, incroyablement atroce.
AB : Avez-vous douté de vos amis avec vous à l’hôtel?
GMC : On nous a déjà posé cette question. On n'y croit pas, vraiment pas. Bien sûr la police doit tout regarder objectivement. Voir quelles preuves sont là pour soutenir quel scénario… C’est la même chose en médecine, les gens viennent me voir en me disant qu'ils ont un mal de poitrine, je dois savoir ce qu’est ce mal de poitrine, et je leur poserai plein de questions, je les examinerai et puis je leur ferai des examens et je leur dirai enfin ce qui ne va pas. Le procédé policier est le même. C'est une accumulation d'hypothèses. Et vous rassemblez l'information qui vous aide à décider quelle est la meilleure, et quel travail vous allez faire pour la confirmer. Et quelquefois vous allez jusqu'au bout d'une hypothèse et vous voyez que ça ne semble pas marcher et vous revenez en arrière.
AB : La pression médiatique a été tout de suite très forte…
GMC : Oui, dès le premier jour, c’était massif. Des journalistes venaient du monde entier… Je crois que l’on n'avait pas le choix, nous étions en face d’une décision immédiate. Vous communiquez ou vous vous cachez. Et si nous nous étions cachés, je suis sûr qu’il y aurait eu autant de brouhaha. Les médias auraient pensé “pourquoi ces gens se cachent-ils?” Nous avons choisi de communiquer pour pousser les gens à chercher Madeleine. C’est la culture que nous avons au Royaume-Uni. « Si nous nous étions cachés, je suis sûr qu’il y aurait eu autant de brouhaha. Les gens auraient pensé : “Pourquoi se cachent-ils ?” (4)
AB : Comment vous êtes-vous rencontrés?
KMC : Nous nous sommes rencontrés à Glasgow pendant nos études. Après, nous étions dans le même hôpital, mais nous faisions un boulot différent.
GMC : A l'époque, je travaillais comme Interne. Aujourd’hui je suis cardiologue. Nous étions tous les deux en première année. Kate s’est spécialisée, notamment en obstétrique…
KMC : Et après en anesthésie avant de faire de la médecine générale.
GMC : Nous avons ensuite tous les deux travaillé en Nouvelle-Zélande et c'est seulement à ce moment-là que nous sommes sortis ensemble. En 1998, nous nous sommes mariés. Madeleine est née en 2003, après une fécondation in vitro.
AB : Est-ce que vous vous voulez en parler?
GMC : Oui. C'était incroyablement spécial la naissance de Madeleine, car nous avons essayé pendant longtemps. Les autres pensaient que nous devenions vieux et que peut-être nous n'aurions pas nos propres enfants. Madeleine est proche de l'enfant parfaite. Je sais que tout parent le pense, mais Madeleine l’était vraiment.
AB : Vous semblez très proches. Cette épreuve vous a-t-elle davantage rapprochés?
KMC : L’un et l’autre, vous voulez dire? Nous avons toujours eu une relation forte. Si nous traversons cette épreuve, je pense que nous pourrons traverser n'importe quoi. Nous avons toujours beaucoup et très bien communiqué, beaucoup parlé, je crois que cela aide. Et évidemment depuis la disparition de Madeleine, nous l'avons fait plus que d'habitude pour nous épauler.
GMC : Nous avons déjà partagé des expériences traumatiques sur notre chemin, mais rien, rien, rien que l'on puisse comparer à cela.
KMC : La grossesse de nos jumeaux a aussi été très compliquée…
GMC : Cela paraît insignifiant aujourd'hui mais je suis sûr que cela nous aide maintenant, et cela nous renforce. À un moment, on a pensé que l'on allait perdre les jumeaux très tôt et c'était très dur. Vous puisez des forces dans tout ça.
AB : Comment s’est passée votre semaine de vacances tous les cinq?
KMC : Nous avons eu une super semaine. Nous sommes venus avec un groupe d’amis qui ont eux-mêmes des enfants. Les nôtres avaient plus de petits copains. Il y avait ce club pour enfants avec plein d’activités. Ils ont passé de super moments.
GMC : Madeleine en particulier s’est beaucoup amusée. Elle a même fait de la voile un jour avec le club.
KMC : Elle a joué au tennis. (5)
AB : Comment était Madeleine pendant les vacances?
KMC : Elle est très intelligente, très sociable et engageante. Elle adore discuter, elle est drôle, elle a beaucoup d’énergie. (6)
AB : Qu’avez-vous dit à vos jumeaux depuis quatre mois?
KMC : Nous n’avons pas eu à dire beaucoup. Ils sont si jeunes qu’ils n’ont aucune notion du temps. Ils savent qu’elle n’est pas là, mais ils n’ont pas posé beaucoup de questions.
GMC : Le psychologue nous a dit que nous ne devions pas leur en dire beaucoup. Nous avions peur de dire quelque chose qui pourrait leur poser des problèmes plus tard. Le psy nous a expliqué qu’il ne fallait pas qu’ils aient d’idées fausses, qu’on leur raconte par exemple qu’elle était dans la maison de leur grand-mère Glanis. Ils savent qu’elle n’est pas là. On attend qu’ils demandent où elle est, mais la question n’arrive pas. Ils ne sont pas traumatisés par son absence. Ils n’ont que 2 ans et demi. Comment pourraient-ils comprendre que quelqu’un peut enlever un enfant pour de mauvaises raisons?… Ils ont davantage parlé d’elle récemment.
KMC : Peut-être parce qu’ils grandissent, ils s’expriment mieux. Quand ils voient le chat de Madeleine, ils disent “Maddie”• Quand ils voient son sac, ils disent “Maddie”. (7)
GMC : Parfois ils disent “we love Madeleine”, et nous on répond “we love Madeleine”. Au pire, quand ils demanderont où elle est, nous dirons qu’elle a disparu ou qu’elle est perdue. C’est l’idée que nous devrons leur suggérer. On le fera quand ils seront prêts. Par exemple, ils ne comprennent pas quand ils voient Madeleine à la télévision. D’ailleurs nous ne l’allumons plus.
AB : Comment parlez-vous entre vous de la disparition de Maddie?
GMC : On se parle beaucoup, Kate et moi. C’est très rare que nous soyons tous les deux “down” au même moment, l’un soutient toujours l’autre. Avec le temps qui passe, on ne voit pas les choses de la même manière, on ne ressent pas les mêmes émotions. Au début, il n’y avait que la douleur, des pensées terribles. On les a toujours mais moins qu’avant. L'espoir ne s'en va pas. Regardez en Autriche, Natascha Kampusch, retrouvée au bout de huit ans. Aujourd'hui, on pense: si elle avait été prise ou tuée vite, il y aurait des preuves de cela. Et c'est là qu'on pense à l'importance des premières minutes, aux frontières, aux ports, aux aéroports. C'est seulement une heure et demie de voiture pour aller en Espagne. (8)
KMC : On a pensé qu’un pédophile l’avait prise et fait des choses horribles. Cela, c’est très dur. Mais peu à peu, on a pensé à d’autres scénarios, pas aussi atroces.
GMC : Le psychologue nous a beaucoup aidés dans les premiers jours, car les pires hypothèses étaient les seules qui nous venaient à l’esprit et je lui ai demandé si nous devions nous préparer au fait que Madeleine soit morte. Il nous a dit que ne sachant pas ce qui s’était produit, nous aurions à le gérer le moment venu. Le psy nous a demandé d’imaginer que “quelqu’un arrive en portant Madeleine dans ses bras”. C’était trop difficile pour nous à ce stade de visualiser cela. Et le psy disait: “Est-ce qu’une chose pareille est possible? Pensez à ce que vous ressentirez si cela arrivait.” C’était une manière de nous défier, de nous montrer que nous avions une approche négative. Il voulait nous amener à penser positivement. Nous avons réalisé très vite que de ne penser qu’aux pires scénarios nous empêchait de fonctionner normalement. Quand vous êtes accablé de douleur, vous ne pouvez rien faire. Nous avons réalisé que si nous étions dans cet état d’émotion, on ne pouvait rien changer. C’est quand nous avons décidé de penser plus positivement et quand nous avons décidé que nous pourrions influencer les choses en agissant, en faisant que la recherche soit la plus large possible, que c’était mieux. A partir de ce moment-là, nous nous sommes fixés des objectifs. Le seul objectif qui compte est de trouver Madeleine. (9)
AB : Avez-vous remarqué des choses bizarres pendant votre séjour à l’hôtel?
GMC : Absolument pas, nous avons eu une semaine très relaxante. Nous étions un groupe d’amis, on faisait plein de choses ensemble, et dans ces cas-là, on ne prête pas attention à ce qui se passe autour. Nous n’avons rien vu de suspect cette semaine. (10)
AB : Eprouvez-vous de la culpabilité d'avoir laissé seuls vos enfants le soir du 3 mai?
KMC : Bien sûr que l'on s'est senti coupables de ne pas être présents quand elle a disparu. Ce sera toujours là, mais la personne qui est entrée par effraction et qui a pris Madeleine est la plus coupable, je trouve. (11)
GMC : Nous n'avons aucun doute, elle a été prise pour cible. (12)
KMC : Si nous avions dû nous demander “sont-ils en sécurité?” nous ne les aurions jamais quittés. Nous n'avons jamais pensé qu'il y avait un risque. Nous avons pensé être sérieux et responsables. Je ne pensais même pas au cambriolage. On ne s'attend jamais à ce que quelqu'un entre chez vous et prenne votre enfant dans son lit. La seule raison pour laquelle nous faisions ces allers et retours, c'était au cas où ils se réveilleraient. (13)
AB : Etes-vous retournés dans la chambre de Maddie?
GMC : Oui, j’ai dû revenir pour prendre les vêtements. J’ai pu faire nos bagages quand la police nous a permis de venir les chercher. Nous passons tous les jours devant cet appartement depuis trois mois. Ce n’est pas la faute de l’appartement ou des Portugais, ou du Portugal, ce n’est pas eux qui l’ont prise. C’est la faute de la personne qui l’a enlevée, mais on ne sait pas qui l’a prise.
(1) La graine de la première des rumeurs a été semée par les MC, quand ils ont téléphoné qu'on avait forcé les persiennes et la fenêtre et emmené Madeleine, alors qu'il n'y avait pas eu d'effraction. Mais ce récit si spectaculaire, rapporté aux médias a envahi la presse internationale comme un feu de forêt.
(2) Les MC n'étaient pas des témoins, mais des victimes, Madeleine étant mineure. Kate MC s'est dérobée à la deuxième audition.
(3) Ironiquement, trois jours plus tard, Kate MC refusait de répondre à 48 questions posées par la PJ.
(4) Refuser de parler aux médias, ce n'est pas "se cacher", mais faire ce que préconisait la police, soucieuse des conséquences sur le destin de l'enfant disparue. Qu'auraient fait les médias éconduits ? Ils n'auraient pas insisté longtemps, auraient pris leurs cliques et leurs claques et seraient rentrés chez eux.
(5) Une petite fille de 3 ans qui joue au tennis, ce n'est pas banal.
(6) Bizarre réponse à la question.
(7) Kate a dit et redit qu'ils n'appelaient jamais Madeleine comme ça et que du reste Madeleine détestait qu'on l'appelle "Maddie".
(8) Les MC n'ont ni appelé la police, ni demandé qu'on l'appelle et quand leur voisine du dessus a proposé son téléphone, Gerald lui a répondu que la police avait été prévenue. Il n'en était rien.
(9) La recette d'Alan Pike (qui n'est pas psychologue, mais gestionnaire de crise) a fait merveille. L'objectif est de trouver Madeleine en faisant en sorte que le plus grand nombre la cherchent le plus longtemps possible.
(10) Les MC ne faisaient rien avec les autres pendant la journée, mais ils dînaient ensemble.
(11) Nième occurrence de cette bizarre formulation "regretter de ne pas avoir été là quand elle a disparu", au lieu de "regretter de l'avoir laissée seule".
(12) Ils en savent plus que tout le monde, à commencer par la police. Non seulement ils savent que leur fille a été enlevée, mais ils savent qu'elle a été ciblée.
(13) Tout cela est certainement vrai, mais si un enfant se réveillait et appelait cinq minutes après une ronde, il s'inquiéterait pendant 25 minutes de ne pas voir ses parents et, entretemps, réveillerait les autres enfants. C'est pour éviter cela qu'on fait appel aux baby sitters, elles ne sont pas chargées de repousser les cambrioleurs et les ravisseurs.
Psychologist believes the parents know what happened
- Uta Keseling - Welt Online - 07.09.2007
The forensic psychologist Dr. Christian Lüdke leads a company in Essen which supports the victims of robberies, kidnappings, accidents or disasters. He spoke with Welt Online about the possible motives of the McCann couple in the tragic case of the abduction of Madeleine.
Uta Keseling : You have warned, since early on, that the behaviour of Gerry and Kate McCann indicates their involvement in the crime. What has made you feel that way?
Christian Lüdke : I have, in recent years, cared for many parents who lost their children due to acts of violence. Most of them were under severe shock, feeling helpless, desperate and withdrawn. Many also quarralled. They blamed themselves hugely for not having looked after their child adequately.
UK : It was different with the McCanns?
CL : They live very differently. In public, they are harmonious. Already, after only a few days they went jogging, as if that was a normal thing to do, always appearing together. These parents took matters into their own hands instead of leaving matters in the hands of the police. They distanced themselves from their two other children by going on a European tour, that to me is very strange.
UK : Maybe it was an accident?
CL : No. In such a case, after the first shock, they would have trusted the police. Both parents are doctors, in case of an accident they would have tried to get help. It is even more unrealistic that of all people two doctors would leave 3 children alone in a strange environment, even more at night. I have many doctors as patients. As professionals they know all that can happen to children, and as parents they are overly protective.
UK : What could have been the motive to cause their own daughter's disappearance?
CL : There are parents who have little or no emotional bond with a child. Often such a child is considered a burden that must be dealt with in a brutal or perverted way. The best known is Münchhausen Syndrome by Proxy: The mother tortures the child until it is almost dead and then calls for the police because she herself has a great desire to receive attention.
UK : Do you think it is possible that Madeleine's parents have killed Madeleine and together hidden her?
CL : I believe both parents know what happened.
UK : It means, the McCanns planned the death of their daughter?
Lüdke: Yes, it is possible that they planned this a long time ago, they must at least have played it through in their minds many times and they must have spoken about it together. Otherwise they would now be contradicting each other.
UK : When parents are guilty of killing their child, do they block this fact out of their minds?
CL : Unlikely. Both have clear consciousness, give interviews, travel. It is easier for them to lie than to speak the truth. One can probably exclude a psychosis. Many things point toward a mental disorder. The children of the McCanns were conceived artificially; that can lead to problems in parenthood. Maybe there were self esteem issues that were not openly addressed. Maybe the child had to die due to a problem that had lasted many years.
UK : But the McCanns seem perfect and loving parents.
CL : That public image can be due to a guilt mechanism, like doing a media campaign, to distract attention away from the real problem.
UK : Why do they not go back to Great Britain?
CL : That also speaks against them. When someone loses a child they want to be with their loved ones in a secure environment. By continuing to stay at that resort, where something terrible happened, the worse that can happen to a parent - that is, to lose a child - indicates a survival instinct. As in a mental cinema, these pictures would be constantly running over again. That the McCanns do not return home, where they would have memories of the beautiful times spent with their child, can be seen as an evasive action, in order to avoid having to deal with what they have done.
UK : The world thinks it is impossible that these parents can be guilty.
CL : The media have possibly been taken in by the McCanns. They very quickly attended only after them, instead of around the child. The parents were accompanied like the Beckhams. In his Internet diary, the father writes almost daily about that and other irrelevant/banal things, the shirt he was wearing, what the weather is like. No father in despair could do this. Statistically 70 percent of all the violence against children is caused by the parents, family members or friends. That has unfortunately, to a large extent, not been looked into. The Portuguese police were attacked unfairly when they tried to refer in that direction.
UK : They have already expressed suspicions about the parents, when hardly anyone wanted to know about it. Have you been criticized for it?
CL : Yes, very severely. There were open letters, a campaign on the Internet with professional associations. And I have done no more than look at the whole thing as an outsider.
Transcript of "Any Questions?"
Welcome all of our panel, please, and let's have our first question.
Jerry Evans : Has the Madeleine McCann investigation become a circus?
Tariq Ali : I think the media coverage of this sad affair occasionally did reach the levels of a circus. And I think it was unfortunate. But as Greg says if it now turns out that something none of us can conceive of that however accidentally or whatever one of the couple killed the child and then tried to cover it up it will send shock waves, certainly through this country but also through the media which gave this enormous coverage. It's difficult to believe, I mean this couple as Catholics were received by the Pope, they got masses and masses of publicity, which many other people who lose their children never get. And so this would be a very bizarre ending to this tale.
Eddie Mair : What aspects of the media coverage that you mentioned do you think have been questionable?
TA : Well I just think the whole treatment of this affair, as it were sort of celebrity politics, I did find quite disturbing and as people have mentioned some newspapers just latched on to it to sell papers each day, I mean the latest issue of Private Eye has covers of the Daily Express for the last six months, systematically showing how this thing was covered and that I do find sort of depressing and distasteful and I don't think any - any family should be treated to this, whether they want it or not.
Rachel Johnson : Well I do hope I'm not doing any terrible injustice to the Portuguese police but I - my immediate reaction and my continuing reaction to this news, which immediately became front page of the Evening Standard tonight in London and all the London free sheets, was that I can't actually conceive of a single person with a shred of humanity who for a second can countenance the possibility that Kate and Gerry McCann had anything whatsoever to do with the disappearance of their child. And the fact that the new evidence seems to concern a car that was rented 25 days after the girl disappeared suggests that the whole investigation and the coverage of it became sort of unbalanced from an early start. As a Metropolitan officer explained to me on the train to Peterborough this evening, everything went wrong in that first hour when - the police call it the golden hour. And once that golden hour had been squandered I think we were in no man's land. And the thing that really worries me about this development is I think back at Sally Clark and even Madeleine is found, even if we do get a result, I think the damage done to the McCann's by the media circus, the media coverage, this development is probably irreparable.
Kelvin Mackenzie : Well I don't accept either Rachel's view or Tariq's view that the media have any role to play in this except to report what is by any stretch of the imagination an astonishing story. Let me just tell you an aspect of it which strikes home to me. I wrote a piece, literally three or four paragraphs long in my column, defending the McCann's this was about eight weeks ago, I have never had such a torrent of e-mail abuse from my readers who made the following point: they said had this been a single black mother from Brixton you would never have defended the middle - you would never have defended them for leaving that child behind. This is very much a divided country between those that have a good word for the McCann's and their heart goes out for them and the other half of the country who believe, quite wrongly in my view, that they visited this on themselves. So the question - the issue that Rachel raised, which I don't accept, is that whether the McCann's are ever charged with this or not - and let's be honest with it - this child was disappeared four months ago, there have only been three people that have ever been suspects in this case and they're all British. So here we are - we're in another country, 2,000 miles away and they're all British that do it apparently. But the other aspect to it is that this family are never going to recover, they have nothing to do with it, they're never going to recover - they've lost their child - they have nothing to do with it, they will always be the McCann's. So in a way their life is ruined regardless of what happens from this day onwards. It's an absolute tragedy. I hope to god they didn't do it because the idea that we've been led on this dance for four months is too shocking to think about. But the idea that the media, broadcast or print, had anything to do with it is preposterous.
RJ : I know that there are - there is an obnoxious torrent on cyber space that sort of somehow enjoys dwelling on the moment of irresponsibility that was inherent in the fact that the child was taken or whatever happened when the adults were having supper. But I think you're bringing in a quite unnecessary element of class warfare into this. I don't think ...
KM : It was the readers who brought it in, not ...
RJ : Well you seem - you seem to endorse their point ...
KM : I don't, I'm just reporting it.
GD : I think that's right Kelvin, what you're - what you're - the people who wrote to you after your column, the split was between those who thought that children shouldn't be left at any time at all and those like many of us, I suspect as parents who've left our kids for half an hour or an hour, and I think a lot of people have done that, I don't think that's where we are in - nor do I think the press have behaved badly in this, which is what ... I didn't at all. I think it is a story where the McCann's themselves wanted to get the publicity and the McCann's have kept the story alive because they want to find their daughter. All I'm saying is what would be horrific is to discover actually the whole thing was a con and I don't know how any of us cope with that really.