Dernier des trois rapports de Mark Harrison MBE, qui fournit un résumé des activités de recherche entreprises par la PJ à PDL entre le 20 juillet et le 10 août 2007 après examen des recherches antérieures et élaboration de documents d'appui à la prise de décision.
Mark Harrison rappelle quels sont les mandats qui lui ont été confiés et conformément auxquels il a entrepris une série d'opérations de reconnaissance avec la GNR et des éléments de la PJ ayant participé aux recherches consécutives à la disparition de Madeleine MC. Il s'ensuivit un document destiné à contribuer à la prise de décision en matière de recherche de MMC (copies remises au LC et au NPIA, le 23 juillet).
Ce document recommandait
d'inspecter à nouveau :
- Tous les lieux
d'habitation occupés par la famille MC et leurs amis, ainsi que tout
véhicule de location.
- La villa et le jardin
occupé par Robert M et tout véhicule auquel il avait accès.
- Des terrains vagues
adjacents à la villa de Robert M et à l'appartement des MC (5A).
- Certaines parties de la plage de Praia da Luz.
- Une partie de la côte à l'est de PDL.
Ces préconisations se fondaient sur le fait que ces endroits n'avaient pas été inspectés auparavant avec l'objectif spécifique de localiser le corps, caché, de MMC et que ces endroits recélaient probablement des cachettes évidentes à prendre en considération dans ce type d'enquête.
MH indique avoir discuté de ce document, le 23-07-07, avec le directeur de la PJ (Guilhermino Encarnaçao), l'officier de liaison du LC (DI Neil Holden) qui ont fait des observations pertinentes.
Le 25-07-07, GE décida que ses inspecteurs examineraient à nouveau certaines des zones signalées par le rapport. Il décida aussi quelles seraient les priorités et dans quel ordre : les endroits habités par les MC et leurs amis à PDL, la villa et le jardin où vivait Robert M, les terrains vagues entourant ces endroits et tout véhicule auquel l'arguido Robert M, les MC et leurs amis avaient accès quand Madeleine disparut. (1)
Le 26-07-07, GE m'a demandé de reconsidérer la plage et l'environnement marin à PDL en vue de nouvelles recherches et de faire un rapport. J'ai eu une réunion avec des experts de la dynamique des côtes de l'université de l'Algarve en présence de OPJ et j'ai remis à la PJ, le 31-07-07, le rapport II intitulé “NPIA OP TASK Search Doc Beach and Marine” avec copie au LC et au NPIA.
Le 30-07-07, lors d'une réunion avec GE et l'officier de liaison du LC, DI Alan Orchard, qui ont fait des remarques pertinentes, nous avons parlé de la plage et de l'environnement marin à PDL et établi une feuille de route pour les nouvelles recherches de la PJ dans ces endroits.
Les opérations de recherche ont alors commencé et se sont poursuivies pendant les huit jours suivants. Partout et au cours de tout ce temps j'ai agi comme observateur et un conseiller de recherche. La PJ a nommé un inspecteur-chef pour la gestion des recherches, il a tout le temps été présent. En outre, d'autres OPJ ont été nommés to enregistrer chaque opération et dresser le plan des lieux. Ainsi un commentaire vidéo en temps réel à chaque opération de recherche a été enregistré. Ce système de gestion et d'enregistrement se fonde sur les recommandations de mes rapports pour assurer l'exactitude de l'enregistrement et la transparence et faciliter toute clarification future des activités de recherche entreprises. Il était aussi essentiel que la gestion officielle et l'enregistrement des recherches soient menées par la police portugaise elle-même plutôt que par des policiers britanniques sans pouvoir aucun et sans connaissance de la loi et du système juridique portugais.
Les opérations de recherche ont eu recours à des agents pour explorer physiquement, intrusivement et de manière invasive toutes les zones de disturbance, les cavités et les caches des endroits inspectés. Ont été utilisés des chiens dressés à localiser des restes humains et du sang humain, un radar à pénétration de sol pour détecter les disturbances et les caches sous la surface, des équipe de défrichage pour enlever la végétation, des endoscopes pour inspecter les drains et les cavités et des détecteurs de métaux pour fouiller le sol. Ces équipes avaient l'appui d'experts en anthropologie forensique pour l'identification des os humains et un professeur de géophysique.
Chronologie des nouvelles recherches :
Le 31-07-07, la PJ a mené des recherches canines après avoir obtenu un mandat de recherche pour les appartement qu'avaient occupés les MC et leurs amis à PDL.
Le 01-08-07, la PJ et la GNR, auxquels un chien prêtait assistance, ont mené des recherches sur la partie orientale de la plage et dans les terrains vagues de PDL. (2)
Le 02-08-07, la PJ a obtenu un mandat de perquisition et inspecté la villa de PDL habitée par la famille MC. Plus tard, ce même jour, les OPJ ont mené une opération d'inspection de vêtements et d'objets provenant de la villa des MC.
Le 03-08-07, la PJ et la GNR ont reçu des instructions à partir d'extraits traduits de la doctrine NPIA quant à la gestion et aux procédures des recherches concernant les bâtiments et les véhicules.
Les 04 et 05-08-07; un mandat de perquisition a été exécuté dans la villa et le jardin de l'arguido Robert M. Ont participé à cette recherche la PJ et la GNR
personnel, assistés par la protection civile, des opérateurs d'équipement géophysique et un maître-chien.
Le 06-08-07, dix véhicules liés à l'enquête ont été fouillés.
Le 07-08-07, la partie occidentale de la plage et les terrains vagues restants ont été inspectés par une équipe canine et la GNR.
Le 08-08-07, les drains autour de l'immeuble où a disparu Madeleine MC ont fait l'objet d'une inspection visuelle par des OPJ. (3)
Résumé
L'objectif de l'activité de recherche était d'inspecter à nouveau des endroits connus et pertinents dans le voisinnage immédiat de l'endroit où Madeleine MC avait été vue pourla dernière fois, en ayant à l'esprit un scénario de recherche où elle serait morte et son corps aurait été caché par un tiers.
Aucuns restes humains n'ont été découverts au cours des recherches entreprises.
Au cours des recherches, deux chiens policiers ont été déployés et, bien qu'il ait été établi qu'il n'y avait pas de restes humains, les chiens ont alerté à plusieurs endroits. Ces endroits ont fait l'objet d'un examen forensique à part, qui est au-delà des limites de ce rapport. En ce moment des prélèvement sont en train d'être testés. Le maître-chien a fourni un rapport séparé quant aux performances des chiens. Toutefois, il faut ajouter que toute indication sans corroboration par un élément probant physique ne peut avoir de valeur de preuve, les indications restant non confirmées. En outre, je considère qu'on ne peut inférer qu'un cadavre humain s'est trouvé pendant un moment à un certain endroit sans corroboration physique.
Les recherches décrites dans ce document furent limitées à certains lieux. On ne peut donc pas dire que les restes de Madeleine MC ne sont pas cachés dans le village de Praia da Luz. Pendant la première semaine après sa disparition, la GNR a envoyé des gendarmes à travers le village selon un scénario où Madeleine était encore vivante. Ces recherches ont consisté à visiter des constructions et des entrepôts et une fouille physique des poubelles de résidus. Une nouvelle recherche complète du village n'est pas conseillée pour l'instant en raison de sa nature spéculative et des implications quant aux moyens. Si une nouvelle information ou un renseignement identifiait un endroit spécifique, il serait recommandé alors de l'inspecter à nouveau en adoptant un modèle de reconnaissance utilisant plusieurs méthodes de détection, détaillées dans ce rapport, pour fournir l'assurance qu'un corps caché soit découvert.
Au moment de conclure cette phase initiale consistant à "défricher le terrain" ("clearing the ground under your feet"), j'observe qu'une procédure de revue systématique et de recherche a été menée et enregistrée avec exactitude par la PJ.
Mon opinion pour l'instant, compte tenu de l'information disponible et des données statistiques, que si Madeleine MC est morte, il est possible que son corps ait été mis à l'eau à Praia da Luz (voir rapport II).
(1) L'ordre prioritaire est semblable à celui du rapport I
élaboré par MH. La principale différence est que le premier endroit (la
crèche) a été carrément supprimé, probablement parce que MH n'avait pas
compris que ce n'était pas le dernier endroit où Madeleine avait été
vue. (2) L'inspection de ces terrains vagues ne faisait pas partie des préconisations de MH.
(3) Ces drains ne faisaient pas partie des préconisations de MH.
Daniel Spoerri - Jeter l'enfant avec l'eau du bain (1967) |
Déposition "rogatoire"
02.05.2008
Je suis un officier de la police britannique au service de la National Policing Improvement Agency (NPIA) et j'y travaille comme enquêteur-conseiller spécialisé. On m'a demandé de répondre à quatre questions posées et envoyées par la PJ. Les questions apparaissent ici en italiques.
Le
20 juillet j'ai été envoyé par la NPIA (l’agence nationale
britannique de perfectionnement policier) au Portugal afin de prêter
assistance au LC et à la PJ dans l’enquête sur la disparition de
Madeleine MC depuis le 3 mai 2007 à Praia da Luz, Portugal.
Les mandats acceptés ont été définis par le directeur régional de la PJ, Guilhermino Encarnaçao, après consultation de DI Neil Holden du LC et une conversation avec moi dont les détails figurent dans le rapport I, intitulé "Decision Support Document in the Search for Madeleine McCann", daté du 23 juillet 2007.
1.
Quels critères ont été utilisés pour sélectionner les recherches
locales ?
2. Considérant la localisation géographique de PDL, où pourrait être caché un corps ?
Guilhermino Encarnação m'a demandé de prendre connaissance des recherches effectuées par la PJ et la GNR à PDL, de les commenter et de proposer ensuite une nouvelle ligne de recherche en ayant à l’esprit l’occultation d’un corps et de restes humains.
Les professeurs Oscar Ferreira et Alverinho Dias de l’université d’Algarve m'ont prêté assistance et nous avons mené une expertise sur le terrain du point de vue de la possibilité d’excavation superficielle et d’enfouissement de restes humains et en considérant aussi la possibilité qu’un corps ait été jeté dans l’océan à Praia da Luz.
2. Considérant la localisation géographique de PDL, où pourrait être caché un corps ?
Guilhermino Encarnação m'a demandé de prendre connaissance des recherches effectuées par la PJ et la GNR à PDL, de les commenter et de proposer ensuite une nouvelle ligne de recherche en ayant à l’esprit l’occultation d’un corps et de restes humains.
Les professeurs Oscar Ferreira et Alverinho Dias de l’université d’Algarve m'ont prêté assistance et nous avons mené une expertise sur le terrain du point de vue de la possibilité d’excavation superficielle et d’enfouissement de restes humains et en considérant aussi la possibilité qu’un corps ait été jeté dans l’océan à Praia da Luz.
Les
documents et conclusions, remis au LC et à la PJ, prennent en considération et examinent en détails les recherches effectuées par la GNR
avec des chiens et des outils géophysiques. Mon raisonnement s’est attaché aux environs de l’endroit où a disparu
Madeleine MC et à l’hypothèse d’occultation de restes humains.
Les premières activités de recherche dans ces zones s'étaient
concentrées sur un scénario d’enfant disparue, blessée ou
maintenue captive.
Après
avoir remis les deux documents, j’ai assisté à deux réunions
dans les locaux de la PJ à Portimão, le 23.07.2007 avec DI Neil Holden du LC et le 30.07.2007 avec DI Alan Orchard du LC. Les
policiers de la PJ étaient présents aux deux réunions, présidées
par le directeur régional de la PJ, GE, qui a sélectionné et
établi les lieux de recherche prioritaires. (1)
3.
Comment les recherches ont-elles évolué ?
Entre
le 31.07.2007 et le 07.08.2007 les recherches à PDL
furent dirigées et supervisées par l’inspecteur chef
Vitor MATOS de la PJ. Il était personnellement présent lors des
recherches et à sa demande je l’ai accompagné comme conseiller. Les
recherches ont évolué vers la multidisciplinarité et ont réuni la
PJ, la GNR, la police britannique et l’Université d’Aveiro.
Toutes les recherches qui ont été effectuées sont documentées sur
des vidéos faites par la PJ, incluant le lieu, l’heure et la date pour chaque opération.
Après
l’arrêt des recherches, une réunion à laquelle j'assistais eut lieu à Portimão dans le
bureau de Gonçalo Amaral en présence de Guilhermino Encarnação, d’un représentant du LC et de Martin Grime. Des vidéos ont été projetées avec
les détails des recherches incluant les chiens de Martin Grime. MG a
commenté les réactions des chiens et ajouté qu’aucun indice
confirmé et aucun renseignement ne pouvait être déduit des alertes
des chiens qui devaient être corroborées par une preuve tangible.
4. Dans ce cas particulier, fondé sur l’information et sur votre expérience, quelle possibilité y a-t-il qu’un cadavre ait été caché ?
MH
déclare que par rapport à cette question il n’est pas en
possession d’informations ni ne détenait de connaissance suffisante pour
commenter.
Le
10 août 2007 MH retourna au RU, c'est donc là que le rapport III a donc été rédigé.
(1) En tête de la liste des priorités de MH figurait la crèche comme étant le dernier endroit où un témoin indépendant avait vu Madeleine. Or c'est le seul endroit que la PJ s'abstint de soumettre à la perspicacité des chiens.